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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le conteur Dickens se fait ici chroniqueur, tendance historiographe. Avec la conscience de rendre fidèlement témoignage des "temps anciens" - comprendre la période fort trouble et troublée de la Révolution française - le père du roman social anglais nous offre avec "Le conte de deux cités" un tableau romancé très vivant, aux nombreux personnages attachants.

Sa plume experte s'exprime comme toujours avec une précision et un art consommés, toutefois j'ai été moins envoûtée qu'à l'ordinaire. La faute en revient sans doute moins à Dickens qu'au fait qu'après avoir lu le cycle en quatre volets "La Révolution" de Robert Margerit - grand prix du roman de l'Académie française - j'ai le sentiment qu'aucune oeuvre romanesque n'arrivera à m'immerger avec autant de talent dans cette période complexe et effrayante.

Plus objectivement, le récit accuse quelques longueurs dans sa première partie pour gagner en intensité au fur et à mesure que la fièvre révolutionnaire prend de l'ampleur et dévore goulûment ses petits. Quoi qu'il en soit, il n'est pas inintéressant de découvrir quel le regard portait un auteur anglais sur cet événement charnière qui fut un traumatisme pour le meilleur comme pour le pire, bien au-delà des frontières de la France.


Challenge BBC
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Le moins dickensien des Dickens que j'ai lu, sans aucun doute. Ici on entre dans la grande Histoire sur une période de plusieurs décennies, des premiers remous de la Révolution à la Terreur, entre Londres et Paris.
D'un côté, le docteur Manette, enfermé 18 ans à la Bastille suite à une accusation diffamatoire, puis exilé en Angleterre auprès de sa fille qui s'occupe de lui avec amour et abnégation.
De l'autre, le couple Defarge, aubergistes qui ont un temps hébergé le docteur Manette quand il est sorti de la Bastille, très très engagés dans la lutte contre la monarchie et les inégalités. Ils seront aux premières loges de la Révolution, marchant en tête lors de la prise de la Bastille.
Et au centre, le jeune Charles Darnay, gendre du docteur, exilé lui aussi en Angleterre sous un faux nom pour fuir une ascendance noble dans laquelle il ne se reconnait pas.
Par le biais de ces quelques personnages, Dickens nous entraîne au coeur de cet immence chambardement historique dont on oublie facilement ce qu'elle a contenu de violence incroyable, une période qui, telle qu'elle est décrite, pourrait faire référence à ces mouvements qu'on observe autour de nous, ces autres révolutions pour la chute des dictatures en place et la sans doute nécessaire période de troubles et de terreur qui s'ensuit.
Un roman très intéressant dans son déroulement et la période qu'il ressucite. Je lui reprocherai ces figures un peu trop manichéennes, ces représentations de personnages trop dix-neuvièmes siècles qui peuvent agacer.
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“Et Mme Defarge suivait toujours sa route, s'approchant de plus en plus.”
Cette phrase, en apparence anodine, répétée de diverses manières, amène un suspense quasi hitchcockien à la fin de ce roman de Dickens, qui a décidément compris avant tout le monde quels sont les “trucs” qui maintiennent l'intérêt du lecteur.

Il faut dire que cette chère Thérèse Defarge est LA teigne numéro un de ce roman qui en comporte pourtant beaucoup. Avec sa camarade, sobrement surnommée La Vengeance, elle peut se vanter d‘avoir envoyé à l'échafaud un grand nombre d'aristocrates et apparentés pendant ces années de Terreur révolutionnaire. Et elle a de bonnes raisons pour ça...

Ce roman de Dickens n'a pas la puissance de ses chefs-d'oeuvre mais il reste tout à fait honorable et passionnant. J'imagine qu'on pourrait lui reprocher d'être parfois trop démonstratif, peu vraisemblable aussi. En réalité il semble que Dickens se soit senti frustré pendant sa rédaction car il a été gêné par les contraintes de la publication dans sa revue “All the Year Round” : lui qui aime tant multiplier les pages et les personnages, a ici été obligé de faire preuve de concision.

