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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un vaste continent -et son réseau de routes tour à tour maritimes, terrestres et aériennes -et l'océan. Celui qui est glacial, sauvage, celui qui rejette carcasses de baleines et naufragés. Et Nikolski, minuscule point invisible où est parti s'isoler Jonas Doucet, personnage central et absent de ce récit.
On imagine facilement trois fils invisibles qui relient Jonas Doucet à chacun de ses fils, qu'il ne verra jamais, et à sa nièce, qui lui est sans doute inconnue.
Ces trois jeunes adultes grandissent seuls, Noah et la narrateur chacun auprès d'une mère marginale, et Joyce auprès d'un père à la famille envahissante.
Chacun, pour contrecarrer l'absence du parent manquant, se raccroche à des symboles: une boussole indiquant Nikolski, des cartes routières, un livre sans couverture, ou encore l'histoire de la famille, descendant de pirates célèbres.
Nicolas Nikolski est très fort pour représenter ces existences presque fantomatiques, errantes. Les personnages me rappellent beaucoup ceux de Paul Auster, en particulier Marco Stanley Fogg dans Moon Palace, et j'ai aimé l'atmosphère sauvage, odorante, humide qui se dégage du roman; j'ai longtemps, aussi, attendu le moment des rencontres des personnages, suite logique de cette histoire...
L'ayant fini, je peux dire maintenant que je reste sur ma faim. Tellement d'intrigues s'ébauchent, tellement de voies sont possibles, qui, finalement, disparaissent dans un horizon trop brumeux pour qu'on les suive. Dickner a bien sûr voulu rompre avec l'intrigue classique que présageait ce récit; pour lui, sans aucun doute, l'homme n'est pas maître de son destin et sa vie est insignifiante. La construction et la fin de ce roman le rend spécial.
J'ai moins aimé le procédé trop systématique de terminer chaque chapitre sur un élément révélateur, un revirement de situation, mais l'écriture n'en reste pas moins belle et originale dans son ensemble.
Je ne sais pas encore, en fait, si j'ai vraiment aimé ou non, mais je remercie l'opération Masse Critique et les éditions Libretto de me l'avoir offert.


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Un roman de personnages sympathiques et de destins improbables.

Un libraire heureux de rester bien tranquille dans ses livres, avec le seul souvenir de son père, une boussole qui n'indique pas le Nord, mais la direction de l'île de Nikolski en Alaska.

- Une fille de la Côte-Nord qui rêve de devenir pirate dans la petite maison de son grand-père, sur la plage au bord du fleuve.

- Un marin qui a fait le tour du monde après avoir passé son enfance dans les Prairies de l'Ouest canadien et appris à lire avec des cartes géographiques.

