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sur 306 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Joseph Kamal, marginal presque par accident, connaît après un braquage raté la violence et l'abjection en prison. Puis miraculeusement sauvé de l'enfer carcéral par une catastrophe qui tue la moitié des Français, Kamal découvre, en même temps que la liberté, la beauté de la nature, mais aussi la difficulté de vivre seul.

La prison, une catastrophe nucléaire, la solitude : trois fois la fin d’un monde pour le héros de Sophie Divry. L'enfer, c'est les autres disait le célèbre borgne, l'enfer c’est l’homme détruisant la planète, l'enfer c'est être seul face à soi-même. Sans toutefois éviter l'écueil des clichés, des thématiques développées (ou pas) avec pragmatisme par Sophie Divry qui, avec Trois fois la fin du monde, illustre parfaitement la dualité de l'homme qui, cherchant à échapper à sa condition et aux autres, se trouve confronté à la solitude, donc à lui-même. Plus personne à haïr, ni à aimer... « C’est terrifiant, s’il y pense, l’idée d’être le dernier. »

Merci à NetGalley et aux Éditions Noir sur Blanc pour leur confiance.
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Assaillie d'un doute, vers la cinquantième page, je me suis surprise à aller vérifier le nom de l'auteur. Je trouvais, en effet, le style très masculin. Ce n'est pas un reproche, c'est un constat. C'était, néanmoins, bien vu, car cela confère au personnage central une indéniable crédibilité.

Alors, certes, l'écriture n'est pas très académique. Mais est-ce bien important ? Juste avant d'ouvrir celui-ci, j'ai refermé temporairement un livre au tiers de sa lecture - Expiation de Ian Mc Ewan - dont l'écriture est irréprochable et... qui, pourtant, me tombait des mains.
L'été et ses emplois du temps surchargés, ne se prêtent pas, pour ce qui me concerne, à la lecture de chefs-d'oeuvres littéraires avec des phrases qui n'en finissent pas et des analyses de caractères alambiquées et pesantes.

"Trois fois la fin du monde" correspondait pile-poil à ce que j'avais envie de lire en ce moment. J'ai aimé la narration enlevée, les phrases courtes et l'originalité de l'histoire.

J'étais déterminée à lui mettre une excellente note jusqu'à ce que, à la page 219, je lise :
"Il pense alors au plaisir qu'il y avait à dormir dans la combe... C'est toujours une décision rapide au dernier moment. J'y vais cette nuit. Bientôt ça pèlera trop."
Énorme déception ! Toute la fin venait de m'être révélée par ces trois lignes et j'ai lu les quinze dernières pages assez dépitée car je savais très exactement ce qu'il allait se passer. Dommage !

Avec tous mes remerciements aux Éditions Noir sur Blanc pour m'avoir adressé gracieusement ce livre.
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Trois fois la fin du monde est l'histoire de Joseph, né pour la solitude. Après un braquage, où son grand frère est tué, Joseph est arrêté et conduit en prison pour complicité. Il va découvrir l'implacable violence qui régit les lois de l'univers carcéral.
A la suite d'une catastrophe nucléaire de grande ampleur, il s'échappe et installe sa thébaïde dans la zone interdite.
Sophie Divry réussit l'exploit de poétiser ce récit dramatique en peignant la ruralité. Dans Trois fois la fin du monde il est surtout question de survie. Survivre en prison c'est accepter les coups et refuser la dénonciation ; survivre dans la campagne désertée c'est faire preuve de débrouillardise et d'ingéniosité, ne compter que sur soi.
Malgré de très belles fulgurances, je n'ai pas complètement adhéré à la seconde partie du livre. La vision à laquelle on peut s'attendre après une catastrophe nucléaire est autrement plus angoissante que celle que nous dépeint l'auteur. Le dynamisme et la puissance de certains romans comme Sur la route ou Dans la forêt rendent l'ouvrage de Sophie Divry un peu trop douceâtre.
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***

Joseph Kamal est incarcéré parce qu'il a aidé son frère Tonio lors d'un braquage d'une bijouterie. Mais ce n'est pas lui le voyou de la famille !! Il atterrit dans l'univers carcéral, violent et dur, sans y être préparé... Il tente de s'en sortir comme il peut. Mais quand une catastrophe nucléaire anéantit tout et qu'il fait partie des survivants, il décide alors de se couper du monde. Il veut fuir à tout prix ces hommes qui l'ont humilié, meurtri et qui ont fait de son existence un enfer. Commence alors pour Joseph une vie de solitude et de communion avec la nature...

