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EAN : 9782070448906
448 pages
Gallimard (12/07/2012)
4.08/5   266 notes
Résumé :
On a réuni dans ce volume une dizaine de textes de l'auteur d'« Ubik » parus entre 1964 et 1974. Outre la nouvelle qui a inspiré le film « Total Recall » on y trouvera plusieurs textes essentiels : « La foi de nos pères », « La fourmi électronique », la célèbre « conférence » donnée au Festival de Metz le 24 septembre 1977 et aussi une interview réalisée par Patrice Duvic, à Marin County quelques années plus tôt. Bref, un outil INDISPENSABLE pour mieux connaître ce ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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IRRÉELLE RÉALITÉ.

À travers ce recueil de neuf nouvelles, les amateurs de l'oeuvre de Philip K. Dick retrouveront, avec un bonheur un peu inégal mais presque toujours enthousiasmant ou, à tout le moins, surprenant l'imagination débordante ainsi que les thématiques souvent pénétrantes et métaphysiques qui traversent toutes les créations de l'auteur américain.

Intitulé "Total Recall et autres récits", ce volume peut encore être trouvé chez les bouquinistes sous un autre intitulé dans des éditions antérieures : «Minority Report», du nom de la nouvelle débutant l'ensemble des textes ici présents et qui fut, à l'instar de quelques autres, le prétexte très librement interprété d'un film du même nom avec Tom Cruise comme acteur principal.

Neufs nouvelles composent donc cet ouvrage :

- Rapport minoritaire (1956) où le fait d'avoir une connaissance même imparfaite de l'avenir est susceptible de le changer, à travers les dons divinatoires de trois êtres monstrueux, les précogs, et les mésaventures déroutantes du chef de l'agence "Précrim" qui les emploie,

- Un jeu guerrier (1959), récit très subtil et d'un humour assez grinçant prenant prétexte de jeux pour enfants fabriqués par un consortium extra-terrestre en attente de validation pour démonter certains aspects du fonctionnement de la propagande, de la psyché humaine, etc. Une des meilleures découvertes de ce recueil,

- Ce que disent les morts (1964), une quasi novella au cours de laquelle les renversements de situation sont légions et nous font réfléchir sur l'idée de dieu, sur la folie des hommes, sur leur désir d'éternité, sur la trompeuse réalité, etc, où l'on retrouve en germe (la nouvelle lui est antérieure) grand nombre de thématiques et d'astuces (encore très maladroitement exploitées ici : l'ensemble manque de rythme, est souvent laborieux et se perd dans des détails que le style blanc, essentiellement efficace et sans recherche esthétique particulière de l'auteur, ne permet guère de mettre en valeur) qui feront le succès retentissant et mérité du chef d'oeuvre de Philip K. Dick, Ubick,

- Ah, être un Gélate... (1964) où l'on retrouve les interrogations dickienne sur l'identité, l'intimité, la psyché de l'individu ; sur la propension des êtres à s'avérer doubles (n'oublions pas qu'une schizophrénie fut, un temps, diagnostiquée chez Philip K. Dick. Bien que faux, ce diagnostique marqua son auteur). La nouvelle peut tout aussi bien être lue comme un diatribe ironique contre le racisme. En filigrane enfin, à l'instar de plusieurs nouvelles de ce livre, la guerre froide, les affrontements possibles ou imaginaires entre deux mondes qui refusent de se côtoyer et de ce comprendre, les USA capitalistes et la Russie soviétique, ainsi que les interpénétrations insolubles que cet affrontement ne fut pas sans provoquer. Un petit texte mineur mais très plaisant du fait de cette drôlerie mordante et à contre-pied dont l'auteur de Blade Runner était friand, lorsqu'il n'était pas seulement sombre et angoissant,

- Souvenirs à vendre (1966) dont le titre exact est «we can remember it for your wholesale» et qui fut abrégé au cinéma sous son intitulé le plus connu aujourd'hui de "Total Recall". On y retrouve le thème préféré de l'auteur, à savoir l'impossibilité de savoir avec certitude ce qu'est la réalité, à travers l'expérience d'un monsieur tout le monde, du moins en apparence, mais qui s'avère, bien malgré lui et en dépit de son absence de souvenir, détenteur d'un premier puis d'un second (très inattendu) secrets susceptibles, d'abord, de changer le cours de son existence personnelle puis, dans un second temps, celui de la terre toute entière ! Comme souvent, la nouvelle n'a qu'un rapport lointain avec le film qui s'en inspira mais elle est d'une efficacité infernale et d'un réel bonheur de lecture,

