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sur 220 notes
Le roman commence en Suède, au dix-neuvième siècle. Un jeune garçon et son frère guère plus âgé que lui sont les deux seuls de la famille à pouvoir embarquer pour l'Amérique. À un moment du voyage, ils se retrouvent séparés et le plus jeune, Håkan, débarque en Californie, avec pour seul objectif New York, et l'idée de traverser le pays de part en part pour retrouver son frère Linus. C'est l'époque de la Ruée vers l'or, avant la guerre de Sécession, et ce n'est évidemment pas une mince affaire d'entreprendre ce périple. D'autant qu'Håkan ne parle pas un mot d'anglais. Les rencontres qu'ils font l'emmènent dans la bonne direction, ou pas, ou le freinent dans son élan vers l'Est.

Le moins qu'on puisse dire est que la mise en situation et la construction du roman mettent en appétit. Et rien par la suite n'est venu me décevoir ou remettre en cause mon éblouissement pour cette histoire, et pour la manière dont elle est racontée !
Les personnages rencontrés par le jeune garçon, chercheurs d'or, tenancière de bar ou scientifique parcourant le désert, pourraient sembler des stéréotypes, mais vus par l'oeil de Håkan, l'impression de déjà-lu s'estompe et ils acquièrent au contraire une fraîcheur et une nouveauté à laquelle je ne m'attendais pas. Comme Håkan ne parle que quelques mots d'anglais, au début du moins, le texte ne contient pas de dialogues et l'auteur se place totalement de son point de vue. Aucune compréhension n'est donc fournie au-delà de ce que le jeune homme comprend. J'ai trouvé cela particulièrement habile, et idéal pour donner un élan formidable au roman. La temporalité aussi reste assez vague, comme elle l'est pour Håkan qui ne connaît même pas son âge.

Après des péripéties qui font de Håkan un personnage quasiment légendaire dans l'Ouest, du fait de sa haute taille et d'actes qu'il aurait accomplis, (je reste volontairement vague), il doit poursuivre son voyage en évitant tout contact humain. C'est étonnant, parce que je sortais du roman de Sophie Divry, Trois fois la fin du monde, qui explorait aussi le thème et la description de la solitude, et cela a été extrêmement intéressant de mettre les deux en parallèle. La solitude subie est bien différente de celle qui est choisie, mais l'une et l'autre peuvent devenir insupportables.
J'ai vraiment savouré chaque mot de ce roman pas si typiquement américain qu'on pourrait le croire. On connaît les romans qui brossent l'envers du rêve américain, voici le roman qui décrit l'envers des mythes fondateurs… de la figure héroïque du pionnier qui protège sa famille, à la liberté que procurent les grands espaces, rien ne ressemble à ces mythes pour Håkan, et en cela, son histoire préfigure celles de nombreux immigrants qui trébucheront sur leur image rêvée de l'Amérique. Si on ajoute à ces qualités une écriture et une traduction remarquables, qui rendent aussi bien les descriptions de paysages que les affres du personnage, et voilà un premier roman d'une telle richesse que je le classe sans hésiter dans la catégorie des mes préférés !
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Jeune paysan suédois, Häkan perd la trace de son grand frère Linus lors de la traversée qui le conduit par erreur en Californie, et non à New York, but du grand voyage entrepris par les deux frères. A la fois perdu et débrouillard, l'adolescent a désormais pour unique projet de mener la traversée des Etats-Unis à rebours afin de retrouver son aîné protecteur.

En chemin vers l'est, Häkan croise des familles happées par la folie de la ruée vers l'or, une femme sombre, mystérieuse et maléfique qui le kidnappera un temps, un biologiste positiviste à la recherche de la cellule originelle nichée dans la moiteur des déserts salés, et surtout la route de la conquête de l'ouest qui mène les convois de côlons européens arrivés sur la côte Est vers la Californie. C'est en prenant la défense d'un groupe de côlons conduits par un chef au charisme trompeur, attaqués par des "frères" déguisés en faux indiens, que le destin de l'immense Häkan prendra un tour définitif, en même temps que se forgera sa légende... Désormais surnommé le Hawk, le géant suédois poursuivra inlassablement sa route à l'écart de sentiers battus, au coeur des ténèbres des grands espaces américains, des prairies à l'immensité vertigineuse, traversant les montagnes et les tempêtes glacées des hivers qui se succèdent, les canyons rougeoyants et les étés brûlants. Il affrontera les prédateurs des plaines et forêts, et devra à nouveau faire face à l'implacable noirceur de ses congénères...

