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Une impression très étrange…. de retrouver comme une amie, ou du moins une « vieille connaissance ». le premier livre lu à sa parution, et relu tout dernièrement de Danielle Digne fut l'excellente biographie romancée de « Rosa Bonheur ou l'insolence »…parue en 1980 !!

Et je retrouve quelques années plus tard…Danielle Digne, avec ce second ouvrage , que j'achève avec grand plaisir, étant passionnée par la personnalité et les travaux de Diderot.

Un "Diderot" vu et appréhendé par un "regard candide et féminin"...

Ce qui paraît léger, ou naïf, c'est le ton, et le procédé narratif choisis fort astucieusement par Danielle Digne. Nous allons revisiter le parcours de Diderot, et plus exclusivement tout ce qui touche à la création de l'Encyclopédie, à travers le regard candide, mais non dénué de malice, d'observation d'une jeune paysanne , orpheline, Félicité, qui a la chance de savoir lire, et qui par diverses recommandations , va se retrouver embauchée comme « copiste » au service de Denis Diderot, et de son « Encyclopédie ».

Nous allons vivre au quotidien son travail de copiste, sa vénération pour le « maître »…son esprit taquin qui se fait plus critique, au fil des années, les rencontres avec les grands personnages qui gravitent autour du philosophe : le baron d'Holbach, Condillac, Leroy, Madame d'Epinay, le baron de Grimm (un des nombreux collaborateurs de l'Encyclopédie), Helvétius, Charles-Georges Leroy, le Directeur de la Librairie française, Malesherbes, le censeur-imprimeur, Le Breton, et l'italien facétieux et brillant économiste, Ferdinando Galiani.

Ce dernier nom m'a subitement rappelé des souvenirs incroyables ; une période de recherches intensives faites pour cataloguer chez mon « patron-expert », un lot de livres anciens du 18e, concernant les physiocrates, dont Galiani faisait partie. Moi… profondément ignorante en économie, me suis surprise à me passionner pour ces physiocrates. de Galiani, j'ai le souvenir d'un « traité sur le commerce du blé »….Le moment rare aussi de collationner (compter et vérifier que l'ouvrage est bien complet du texte et des illustrations) les planches gravées de l'Encyclopédie, en 17 volumes. J'ai eu le bonheur de voir ces 17 impressionnants volumes in-folio, une « fois dans ma vie »… Et surprise, je l'ai réaperçue avec émotion, en écoutant le petit interview avec Danielle Digne (que je vous ai joint avec le lien, noté à la fin de cette « critique »)

S'ajoute à tous les détails, mésaventures liés à « L'Encyclopédie », tout ce qui concerne les mentalités de l'époque, quant à l'éducation des filles, confinée, réduite à cause de la religion . Nous accompagnons de nos encouragements intérieurs la soif d'apprendre, d'écrire de cette jeune copiste, nous indignons des idées très réductrices quant à l'instruction des filles,des bagarres de Diderot avec sa femme bigote, pour qu'elle n'envoie pas leur fille unique au couvent. Et l'affaire semble avoir été plus que tumultueuse et de longue haleine. Nous connaissions l'amour fou de Diderot pour sa fille, qu'il voulait instruite, autonome, avec un « esprit bien fait »…

Un roman faussement léger… qui aborde une multitude de thématiques et de questionnements de ce 18e, bouillonnant entre Ancien régime, « Encyclopédistes, et hommes des Lumières », remises en cause sociétales , philosophiques et religieuses… et l'approche imminente de la Révolution…

J'ai aimé ce texte… mais je suis restée sur ma faim. Cette « Petite copiste de Diderot » a, cependant, les immense qualité et mérite de mettre en
« appétit » ,de donner envie de lire, d'en apprendre beaucoup plus sur Diderot, sur « L'Encyclopédie » et sur tous les talents et « cerveaux » de l'époque dont Denis Diderot est le représentant flamboyant….