- La foi de nos pères (1967) pourra, en partie, évoquer certains aspects du grand roman uchronique de K. Dick, le maître du haut château, elle rappellera la fascination de l'auteur pour les sociétés d'extrême-Asie (ici, la Chine), nous parlera, une fois encore, de l'affrontement est-ouest, remporté ici, semble-t-il, par le monde communiste, évoquera l'idée de dieu (avec, semble-t-il, un hommage à peine déguisé aux monstrueuses divinité d'H.P. Lovecraft que notre auteur admirait), l'ensemble étant vu à travers le(s) regard(s) d'un apparatchik de la génération montante de ce pouvoir universel nouveau. On y lira avec beaucoup d'intérêt le démontage de la propagande soviétique de l'époque, des discours aussi interminables qu'obligatoires du meneur (on a ici un subtil mélange du Fidel Castro de la "grande époque", pour la longueurs des interventions publiques, et du "grand timonier" Mao Tsé Toung comme figure du dictateur rouge venu de Chine) et du caractère kafkaïen de l'ensemble. N'était la fin, assez déroutante tout autant que décevante, cette nouvelle est un véritable régal à placer dans la lignée d'un 1984 de Georges Orwell, mais avec une tonalité décidément très dickienne, oppressante et noire. Dommage que K. Dick n'ait pas persisté pour faire de cette thématique un roman dystopique un peu plus vaste et roboratif à sa manière si personnelle. Peut-être y en a-t-il un peu dans "La Vérité avant-dernière" ?

- La fourmi électrique (1969) reprend, à travers la découverte fortuite (un simple accident de la circulation) faite par un robot de son inhumanité, la thématique hautement dickienne de la perception de chaque individu par lui-même et, parallèlement, de sa perception platonicienne du monde qui l'entoure (celle "découverte" et explicitée par Platon dans La République et son mythe de la caverne) ou, devrait-on dire, de l'invention perpétuelle qu'il peut en faire... Jusqu'à la folie et même la mort lorsqu'on s'aperçoit que tout n'est qu'illusion. Ici, les robots n'ont pas grand chose à voir avec ceux d'Asimov et se situent essentiellement dans une perspective tournée vers ses aspects métaphysiques plutôt que vers les répercussions scientifiques et étiques de cette thématique qui traverse, depuis presque un siècle et leur "invention" par un auteur tchèque, Karel Čapek, les littératures de l'imaginaire,

- Nouveau modèle (1953) inspira le film de SF des années 90' "Planète hurlante" (lui aussi "très librement inspiré" de cette nouvelle). Il s'agit encore ici de l'affrontement est-ouest, un temps sur le point d'être remporté par les russes (bien que les destructions de part et d'autre n'en fasse guère qu'une victoire à la Pyrrhus) mais qu'une invention terrible des américains, les "griffes" va totalement retourner... Jusqu'à un point de non retour horrifique où il semble que tout le monde finisse par perdre, en définitive, à l'exception de ces fameuses griffes... Encore que, peut-être même pas toutes d'entre elles ! Rondement mené malgré une conclusion décevante parce que trop attendue, Philip K. Dick fait une fois oeuvre ici de cet humour acide et noir qui rend nombre de ses textes même un peu secondaire non seulement convainquant mais franchement au-dessus du lot habituel,

- L'imposteur (1953) est une autre nouvelle consacrée à l'affrontement de deux mondes que tout oppose et n'ayant de désir que la destruction définitive de l'adversaire. Texte lui aussi un peu secondaire, Philip K. Dick y déroule tout de même ses thèmes préférés : l'impossibilité de se connaître vraiment (le personnage principal est un robot tueur ayant pris la place d'un humain à des fins destructrices... mais qui n'en a lui-même pas le moindre souvenir et est absolument persuadé être l'authentique !), la dualité des êtres, le caractère belliqueux de l'individu, etc.