Roman inclassable et étrange, "Au loin" revisite la conquête de l'ouest comme on visite un cirque peuplé de bêtes de foire, de nains malfaisants, d'animaux monstrueux et donne parfois l'impression de plonger dans la folie apocalyptique et surréaliste de la célèbre chanson de Dylan, "Desolation Row" : "They're selling postcards of the hanging, they're painting the passports brown, the circus is in Town".

Malgré une structure narrative très classique, le livre fait évidemment songer aux "Frères Sisters" de Patrick de Witt, même s'il n'en a ni l'ironie mordante ni le second degré, car il fait exploser lui aussi le mythe du Western à la dynamite. Au fond, le roman d'Hernan Diaz nous touche surtout par sa profondeur et son ambition sans faux-semblants, celle d'une ode à la résilience admirable d'un homme injustement condamné à une forme de solitude extrême, un héros au coeur pur, plein de candeur et de sagesse, qui traverse à rebours la face sombre du rêve américain...
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En écumant les livres de la rentrée littéraire 2018, je commençais à désespérer de trouver un chef-d'oeuvre. Voilà qui est fait !

Ce premier roman est un coup de maître. Éblouissant de maîtrise et de maturité, le livre raconte l'odyssée d'un migrant Suédois qui essai de retrouver son frère, dont il a été séparé, en traversant tous les États-Unis à pied. Nous sommes vers 1830/1840 et le livre touche à la fois des thèmes très contemporains, tout en revisitant les grands mythes du western. le héros quitte San Francisco pour remonter la route de l'ouest à contre-courant. Il croisera un bel échantillon d'humanité : des chercheurs d'or, des pionniers en route pour une vie meilleure, un naturaliste, des indiens, des soldats... Aux prises avec une langue qu'il ne connais pas, notre héros essaie de comprendre les intentions des gens sans les écouter et il se trompe rarement. Sa compréhension du monde ira en grandissant au fil de ses rencontres et le cheminement intérieur du personnage est décrit de façon magnifique.

Cette épopée continue de m'obséder alors que j'ai refermé le livre depuis plusieurs jours. A découvrir absolument !!!
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AU LOIN de HERNAN DIAZ
Häkan est né en Suède, dans une ferme, ses parents cultivaient pour un homme riche. La terre s'épuisa, les voisins quittèrent progressivement la région, des enfants moururent puis un jour il ne resta qu'Häkan, son frère aîné Linus et les parents. le propriétaire réclamant toujours les mêmes revenus, le père va cacher une rare naissance de deux poulains, n'en déclarer qu'un au propriétaire et vendre le second qui lui fournira l'argent pour faire partir ses enfants en Amérique.
C'est donc dans ce voyage que nous allons suivre Häkan car dès Portsmouth, dans la foule, il perdra de vue son frère et devra poursuivre seul sa route. Ne parlant pas anglais, il cherchera un bateau en demandant « America », mais l'Amérique du Sud c'est aussi l'Amérique et son périple va commencer à Buenos Aires puis San Francisco. Son objectif, retrouver son frère Linus, son aîné qui lui, saura se débrouiller. Mais, sans carte, il n'a aucune idée des espaces infinis entre lui et New York où ils étaient censés aller. Ne parlant que Suédois, n'ayant aucun talent particulier, il va se trouver embarqué dans des aventures invraisemblables avec pour seul atout, son physique, c'est un géant, une force colossale et une résistance à toute épreuve. Et de la résistance il en aura besoin entre cette femme tenancière de saloon qui va l'utiliser pour son plaisir, ce zoologiste écossais qui l'entraînera à la recherche de micro organismes autour de lacs salés, ces indiens, ces pseudos pasteurs prêchant Dieu, véritables tueurs, escrocs. Heureusement Häkan apprend vite et de toutes ses rencontres, sa force et sa vitalité vont le rendre célèbre partout où il passe.
Hernan Diaz nous propose une conquête de l'Ouest à l'envers, l'odyssée d'un homme simple perdu dans l'immensité, d'un homme qui découvre la violence des hommes, leur barbarie, que rien ne l'a préparé à affronter. Une belle écriture, un récit linéaire très facile à suivre, difficile de résister aux aventures éprouvantes d'Häkan le géant suédois. Un livre à la teneur assez sombre.
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♫ Loin, plus loin que l'au delà ♪ Où l'horizon se noie ♪ Dans le ciel et la terre. ♫ Loin, au bout de l'espérance ♪ Trouver la délivrance ♪ Et du feu et du fer ♪