On retrouve pourtant toute une galerie d'originaux, tels Melle Pross, Jerry Gruncher et Jarvis Lorry mais sans l'humour qu'on peut trouver dans certains autres de ses romans. le fond du roman est pessimiste. Pour Dickens les massacres de la Terreur sont la conséquence directe des souffrances imposées au peuple par les puissants d'avant la Révolution. Et l'enchaînement des violences était inévitable. Mais il ne les cautionne pas pour autant. Les scènes entourant la guillotine sont des plus effrayantes et désespérées.

La fin, assez abrupte, est en partie énigmatique. Un personnage projette sur l'avenir ses espoirs mais du coup le doute reste : et si ce n'était qu'un voeu pieux ?
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Entre Londres et Paris, de 1775 à 1793, Charles Dickens tisse avec le Conte de deux cités une fresque à la fois politique, sociale et romantique où les acteurs subissent et doivent affronter revers de fortune et poids du passé ; c'est le cas du jeune Charles, d'essence aristocratique qui se réfugie à Londres pour y travailler, renonçant ainsi à la fortune familiale en France, ou celui de Lucie qui, se croyant orpheline, retrouve son père après plusieurs années passées à la Bastille, ou les destins plus ténébreux du tenancier de taverne et de sa femme qui vont se trouver tous mêler aux évènements tragiques de la révolution française. Des intrigues diverses, concernant chacun des personnages vont s'entrecroiser de façon dramatique.

Unique roman historique, le Conte de deux cités permet à Charles Dickens de mettre non pas en opposition mais plutôt en comparaison les deux capitales en évoquant milieux d'affaires - la banque pour l'Angleterre et l'aristocratie pour la France, les conséquences désastreuses du régime monarchique français, incapable de se réformer et pour illustrer ces différences Dickens imagine une intrigue où toutes les classes sociales ont leur rôle à jouer. Une intrigue qui navigue non seulement entre les deux cités mais également dans le temps puisque des vieux secrets du passé ressurgissent aux moments les plus tendus de la révolution française.
Un roman dense, avec une mécanique bien huilée, dans un contexte historique français revisité par un écrivain anglais.
Un regard intéressant
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Tout d'abord, je remercie les éditions Archipoche pour ce Service Presse qui m'a donné l'occasion de découvrir une oeuvre plus méconnue de Dickens.
Ce récit nous transporte au XVIIIième siècle, à l'époque de la Terreur en France. La jeune Lucie Manette, française et réfugiée en Angleterre, retrouve son père, qu'elle croyait mort, après quinze ans d'absence. Ce dernier était emprisonné à la Bastille pour un crime pour le moins obscur. Sur le bateau qui les ramènent vers l'Angleterre, ils font la connaissance de Charles Darnay, un jeune aristocrate français. qui sera accusé peu de temps après de trahison et jugé sur la terre anglaise. Il sera acquitté grâce au témoignage du docteur Manette et épousera la jeune Lucie. Mais, après quelques années de bonheur, Charles Darnay est à nouveau inquiété et menacé de guillotine en France. Que lui reproche-t-on ? Pourra-t-il encore compter cette fois sur le docteur Manette et ses proches ? Quel sera le destin de tous ces personnages ?