Il n'y a jamais directement de dénonciation politique chez K. Dick (de ce point de vue, il n'est en aucun cas un Georges Orwell américain), pour autant l'auteur nous fait part de ses angoisses d'un monde autoritaire, privé des libertés élémentaires, de la liberté de parole, d'information et de communication, de sa préoccupation profonde et anxieuse à l'égard des manipulations, d'où qu'elles viennent, (ce que l'on retrouve dans La foi de nos pères, Jeu de guerre ainsi que Ce que disent les morts,) et qu'il relie sans cesse à notre propre propension intime à manipuler la réalité pour nous-mêmes, à imaginer le monde à notre image ou selon nos besoins, nos désirs.
Ainsi se rejoignent, pour le plaisir du lecteur tout autant que comme questionnements faisant appel à son intelligence, deux concepts fondamentaux qui traverseront toute son oeuvre : qu'est-ce que le réel (ou, pourrait-on préciser : le réel est-il réel ?) et qui sommes-nous vraiment ?
Deux interrogations profondément philosophiques que Philip K. Dick tentera d'illustrer, à sa manière, à travers un style sans doute pas des plus éloquents ni poétiques mais d'une efficacité inouïe et, surtout, via une mise en forme d'une incroyable richesse imaginative et narrative qui portera haut ces rivages de la Science-Fiction des - pour résumer - trente glorieuses, jusqu'à en faire l'un des phares inimitables et quasi indépassable de ce genre si souvent galvaudé et injustement méprisé. Il suffit pourtant de relire, pour n'en prendre qu'un seul, Ubik afin de comprendre comme cet homme-là n'est pas le premier écrivain venu...

Alors, sans doute ce recueil ne rassemble-t-il pas que des chef d'oeuvres du maître - avec tout de même pas moins de trois motifs à films hollywoodiens ! -mais c'est cependant une excellente porte d'accès à son imaginaire et à ses thème récurrents. Qui s'en plaindrait ?
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Neuf nouvelles de l'américain Philip K. Dick dont:
Minority Report, 1956 - adapté au cinéma en 2002 par Steven Spielberg avec Tom Cruise
We can remember it for you wholesale, 1966 - adapté au cinéma sous le titre « Total Recall » en 1990 avec Schwarzenegger et en 2012 avec Colin Farrell.
Neuf récits brefs et concis, saisissants et étranges, à la problématique récurrente: la réalité n'est qu'une illusion où l'homme à la perception limitée se noie.
Ce très grand écrivain- prix Hugo pour « Le Maître du Haut Château » en 1962-est mort à 53 ans après une grande consommation de drogue, plusieurs tentatives de suicide et une vie familiale par suite assez chaotique. Il nous lègue une vision schizophrénique et paranoïaque du monde où le réel peut basculer à tout instant emportant notre fragile équilibre psychique - cf son fabuleux livre: Ubik- dans un univers de SF peint avec un énorme talent, univers qui fut celui de toute sa courte vie depuis l'enfance. Un très très bon livre pour démarrer la lecture de Dick.
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Nouvelle n°1 – Rapport minoritaire – Titre original : The minority report – 1956
Donna, Jerru et Mike voient dans l'avenir, une ou deux semaines. Ce sont les Signes. Ils ne voient pas, ne parlent pas, n'entendent pas. Ils prédisent les délits, vols, fraudes fiscales, agressions, chantages. Ils font partie de Précrime qui réduit la criminalité de 99,8%. Les meurtres ou trahisons sont devenus très rares puisque les coupables sont arrêtés par Précrime et ils sont enfermés en camps de détention une semaine avant qu'ils puissent commettre un crime.
"Ils" devraient donner le même rapport. Mais cela ne c'est pas produit comme d'habitude pour l'ex-préfet de police. Ce dernier se voit accusé d'un meurtre. Il va devoir se défendre et sauver Précrime. Un complot doit être déjoué.
-> Cette première nouvelle est extraordinaire surtout quand on a le film en tête !!!
J'ai adoré lire les bases de ce qui va devenir ce film fantastique, 60 pages suffisent pour refaire revivre de film de Steven Spielberg avec Tom Cruise, Kathryn Morris, Colin Farrell, Samantha Morton, Max von Sydow. Sorti en salles le 02 Octobre 2002.
Tout simplement superbe !!!

Nouvelle n°2 – Un jeu guerrier – Titre original : War game – 1959
Un labo qui teste de nouveaux jeux est en train de tester un jeux de guerre avec une citadelle et des guerriers. Ces derniers doivent attaquer la citadelle, mais étrangement les soldats se retrouvent prisonniers dans la citadelle.
Il y a un autre jeux qui est en test dans le labo qui est en fait un costume de cow-boy, mais il agit étrangement sur les gens... Et enfin, un dernier jouet en test, une nouvelle version du Monopoly dans lequel le gagnant n'est pas forcément celui qui est le plus riche...
-> Cette nouvelle est excellente, elle dépeint des jeux tout à fait banal qui sont, ici, complètement transformés par une industrie fantastique et qui s'avèrent être non pas des jeux, mais de vraies armes... bien vu Mr Dick...

