« L'enfer, c'est les autres ? »(+ ou-
Jean-Paul Sartre)
D'abord, La Prison : A la suite d'un braquage qui a mal tourné, un prisonnier subit des humiliations dans les cellules surpeuplées d'une prison. La solitude lui semble un moyen de mettre fin à cette promiscuité d'avec ses semblables.
“J'ai tellement envie d'être seul maintenant. Entièrement seul. le besoin de solitude me torture presque physiquement. Ah, qu'on me donne de l'air, de l'espace. Combien je donnerais pour ne plus voir personne, pour ne plus les entendre, ces hommes, ces détenus, ces corps près des miens,
ne plus les voir bouger, combiner, dominer, causer, ne plus les entendre mastiquer, se gratter,ronfler, pisser, et répandre autour de moi toute cette saloperie d'humanité.”
Son souhait est entendu. Une catastrophe technologique inexpliquée advient : une fin du monde.
Mais comment survivre, dans un monde déserté par les humains ?
Le héros oscille entre réinventer un monde dans une nature mystérieusement préservée.
« La pluie ne tintinnabule plus, elle gronde, régulière, musicale, sobre. Les herbes luisent, les herbes sont secouées. Joseph reste à respirer l'odeur extraordinaire. Les cailloux, eux-mêmes boivent l'eau qui tombe, tout exhale un soupir de contentement………Un monde sans ces hommes et ces femmes-ci……C'est dans la grande Zone du contre-monde, son Domaine à lui. »
Et le désespoir de son accablante solitude.
« Se baquer tout seul, c'est pas fun. On peut se taper des barres avec personne. ”
L'irruption d'un mouton et d'un chat qu'il apprivoise, semblent le satisfaire.
“Une délicieuse tendresse irrigue ses membres. La pensée que cette chatte est un don du domaine.Un signe d'alliance. Assis auprès du feu avec l'animal sur ses genoux, il lui semble désormais que son foyer est plus sûr, enfin complet.
Oui, il ne lui manque rien. ”
Mais la Nature ne sauve pas. Elle n'a pas de morale.
Et Il doit répartir du Domaine et fuir. Soudain « L'avion vole et disparaît, mais dans un ciel, il a laissé une longue flèche à travers son corps, la longue flèche qui mène vers nous »
La nature ne console qu'un temps. « Les hommes doivent vivre ensemble. C'est autrement plus difficile que de partir se construire son petit paradis écolo tout seul dans son coin en laissant tomber le destin commun ». (Entrevue avec
Sophie Divry)
J'ai beaucoup de tendresse pour l'histoire de
Robinson Crusoé, celle de
Daniel Defoe (un des premiers livres offert à Noël)
J'aime bien l'histoire du Petit Prince (et je ne suis pas le seul) dont le renard voudrait bien qu'on l'apprivoise.
Mais ce Conte moral est clair comme de l'eau de roche.
Trop clair.
Seul, parfois, un « il » qui parle, introduit un peu de souffle, d'ampleur.