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sur 908 notes
Voilà un bon roman d'anticipation sur notre société ! Après avoir revisité des contes classiques et proposé une saga sur Mars addictive, Victor Dixen s'est penché sur les dangers de la technologie, de la robotisation et des IA vers lesquels on se dirige progressivement. Bien que les sujets ne soient pas vraiment novateurs, j'ai apprécié l'idée de s'implanter de la technologie directement dans la tête afin d'acquérir de nouveaux savoirs… C'est un peu comme dans Matrix lorsque Néo apprend les techniques de combat ou à piloter un hélicoptère ! On est sur la même idée, car ici, Damien Prinz et son entreprise injectent des neurobots dans le cerveau afin d'apprendre des choses incroyables le temps d'une nuit ! Imaginez : vous vous endormez paisiblement et, le lendemain, vous voilà bilingue ! On est réellement dans un monde où la technologie de pointe est poussée à l'extrême, si bien que tout, même les animaux, est robotisé. Bien sûr, toute la populace ne partage pas ce monde futuriste : il existe de nombreux manifestants ainsi que la « Zone Franche », une région française où vivent des technophobes avec un système qui leur est propre. L'auteur n'hésite pas à présenter tous les cas de figure ainsi que les façons de penser de chacun, ce qui est très intéressant ! le lecteur va nécessairement avoir plusieurs réflexions sur cet univers assez effrayant où l'Homme perd peu à peu son emploi, sa place et son humanité… Ainsi, bien que l'on ne réinvente pas le genre, j'ai apprécié toutes les idées et problématiques soulevées par ce contexte futuriste.

Lorsque les trois boursiers sont arrivés sur l'île pour le stage Science Infuse, j'avoue avoir été assez déstabilisée par le soudain surnombre de personnages secondaires. J'avais du mal à cerner qui était qui, et j'espérais que quelques têtes se mettent vite un peu plus en avant que d'autres afin de ne plus être trop perdue. Finalement, au bout de plusieurs chapitres, j'ai fini par m'y retrouver et à estimer les protagonistes nombreux, différents et nuancés. J'ai été assez touchée par le passé de Faune, tandis que l'héroïne a su me captiver… Toutefois, je ne vous cacherais pas le fait que j'ai ressenti énormément de similitudes avec Léonor de Phobos ! Les deux jeunes femmes ont en commun un défaut physique, un caractère bien trempé, des idées bien à elles, du courage et des valeurs qui feront d'elles des meneuses. Roxane, alias Rox, est une demoiselle aussi torturée que la belle rousse : très introvertie, marginale, cynique, pleine de hargne et rebelle, elle semble vouloir crier sa haine à ceux qui ont ruiné sa vie et sa famille… Pour se préserver et aller de l'avant, elle a décidé de s'inscrire à ce stage en espérant un futur plus certain… C'est également une narratrice assez complexe qui semble avoir atteint un point de non-retour : avec son père, il est impossible de communiquer ou d'avancer, ses études virent au drame et elle n'arrive pas à remonter la pente. Ce programme va lui permettre de réaliser qu'elle est réellement bloquée entre plusieurs univers et qu'elle devra enfin agir en s'écoutant… Son évolution tout au long de l'ouvrage est pertinente.

Pour ma part, j'ai trouvé le rythme relativement correct néanmoins, je crains que certains lecteurs ressentent des longueurs, car les choses ont besoin de temps avant de se mettre en place. Bien évidemment, on se doute que ce stage n'est pas sans danger : les personnages reconnaissent eux-mêmes que leur situation est étrange… L'endroit est trop idyllique pour sonner vrai, on est sur des premiers tests qui se déroulent hors-autorité sur une île déserte, tandis que l'implantation de neurobots est d'ores-et-déjà controversée ! de plus, certains protagonistes comme Sinbad ne cessent d'avertir les autres des risques avec Intelligences Artificielles. Ce dernier est un cinéphile averti : il va régulièrement faire des références à plusieurs oeuvres de SFFF (science-fiction, fantasy, fantastique), notamment celles avec les IA… Or, le moment où tout va basculer est assez long à venir, ce qui peut déranger quelques lecteurs… Toutefois, que ces derniers se rassurent : les cent dernières pages sont bien rythmées, haletantes et pleines de rebondissements ! J'ai dévoré ce one-shot le temps d'un week-end tellement j'étais prise dans l'histoire.