J'achève cette note par un passage qui exprime un peu de l'essentiel du travail acharné de Diderot, à qui l'on doit tant…encore aujourd'hui, de multiples façons !
« Surmontant sa rage, mon maître accepta ces sages recommandations. Il se calma en pensant qu'il avait rempli son contrat auprès des souscripteurs et des imprimeurs. Son oeuvre était là, imparfaite certes, mais signée de son nom. Il espérait qu'elle engendrerait à son tour des pensées nouvelles. La postérité se souviendrait alors de ses combats. Il lui était important de laisser sa trace dans l'histoire.
-Il faut rester vigilant, conclut-il. Si on laisse survivre la médiocrité humaine, un jour il n'y aura plus de pensée...
Quand Diderot demanda des comptes à Le Breton, celui-ci se justifia ainsi:
-Pardonnez-moi, mon ami, mais il y a des choses que l'on ne peut pas laisser passer sans semer la révolution . » ( p.220)

Après cette lecture distrayante et fort documentée, à la fois, j'ai grande envie de débuter la biographie romancée en 2 tomes de Sophie Chauveau, « Denis Diderot, le génie débraillé »…
Je lance un appel aux passionnés du sujet, pour des conseils, et recommandations d'ouvrages, pouvant combler mon envie d'aller plus avant dans la vision de l'Encyclopédie et de son « créateur ». MERCI par avance.

***Une seule vraie frustration : j'aurais bien aimé que Danielle Digne, ajoute, in-fine, à son roman historique, un index des personnes, et une bibliographie (même sommaire)… Car à la suite de ce texte fort distrayant et instructif, il ne peut pas nous manquer l'envie de poursuivre plus avant des recherches

P.S : Voir le lien suivant, pour compléter cette chronique :
http://www.web-tv-culture.com/la-petite-copiste-de-diderot-de-danielle-digne-617.html
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un charmant petit livre historique, dans la veine de ceux de Tracy Chevallier. l''héroïne est une petite paysanne de Langres, engagée par Diderot comme copiste, alors qu'il se bat pour la publication des derniers volumes de l'Encyclopédie (interdite par le pouvoir). Reflet des combats pour les Lumières, avec quelques portraits rapides d'intellectuel(le)s de l'époque. C'est simple, léger, facile et instructif. Jolie lecture.
Merci à Fanfanouche de m'avoir donné envie de lire cet ouvrage.
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Un petit livre intéressant, grâce à sa couverture, il est arrivé chez moi, sinon je ne pense pas que je l'aurai acheté.
J'aime assez les livres historiques qui nous permettent de découvrir des personnages illustres et une époque.
On n'y apprend certes sur Diderot mais pas assez à mon goût, un pas assez non plus sur l'époque. Cependant, c'est une lecture très agréable, la petite Marie est bien sympathique et j'ai passé un excellent moment à ses côtés. Ce roman aurait mérité d'être approfondi et développé.
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La question qui se pose toujours à la lecture d'un roman historique est : quelle est la part véridique et celle qui relève de la liberté de l'écrivain. Ici, il n'y a pas de note finale permettant de faire la part des choses, dommage. Je suppose qu'à part l'existence de la narratrice, l'essentiel est vrai.
Sinon, c'est un roman sympathique, vite lu, raconté par une femme qui relate brièvement ses années de jeunesse dans son village sur le plateau de Langres dans une famille de paysans tout à fait lettrée, puis plus longuement auprès de Diderot.
J'avais choisi ce roman évidemment par intérêt pour le rédacteur du Dictionnaire raisonné des Sciences et des Arts, dont j'avais surtout aimé le roman le neveu de Rameau. J'ai apprécié de voir aussi peu soit-il, le baron d'Holbach, Julie D'Épinay, Melchior Grimm, l'abbé Galiani, économiste napolitain, dont j'ai découvert l'existence, certains personnages égratignés, Rousseau, D Alembert
Je ne peux pas me dire déçue, mais je ne peux pas me dire non plus enthousiasmée. Un roman agréable mais pour moi pas une révélation.

