Citations sur Blade Runner (Les androïdes rêvent-ils de moutons électriqu.. (139)
-Vous êtes peut-être un androïde dit Crams. Avec de faux souvenirs ,comme ils leur en implantent parfois. Ça vous a déjà traversé l'esprit ?
-je n'ai jamais tué un seul être humain de toute ma vie.
-- Si Monsieur est prêt à verser trois mille tout de suite, je peux lui trouver quelque chose de mieux qu'un couple de lapins. Que diriez-vous d'une chèvre ?
-- Je n'y ai pas tellement réfléchi.
-- Je peux vous demander si c'est la première fois que vous disposez d'un tel budget ?
-- C'est-à-dire que... je ne me trimbale pas tous les jours avec trois mille papiers en poche.
-- C'est ce que j'ai cru comprendre quand vous m'avez parlé de lapins. Le problème, c'est que tout le monde a des lapins. J'aimerais vous voir passer dans la classe chèvre, qui, je crois, et la vôtre maintenant. À vrai dire, vous me semblez un homme à chèvre.
Il en avait une idée très vague : une chose sans pitié, munie d'une liste imprimée et d'un pistolet, qui se déplaçait comme une machine à travers l'appartement et accomplissait ses crimes avec une minutie et une indifférence de fonctionnaire. Une chose dénuée d'émotions, son visage, même ; une chose qui, si elle était détruite, était immédiatement remplacée par une autre chose identique. Et ainsi de suite, jusqu'à ce que tout être vivant était abattu.
- […] Je comprends maintenant à quel point tu dois souffrir quand tu es déprimée. J’ai toujours cru que tu aimais ça, que tu aurais pu te secouer à n’importe quel moment, sinon seule du moins avec l’orgue d’humeur. Mais plus rien ne vous importe quand on est à ce point déprimé. On devient apathique, on a l’impression que plus rien ne vaut la peine. On se désintéresse de son propre état, puisque plus rien n’a d’importance…
Paul Resch fit halte devant une peinture à l’huile, qu’il se mit à étudier attentivement. Le tableau représentait une créature oppressée, chauve, avec une tête en forme de poire inversée, les mains crispées d’horreur sur les oreilles, la bouche ouverte en un vaste cri silencieux. Le tourment de cet être, des échos de son cri, se répandait en vagues tortueuses dans l’air alentour. L’homme - ou la femme, quoi qu’il fût - se retrouvait comme enfermé à l’intérieur de son propre hurlement. Il s’était bouché les oreilles pour ne pas entendre sa voix. La créature se tenait sur un pont, sans personne autour d’elle ; elle criait sa solitude. Isolée par - ou malgré - son hurlement.
C'est ce que j'ai cru comprendre quand vous avez évoqué les lapins, monsieur. Le problème avec les lapins c'est que tout le monde en a un. J'aimerais vous voir passer à la catégorie chèvre à laquelle je sens que vous appartenez désormais. En toute franchise, vous me faites d'avantages l'effet d'un homme à chevre.
"Si j'avais remonté [l'araignée], elle aurait recommencé à la couper en morceaux. Petit à petit, pour voir ce que ça fait.
- Les androïdes font ça", dit l'homme.
Extérieurement, elle avait recouvré un semblant de dignité. Mais demeurait tout aussi tendue, survoltée en son for intérieur. Cette sombre flamme finit néanmoins par vaciller. Sa force vitale suintait presque littéralement d'elle, comme Rick l'avait si souvent vu chez d'autres androïdes. La résignation habituelle. L'acceptation intellectuelle, mécanique, de ce à quoi un véritable organisme - avec deux milliards d'années de lutte pour la vie inscrites dans ses gènes - ne se serait jamais résigné.
L'empathie, avait-il un jour décidé, devait être réservée aux herbivores, ainsi qu'aux omnivores capables de se départir d'un régime carné. Parce que, en fin de compte, le don d'empathie brouillait les frontières entre chasseur et chassé, entre vainqueur et vaincu.