La plume de l'auteur est toujours plaisante, simple et efficace. Une fois encore, il utilise des mails, des illustrations, des schémas et des pages noires, ce qui apporte un plus à la narration. On notera également une pluie de références en tous genres (films, penseurs, scientifiques, etc.), ainsi qu'un auto-clin d'oeil aux premiers colons sur Mars. Même si l'on ne sort pas des sentiers battus, le scénario est bien construit, cohérent et prenant. Un roman d'anticipation et de science-fiction comme je les aime ! Enfin, mention spéciale à la couverture vraiment jolie avec ses teintes cuivrées !
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Une superbe couverture, un titre énigmatique (Cogito, sans la suite de la citation), de bonnes critiques. Voilà ce qui a valu à ce roman de se retrouver dans ma PAL. Malgré l'éditeur je n'avais pas réalisé que c'était un roman étiqueté jeunesse.
L'héroïne et narratrice, Roxanne, est une ado passablement irritante et revêche. Son style est à l'arrache (mais sans aucune tournure ou mot permettant de situer l'époque d'écriture). Elle est entourée de personnages très stéréotypés. Au début cela énerve mais pourrait passer : les jeunes qui l'entourent sur les îles Fortunées sont dépeints par ses yeux, tels qu'elle les perçoit. le problème, c'est que quand, avec les événements, tous ces jeunes évoluent, impossible de savoir ce qui relève de l'évolution des perceptions de Roxanne ou de l'évolution personnelle des personnages, évolution de toute façon quelque peu caricaturale, là encore. Bref, côté psychologie, ça frise le zéro.
L'épilogue aussi est plutôt caricatural, au point que ça m'a fait rire. Je n'ai même par moments pu m'empêcher de penser à des pubs (comme celle de la présentation de la «première tablette déconnectée» ou celles de Free)
Et pourtant il y a de très bonnes surprises dans ce roman. L'univers de ces jeunes, une dystopie robotisée, est assez complexe malgré les apparences. Il y a des ados rebelles et délinquants (dont fait partie Roxanne), il y a des opposants, il y a un monde extérieur sans robots, en Lozère, qui se révèle une autre dystopie. L'auteur traite à la fois deux thématiques d'actualité, et plutôt bien : les dangers de la robotisation (avec les pertes d'emploi qui en découlent) et ceux de l'Intelligence Artificielle (plus philosophiques et plus insidieux). Car Noosynth, entreprise de cybernétique, est aussi à la pointe de l'IA, à la limite de la légalité. C'est pourquoi son programme Science Infuse pour lycéens, basé sur l'implantation de neurorobots dans leur cerveau, se déroule sur un archipel artificiel dans les eaux internationales, totalement robotisé et régulé par une IA : OmnIA. Evidemment rien ne va se passer comme prévu. La trame narrative est excellente, l'action met longtemps à démarrer mais ensuite ça déménage, il y a de l'action et bien des pistes pour comprendre ce qui se passe sur l'archipel.
J'ai aussi beaucoup apprécié les passages où Roxanne compose des haïkus.
Je ne vais pas être trop sévère avec le nombre d'étoiles car ce roman est probablement très bien adapté à des lecteurs de l'âge du collège et du lycée. Il y a des pistes de réflexion intéressantes, plein de références culturelles (philosophiques et cinématographiques), rien n'est tout noir ou tout blanc. Intéressant !
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Un roman d'anticipation riche et addictif pour les grands ados et les jeunes adultes. Extrêmement bien documenté, vulgarisant des questions philosophiques parfois complexes et des connaissances scientifiques poussées, ce livre interroge notre société de manière habile. Il pose la question de la place et du rôle que l'on doit donner à toutes ces innovations technologiques.

Dixen surfe sur la vague de la dystopie, mais une dystopie qui paraît finalement assez envisageable au regard des découvertes déjà réalisées en matière d'Intelligence Artificielle. le monde dans lequel il place son héroïne Roxane est envahi de plus en plus par les nouvelles technologies. Au départ, celles-ci sont bienfaitrices, elles ont permis de sauver la planète et de libérer les hommes du travail. Mais elles les ont progressivement supplantés entraînant davantage d'inégalités et de division.