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Danielle DIGNE raconte d'une manière très simple, d'une plume légère les difficultés rencontrées par Denis Diderot dans la publication de la célébrissime Encyclopédie. L'édition de la somme des savoirs au 18e siècle est en quelque sorte le Wikipédia de son époque.
Les propos tenus par les différents auteurs d'articles étaient conduits par les idées progressistes des Lumières. Diderot s'est heurté à la censure royale et ecclésiastique et a connu de nombreuses déconvenues.
Félicité, engagée par Diderot comme copiste de ses textes, est le fil rouge de l'histoire. Elle raconte avec une certaine naïveté, héritée de son passé de jeune paysanne l'histoire de l'Encyclopédie. Cet ouvrage est à la fois roman, biographie et étude de société.
Une bibliographie et quelques mots sur les sources utilisées par l'autrice auraient été les bienvenues.
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Cela faisait longtemps que je n'avais plus lu de roman historique et je suis assez contente d'être tombée sur celui-ci pour mes retrouvailles avec ce genre.
Marie n'a pas seize ans quand elle part pour Paris où elle deviendra la copiste de Denis Diderot. D'extraction paysanne, elle a appris à lire grâce à sa mère qui a été élevée dans un couvent. Ayant malheureusement perdu ses parents, elle a été recueillie par un cousin de sa mère, curé de campagne qui, soucieux de son avenir, usera de ses relations pour lui trouver une situation plus conforme à ses talents et capacités.
Marie, devenue Félicité pour plaire à Diderot qui n'aime pas les prénoms religieux (c'est ironique venant d'un homme dont la fille se nomme Marie-Angélique) est un personnage intéressant. On la voit évoluer au contact du philosophe et c'est un plaisir de suivre les réflexions qui ponctuent le roman. Félicité est un personnage sympathique. Il est plaisant de la voir grandir et devenir femme, même si, sans être anachronique, elle manque un peu de réalisme d'un point de vue historique. Ceci dit, je ne suis pas non plus une spécialiste, je le reconnais volontiers.
Les chapitres sont courts, souvent tissés d'anecdotes et de réflexions qui restent malheureusement assez succinctes, mais piquent la curiosité du lecteur et le pousseront peut-être à aller chercher plus loin. J'ai vraiment apprécié les références littéraires ainsi que la réflexion sur la femme et sa place dans la société. La religion alimente aussi, bien évidemment, les débats de nos personnages.
De manière légère, superficielle mais néanmoins cohérente, on apprend à connaître Diderot à travers ses écrits, qu'il s'agisse de ses essais, ses articles, ses fictions, ses écrits sur l'art et surtout sa correspondance. L'auteur les évoque, les cite parfois, s'en sert pour alimenter les discussions de Félicité avec son maître. Cependant, c'est au travers de l'oeuvre de sa vie, son combat pour la rédaction et la publication de l'Encyclopédie que l'on apprend le mieux à connaître l‘homme. Tout cela nous est relaté avec la distance nécessaire, sans un foisonnement de détails, mais c'est une manière assez ludique d'approcher l'oeuvre de Diderot ainsi que sa vie.
J'ai trouvé original de consacrer un roman à cet auteur, même au travers du regard d'un autre personnage. Tout en étant très connu de nom, Diderot n'est pas non plus le plus populaire ni le mieux connu des philosophes des Lumières. Dans le cadre de la fiction romanesque, c'est certainement Voltaire qui a inspiré le plus d'auteurs et il y avait de quoi. Cependant, Diderot se révèle un « personnage » plein de potentiel, que j'ai également trouvé assez émouvant dans son combat.
La petite copiste de Diderot est avant tout un roman d'apprentissage. Il relate la vie d'une jeune fille qui cherche à élever son esprit, mais reste simple, faisant plus dans le réalisme que le romanesque. Pas d'aventures rocambolesques ou de fortes émotions ici, mais une certaine sensibilité, alliée à une écriture douce. C'est très agréable à lire.
Lien : http://livropathe.blogspot.f..
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Un roman qui évoque le labeur et la censure entourant l'ouvrage titanesque que fut l'Encyclopédie, chapeautée pendant plus de vingt ans par Denis Diderot, grand écrivain et philosophe de son temps. C'est par les yeux et les oreilles d'une jeune paysanne orpheline engagée comme copiste auprès de Diderot que s'ouvrent au lecteur les arcanes des salons que fréquentaient Diderot et ses collègues, collaborateurs de l'Encyclopédie. le récit est caractérisé par une écriture simple et constitué de courts chapitres, évitant ainsi un ennui que, de toute manière, je n'appréhendais guère dans ce genre de littérature. Pourtant, le thème, d'une richesse indéniable, aurait pu être traité de façon moins légère et superficielle. Somme toute, une lecture rapide et instructive qui incite à consulter d'autres ouvrages plus nourris à ce sujet.
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Digne Danielle, La petite copiste de Diderot, le passage.

