AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,3

sur 442 notes
5
32 avis
4
15 avis
3
3 avis
2
1 avis
1
0 avis
Les intentions de Jared Diamond sont de démontrer quelque chose, et il écrit son livre dans le but de faire passer une thèse concernant la bonne gestion de l'avenir. Ceci m'a moins intéressé que la très grande finesse archéologique avec laquelle il étudie les sociétés anciennes qui se sont effondrées, montrant par là l'universalité humaine de l'exploitation irréfléchie des ressources, que beaucoup croient l'apanage des seuls Occidentaux. Les qualités d'analyse et la précision de la documentation m'ont impressionné très favorablement.
Commenter  J’apprécie          90
Un livre à lire absolument!
Son ampleur peut faire peur, le sujet abordé aussi, mais sa lecture est facile.
J'ai découvert à la lecture de ce livre que l'homme a un impact sur son environnement depuis très très longtemps, pour ne pas dire depuis la nuit des temps... Moi qui pensais naïvement que notre impact écologique ne datait que de quelques décennies seulement, j'étais loin de la réalité...
Ce livre m'a fait prendre également conscience, s'il en était besoin, qu'il est plus que temps de cesser de ne penser qu'à nous, à notre petit confort égoïste d'habitant du Premier Monde. Il est grand temps et terriblement urgent de changer nos modes de pensée, nos habitudes et de réduire notre impact écologique si l'on veut continuer à bénéficier des ressources que la terre nous offre.
Rien de bien nouveau en somme, mais c'est tellement bien expliqué, chiffres et exemples à l'appui, que l'on ne peut qu'être d'accord avec les arguments de Jared Diamond. Et passablement inquiet aussi sur l'avenir de notre humanité...
Commenter  J’apprécie          102
Il est bien évident que ce 'décident' dans le titre ne signifie pas que les sociétés, volontairement et sciemment, décident de leur effondrement et disparition. Se disant un beau matin, 'tiens on va bien se livrer à la déforestation, à la pollution et l'excès d'utilisation de l'eau'. L'écologie n'est pas la seule responsable, et aucune société n'aimerait à disparaître. Jared Diamond propose en introduction ce sous titre "Les effondrements des sociétés impliquant un facteur environnemental, et dans certains cas les effets des changements climatiques, des relations hostiles de voisinage et des relations d'échange, et les questions soulevées par les réponses apportées à ces problèmes par les sociétés."
Ce qui reste assez lapidaire.

Dans ce gros et passionnant bouquin, il scrute donc l'existence des facteurs suivants: "dommages environnementaux, changement climatique, voisins hostiles, rapports de dépendance avec des partenaires commerciaux, réponses apportées par une société, selon ses valeurs propres, à ces problèmes", et ce, dans des exemples très variés (et où les cinq facteurs précédents ne sont pas tous présents).

Grosse surprise (pour moi) il démarre avec le Montana. Merveilleux paysages, cow boys, ranchs, écrivains, voilà l'image que j'en ai. Mais aussi mines polluantes, incendies de forêts, ...

Retour vers le passé, avec l'île de Pâques la mystérieuse, les îles polynésiennes de Pitcairn et Henderson, les Anasazis aux Etats Unis, les Mayas, les Vikings au Groenland (alors que les Inuits ont tenu bon), et l'effondrement de ces civilisations en différentes zones géographiques et climatiques, chacun étudié selon la même grille. En passant, il est absolument fascinant de comprendre comment font tous ces scientifiques pour en savoir autant sur ce civilisations disparues, en datant parfois à l'année près!

Avant, il y a eu des forêts...
Aurions-nous évité ces erreurs? Pas sûr. Les Vikings au Groenland ont tenu plus longtemps que les européens aux Etats Unis jusqu'ici, rappelle l'auteur, qui expose les raisons pour lesquelles ils n'ont pu apprendre des Inuits à mieux s'adapter au terrain...