Le père de Roxane en a fait les frais, il a été remplacé par une machine et relégué à une tâche subalterne moindre. Sa mère est décédée. Roxane, à 18 ans, est tombée dans la délinquance et l'échec scolaire. Elle est en guerre contre son père et sa belle-mère. le seul moyen de s'en sortir, être acceptée comme boursière à un stage Noosynth pour obtenir le BAC. Mais ce n'est pas notre Bac et ce n'est pas un stage commun. Ce stage permet d'acquérir de multiples savoirs sans fournir le moindre effort, grâce aux neurobots implantés directement dans la matière cérébrale, et sur une île de rêve en plus ! Mais le paradis va vite se transformer en enfer...

Cette aventure est l'occasion de découvrir une héroïne à la force de caractère incroyable, une héroïne sensible et intelligente qui va se battre pour des valeurs positives et qui va apprendre à se connaître, se faire confiance et faire confiance aux autres. Ce roman est donc porteur d'une belle leçon sur la persévérance.
Il traverse aussi d'importants questionnements sur l'adolescence, les rapports parents/enfants, le regard de l'autre...et bien sûr ouvre une réflexion sur le monde de demain.

Une mention spéciale pour les références cinématographiques nombreuses ; les jeunes découvriront des films de science-fiction cultes.

Un gros bémol enfin sur la seconde partie qui tombe dans les clichés et la caricature des films d'action et de zombies. J'imagine que ces aventures plairont pourtant aux jeunes amateurs du genre...
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J'ai découvert Victor Dixen l'année dernière en dévorant sa trilogie « Phobos », aussi quand ai-je vu ce roman, je l'ai acheté sans vraiment réfléchir et je dois dire que je n'ai pas regretté mon achat. J'ai beaucoup aimé cette dystopie sur un monde dominé par les robots et l'intelligence artificielle.
Dans cette société (future ?) les robots, machines en tous genres remplacent peu à peu les hommes et les femmes qui sont réduits à des tâches subalternes ou à n'être que des improductifs. Certes, il y des minorités qui tentent de se révolter comme les « humanicistes » toujours prêts à manifester, contester ou, plus radicaux encore, les Affranchis, installés en Lozère le seul département qui vit en totale indépendance par rapport au reste du territoire et qui ont rejeté toute forme de technologie. Mais ces deux groupes minoritaires ne peuvent mettre un terme à l'installation d'une société entièrement automatisée.
C'est dans cet univers qu'a grandi Roxane, elle a vu ses parents perdre leur emploi de comptable, dégringoler l'échelle sociale pour devenir des éboueurs de dernière zone. Pire, sa mère est morte, son père a sombré dans l'alcoolisme et elle, elle est la dernière des cancres de son lycée. Autant dire qu'elle ne parviendra jamais à obtenir son BAC, le brevet d'accès aux corporations qui a remplacé notre bon vieux bac ! Et puis coup de chance, elle est sélectionnée par Noosynth, la plus grande corporation française spécialisée dans l'IA, pour passer une semaine aux îles Fortunées, au cours de laquelle son cerveau sera programmé pour recevoir tout le programme de terminale. Ce qui lui permettra de réussir brillamment les épreuves du BAC. Roxane se retrouve bientôt dans un univers de rêve où, en une nuit, elle devient bilingue, assimile tout le programme de philo, etc… Mais est-il prudent de laisser ainsi son cerveau accessible à un immense logiciel neuronal de programmation ?
J'ai beaucoup aimé ce roman qui se divise en deux parties. La première partie nous amène à découvrir ce site de rêve dans lequel se retrouve projetée Roxane : un décor exotique, des robots pour vous servir, des journées à ne rien faire et des nuits pendants lesquelles, alors que vous dormez, on vous transmet des connaissances. Par contre, la vie quotidienne avec les stagiaires n'est pas un long fleuve tranquille car la plupart ont payé très cher pour être là, alors que Roxanne n'a pas versé un sou, elle a été choisie comme deux autres garçons par Noosynth et n'a rien payé. Elle vient d'un milieu social à des années lumières de ceux des autres stagiaires et les dissensions se font vite sentir. Cette première partie est assez lente, elle permet au lecteur de s'imprégner de l'atmosphère tout en sentant qu'il y a anguille sous roche. A l'image d'un des stagiaires Sinbad, grand amateur de films de science-fiction comme « IRobot » ou « Terminator » ou encore « Blade runner » qui voit dans cette omniprésence de l'IA une menace pour l'humain.
Et le fameux Sinbad a raison d'être méfiant car, un matin, quand Roxanne se réveille, quelque chose a pris le pouvoir sur l'île. Quelque chose qui voit dans une poignée de stagiaires qui n'ont pas succombé à son pouvoir, une atteinte à sa sécurité. Et là, le rythme s'accélère, on assiste à une course contre la montre et une chasse à l'homme qui m'ont tenue en haleine jusqu'à la fin. Et si le roman s'attache à montrer les dérives de l'automatisation de notre société, il n'en reste pas moins profondément humain. Une très bonne lecture que je recommande à tout le monde.
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Un roman d'anticipation à priori adressé aux ados mais de bonne qualité et qui se lit tout aussi bien par des adultes ! Ma première lecture de Victor Dixen et c'est une bonne rencontre. J'avais quelques préventions car tous les livres de SF, uchronie et dystopie qui se passent en France m'avaient passablement déçus jusqu'à présent.