Avec en couverture « la liseuse » de Fragonard, et un titre accrocheur, le livre a de quoi séduire. Il propose, via les yeux d'une jeune paysanne montée à Paris, une promenade touristique dans le paysage littéraire du XVIIIe siècle.

Sur la scène Diderot, son travail épuisant pour l'Encyclopédie, ses ennuis avec la censure, ses déboires avec les libraires, et sa vie familiale.

Des aperçus sur d'autres oeuvres qui lui valent l'hostilité des Jésuites et du pouvoir royal, des intrigues diverses, et ses fréquentations mondaines et littéraires : Rousseau, Voltaire, Grimm, D'Alembert, et bien d'autres, plus familiers de sa vie domestique privée.

Marie/Félicité, originaire du plateau de Langres, fait aux côtés du Philosophe son éducation intellectuelle, qu'elle complète en tant que femme, par les idées de Mme d'Épinay, sensible à l'éducation des filles.

Ses propres émois sentimentaux lui apprennent aussi à se comporter à une époque où les femmes de la (très) bonne société s'assuraient une forme de pouvoir par l'intermédiaire des Salons fréquentés par les Lumières.

J'ai apprécié ce « récit vécu », écrit à la première personne par la copiste, et dont le regard présente les célébrités du moment et l'esprit du siècle sous un jour nouveau. La première partie du récit évite de justesse les tirades « pédagogiques », pour prendre ensuite des accents plus personnels. La langue hésite entre celle de l'époque et des échos contemporains, donnant envie de relire « la vie de Marianne », par exemple - mais Félicité en auxiliaire dévouée, n'a pas les coquetteries d'une fausse ingénue.

L'éditeur aurait pu en fin de volume expliciter les diverses citations dans le texte, et surtout mentionner le nom de Fragonard, bien sage cette fois-ci, pour la couverture.

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C'est un des premiers romans historiques que je lis et je suis contente de ce que j'y ai trouvé. Ce n'est pas une histoire remplie de rebondissements et de suspense, c'est l'histoire d'une vie, celle de la copiste de Diderot.

J'ai apprécié cette réflexion sur la place de la femme dans la société. Au début, l'héroïne est une paysanne, puis elle devient copiste. Peut-on même y voir une future femme de lettres, arpentant les salons de conversation ? Comme le rappellent les personnages, l'art de la plume n'est pas réservé qu'aux hommes…

En bref, c'est un roman d'apprentissage qui relate diverses anecdotes et réflexions intéressantes. Ecrit dans un style simple et accessible, je l'ai dévoré en moins de deux heures ! C'est aussi une histoire pleine de sensibilité et de douceur.
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Félicité est une jeune paysanne qui aime lire et réfléchir .
Elle va se retrouver auprès de Diderot à copier les écrits de l'Encyclopédie et différentes lettres de cet érudit . Les difficultés de publication de cette oeuvre , le travail d'écriture vont tisser des liens : Diderot se sent responsable de cette jeune fille immergée dans la société parisienne des "gens de lettres". Sa pensée évolue ,notamment parlant avec Louise d'Epinay.
un livre toujours d'actualité pour les réflexions sur le rôle de la femme.
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