J'avais hâte de lire le dernier roman de Sophie Divry. Sans trop chercher à connaître l'histoire qu'elle nous souhaitait nous raconter, je me suis laisser porter par ses mots, ses personnages... Je l'ai suivi sur les chemins de la brutalité carcérale, sur les routes de la solitude et les sentiers des bonheurs simples.

Jospeh Kamal est un homme profondément meurtri, tant par la cruauté des hommes que par les regrets qu'il éprouve face à aux choix qu'il a du prendre. Après avoir subi les policiers, surveillants ou co-détenus, il pense avoir besoin et envie de silence, de grands espaces et de liberté. Mais cette catastrophe lui rappelle alors qu'être seul c'est surtout n'avoir personne à qui parler, personne à écouter et personne à aimer. Il s'attache aux bêtes et la caresse d'un chat devient une douceur nécessaire à sa survie.

Un roman lent, riche en descriptions et en sensations. Un roman sans véritablement de poésie mais avec tout de même une pointe de mélancolie...

Merci à NetGalley et aux Éditions Noir sur Blanc pour leur confiance.
Lien : https://lire-et-vous.fr/2018..
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Je suis férocement attirée par les dystopies, pour ce qu'elles nous révèlent de plus intense et morbide chez l'être humain. Du plus épouvantable aspect en desharmonie avec sa fiévreuse quintessence. Ça me fascine totalement.

À peine plus haut que la moyenne pour cette oeuvre. Je viens de rajouter un demi point à la relecture des nombreuses citations que j'ai publiées. Je trouve ces passages d'une poésie simple et touchante.
Cependant, j'ai peu aimé le reste. Ça fait beaucoup...
L'écriture de Sophie Divry est bien trop irrégulière pour pouvoir satisfaire un ensemble gracieux.

Par ailleurs, étant habituée à ce thème, quel que soit le support, j'ai une exigence accrue et je n'ai été enveloppée ni par le rythme, ni par l'entière substance.

Trois fois la fin du monde est sans appel... Je rêvais de lire des interludes de folie, je désirais fortement m'imprégner d'un univers à la fois sombre et introspectif.
Je me languissais à l'idée de ne faire qu'un avec Jo, tous deux plongés en plein délire dans les abysses d'une nature humide, froide et régénérante...

...Vient la haine comme une drogue dure qui fait jaillir dans nos cerveaux des consolations fantasques en caressant notre égo. L'humiliation transformée en désir de cruauté et l'orgueil en mépris des autres. Étouffant dans ce huis clos, nos pensées se répercutent d'un mur à l'autre. Profondément Seuls, nos coeurs se ferment de chagrin...

... Puis, le noir s'étale, quelque chose se métamorphose. Le manque de tendresse accumulée sous la peau nous secoue de frissons. Nous aimerions qu'il neige pour couvrir nos pensées, que le blanc étouffe la tristesse. Le ciel grossit et se vide sans pleuvoir. La couleur du jardin change selon la lumière. Il suffit d'attendre un peu et les étoiles se mettent à papillonner. Nous planons au-dessus de la voûte étoilée. Dans la peau du faucon au ventre blanc, suspendu comme si une corde s'attachait à un point du ciel....

...Bientôt nous ne ferons qu'un avec l'esprit vivant de notre environnement. Nous sommes l'arbre qui s'enroule autour des oiseaux et qui laisse aller ses feuilles au milieu des chênes imperturbables. Nous accueillons Fine la Chatte qui saute de branches en branches, nous sommes les feuilles qui virevoltent. Nous nous posons sur les souffles du matin, hier plaques de chaleur. Du marron, du rouge par touches espacées. Nous devenons la forêt autour des pelouses jaunies...

... La peur s'est effacée, une ivresse l'a remplacée. Nous sommes les splendides crépuscules et observons l'homme et Chocolat le mouton sur la terrasse. Cela crée dans notre coeur une source prête à s'épancher. Les flammes du feu viennent nous chercher, nous craquons, sifflons, soufflons comme un génie qui réchauffe nos âmes...

... Il ne nous manque rien. Maintenant, nous sommes prêts.

Ces derniers passages ont été librement alimentés par le fruit de ce roman, ces citations publiées car elles m'ont émue.

