Je n'avais jamais lu de livres de l'auteur
Ahmed Dich avant de m'aventurer dans
Quelques rêves incertains. Son ouvrage, ou plutôt pamphlet, retrace les désillusions d'un écrivain ayant choisi la liberté d'écrire devant la sécurité financière d'un emploi bien rémunéré. Face au déclin de la politique et les difficultés d'instaurer un dialogue interculturel entre les cultures composant la France,
Ahmed Dich brosse le portrait de ses rancoeurs sur fond d'une critique socio-politique. Il tente de retracer les quarante dernières années de la politique française.
L'écriture d'
Ahmed Dich est soignée et regorge de figures de styles qui font de son pamphlet un agréable exercice de style. Sur la forme, il annonce qu'il va « l'ouvrir bien grand » ce qu'il démontre sans nul doute. Sur le fond, mon avis semble trancher net, la langue déversant son suc face au déclin de la société capitaliste et occidentale. En effet, si la politique française suscite depuis des années un manque d'engouement et de confiance, il est plus facile de critiquer que de proposer des alternatives. La centralisation de la critique sur la France empêche la réflexion face à un phénomène global de perte de pouvoir des politiques et avancées des extrêmes.
Le manque d'inclusivité, qu'
Ahmed Dich pointe concernant les nouveaux français, généralise des situations à des entités telles que Maghrébin et musulman. Je porte à considérer que le ressenti d'un Algérien d'origine ne sera pas celui d'un Marocain ou d'un Tunisien. de même, il existe plusieurs formes de pratique de l'Islam. Bien qu'il soit difficile de critiquer un avis et ressenti personnel, témoignant de la perte des « rêves » de l'auteur, il demeure possible d'interroger l'utilité de raviver des sentiments déjà vifs chez des lecteurs susceptibles de se laisser entrainer dans une perte de foi en l'humanité.
À l'époque actuelle, une époque sombre où l'écroulement des idéologies se constate, les utopies sont de meilleures armes pour construire non « des lendemains qui chantent », mais des échos des temps futurs. Comme le déclarait à juste titre
Antonio Gramsci : « le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres. » Puissent les critiques d'un passé révolu former le terreau pour un plus bel avenir.
Je remercie Babelio de m'avoir fait découvrir ce livre. J'espère que son auteur gardera sa belle plume, bien que celle-ci me semble plus utile pour faire naître du rêve les solutions pour demain.