Si j'ai choisi cette chanson de Michel Sardou, c'est parce que Håkan Söderström a fait un long voyage et est allé très loin, dans les terres d'Amérique, mais aussi à l'intérieur de lui-même.

Venant de Suède avec son frère Linus, il a loupé le bateau et c'est retrouvé dans les rues de San Francisco en lieu et place de New-York ! Bon, en ce temps-là, les rues de San Francisco n'étaient pas celles que nous connaissons grâce à la série.

Pour retrouver Linus, Håkan va devoir traverser tout le continent et à cette époque des pionniers et de la Frontière, la Road 66 n'existait pas encore pour traverser le pays d'Ouest en Est.

Oui, nous sommes au 19ème siècle, et bien avant la guerre de Sécession.

Håkan n'a rien d'un héros ou d'un personnage qui en impose : il est timide, parle mal l'anglais, est renfermé et il va lui arriver des aventures, qui, sans être extraordinaires (il n'était pas coincé dans une armoire Ikea), n'en seront pas moins fondatrices de sa personnalité suite aux rencontres qu'il va faire.

On choisi ses copains, dit-on souvent, mais le pauvre Håkan ne va pas toujours ses protecteurs ou ses emmerdeurs, ce sera souvent le fruit du hasard ou d'une maladie. Certains seront enrichissantes, d'autres malveillantes.

Au travers de ses rencontres et de son périple pour tenter de rallier New-York, c'est une partie de la Fondation de l'Amérique que nous allons vivre aux côtés de différents pionniers et de tout ce que cette longue route pouvait comporter comme dangers, qu'ils proviennent de la Nature, des animaux ou du bipède appelé Homme.

Je vous disais que Håkan n'avait rien d'un héros, pourtant, il a souvent fait acte de bravoure, dont une fois pour défendre les pionniers d'un convois d'émigrants dans lequel il se trouvait. Là, Håkan, dit "Hawk" va écrire sa légende.

En ce temps là, on n'a pas Fesse de Bouc, ni Touitteure, encore moins InstaKilo ou Snapchien, pourtant, le téléphone Arabe fonctionne à plein régime et vous savez comme moi que les histoires se déforment plus vite qu'un canard sex-toy laissé en pleine canicule…

Ce pauvre Håkan qui grandit plus vite que son ombre acquiert alors une réputation de tueur impitoyable et il devra se débrouiller seul pour survivre sans les Hommes.

Voilà un roman qui mélange habillement le western au roman d'aventures, le roman noir à la quête de soi et qui pose un scénario pour le moins inhabituel puisque Håkan va traverser l'Amérique dans le sens opposé des migrants !

Avec peu de dialogues, l'auteur parvient à nous faire vivre le périple d'Håkan comme si nous y étions et sans nous donner d'autres indications du temps qui passe que les saisons qui se suivent, il nous balade durant un long moment en compagnie de ce personnage qui n'a rien d'un héros mais qui reste touchant, humain, réaliste. Un homme qui a préféré la solitude à la vie sociale.

Assurément, un grand roman porté par une plume magnifique et une traduction qui lui rend hommage.