Lu en octobre 2019.
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Les flics ont tué son frère, ils l'ont tué devant une bijouterie, il sait qu'il va en prendre pour vingt ans pour complicité. Son frère était son dernier lien, sa dernière famille. S'accroupir au-dessus d'un miroir pour la fouille. Une odeur de fruits pourris, d'eaux usées, de viande avariée, la sueur de centaines d'hommes mal lavés, les insultes, les hurlements, les bruits de serrure, le cliquetis des gamelles. Ils sont six dans une cellule de douze mètres carrés, les murs sont noirs de crasse et de graffitis. Joseph a envie de tuer, de frapper, de mourir.

Il suffit d'une explosion, la moitié de l'Europe irradiée, une partie de la France évacuée. La catastrophe lui a permis de s'enfuir de la prison, Joseph se retrouve seul, dans la zone touchée par les radiations. Il va falloir survivre.

J'ai beaucoup aimé la façon dont Sophie Divry arrive à passer d'une écriture dure et violente qui décrit parfaitement l'univers glauque du monde carcéral au paysage certes désolé, mais magnifique du causse, que Joseph va peu à peu apprivoiser, l'écriture se fait alors poésie et c'est magnifique. L'auteure nous fait ressentir avec ses mots, la solitude extrême de cet homme au bord de la folie. le style est très original puisque c'est Joseph qui parle, qui nous livre ses pensées, ses sentiments. Un homme qui vit d'abord comme un rat qui se terre, sans eau, sans électricité. Il va trouver dans les livres les gestes et les codes pour survivre dans cet environnement. Comme Robinson Crusoé, isolé il va s'accrocher à l'amitié de Chocolat le mouton et Fine la chatte.

J'ai trouvé certains passages remarquables comme lorsque Sophie Divry nous décrit l'explosion de la nature au printemps. « Alors de plus caché de la terre, du plus profond, du plus humble, des millions de graines lancent un cri muet de désir. Toutes, sous l'oeil endormi, écartent la pellicule qui les tenait resserrées et déploient en même temps leur volonté opiniâtre de crever le sol. les rayons du soleil répondent à cet appel, tirent et attirent chacune de leurs tiges, les scindent en minuscules langues, en lianes, en feuilles claires, jusqu'à ce qu'elles se répandent enfin à la surface du sol. »

Un livre singulier puisque le lecteur passe brusquement d'une cellule de prison à l'immensité de la nature sauvage. Un homme emprisonné qui souffre de la promiscuité et rêve d'être seul « J'ai tellement envie d'être seul maintenant. Entièrement seul. le besoin de solitude me torture presque physiquement. Ah, qu'on me donne de l'air, de l'espace. Combien je donnerais pour ne plus voir personne, pour ne plus les entendre, ces hommes, ces détenus, ces corps près du mien, ne plus les voir bouger, combiner, dominer, causer, ne plus les entendre mastiquer, se gratter, ronfler, pisser, et répandre autour de moi toute cette saloperie d'humanité. » et cet homme, suite à une catastrophe va se retrouver dans une solitude absolue.