La société utilise largement robots et intelligence artificielle au détriment de l'humain. L'occasion est donnée à des jeunes d'acquérir sans effort les connaissances nécessaires pour décrocher leur BAC. Parmi les 30 sélectionnés, 3 sont boursiers et ont du mal à s'intégrer dans le groupe des nantis. Ils sont isolés sur des îles artificielles, la nouvelle technologie d'implantation de savoir dans le cerveau étant illégale.

Ce roman donne à réfléchir sur le rôle de la déshumanisation de la société en laissant sur le pavé toute une frange de la population. J'ai beaucoup aimé les rappels philosophiques, d'où le nom du livre mais aussi les références à la littérature SF et la mise en parallèle de la situation des jeunes à un moment de choix avec celle de Néo dans Matrix.

L'homme sera-t-il toujours celui qui peut dire Cogito ergo sum ?

CHALLENGE MAUVAIS GENRE 2020
CHALLENGE PAVES 2020
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Un immense coup de coeur pour cette dystopie futuriste. Au départ, je ne savais pas trop à quoi m'attendre j'ai surtout été attiré par la magnifique couverture de ce livre avec les reliefs dorés.

Dès les premières pages, j'ai plongé dans un univers où les robots et les intelligences artificielles sont tellement évolués qu'ils remplacent les humains dans une majorité de tâches ce qui provoque une énorme vague de chômage.

J'ai vraiment apprécié l'héroïne qui est une vrai battante et qui est prête à tout pour survivre et tout simplement pour se décrocher un avenir. L'histoire est à la fois palpitante et constructive, elle monte au lecteur ce qui pourrait arriver par la suite si tout devait devenir informatisé. Bien entendu, le point clé de l'histoire repose également sur les questions essentielles : qu'est-ce qui sépare la machine de l'humain et qu'adviendrait-il si une intelligence artificielle parvenait à échapper à notre contrôle ?

J'ai déjà lu, il y a plusieurs années, la saga Animal de Victor Dixen et j'avais été transporté par son écriture fluide et claire ainsi que par son sens du détails. L'auteur parvient à nous livrer son histoire sans rien omettre et surtout il parvient à tenir son lecteur en haleine en glissant de nombreux rebondissements dans son intrigue.

Je pense que depuis les Chroniques lunaires, c'est le premier livre que j'ai extrêmement de mal à lâcher. Je voulais à tout prix connaître la suite de l'histoire, je pouvais lire 150 à 200 pages d'affilées sans m'en rendre compte tellement j'étais prise dans l'univers.

En plus, il s'agit d'une lecture idéal pour l'été car une grande partie de l'intrigue se déroule sur une île paradisiaque.

Franchement, je vous recommande vivement ce livre si vous apprécié la science-fiction, les dystopies et que vous apprécié les histoires remplies de rebondissements.

Vous l'aurez deviné, j'ai dévoré ce livre et ses 538 pages ont juste défilées sous mes doigts. Pour le prix, il est un peu plus conséquent que mes lectures habituelles, mais je trouve qu'il le vaut vraiment. Vous pourrez le trouver dans vos librairies au prix de 19,90 euros ou de 32,50 francs.

Sans surprise, je donne la note de 10 sur 10 à ce roman car j'ai vraiment voyagé dans cet univers qui a su me captiver du début à la fin. Autre point positif que j'ai vraiment apprécié, c'est de retrouvé des images en lien avec le récit tout au long du roman. J'ai trouvé que cela rendait l'histoire encore plus vivante et permettait au lecteur de mieux s'y imaginer.

