Alors oui, contrairement à ce que bien des commentateurs pensent, je suis convaincu que les romans de Houellebecq sont la plus belle invitation au sursaut et à la renaissance. Il les rend possibles et il est même convaincu que la France peut les rendre possibles, parce que, comme il l’a très bien compris, aucun autre pays européen n’est à ce point hanté par le thème du déclin et que ce simple savoir, cette simple lucidité peuvent tout rendre possible. Là où tous les autres se sont résignés, la France continue à chercher, c’est donc qu’elle n’a pas courbé l’échine, c’est donc qu’elle est vivante, c’est donc que toutes les énergies sont encore là, c’est donc que les braises ne demandent qu’à renaître, poussées aujourd’hui par quelques intellectuels courageux, par un écrivain de génie et demain, j’en suis sûr, par des politiques qui comprendront aussi que la soumission n’est pas le chemin. On ne renonce pas. Jamais. Tout peut être perdu, mais pas l’espoir, ultime réflexe de survie.
MICHEL HOUELLEBECQ, NOTRE DERNIER ROMANTIQUE › Laurent Wauquiez