Nouvelle N°3 – Ce qui disent les morts - Titre original : What the dead men say – 1964
Louis Sarapis est mort. Louis était un homme ambitieux, il avait régné sur un empire commercial : L'ensemble des transports entre la Terre et Mars.
Johnny Bareffot est Directeur su Service publiques du défunt. Il lui incombe de ramener Louis Sarapis à la vie.
En effet on peut revivre une durée totale de sa semi-vie est d'environ un an. Elle peut être répartie en tranche, elle peut même fait d'objet d'un réveil une fois par siècle. Cela peut permettre de voir la descendance, mais cela implique des frais d'entretien plutôt élevé.
-> Cette nouvelle m'a bien fait rire, en effet, revivre après le mort, qui n'aurait pas envisagé ça... mais là Louis ne fait pas que revivre, il pourrit la vie de tout le monde et il s'incruste dans les élections à venir. Même mort, il faut qu'il donne son avis, c'est excellentissime...

Nouvelle N°4 – Ah, être un Gélate... - Titre original : Oh, to be a Blobel ! 1964
84 terriens ont été transformés en Gélate à un moment où à un autre de la guerre qui a affronté les terriens aux Gélates. Ces derniers étaient d'un autre système, probablement Proxima du Centaure. Ils étaient installés sur Mars et sur Titan. Au départ, des causes de cette guerre avaient été d'ordre écologique. La commission d'aide aux planètes avait conçu un projet pour modifier l'atmosphère martienne afin de la rendre plus conforme aux besoins des colons terriens. Mais cela n'avait pas été du goût des Gélates déjà présents.
Au départ Muster, un ancien soldat, consulte le docteur Jones, analyste électronique, il a en effet quelques petits soucis de gestion des effets Gélate. le docteur Jones va lui faire rencontrer Miss Arrasmith qui a le même problème que lui, mais dans l'autre sens.
->Philip K. Dick traite ici les effets d'après guerre, quand les soldats rentrent chez eux et qu'ils doivent reprendre leurs vies. Mais la guerre les a inexorablement changés. Ici, nous avons un histoire un peu triste... surtout la fin, elle est malheureusement pas comme on aimerait qu'elle soit... Muster et Miss Arrasmith tombent, bien entendu, amoureux, leurs problèmes sont presque résolus... mais il n'en est rien.

Nouvelle N°5 – Souvenir à vendre - Titre original : Total Recall – 1966
Tout le monde à au moins une fois vu Total Recall à la télé ou au cinéma, alors je ne vais pas faire de résumé pour cette nouvelle.
Un film Américain de Paul Verhoeven avec Arnold Schwarzenegger, Michael Ironside, Sharon Stone, Rachel Ticotin, Ronny Cox . Sortie en salles le 17 Octobre 1990 puis Sortie en salles le 15 Août 2012 (Un film canadien, américain de Len Wiseman avec Colin Farrell, Bryan Cranston, Jessica Biel, Bokeem Woodbine, Kate Beckinsale ... )
-> Qu'est ce que je suis heureuse d'avoir pu lire cette nouvelle... C'est pour moi un film hyper culte !!! Je ne l'avais jamais lu, je ne sais pas pourquoi, je me suis peut-être toujours contentée du film et je ne voyais pas trop le besoin de lire le texte original qui a mené un réalisateur à imaginer un tel film... et bien, maintenant je suis émerveillée qu'à partir de 30 pages on peut faire un film de 2 heures !!!
De plus, j'ai vraiment retrouvé dans cette petite nouvelle la base du film qui reste donc fidèle aux écrits de Philip K. Dick.

Nouvelle N°6 – La foi de nos pères - Titre original : Faith of our fathers – 1967
J'ai rien compris à cette nouvelle …

Nouvelle N°7 – La fourmi électrique - Titre original : The electric ant – 1969
Mr Garson Prode, propriétaire de Tri-Plan Électronique fabricant de Machette identifiante aléatoire capable de repérer une proie dans un rayon de 1 500 kilomètres en se basant exclusivement sur le tracé encéphalique, se réveil à l'hôpital, il lui manque la main droite. le médecin lui apprend qu'il est une « fourmi électronique », un « robot organique ». Il l'ignorait jusqu'à présent.
-> Nouvelle très intéressante sur la prise de conscience que peut avoir un humain dans le corps d'une machine, ou l'inverse...