Grands espaces et tourments intérieurs, rêves d'ailleurs et vie quotidienne, de jolis mélanges portés par une belle écriture. Une lecture bien agréable!
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Je viens de ranger « Nikolski » dans ma bibliothèque entre London, Conrad et les livres consacrés à la mer. Vous l'avez compris, il s'agit d'un livre peu commun, de ceux qui constituent une aventure, de ceux que nous ne voulons pas quitter. L'envie soudaine de se précipiter sur les cartes éventrées des vieux numéros de National Géographic... Rêves d'Alaska, de tempêtes et de fin du monde. Je souris, pense à la petite boussole que je possédais enfant. Elle me fascinait.
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Premier roman reconnu de cet auteur. C'est un succes, confirmé par les productions suivantes: "Six degres de liberte",tarmack"... Romans peut-être plus structurés...encore que...
N. Dickner voyage avec ses creations.
Nos rêves de jeunesse :road-movies improbables, prennent vie sous cette  plume riche et chargée d' humour sympatique.
Qui n'a rêvé de bourlinguer, de poursuivre un rêve universitaire, aussi loufoque que devenir archéologue des dépotoirs, de disparaître, absorbé par une masse littéraire et  cartographique de bouquiniste? de pirater avec succes ce monde moderne et de se fondre dans le paysage ? parfois apocalyptique... mais pas pour nos héros , auxquels nous aurions bien aimé nous assimiler. ? Trop tard pour moi.... mais peut-être vous ?
De Nikolski, _ ile où a disparu (?) le père des  personnages centraux de cette triple itinérance , à Montreal _ nous suivons _ avec tendresse ? _ ces trois aventuriers déterminés à vivre dans une non conformité sociale.
Un peu brouillon ? Bah ! Un petit plaisir de 300 pages ne se boude pas.
Donc 4/5.
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Ce roman est une pépite de beaux personnages attachants en quête d'origine à apprivoiser, de terre natale à découvrir, de liens familiaux à retisser et d'aventures passionnantes à explorer. L'humour et les mots délicieusement choisis colorent chaque page de ce texte invitant au voyage et à l'émerveillement.
J'ai parcouru ce roman, un atlas à la main, imaginant les couchers de soleil sur le Golf du Saint-Laurent, les paysages verdoyants du Saskatchewan ou les jardins aux fruits multicolores de la Àsuncìon. Un hymne aux voyages, aux belles rencontres et aux coins de terre mystérieux et fascinants. Une magnifique découverte !
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Le mois de mars était dédié à la littérature québécoise au sein du #picaboriverbookclub ! @leatouchbook avait proposé plusieurs titres et j'ai sélectionné Nikolski de Nicolas Dickner, entre roman initiatique et récit de voyage, je me suis dit que ça avait tout pour me plaire et bien je n'ai pas été déçue, ça a été une lecture formidable, qui me sortait de mon circuit. J'ai beaucoup aimé ce roman.
Nicolas Dickner m'a complètement fait voyager avec ce récit. On s'attache à ces trois personnages qui, pour le coup, semblent sans attaches. Joyce poursuit son rêve de devenir pirate, et le devient quelque part, en voguant sur des océans de données informatiques. Noah, quant à lui, cherche sa place et cherche du sens à sa vie sur des cartes comme dans des fouilles archéologiques. Enfin, le narrateur, qui ne donne pas son nom, s'évade grâce à sa collection de guides de voyage, naufragé qu'il est après la mort de sa mère, sensation qui m'est familière en ce moment... "Qu'on me comprenne bien : je me retrouvais soudain seul au monde, sans amis, sans famille, avec l'urgente nécessité de continuer à vivre. Il fallait larguer du lest." Des mots forts, percutants qui m'ont extrêmement touchée et dans lesquels on peut tellement se retrouver. Les personnages, chacun pour leurs propres raisons, quittent leurs chez-eux, l'endroit où ils ont grandi, comme un besoin vital de tourner la page, de voir le monde et de découvrir qui ils sont. Sur dix années, nous, lecteurs, allons les suivre dans leurs univers, dans leurs errances, dans leurs quêtes d'eux-mêmes. le motif de Nikolski apparaît sous différentes formes, bien marqué sur une carte, ou encore pointé par un compas-boussole, comme des clins d'oeil de la destinée. Ce roman possède un charme mystérieux qui nous captive tout du long. le seul bémol pour moi sera cette fin trop nébuleuse à mon goût.
Nikolski est comme un puzzle dont chaque personnage constitue une pièce. Ce roman parle de voyages certes, mais c'est avant tout un récit de voyage intérieur doublé d'un retour nostalgique dans les années 90 que nous fait vivre l'auteur à travers ses personnages. Au fil de leurs pérégrinations, se dessine le monde instable dans lequel nous vivons, tel qu'il s'annonçait déjà à l'aube de l'an 2000.
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Nikolski, c'est un petit village paumé sur une petite île du bout du monde, une vertèbre de la longue colonne des Aléoutiennes par laquelle l'Alaska s'effile dans l'océan Pacifique. C'est aussi le point improbable que désigne la boussole de pacotille offerte au narrateur par son père, voyageur infatiguable disparu depuis bien longtemps. Une boussole sans grand usage apparent puisque le jeune homme n'a jamais quitté Montréal et limite ses aventures à celles que lui offrent les livres.
Noah, lui, a appris à lire dans les cartes routières, sur le siège pasager de la caravane maternelle, au hasard de longues errances d'un bout à l'autre du continent, avant de découvrir de tout autres horizons dans le vieux livre informe oublié autrefois par son géniteur.
Quant à Joyce, élevée dans un village de la Basse-Côte-Nord au milieu d'un troupeau d'oncles et de cousins turbulents, elle a vu sa vocation déterminée par les récits de son grand-mère. Héritière d'une longue lignée de pirates, elle deviendra pirate elle aussi - même si au premier abord, la chose semble peu évidente dans le monde moderne trop bien civilisé où ses glorieux ancêtres seraient morts de neurasthénie en moins d'un mois.
Noah et Joyce finiront eux aussi par converger vers Montréal, dans un double trajet sous-tendu par la quête des origines et le goût de l'aventure. Mais le fil qui les lie l'un à l'autre comme au narrateur est aussi ténu que les routes morcelées du grand nord, et minces sont les chances qu'ils réussissent à l'attraper.