Voilà un roman intéressant : les événements de la Révolution et de la Terreur dépeints du côté anglais. Dickens dénonce ici tout le caractère arbitraire des emprisonnements de l'époque, car tout ennemi de la Révolution devait mourir. La petite histoire, avec des personnages bien dépeints, rejoint la grande. Certes, on peut reprocher à Dickens un certain nombre de clichés : les aristocrates sont représentés comme des monstres, le peuple est sournois et cruel, et on notera une certaine imprécision historique dans le flou des événements. Mais il faut replacer ce roman dans le contexte littéraire de l'époque, à savoir que les récits de type feuilleton abondaient et que l'on sacrifiait plus volontiers la véracité ou/et le contexte historique au profit de la trame romanesque. Il faut donc dépasser la "véracité historique" pour apprécier pleinement cette histoire. Cette intrigue n'a sans doute pas la force évocatrice d'un roman comme "De grandes espérances", ou de son conte de Noël avec le célèbre M. Scrooge, mais Dickens réussit néanmoins à nous embarquer dans un dédales d'intrigues principales et secondaires dont il a le talent. Un roman à découvrir.
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La Révolution Française vue par… Vue par un romancier anglais en l'occurrence et l'un des plus grands : Dickens. Après avoir lu l'historien Carlyle, Dickens se lança dans la rédaction de ce roman (1859). Il montre qu'il comprend la détresse des pauvres, leurs souffrances, leur faim, et montre la cruauté intolérable des aristocrates. Ses personnages vont naviguer de Paris à Londres, de Londres à Paris, dans un grand souffle romanesque. Charles Darney, beau jeune homme d'origine aristocratique française, va se marier avec la douce Lucie, fille d'un docteur qui a été emprisonné pendant de nombreuses années à La Bastille suite à une histoire épouvantable où deux aristocrates sont coupables. Darney est leur descendant… Il y a aussi le personnage de Sydney Carton, ivrogne qui choisira finalement le sacrifice et la bonté dans la mort sur la guillotine. Ce roman est une épopée où Dickens montre comment une révolution juste au départ se transforme en Terreur et fait des hommes (et des femmes) des justiciers assoiffés de sang. le personnage de Carton est peut-être un double de Dickens (ce roman est l'un de ses derniers), un homme qui se bonifie en vieillissant et choisit de se sacrifier pour les gens qu'il aime plutôt que de continuer à mener une vie de oisif inutile. Les descriptions des foules en délire sont impressionnantes, mais Dickens a perdu dans ce roman l'humour qui faisait la saveur de ses premiers livres. Ce livre est surtout une curiosité (comment un Anglais perçoit la Révolution française) et je préfère par exemple « David Copperfield ».

J'ai lu ce roman en anglais : anglais difficile (langue très riche du XIXè siècle).
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Me voilà une nouvelle fois confrontée à Dickens et un de ses romans dans le cadre universitaire. Ma rencontre initiale me voyait abandonner Oliver Twist après 2 mois et 50 pages seulement. Cette fois-ci, armée d'un peu plus de maturité et de maîtrise de la langue, je viens à bout de Tale of Two Cities !
Bon, j'admet que le style n'est pas particulièrement à mon goût et a considérablement ralenti ma lecture, mais les thèmes et le contexte historique m'ont certainement fait tourner les pages.
La justice (les injustices) sociale de l'époque, en Angleterre et en France, la prise de la Bastille, la Terreur et ses tribunaux sont présentés de manière aussi terrifiante que captivante. Malgré leur caractère plutôt unidimentionnel (favorisant leur mise en opposition), les personnages sont intéressants et attachants.
Un livre à relire et approfondir ? Et là, je me surprend et je dis "très certainement !".
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Roman peu connu de Charles Dickens et auparavant édité sous le nom de le conte de deux cités ou encore Paris Londres 1793, le Conte de deux ville est une fresque historique se déroulant entre 1775 et 1793.
Alexandre Manette, docteur embastillé pendant 18 ans, retrouve sa fille Lucie qu'il n'a pas vu naître et va reprendre le cours de sa vie à Londres. Il va y rencontrer Charles Darnay qui va devenir son genre. Ce Charles à un secret qui va l'emmener à Paris pendant la Terreur, où il va être condamné à la guillotine. Alexandre, Lucy et leurs amis vont essayer de le sortir de cette terrible épreuve.
Le début de l'intrigue peut sembler un peu long et brouillon, je me suis parfois un peu perdue parmi les personnages, le contexte historique en Angleterre mais une fois tout ça mis en place, j'ai été embarquée dans cette histoire et ses rebondissements. Plus on avance plus les pièces s'assemblent et plus on comprend certains détails qui nous semblaient bien flous. Pour un final des plus romanesque !
Charles Dickens nous conte une histoire de famille, d'amour, le tout dans un contexte historique terrible et très bien dépeint, avec son style reconnaissable entre mille. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé le fait que l'on voit cette époque de notre Histoire du côté de la population révolutionnaire.
Un Conte de deux villes est un roman historique, social, romanesque, dense, passionnant et méconnu. Je vous invite donc à faire le voyage entre Londres et Paris !
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Here a classical, read in English, hence the comments in it, across two of my loves, across the channel, England and France, and couldn't be better as to read that from a distant eye and describes what has been ever since the French Syndrom. Liberty, Equality, Fraternity, or Death!