Nouvelle N°8 – Nouveau modèle - Titre original : Second variety – 1953
C'est la guerre contre le Russie. Au début l'Union Soviétique avait remporté d'écrasantes victoires, la majeur partie de l'Amérique du nord avait été rayé de la carte.
La guerre se faisait avec les robots. On avait inventé et fabriqué en grande quantité des "Griffes". Ce ne sont pas des machines, mais des créatures. Elles se réparent toutes seules . Elles sont conçues pour détecter la chaleur des être vivants.
Mais, un jour, les griffes deviennent autonomes et commencent à construire d'autres robots bien plus perfectionnés et bien plus dangereux...
Un film Américain de Christian Duguay avec Peter Weller, Roy Dupuis, Jennifer Rubin, Andy Lauer, Charles Powell - Sorti en salles le 10 Juillet 1996.
-> Ici, Philip K. Dick, traite le sujet très intéressant des machines qui prennent le pouvoir contre les humains. Les humains les ont justement construites pour être totalement autonomes, jusqu'au jour où tout dérape...

Nouvelle N°9 – L'imposteur - Titre original : Impostor – 1953
Un robot espion ayant la forme humanoïde qui a pour mission de détruire un être humain est arrivé sur Terre à l'aide d'un vaisseau spacial.
Olham est visé, le robot doit le tuer et prendre sa place, mais Olham crie haut et fort qu'il et bien lui même, que le robot n'a pas pu faire son travail... mais qui dit la vérité ???
Film États-Unis Réalisé par Gary Fleder
Casting : Gary Sinise, Madeleine Stowe, Vincent D'Onofrio, Tony Shalhoub ...
Scénario : Caroline Case, Ehren Kruger, David Twohy d'après une adaptation de Scott Rosenberg tirée d'une nouvelle de Philip K. Dick. Sorti le 4 janvier 2002 (première, États-Unis)
-> Cette nouvelle est très courte, elle est efficace et très bien menée, je l'ai adoré. Par contre je n'ai pas vu le film qui doit être très bien au vue que la nouvelle... il faut que je le trouve pour voir ça...

Voici très rapidement ces 9 nouvelles.
J'ai vraiment passé un très très bon moment avec Philip K. Dick. Cette lecture m'a permise de me replonger dans les films des année 90 que j'avais vraiment aimé et qui sont, pour la plupart, des monuments du cinéma... Ce que je ne savais pas à l'époque en 90, c'est que ces films étaient tirés d'aussi petites nouvelles et ce qui m'impressionne aujourd'hui c'est que d'un texte de quelques pages on peut faire un film de deux heures... chapeau, je suis sur le cul...
Je suis passé à coté de quelque chose... c'est certain, maintenant le mal est réparé, j'ai lu Philip K. Dick... et je suis très heureuse de l'avoir fait surtout que ce livre est une vraie mine de nouvelles qui ont été adaptées au cinéma !!!
Lien : http://tousleslivres.canalbl..
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Rapport minoritaire :

Cette nouvelle donne matière à réflexion. Et si nous étions capables d'emprisonner un criminel avant qu'il ne commette son crime ? C'est en tout cas ce que propose Précrime, une organisation basée sur les rapports de trois précogs capables de prévoir l'avenir.
Et que ce passerait-il si la "machine" rendait des rapports contradictoires ? Quel jugement rendre : coupable ou innocent ?

J'ai hâte de lire les autres nouvelles, autant de sujets qui sont toujours d'actualité !
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Je poursuis ma découverte de l'oeuvre de Philip K.Dick avec cette fois-ci un recueil de ses nouvelles les plus célèbres puisqu'elles ont souvent fait l'objet d'adaptations cinématographiques. D'ailleurs, le recueil intitulé Total Recall a été tout spécialement édité à l'occasion de la sortie du tout récent film éponyme.

Cet ensemble de 9 nouvelles m'a laissé un avis partagé car je l'ai finalement trouvé assez inégal en qualité. Mais attention, mon ressenti est largement influencé par le fait que j'ai déjà vu la plupart des adaptations ciné et aussi par le fait qu'ayant déjà lu quelques oeuvres de Dick ( surtout Ubik) je connais déjà son univers. La conséquence en est que je n'ai pas eu de sensation de surprise ( sauf à de rares exceptions).