Des exemples existent où cela se termine (provisoirement?) mieux, dans la minuscule île de Tikopia, et ... au Japon! Les équilibres sont parfois fragiles, et il ne faut pas oublier qu'une démographie galopante a son importance (intéressant passage sur le Rwanda où bien sûr la guerre a eu aussi d'autres causes). Après comparaison entre Haïti et Saint-Domingue (même île!)(mais c'est plus subtil, faut aussi voir la direction des vents et les massifs montagneux pour la pluie), on s'attaque au gros, avec la Chine, pour terminer ce copieux tour du monde par l'Australie.

Frontière Haïti -Saint Domingue, photo prise ici
Autre surprise, c'est quand on découvre qu'un compagnie pétrolière peut être respectueuse de l'environnement, par exemple en Papouasie Nouvelle-Guinée, que connaît particulièrement bien l'auteur, pour y avoir vécu et étudié ses oiseaux (mais ladite compagnie y trouve aussi son compte en décrochant d'autres contrats grâce à une meilleure image!). Voir ici un autre exemple.

Mais pas toutes les compagnies...(Pipeline en Papouasie, un projet de l'extrême en pleine jungle)
Alors, de l'espoir pour nous, dépendants tous les uns des autres, maintenant? Certains, comme au Japon, en Islande, ont compris et commencé à lutter. Chacun peut aussi influer sur les décisions prises par les politiques et les entreprises. Tout est bien fragile, mais on n'a pas le choix. Au moins, on a l'exemple des civilisations ayant connu ou non l'effondrement.A nous d'en tirer les leçons.

Pour terminer, disons que ce qui rend ce document plutôt facile à lire, c'est le style vivant de l'auteur, sa façon de raconter, sa pédagogie le conduisant à des petits résumés et pauses bienvenus, et la multiplicité des exemples. J'ai aussi apprécié son exposé des hypothèses et son habitude de les examiner sans parti pris a priori.

Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
Commenter  J’apprécie          91
Jared Diamond a signé en 2006 cet essai remarquable. Comment une société peut-elle s'effondrer? Comment les sociétés DÉCIDENT de leur disparition ou de leur survie? 15 chapitres et 12 éléments de réponses formulés à partir d'un tour du monde dans le temps et dans l'espace.

Les géants de l'île de Pâques qui gisent, brisés sur le sol pour certains, servent d'illustration à cet essai. le Rwanda sombrant dans le génocide de sa propre population. L'état du Montana ou l'Australie englués dans des problèmes de pollution ou de désertification à cause de l'activité minière intensive ou des lapins. le peuplement viking du Groenland qui ne donne plus signe de vie dès 1450. Haïti. La Chine.
Voilà les chapitres passionnants, certains sont terrifiants. Quand on sait par exemple que le Rwanda souffrait avant tout de surpopulation et d'un manque de terrain pour nourrir tous ces gens, on comprend mieux les raisons du massacre. Cela est raconté comme une histoire souvent tragique comme ici.

L'auteur explique aussi, qu'avec la mondialisation ce n'est plus une société perdue au milieu de l'océan Pacifique qui risque de souffrir mais le monde entier, passé sous les fourches caudines de la surpopulation, de la pollution et de la déforestation.

En lisant cet ouvrage, le rôle des arbres, qui maintiennent les sols et régénèrent l'air que nous respirons, s'avère essentiel. le Japon, très peuplé, l'a bien compris en préservant d'immenses espaces forestiers et en se servant ,en pillant aussi ailleurs: en Australie. Et combien d'autres exemples trouve-t-on encore de par le monde.

Cet essai fait écho à une actualité bientôt brûlante: la conférence sur le climat à Paris. A voir si les grands pollueurs vont faire quelque chose pour éviter l'effondrement.


Commenter  J’apprécie          452
Livre très bien documenté. Toutes les civilisations sont appelées à disparaitre, à plus ou moins long terme selon leur capacité d'adaptation (et leur démographie selon l'auteur, néo-malthusien).
Commenter  J’apprécie          40
Effondrement est l'autre versant du livre précédent de Jared Diamond intitulé (en français) De L'Inégalité Parmi Les Sociétés. Le premier offrait un très instructif panorama des hasards et des nécessités qui ont conduit à creuser les différences entre les diverses sociétés humaines, mettant l'accent sur le " pourquoi ? " certaines d'entre elles ont " réussi " mieux que d'autres.