The story is concise, well known in advance, still the peek up to the details give this particular savour I understand now from the feedbacks I've been told on Charles Dickens.

My first book of Charles Dickens, and what a book. To be true, wouldn't have caught my eyes if not for a rapid download over. I have no interest whatsoever in an history of France that happened more than 2 hundred years ago, and that is still getting echoed hundred of times a day on the French radio, paper, and so on. Gosh, loosen up and move on.

Lien : http://souslesportes.blogspo..
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Pour aborder Noël en toute sérénité, j'ai choisi de vous présenter ce classique anglais, écrit par un de mes auteurs favoris. J'ai bien aimé cette histoire même si je n'en ai pas tiré un plaisir aussi grand que David Copperfield, qui est à mes yeux, son chef-d'oeuvre.
J'ai senti que par rapport à ces autres romans, celui-ci est le moins proche en termes de procédés propres à Dickens. Premier constat : le récit est court, seulement 400 pages. Au lieu d'un personnage principal qui évolue en fonctions des épreuves qu'il affronte, nous avons une succession de protagonistes qui changent très peu. Un peu esquissés à la va-vite, Dickens les développent à peine et leur donnent moins d'ampleur que dans ces précédents ouvrages. Voici les principaux personnages que nous allons côtoyer durant la lecture : le docteur Manette, sa fille Lucie, Charles Darnay, M. Lorry, Miss Pross, Sydney Cartone etc. L'auteur met l'accent sur la générosité, le pardon et l'abnégation mais il y a un côté mièvre, pétri de bons sentiments dans la façon d'agir des personnages principaux. Il ne s'attarde pas sur eux mais au contraire, se focalise sur les grands évènements historiques de cette époque.
Dickens nous décrit la violence et la barbarie de la Révolution française : certes les abus de l'Ancien régime sont innombrables mais l'auteur n'approuve pas les atrocités et les méthodes sanglantes des révolutionnaires, avides de sang et de vengeance à tout prix. La guillotine acquiert une personnalité propre, devient un monstre assoiffé de sang et la dérision des spectateurs face au nombre de têtes coupées par jour par cette machine fait froid dans le dos. Mais la France n'est pas la seule victime de Dickens : l'auteur critique également le système judiciaire anglais, la peine de mort, la pauvreté et la saleté qui règne en ville et dans les prisons.
Le style d'écriture est riche, très dense. Sa façon d'écrire est parfois déstabilisante car chaque chapitre démarre en plein milieu d'une scène, sans qu'on comprenne qui est qui. le livre est truffé de coïncidences, parfois trop faciles, mais on pardonne à Dickens ces petits écarts. Par contre, je regrette fortement qu'il y a moins d'humour et de sarcasme dans ce livre. Il a un accent tragique, je dirais beaucoup plus mélodramatique.
Malgré tous les commentaires que j'ai mis, je considère cet ouvrage comme un très bon livre de Dickens, pas forcément le meilleur mais il a le mérite d'offrir une perspective intéressante sur la Révolution française !
A lire pour les fans de Dickens !!!
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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