C'est un roman mi enthousiasmant mi décevant que Nikolski. D'abord, j'ai accroché avec bonheur à ces personnages vagabonds, à cet univers bien à part, à ce style savoureux tout en détails évocateurs, plein de charme, de vie et de subtil humour, empreint de la poésie puissante des petits riens mystérieusement liés et des rêves d'ailleurs. Mais au bout du compte, si l'auteur évite heureusement les dénouements faciles vers lesquels aurait pu tendre son histoire, il les évite un peu trop et laisse son lecteur assez dubitatif et vaguement frustré devant cette fin ouverte aux quatre vents, qui ne conclut pas grand chose et laisse un net arrière-goût d'inabouti. Inabouti comme l'est toute existence, sans doute, tant que la mort n'est pas venue y apposer le mot fin, mais les pistes soulevées par le récit, d'une grande richesse thématique et symbolique, méritaient mieux que cet effritement final.
Reste une belle invitation au voyage, au nomadisme, à l'aventure, relevée de réflexions intéressantes sur l'empreinte de l'homme dans son territoire et d'un style captivant, qui malgré ses faiblesses donne envie d'aller lire les autres récits de l'auteur.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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Un peu malgré lui, peut-être, l'auteur a créé un véritable roman d'aventures. Au fonds, il décrit des rêves secrets de beaucoup de monde : ceux d'un voyage permanent et sans destination.

Jonas Doucet voyage tout le temps. Toutes les femmes en tombent amoureuses et enceintes. Puis, elles élèvent sa progéniture toutes seules, sans rien demander ni rien rapprocher au père biologique. Au contraire, elles chérissent sa mémoire ; les enfants abandonnés croient que Jonas est un héros.
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Très beau roman que celui de Nicolas Dickner

L'évolution de trois jeunes adultes si éloignés et en même temps si liés. Noah, Joyce et la narrateur dont on ignore le nom ont des parcours très différents et même si on espère que ceux-ci se rencontrent, leur vie ne fait que s'effleurer.
Une histoire où flibustier, archéologue et libraire se côtoient...

Très bien écrit, ce roman a gagné le Prix des libraires du Québec, le Prix littéraire des collégiens et le Prix Anne-Hébert.
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l'errance de trois personnage sur 10 ans (1989/1999) dans le coeur du canada, jeune pays ou le poids des origines prend plus de place peut être qu'ailleurs;
Et les esprits des anciens planent, appelent et protègent les différentes strates d'une même famille.
Un beau livre à la narration maîtrisée qui vous emporte dans les pas de chaque personnage.
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