Ici, avec Effondrement, c'est résolument l'inverse, à savoir que l'auteur dresse un bilan des causes et des effets qui font que dans l'histoire, certaines sociétés vouées, a priori, au succès, se sont effondrées.

Le constat de l'auteur est assez univoque et tend à démontrer que les sociétés qui ont négligé l'exploitation durable de leur environnement ont périclité. À mon avis, ce livre est un ton en-dessous du précédent et se veut plus engagé, — ce qui est louable de la part de l'auteur qui, au lieu de rester les deux pieds dans le même sabot, essaie de remuer, à son échelle, les consciences.

Je partage entièrement les convictions écologiques de l'auteur. Ceci étant, lorsque je lis un essai, j'aime beaucoup avoir l'illusion de l'objectivité, j'aime autant les bilans plus contrastés et moins unilatéraux, j'aime mieux les livres moins ouvertement militants. Ça me donne l'illusion d'être moins manipulée par les exposés des différents auteurs, ce qui, dans l'absolu est probablement faux, c'est juste que la manipulation est plus ou moins visible, et non plus ou moins présente. Pour emporter la conviction de quelqu'un, il faut sans doute toujours un peu le manipuler, c'est humain...

Bref, peu importe mes convictions, selon moi, le grand point d'orgue de l'ouvrage est l'extraordinaire partie concernant les Vikings du Groenland. Le cas des habitants de l'île de Pâques est également bien détaillé, d'autres sociétés comme les Mayas, Japonais, Rwandais, Australiens, Chinois sont également abordées mais moins dans le détail et plus pour étayer le propos général de l'auteur.

Diamond, notamment au début et à la fin de l'ouvrage, s'intéresse plus particulièrement aux États-Unis d'aujourd'hui et en profite pour donner des coups de coude à l'administration américaine qui ne fait pas tout ce qu'elle devrait. C'est la partie la plus militante et, vous l'avez deviné, qui m'a le moins plu. Il essaie aussi, comme par acquis de conscience, de présenter des évolutions positives récentes.

En conclusion, encore un très bon ouvrage, qui cherche à alerter l'opinion sur les risques encourus par une société qui négligerait trop son environnement, mais que je trouve un peu moins " al dente " que De L'Inégalité Parmi Les Sociétés qui, lui, et selon mes critères, est exceptionnel.

Vous remarquerez que les termes que j'emploie sont extraordinairement subjectifs, et n'expriment que mon misérable avis, susceptible de s'effondrer, c'est-à-dire, pas grand-chose.
Commenter  J’apprécie          1404
- bien que "l'inégalité .."
Commenter  J’apprécie          00
Quel mystère se dissimule dans les statues de l'Île de Pâques ? Pourquoi la colonie viking du Groenland a-t-elle disparu ? Pourquoi appelle-t-on « Croissant fertile » une des zones les plus arides de la planète ? Jared Diamond nous entraîne de la Nouvelle-Guinée au sein des Empires Maya et Anasazi des Amériques, en quête des motifs qui ont préludé à la disparition de civilisations aux réalisations parfois grandioses.
Diamond n'énonce pas de préceptes moralisateurs, mais cherche, à travers l'analyse de maintes sociétés anciennes et contemporaines, des raisons objectives de déclin dues à l'environnement et aux choix des sociétés concernées. Ce biologiste évolutionniste énumère « cinq facteurs de risque : (...) dommages environnementaux, changement climatique, voisins hostiles et partenaires commerciaux amicaux, (...) réponses apportées par une société à ses problèmes environnementaux ».
L'essai de Diamond, long et fourni, mais très accessible, permet à ses lecteurs d'accroître leur connaissance et leur conscience des problèmes liés à l'environnement et de leur impact sur notre vie. Il leur apporte aussi le plaisir d'une lecture à valeur historique et sociologique. Effondrement, par ses thèmes et les idées qu'il développe, complète la passionnante trilogie entamée avec le troisième chimpanzé, sur l'évolution de l'humain et ses rapports avec les animaux, et de l'inégalité parmi les sociétés, une analyse des facteurs qui ont permis aux Européens de prendre le pas sur les autres civilisations dans la conquête du monde.
Commenter  J’apprécie          00
Parmi les nombreux essais que j'ai eu le plaisir de lire, voici sûrement l'un des plus intéressants.