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Trois fois la fin du monde : un bon titre, assurément, pour avoir envie de se plonger dans le dernier roman de Sophie Divry. Et ce, même si on a l'impression d'avoir déjà tout lu en matière de récit post-apocalyptique de la route à le mur invisible, pour ne citer que deux exemples marquants. Mais attention, la construction de Trois fois la fin du monde apporte un peu d'originalité avec une première partie où le héros, Joseph, voit tout d'abord son univers s'écrouler dans l'enfer de la prison. Ceci avant un deuxième segment, très court, consacré à la Catastrophe qui a supprimé bon nombre d'être humains de la carte des vivants. Troisième narration : celle de la solitude de Joseph, au milieu de la nature, avec un chat et un mouton pour seuls compagnons. Un intéressant édifice narratif censé atteindre son paroxysme dans sa deuxième moitié. Mais hélas, le quotidien de Joseph n'a vraiment rien de palpitant ou, plus exactement, Sophie Divry ne fait rien pour le rendre tel. N'est pas Robinson qui veut et déjà le garçon en question n'est pas spécialement sympathique et ses pensées, largement relayées puisque nous sommes presque constamment dans la tête du susdit, n'ont rien de franchement exceptionnelles, de l'euphorie à la déréliction. Quant à ses actes, banalement répétitifs et orientés vers la survie, ils ne passionnent guère non plus. Sophie Divry alterne première et troisième personne soit un style classique d'une part, non sans talent, et plus relâché d'autre part, très maladroit quand elle tente d'utiliser un vocabulaire de "djeuns", usant et abusant du verlan. Mouais. Bon, c'est quoi l'idée en définitive ? Montrer que vivre en société est un enfer et que retrouver l'essence du rapport oublié à la nature est nécessaire tout en considérant que vivre à l'écart des autres est insupportable à la longue ? D'un enfer, l'autre ? Peut-être, mais la parabole est un peu longuette malgré le talent de l'auteure, étouffé ici par une volonté démonstrative qui semble trop calculée à l'avance.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Trois parties :
1. le prisonnier. Joseph Kamal se retrouve en prison après un braquage qui a mal tourné. Non seulement il n'a plus de famille, il vient de perdre son frère lors de ce hold-up, mais l'univers de la prison ne lui épargne aucune violence physique ni aucune humiliation morale. Son quotidien est un cauchemar, pire, un enfer : la promiscuité avec les codétenus est une épreuve insoutenable.
2. La catastrophe. Une explosion nucléaire a eu lieu, « La moitié de l'Europe irradiée. La moitié de la France évacuée. » Joseph Kamal a réussi à s'échapper, il erre… (Partie de transition ?)
3. le solitaire. Décidé à rester dans la zone contaminée pour éviter d'être repéré et éventuellement de nouveau arrêté, Joseph Kamal découvre la solitude extrême dans la nature avec comme seuls compagnons les animaux.
Bon, il faut tout de suite que je vous avoue que je n'ai pas bien compris le sens profond de l'oeuvre. Je suis donc allée écouter quelques interviews de l'auteur ici et là sur la toile et… je reste toujours aussi dubitative.
Que dit l'auteur ? Elle explique qu'elle a voulu montrer que si l'homme vivait difficilement avec les siens, il supportait aussi très mal la solitude. Je suis bien d'accord, ça me paraît à peu près évident, mais pourquoi avoir placé Joseph K. - tiens, ça me rappelle quelqu'un! - en prison ? Un tel choix a certes le mérite de proposer un symbole efficace de la condition humaine - « l'enfer, c'est les autres », n'est-ce pas ?- mais favorise-t-il l'identification du lecteur au personnage ? Il est permis d'en douter. Et pourtant l'auteur dit vouloir nous faire ressentir quasi physiquement ce que ses personnages vivent. Pourquoi alors ne pas avoir placé Joseph Kamal dans un cadre plus banal, le coeur d'une ville surpeuplée, par exemple, situation dans laquelle chacun peut se reconnaître ?
Second problème : l'organisation en parties bien distinctes : j'ai eu l'impression d'une espèce de collage un peu artificiel, de l'ordre de la démonstration - l'enfer de la promiscuité/transition/l'enfer de la solitude - et tout cela m'a donné le sentiment d'une mécanique un peu trop didactique.
Enfin, pour ce qui est de la robinsonnade, Sophie Divry avoue s'être inspirée du livre de Marlen Haushofer : le Mur invisible, formidable roman qui raconte l'histoire, sous forme de journal, d'une femme qui, après une catastrophe mondiale, se retrouve seule dans un chalet en pleine forêt, séparée du monde par un mur invisible. Effectivement, les deux histoires sont proches et l'on sent très clairement que Sophie Divry n'avait qu'une hâte : en venir à cet épisode, le vrai coeur de son projet. Pour montrer quoi ?
Que la solitude est difficile et que finalement, il vaut mieux vivre parmi les hommes (même en prison) ? Je trouve que le lecteur est laissé un peu à la surface des choses et dans l'impossibilité de se saisir d'un indice qui lui permettrait de tenter une analyse, de se lancer sur une piste philosophique, métaphysique…
Autre élément qui m'a beaucoup gênée : le passage du « je » au « il », du point de vue interne au point de vue omniscient, ce qui produit un effet étrange. Je pense qu'il aurait mieux valu se décider pour l'un ou l'autre. J'ai trouvé que ce « choix » relevait plus d'une hésitation. Peut-être aurait-il été préférable d'opter pour un point de vue omniscient afin d'éviter l'écueil du langage banlieue dont on sent ici un peu l'artificialité...
Pour conclure, je dirais que la très belle écriture poétique de Sophie Divry ne m'a pas permis, cette fois, d'oublier totalement des partis pris romanesques moyennement convaincants et un message qui m'a semblé assez convenu.
Cela ne va certainement pas m'empêcher d'attendre avec impatience son prochain roman, car Sophie Divry a du talent, et ça, j'en suis bien persuadée !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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À la suite d'un braquage avec son frère qui tourne mal, Joseph est arrêté et envoyé en prison. Enfermement et promiscuité, sévices et humiliations. Notre héros apprend à vivre en côtoyant l'inhumanité qui caractérise l'univers carcéral. Jusqu'au jour où tout bascule, où notre monde s'effondre en raison d'une catastrophe nucléaire.