On retrouve dans ces nouvelles les thèmes chers à Dick : l'identité, la réalité, comment se définir soi-même, comment définir la réalité et faire la différence entre SA réalité et LA réalité telle qu'elle est vraiment. le problème de la drogue revient souvent aussi, outil de prédilection de Dick pour aborder le thème de la réalité.
Dick souligne l'importance de la mémoire et des souvenirs dans la définition de l'identité ainsi que l'importance de l'origine mais une origine qui finalement est un obstacle qui peut être dépassé (par amour, par intérêt). Il traite aussi du rejet de ce qui est différent.
Aussi rencontre-t-on souvent des robots, symboles d'une interrogation sur l'identité et sur ce qui fait la spécificité de l'être humain en tant qu'être vivant. Mais je trouve que cette problématique de la difficulté à différencier l'artificiel du naturel à travers le thème du robot est traité de façon plus poussée chez Asimov. Mais chez ce dernier, l'étude a un côté plus scientifique, or que chez Dick, elle est plus « philosophique ».

Voici dans le détail mon avis sur chacune des nouvelles :

- Rapport Minoritaire : j'y ai retrouvé un peu de l'univers d'Ubik (les précogs etc…) d'où une sensation de déjà-vu. Cette nouvelle traite principalement de notre rapport à la réalité mais je la trouve vraiment trop confuse et complexe. Tout comme avec le film, je n'ai pas compris l'histoire dans le détail et ça m'agace. Cette nouvelle me donne l'impression d'avoir un QI d'asperge !

- Un jeu guerrier : j'ai trouvé celle-ci excellente ! Avec une fin à la Dick comme on les aime ! Ici, Dick aborde le sujet du danger des jouets sur le conditionnement psychologique des enfants (à travers les jeux éducatifs).

- Ce que disent les morts : Assez décevante, elle m'a trop rappelé Ubik. On y retrouve le principe de la semi-vie et le thème de la drogue. ( A noter tout de même qu'elle a été écrite avant Ubik et donc que Dick aurait repris plusieurs des éléments de ses différentes nouvelles pour les assembler ensuite dans Ubik pour le résultat génial que l'on connaît.)
En revanche j'ai relevé beaucoup de fautes, des mots qui manquent ou des erreurs dans les noms des personnages : Gain au lieu de Gam. A croire que personne n'a relu avant envoi à l'impression…

- Ah, être un Gélate … : intéressante pour le message qu'elle véhicule mais pas non plus extra ordinaire.

- souvenirs à vendre : celle qui est à l'origine de Total Recall. C'est pas mal du tout mais elle m'aurait plu davantage si je ne connaissais pas déjà l'histoire. Et je relève que la version ciné avec Schwarzie n'est pas très fidèle au texte ( toutes les scènes se passant sur Mars ont été rajoutées). Quelqu'un qui a vu la dernière adaptation pourra peut-être me dire si elle est plus fidèle ou pas ?
Et encore une fois ici, on ressent l'univers d'Ubik.

- La foi de nos pères : bien ! Elle sort un peu du lot car on est plongé dans un univers à la 1984 d'Orwell ( ce qui m'a surprise car je ne savais pas que Dick avait abordé le domaine de la dystopie classique ) mais je suis finalement déçue par la fin.

- La fourmi électrique : pas mal du tout, elle m'a rappelé un peu Blade Runner. C'est l'histoire d'un robot qui se teste et essaie de voir quelles sont ses capacités et ses limites. Encore une fois, Dick joue avec son lecteur et on ne sait plus quelle est la réalité.

- Nouveau modèle : géniale ! La meilleure du recueil selon moi. On est plongé dans un monde apocalyptique futuriste où la guerre froide entre russes et américains continue (contexte d'écriture) . Chaque camp a recourt à l'invention de robots comme armes de guerre, des robots ultra perfectionnés puisqu'ils peuvent s'auto fabriquer et se décliner en plusieurs modèles, ils anéantissent l'espèce humaine mais aussi entre eux.
Apparemment cette nouvelle a aussi fait l'objet d'une adaptation sous le titre de « Planète hurlante » que je n'ai pas vu (d'où une totale découverte). Mais apparemment le film serait assez différent. Dommage que la fin soit tout de même prévisible.

