J'ai lu chaque livre de
Joel Dicker peu après leur sortie, car ils sont l'assurance d'un bon moment de lecture.
Celui-ci n'échappe pas à la règle, la lecture est addictive, facile, l'épilogue étonnant... On pourrait s'agacer des nombreuses digressions qui constituent le récit car à bien y regarder, chacun y va de sa petite histoire, de son anecdote, de son souvenir, mais c'est finalement de là que nait l'enquête - et ce qui fait le style de l'auteur.
Cependant, à la lecture de ce nouvel opus, j'ai réalisé que ces récits composés des anecdotes peinent visiblement à marquer mon esprit. Je ne me souviens absolument pas du fameux Drame (avec une majuscule) des Baltimore, auquel Marcus fait ici de nombreuses références (
l'Affaire Alaska Sanders prend chronologiquement place après l'Affaire Harry Québert mais avant
le livre des Baltimore), je n'ai aucun souvenir des cousins ou de la fabuleuse Alexandra, et en fait je peine même à me souvenir de l'histoire de Harry Québert. Cela me fait réaliser qu'à construire un récit qui se veut très alambiqué, ou multi-couche pour le dire autrement,
Joel Dicker construit un roman faussement complexe, dont le dénouement est simple et pourrait rester dans les esprits, mais qui fait dire au lecteur "tout ça pour ça?". Et au final, les souvenirs s'embrouillent et ne reste que l'impression d'avoir passé un bon moment, sans plus.
Le souvenir qu'il laisse, c'est finalement ce qui distingue un bon livre d'un grand livre. Et donc,
l'Affaire Alaska Sanders est un bon livre.