Par chance, Joseph fait partie des rares rescapés. Il parvient à s'évader et trouve refuge dans une ferme reculée à l'écart de toute civilisation car celle-ci a fui la zone sinistrée. Après l'enfer de la détention, notre protagoniste goûte de nouveau à la liberté, se reconstruit peu à peu. Il tire profit de la nature qui l'entoure, son esprit s'apaise et il s'organise pour survivre seul. Mais, en dépit des animaux qui lui tiennent compagnie, notre Robinson doit faire face à un sentiment de solitude de plus en plus lourd à porter.

C'est le premier roman que je lis de Sophie Divry et j'ai été séduite par sa plume alerte ainsi que par l'originalité de l'histoire. Un récit qui ne manque pas d'audace de par notamment son changement de narrateur inopiné.

Si je reste un peu perplexe quand au message délivré par l'auteure lors de cette introspection déroutante, la lecture s'est malgré tout avérée agréable. Il faut néanmoins faire abstraction du manque de crédibilité qui entoure la catastrophe.

Une rencontre étonnante et singulière avec un Robinson des temps modernes. Une expérience de lecture qui sort des sentiers battus.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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« L'enfer, c'est les autres ? »(+ ou- Jean-Paul Sartre)

D'abord, La Prison : A la suite d'un braquage qui a mal tourné, un prisonnier subit des humiliations dans les cellules surpeuplées d'une prison. La solitude lui semble un moyen de mettre fin à cette promiscuité d'avec ses semblables.
“J'ai tellement envie d'être seul maintenant. Entièrement seul. le besoin de solitude me torture presque physiquement. Ah, qu'on me donne de l'air, de l'espace. Combien je donnerais pour ne plus voir personne, pour ne plus les entendre, ces hommes, ces détenus, ces corps près des miens,
ne plus les voir bouger, combiner, dominer, causer, ne plus les entendre mastiquer, se gratter,ronfler, pisser, et répandre autour de moi toute cette saloperie d'humanité.”
Son souhait est entendu. Une catastrophe technologique inexpliquée advient : une fin du monde.
Mais comment survivre, dans un monde déserté par les humains ?
Le héros oscille entre réinventer un monde dans une nature mystérieusement préservée.
« La pluie ne tintinnabule plus, elle gronde, régulière, musicale, sobre. Les herbes luisent, les herbes sont secouées. Joseph reste à respirer l'odeur extraordinaire. Les cailloux, eux-mêmes boivent l'eau qui tombe, tout exhale un soupir de contentement………Un monde sans ces hommes et ces femmes-ci……C'est dans la grande Zone du contre-monde, son Domaine à lui. »
Et le désespoir de son accablante solitude.
« Se baquer tout seul, c'est pas fun. On peut se taper des barres avec personne. ”
L'irruption d'un mouton et d'un chat qu'il apprivoise, semblent le satisfaire.
“Une délicieuse tendresse irrigue ses membres. La pensée que cette chatte est un don du domaine.Un signe d'alliance. Assis auprès du feu avec l'animal sur ses genoux, il lui semble désormais que son foyer est plus sûr, enfin complet.
Oui, il ne lui manque rien. ”
Mais la Nature ne sauve pas. Elle n'a pas de morale.
Et Il doit répartir du Domaine et fuir. Soudain « L'avion vole et disparaît, mais dans un ciel, il a laissé une longue flèche à travers son corps, la longue flèche qui mène vers nous »
La nature ne console qu'un temps. « Les hommes doivent vivre ensemble. C'est autrement plus difficile que de partir se construire son petit paradis écolo tout seul dans son coin en laissant tomber le destin commun ». (Entrevue avec Sophie Divry)
J'ai beaucoup de tendresse pour l'histoire de Robinson Crusoé, celle de Daniel Defoe (un des premiers livres offert à Noël)
J'aime bien l'histoire du Petit Prince (et je ne suis pas le seul) dont le renard voudrait bien qu'on l'apprivoise.
Mais ce Conte moral est clair comme de l'eau de roche.
Trop clair.
Seul, parfois, un « il » qui parle, introduit un peu de souffle, d'ampleur.

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