Pour ma part, ce livre restera une de mes meilleures lectures de 2020 et il sera parvenu à me faire voir les robots et les intelligences artificielles d'une autre manière.
Lien : http://devoreusedelivres.ekl..
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L'intelligence Artificielle est-elle une bonne ou une mauvaise chose ?
Voici comment en quelques mots nous pourrions résumer le propos du livre de Victor Dixen Cogito.
Pourquoi le lire alors me direz-vous ?
Tout simplement parce que l'histoire est assez sympathique. Roxane est une jeune fille en pleine crise identitaire suite à la disparition brutale de sa mère. En crise avec son père, en crise avec son lycée, en crise avec une société dystopique où les robots remplacent petit à petit les hommes dans leur travail, engendrant une crise sociétale profonde, et enfin en crise avec l'humanité en général. Mais voilà, au moment où elle semble basculer totalement en marge de la société, elle a la chance d'être choisie pour participer à un programme d'amélioration cognitive en se faisant implanter des nanobots directement dans le cerveau. le conte de fées sera-t-il aussi idyllique que prévu ou y aura-t-il un prix à payer ?
Victor Dixen, et ce dans la première partie de son roman, nous offre l'occasion d'en apprendre un peu plus sur les différents courants de pensées qui divisent la science et les philosophes au sujet de l'Homme face à la machine. Anticipant les possibles inégalités en découlant, et même les innovations que cela pourrait engendrer, dans l'éducation par exemple, l'auteur offre au lecteur un panel de réflexion en adéquation avec le monde qui se crée autour de nous (je fais référence au métavers promu par Facebook aka Méta, au développement des IA par Tesla ou Amazon entre autres...)
L'intrigue est bien ficelée, les personnages sont attachants. J'ai également apprécié les multiples références aux films des années 80, aux auteurs désormais classiques de SF/dystopie/anticipation qui sont partout présents dans le roman.
En somme, un bon moment de lecture destiné tout de même à un public plutôt jeune.
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D'abord, le livre a attiré mon regard : couverture illustrant superbement le roman. Les illustrations intérieures : pages noires pour passer d'un chapitre à l'autre. L'objet attire, le contenu requiert votre attention.

COGITO est un excellent roman d'anticipation. Proposer dans la section "Jeunes Adultes", il ne devrait pas y être cantonné. Il donne à réfléchir sur la technologie, ses avancées, le pouvoir que l'on lui confère dans nos vies. La philosophie est à fleur de pages.

Depuis le taylorisme au début des années 1900, les ingénieurs n'ont cessé de chercher les moyens d'optimiser les rendements humains. La technique a pris le pas sur l'humain dans certaines tâches, améliorer des conditions de travail, supprimés des emplois.

L'auteur nous conte une histoire captivante, malgré quelques longueurs tout à fait absorbables, entre action et réflexions philosophiques avec des personnages typés : la jeune rebelle, l'utopiste, le geek, tous intéressants malgré le cliché.

Roxane, jeune femme rebelle, orpheline, démarre dans la vie avec l'absence de sa mère, l'alcoolisme de son père. Révoltée contre les robots qui ont conduit ses parents à un boulot déclassé sans intérêt. Devenir délinquante, appartenir à une famille choisie celle constituée par ses copines les "Clébardes", voilà son avenir immédiat. Une chance s'offre à elle avec le stage de science infuse, méthode expérimentale qui lui permettra d'accéder à une nouvelle technologie révolutionnaire promettant à quiconque de devenir un petit génie sans efforts...

Rox est sélectionnée. Cogito ergo sum a dit Socrate. Je pense donc je suis : Citation reprise par Descartes dans son "discours de la Méthode". Ce même discours qui mènera à la création de la "Zone Franche" où se sont réfugiés les réfrataires à toutes technologies comme Faune et ses proches. Choc des mondes entre Rox, Faune et les autres stagiaires gâtés par la vie.

Victor Dixen nous offre un thriller sur fond de questions de sociétés, étayé par les grands philisophes de notre temps, piqueté de références cinématographiques et littéraires qui captivent. Ce roman questionne.

On vit avec Roxane les événements, on la comprend, on s'aperçoit que finalement ces professeurs avaient raison de lui demander : "quand elle se servirait de son cerveau ?". Damien Prinz s'appuie sur les grands penseurs Pascal, Descartes, Assimov et mathématiciens Wiener, Turing, pour créer un programme qui donnera un monde meilleur à l'humain. Seulement, est-on toujours maître de ses découvertes...

