Autopsie d'un rêveur

Pierre Morel, 40 ans, est un mari et un père de famille comme les autres. Son couple suit le train-train quotidien, sa fille rentre dans l'adolescence et son travail de chef d'équipe dans une compagnie d'assurance qui démarche par téléphone ne le passionne pas vraiment. le talent qui sort Pierre Morel de l'ordinaire, c'est sa capacité à rêver et prolonger ses rêves dans la journée. Grâce à eux, il s'échappe de la morosité du quotidien : il peut être un héros sauvant le monde, un agent secret en mission, un musicien hors pair … tout est possible. Mais un matin, il est incapable de se souvenir de son rêve de la nuit précédente et Pierre est tellement perturbé qu'il démissionne de son travail. Ce ne sera que le début d'une longue descente aux enfers où le rêve peut se transformer en cauchemar …
Le thème des rêves revient régulièrement dans les romans mais je trouvais que le sujet de ce livre sortait quand même de l'ordinaire. Passer ses journées à revivre ses rêves pour oublier le quotidien, cela paraît logique mais voir quelqu'un bouleverser complètement sa vie parce qu'il ne rêve plus, c'est déjà moins courant. J'ai trouvé intéressant de voir comment la vie de Pierre Morel se délite peu à peu, celui-ci semblant sombrer dans la folie de plus en plus profondément. C'est bien tourné et prenant car je me suis souvent demandée jusqu'où l'auteur oserait aller. Par contre, j'ai trouvé très difficile de me trouver des atomes crochus avec Pierre Morel. J'ai trouvé l'homme détestable, avec une très haute opinion de lui-même et s'il est facile d'imaginer que son comportement et son attitude sont liés à ses problèmes psychologiques, cela m'a aussi rappelé des personnes existantes et là, ça fait froid dans le dos ! le style d'écriture est simple et efficace, ce qui rend le roman très facile à lire et plante une atmosphère un peu angoissante et glauque. Je ne connaissais pas cet auteur mais j'ai assez aimé cette découverte, même si j'ai eu beaucoup de mal avec le personnage principal (j'avoue même avoir sauté de joie à la fin mais je ne vous dirai pas pourquoi !).