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Survivre coûte que coûte. Au loin nous plonge dans un véritable survival, ces films de survie dans une nature inhospitalière où l'individu se heurte à la sauvagerie de l'homme et des éléments. On suit Håkan. Timide et taciturne, pauvre diable sans assurance, il sillonne les plaines, livré à lui-même, et banni de la société des humains. Une vie animale pour ce jeune géant tout juste débarqué de Suède en Californie et séparé malencontreusement de son frère par le continent américain. Guidé par la seule nécessité de retrouver ce frère, Håkan prend la route vers l'est, à contre-courant des convois de colons, de prospecteurs à la conquête de l'Ouest.
Après de tragiques rencontres Håkan redoute plus que tout les humains et se met à couvert dans la nature. Il n'est pas en terrain connu et la nature n'est pas hospitalière. La lutte et les dangers sont constants. Des scènes de dépeçage d'animaux sanglantes, jamais violentes pour la suivie, pour l'habillement, des religieux fanatiques, des Indiens massacrés ou aux bisons décimés le voyage est jalonné de ces scènes sombres. Mais Håkan est doté d'une capacité physique stupéfiante. Une force quasi surnaturelle à renaître de ses cendres quand le néant et la vacuité seraient prêts à le submerger.
Sa force inhabituelle, l'aura des exploits du « Hawk » dans tout l'Ouest, l'absence de repères spatiaux et temporels précis confèrent à ce récit une dimension épique mythologique. On se surprend à penser à Hercule, à Ulysse et son odyssée sans fin. N'a-t-il pas tué le lion, étranglé sept prêtres ? Un guérisseur aussi, un homme qui va se prouver sa force mentale à lui-même.
On dépasse largement les codes du western classique. Une reconstitution sans glamour de l'Ouest. On avance avec Håkan, sans savoir où l'on est, sans rien d'autre qu'une boussole, des lieux sans nom, toujours à la périphérie des espaces habités. Les compagnons de route s'avèrent souvent des bourreaux, au mieux des passagers temporaires et les femmes presque absentes. Pas de règlements de compte, pas de bagarres dans les saloons. En revanche la providence placera sur le chemin de Håkan, illettré, ne maitrisant pas l'anglais, Lorimer, le naturaliste habité, l'indien guérisseur aussi, ou Asa, celui qui sublime les cuissons de viande sauvage, des personnes qui «feraient apparaître de la profondeur et du sens là où il n'y en avait de prime abord aucun ».
Un beau roman dense et austère qui prend la dimension d'un voyage initiatique.
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Le début de ce roman est marquant : un homme (âgé, car il a de longs cheveux blancs) émerge d'un lac glacé en Alaska. J'ai d'abord cru que cet homme était un indien.
Pas du tout, cet homme âgé va nous raconter sa vie depuis son départ de Suède lorsqu'il avait quinze ans.
Comment est il arrivé depuis la Suède jusqu'à ce lac gelé ?
Il part de la ferme familiale avec son frère mais ceux ci sont séparés avant de prendre le bateau à Portsmouth. Hakan arrive en Californie pendant la ruée vers l'or. Aucune date ne sera mentionnée dans ce livre, il faut dire qu'Hakan est illettré...
Nous voyons toute l'histoire à travers ses yeux et au début c'est très confus car il ne connait que 3-4 mots d'anglais...
Petit à petit, je me suis attachée à ce géant, à la sensibilité exacerbée...
Sa volonté du début de rejoindre son frère est admirable . Il pense que son frère est à New-York et décide de s'y rendre -  à pied - en partant de la Californie....
Que ce soit dans les déserts où il manque mourir de soif plusieurs fois ou pendant les longs hiver plus au nord, Hakan est opiniâtre ... cette vie de solitude et d'efforts m'a attristée cependant....
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J'attendais avec beaucoup d'impatience la sortie en format poche de ce roman, encensé (et récompensé) à sa sortie...et je n'ai vraiment pas été déçu !

