J'attendais depuis longtemps la sortie, prévue par
Urban Comics, de cet album unique qui a la particularité de lier un univers de jeu vidéo à celui des comics. le
Batman : Arkham City de
Paul Dini a donc été pensé de manière à relier scénaristiquement le jeu vidéo Batman : Arkham Asylum de 2009 à celui de 2011
Batman : Arkham City, tous deux également scénarisés par
Paul Dini, d'où l'intérêt de ce comic.
Celui-ci contient donc les cinq chapitres de la mini-série «
Batman : Arkham City » et les cinq autre issus d'une mini-série dérivée, «
Batman : Arkham City Digital Chapters ». Autant ne pas dévoiler le scénario ni de ce comic, ni des jeux vidéo, disons juste que les thèmes principaux habituels de l'univers Batman sont conservés ici : une ambiance de polar noir, des ennemis hauts en couleurs et un Bruce Wayne face à ses contradictions. Pour résumer très rapidement, Gotham se voit ainsi doter d'une cité pénitentiaire pour absolument tous les criminels, justiciers masqués y compris ; dénommée Arkham City car elle prend la suite de l'asile d'Arkham, cette prison représente une immense partie de Gotham et est laissée en proie aux plus grands criminels de la ville. Ce scénario, sans nous surprendre, ne peut, en tout cas, pas nous décevoir : la trame est dévoilée tambours battants et même si la véritable fin constitue le jeu vidéo éponyme, la fin de ce comic mérite un franc détour de notre part tant sur le plan narratif que sur le plan graphique. En effet,
Paul Dini et
Carlos d'Anda nous livrent de splendides planches conclusives sur les dix dernières pages de l'histoire principale, qui magnifient avec beaucoup de théâtralité les principaux personnages que sont le Joker, le Sphinx ou Catwoman pour ne citer qu'eux. Cette apothéose finale est moyennement complétée par les chapitres supplémentaires. Plus courts, ils décrivent chacun le destin de personnages secondaires pendant l'histoire principale et leur parcours pour entrer en contact avec la fameuse Arkham City, la cité pénitentiaire. Moi captivant, mais utile dans un comic ainsi constitué.
Pour cibler les vrais problèmes de cette édition, je citerais d'abord les deux fautes de grammaire que j'ai pu relever et qui sont toujours désagréables à noter, puis l'absence d'introduction éditoriale de qualité comme on en avait pris joyeusement l'habitude avec
Urban Comics, c'est dommage. Par contre, en plus d'associer les cinq chapitres de
Batman : Arkham City aux cinq chapitres digitaux complémentaires, cette édition a l'avantage intéressant de nous offrir une très belle gamme de recherches de concepts graphiques pour le jeu vidéo et le présent comic :
Carlos d'Anda maîtrise parfaitement son trait, en un dessin à la fois fin et précis qui privilégie les aspects les plus réalistes des personnages aussi farfelues que le Joker ou le Sphinx. On regrette presque que cette galerie ne se limite qu'à huit adversaires de Batman : les recherches sur Batman, Robin et Catwoman devaient aussi valoir leurs pesants d'or, surtout en comparaison de ce qui se fait en ce moment dans la Renaissance de DC Comics ou dans les films de
Christopher Nolan.
Cerise sur le gâteau : le jeu vidéo Arkham City, tant salué par les critiques et qui suit chronologiquement cette mini-série (le tout étant donc coordonné par
Paul Dini), ce jeu-ci est contenu dans ce volume ! Que demande le peuple ?
(P.S. : le peuple demande qu'une maison d'édition (différente de
Panini Comics) s'occupe aussi bien de Marvel qu'
Urban Comics avec DC... les voeux du peuple sont simples pourtant...)