Traitant de manière systémique des causes d'effondrement d'une société/civilisation humaine, ce livre permet une remise en perspective avec nos propres problématiques, tout en arrivant avec brio à décrire les facteurs de destruction de sociétés très ou peu anciennes.

Néanmoins, la conjugaison de mauvais facteurs que l'on reconnait dans notre société actuelle n'apaise pas l'esprit du lecteur une fois le livre refermé. C'est l'occasion de ranimer la flamme personnelle et collective du changement de paradigme. Non par idéologie, mais pour une simple question de survie à plus ou moins court terme.
Commenter  J’apprécie          50
L'auteur parle des sociétés passé qui se sont effondrées, pourquoi et comment. Il parle aussi des sociétés qui ont su anticiper, changer et continuer.

Alors notre société est-elle condamnée à s'effondrer ?

Ce bouquin te résume en 800 pages comment c'est sacrément la merde sur terre. Que finalement ça l'a toujours été, les humains sont complexes, les sociétés sont complexes, mais pas que.

Alors des fois on fait des trucs bien pour nettoyer, préserver, mais le plus souvent on oublie, on profite à court terme et on condamne à long terme.

Des sociétés s'effondrent depuis toujours : 12 facteurs expliquent ces effondrements, tous différents, vous pouvez toujours en éliminer 11, un seul suffit.

Moi quand j'étais petit, je voulais des « Nikes air PUMP », je voulais être un Ninja, me battre comme « Bruce Lee », danser comme « Michael », chanter comme « Mariah », je voulais une télé, une console, un scoot, une meuf, une meuf nue, finalement je voulais un tas de trucs comme les copains…

Personne ne m'avait expliqué à quel point j'étais un privilégié, à part le soir petit quand ta mère t'invite gentiment en hurlant de finir ta putain d'assiette d'endives dégueulasses parce que les petits Somaliens n'ont pas cette chance. Ouais bah si les Somaliens savaient comment c'est dégueulasse les endives, bah ils préféreraient certainement crever de faim, enfin c'était ce que j'imaginais à huit ans.

Ma mère était championne de la culpabilisation catholique, et j'étais très réceptif, n'empêche que je les bouffais pas ses endives quitte bien sur à finir en enfer.

Quand tu deviens adulte, il est déjà trop tard, tu as été formaté à vivre comme un homme du nouveau monde, un consommateur de viande avide de fric, tu veux te pavaner dans ta belle voiture, bosser 35 heures pendant 42 ans en suçant le système jusqu'à la moelle pour profiter de ton confort sereinement sur la bases de tes acquis du passé dépassés par l'avidité des anciens.

Les pauvres tu les connais pas pourtant sans eux : pas de voiture, pas de téléphone, pas de télé, pas grand-chose finalement, le déni est universelle et le système corrompue par toutes ces inégalités.

Aujourd'hui l'ancien c'est toi, c'est nous, finalement on recommence, certain tire la sonnette d'alarme : attention danger si vous continuez à tout détruire, à tout modifier, à nier l'inévitable, les futurs anciens vont morfler encore plus, ça va pas être beau mais finalement :

Moi je m'en « branle » je serais plus là pour voir ça… Mais qu'est ce que j'en ai bien profité au final.

Il faut lire ce bouquin dès l'adolescence, il faut éduquer nos gosses, leur expliquer pourquoi et comment nous préserver.

Oui cette lecture m'a bouleversé : regarder « Nicolas Hulot » vous expliquer du haut de son ULM écolo que c'est beau la terre et qu'il faut changer, est une chose.

Lire un bouquin qui vous explique en détails pourquoi on en est là aujourd'hui et comment faire pour remédier aux problèmes en est une autre.

Franchement c'est assez flippant de penser que pour des hommes intelligents : on est quand même des sacrés cons.

A plus les copains
Commenter  J’apprécie          8024




Lecteurs (1646) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

amoureux
positiviste
philosophique

20 questions
853 lecteurs ont répondu
Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

{* *}