- L'imposteur : pas trop mal mais ne casse pas des briques non plus.

Donc voilà, une lecture intéressante parfois enthousiasmante et parfois décevante. J'ai toutefois pris conscience de l'ampleur du talent de Dick car je me suis aperçue qu'il était capable de toucher à tous les sous-genres de la SF.


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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Aussitôt réveillé, il eut envie de Mars. Ses vallées, songea-t-il. Comment est-ce, d'en fouler le sol? Le rêve prenait de l'ampleur à mesure que la conscience lui revenait. Le rêve et le désir ardent. Il sentait presque la présence enveloppante de cet autre monde que seuls les agents du gouvernement et les personnalités haut placées avaient pu visiter. Les petits fonctionnaires comme lui n'avaient que très peu de chances d'y aller.
«Tu te lèves, oui ou non? » demanda Kirsten, sa femme, d'une voix ensommeillée où pointait une mauvaise humeur aussi virulente que coutumière.
«Quand tu seras debout, appuie sur le bouton "café chaud" de cette maudite cuisinière.
- D'accord », répondit Douglas Quail qui, pieds nus, se rendit à la cuisine du conapt.
Il s'exécuta docilement puis s'assit à la table et sortit une petite boîte jaune d'excellent tabac à priser de marque Dean Swift. Il inhala énergiquement et le mélange «Beau Nash» lui picota le nez avant de lui embraser le palais. Il continua quand même à renifler; ça le réveillait et permettait à ses rêves, ses désirs nocturnes, ses aspirations aléatoires de se cristalliser en revêtant un semblant de cohérence.
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- [...] Dans cet intervalle de temps [d'expérience de mort imminente], j'ai éprouvé ce que doivent ressentir les personnes ramenées à la semi-vie.
- C'était mieux qu'ici ?
- Non, différent. On aurait dit... un rêve. Rien de vague ni d'irréel. Mais la même logique, avec une sensation d'apesanteur. C'est la grande différence. On se sent libéré de la gravité. Il est difficile de réaliser l'importance de ce facteur, mais pensez à tous les aspects du rêve qui en découle.
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En d'autres temps, lorsqu'il n'y aurait plus la guerre, les hommes n'agiraient peut-être plus de la sorte ; peut-être n'enverraient-ils pas un de leurs semblables à la mort avec une telle précipitation parce qu'ils avaient peur. Tout le monde était prêt à sacrifier l'individu à la panique collective.
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(...) Anderton déclara : "Naturellement, le postulat fondamental de Précrime ne vous est pas inconnu ? Je présume que nous pouvons partir de ce principe.
- Je ne sais que ce qui est à la disposition du public, répondit Witwer. Avec l'aide de vos mutants précogs, vous avez audacieusement et efficacement aboli le système punitif post-crime fondé sur l'emprisonnement et l'amende. Comme nous le savons tous, la perspective du châtiment n'a jamais été très dissuasive ; quant aux victimes, une fois mortes elles n'en retiraient guère de réconfort."

(Rapport minoritaire)
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Il se réveilla et eut envie de Mars. Les vallées, songea-t-il ; quel effet cela lui ferait-il d'en fouler le sol ? Ce devait être merveilleux. Et ce qui l'était plus encore c'était que le rêve se développait au fur et à mesure qu'il reprenait conscience. Le rêve et le désir ardent. Il pouvait presque sentir la présence enveloppante de l'autre monde que seuls les représentants du gouvernement et les personnages officiels avaient pu voir. Un petit fonctionnaire comme lui ? Il y avait peu de chance.
- Tu te lèves, oui ou non ? demanda Kirsten, sa femme, d'une voix ensommeillée où pointait sa virulente et coutumière mauvaise humeur.
- Quand tu seras debout, appuie sur le bouton "café chaud" de cette fichue cuisinière...
(extrait de " De mémoire d'homme")
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Vidéo de Philip K. Dick
Depuis Jules Verne, de Philip K. Dick au groupe Limite, la science-fiction n'a cessé d'évoluer jusque dans ses propres définitions. Ainsi, ses différentes déclinaisons se démarquent d'abord entre elles pour mieux se mêler ensuite. Quand le genre mille fois déclaré mort sort du cadre et rebat les cartes pour mieux se réinventer…
Avec : Serge Lehman, Olivier Paquet, Hervé de la Haye, Guilhem Modération : Caroline de Benedetti
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