Voici un récit qui sort de l'ordinaire, avec un personnage central qui ne l'est pas moins. Jeune paysan venu de Suède, Håkan debarque en Californie au cours du XIXème siecle, avec une seule idée en tête : traverser les Etats-Unis pour retrouver à New-York son frère Linus, perdu au début de leur périple. Cette quête du frère sera émaillée de rencontres étonnantes, rarement bénéfiques toutefois pour notre héros. Lequel finira par mener, suite à un tragique évènement, une vie de solitude, se tenant le plus à l'écart possible des hommes au fil des années...

"Au loin" est avant tout le roman d'un pays immense qui se construit, et de ses figures emblématiques (le chercheur d'or, la prostituée, le shérif, le charlatan,...). C'est une formidable épopée, une ode aux grands espaces, portée par une très belle écriture, riche et imagée.

A noter en conclusion la superbe couverture de cette édition poche...
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Un livre un peu linéaire.
Le personnage va de l'avant. Il avance tout au long du roman d'abord à la recherche de son frère, puis en quête d'un lieu où vivre en paix.
Il fait des rencontres, parfois attachantes, souvent violentes.
Un garçon perdu qui semble ne jamais devenir adulte tant la solitude l'enferme et l'empêche d'évoluer vraiment.
Il va de découverte en découverte mais tout semble biaisé par les premières impressions qu'il a eues et la peur de l'autre qui s'est inscrite en lui.
Ce roman ressemble à une quête d'identité où la quête prend complètement le pas sur une identité qui ne peut se trouver.
On avance, on avance, la terre tourne, les pages se succèdent, le monde s'ouvre et l'on reste sur une immense impression de vide comme tous ces déserts qui sont traversés, ses plaines infinies...
Et ce personnage presque mythologique, qui n'en finit pas de grandir...
Vers où, vers qui, pourquoi ?
On respire l'inanité de l'existence...
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Etonnant roman qui brinquebale son héros autant que son lecteur dans tous les sens, le laissant parfois perdu et désorienté.

Originaires de Suède, Håkan et son grand frère Linus sont envoyés à New-York par leurs parents dans l'espoir que l'Amérique leur offre une vie meilleure. Arrivés sur le continent américain les deux frères se perdent de vue et Håkan embarque par erreur sur un bateau pour San Francisco. Dès lors, il n'aura de cesse d'essayer de rejoindre son frère à New-York.

« L'aube n'était qu'une intuition, une certitude encore invisible, mais Håkan s'élança vers elle à toutes jambes, le regard rivé sur ce lointain qui ne tarderait pas à rougeoyer et lui montrer la direction menant à son frère. »

A son arrivée à San Francisco, Håkan se retrouve complètement perdu. Il est très jeune, seul, ne parle que le suédois, n'a aucune notion géographique, il ne comprend donc pas le monde dans lequel il a atterri.

L'auteur prend le pari d'une écriture originale et déroutante qui transcrit de manière subtile la perception, souvent partielle, des évènements par son personnage. Les premiers chapitres sont ainsi dépourvus de dialogues, celui-ci ne pouvant comprendre les échanges auxquels il assiste. Certains éléments du récit restent donc parfois mystérieux et inexpliqués.

La route d'Håkan va croiser celles de nombreuses personnes. Certaines seront bienveillantes et lui tendront la main. La plupart lui seront hostiles. Cette galerie de personnages est particulièrement éclectique : un naturaliste à la recherche de l'origine de la vie, des fanatiques religieux, quelques pionniers et chercheurs d'or, une mystérieuse tenancière de saloon…

Devenu malgré lui une légende « le Hawk » mais aussi un paria, Håkan va peu à peu s'éloigner des grandes routes pour privilégier la solitude qu'offrent les territoires encore inhabités.
La description de ces paysages emblématiques de l'Amérique est saisissante. La nature y semble tour à tour désolée et grandiose, laissant le sentiment à Håkan de ne jamais y avoir sa place. Là encore, l'immersion dans son esprit et ses pensées est totale et troublante. le temps se dilate, la folie n'est jamais loin pour cet homme inadapté à ce monde (étonnant chapitre 20 qui déroute le lecteur).

Un point de vue sur la Conquête de l'Ouest original pour un roman qui déstabilise autant qu'il fascine.
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