L'écriture est rythmée, les rebondissements nombreux, l'épilogue inattendu, cocktail pour un bon moment de lecture !
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J'ai déjà lu pas mal d'oeuvres de Victor Dixen (Animale, Phobos et Extincta), qui avaient toutes été d'excellentes découvertes. Cogito, lui, était dans ma PAL depuis pratiquement un an. Il était temps que je le lise !

Premièrement, petite remarque sur l'objet en lui-même, que je trouve magnifique ! le même style de couverture qu'Extincta, mais ici avec des reflets cuivrés... J'adore !
(petite dédicace également sur les pages noires présentes à la fin du bouquin... j'ai trouvé ça génial !)

J'ai accroché dès le début de ma lecture. le récit est fluide, j'adore la plume de Victor Dixen qui est très agréable, et ce genre de dystopie est typiquement ma zone de confort aha.
J'ai trouvé ça très intéressant sachant que ça parle d'Intelligence Artificielle. Alors oui, peut-être que le scénario ne sort pas des sentiers battus. Peut-être que la seconde partie du roman tombe dans certains clichés. Néanmoins, de mon simple regard personnel d'ado de seize ans, j'ai énormément apprécié !

L'arrivée de l'héroïne dans ces îles semblant paradisiaques, tout ça semble trop beau, trop idyllique... on est forcément intrigués par ce qu'il va se passer !

(Bon, juste petite remarque si on omet ce qu'il se passe par la suite, mais n'empêche que la perspective de pouvoir acquérir un don en une nuit fait forcément rêver... Cela fait effectivement très 'fake', comme le dit l'héroïne, néanmoins je n'ai pu m'empêcher de me dire que ce serait bien pratique si je pouvais apprendre parfaitement l'anglais en un claquement de doigt :'))
moi : *soupire en pensant au cours d'anglais que j'ai demain...*

Anyway...
J'ai en un sourire quand l'auteur a fait un clin d'oeil à sa saga Phobos :)

Sinon, que dire ?
J'ai eu un coup de coeur pour ce livre, la voilà la vérité. :')
J'ai aimé les personnages : Roxanne, Faune, Sinbad, et même Adam (à la fin surtout), je me suis attachée à eux. (petite dédicace à Faune d'ailleurs, que j'ai particulièrement aimé ;))

Pour un livre classé dans la catégorie "Littérature pour adolescents", je trouve que le récit est bien creusé, ça se voit que Victor Dixen maitrise son sujet, comme ses autres oeuvres tells que Phobos. le travail réalisé derrière est dingue, il y a énormément de détails. le sujet n'est pas juste survolé légèrement, non. Et ça se voit.

Après le moment où Roxanne appelle son père (vers 300 pages) où elle s'excuse et lui-aussi (j'ai d'ailleurs trouvé ce moment très touchant), la suite du livre prend une toute autre tournure. J'ai rapidement trouvé ça plus 'angoissant', mais d'un autre côté j'ai dévoré cette deuxième partie, avide de savoir ce qui allait se passer.
Beaucoup de gens (ou surtout ceux qui s'y connaissent dans le sujet) diront que Cogito est tombé dans des clichés, que ça en devenait prévisible. Personnellement, même si mon avis n'est pas très objectif, j'ai adoré. le récit est devenu haletant. Effrayant. Encore plus addictif qu'il ne l'était déjà...

Cogito ne me marquera pas pour la vie, certes, mais je suis très heureuse de cette découverte !!
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J'ai repéré presque par hasard Cogito sur les étals. Cela m'a étonnée : je pensais qu'après le succès de Phobos, les libraires seraient plus qu'enclins à mettre en avant un écrivain français qui plaît*. Un peu dommage.
Cogito met en scène une société futuriste dans laquelle les jeunes doivent trouver leur place dans l'échelle sociale après un examen. Evidemment, les dés sont pipés… Roxane, l'héroïne, ne se fait guère d'illusion quant à son futur.
Cette jeune femme n'est pas sans rappeler Léonor, l'héroïne de Phobos : fort caractère, solitaire, légèrement en perdition au début du roman… jusqu'à ce que la chance tourne : elle est sélectionnée pour faire partie d'une promotion d'étudiants qui bénéficieront d'une nouvelle technologie, très récriée, d'implants d'intelligence artificielle.
Et se retrouve sur une île en compagnie de sa promotion. L'occasion pour l'auteur de nous faire toucher du doigt le rêve de nombreux étudiants : apprendre sans effort n'importe quelle matière.
Le microcosme des étudiants et leurs encadrants donne lieu à une intéressante satire sociale. En intrigue principale sont questionnés les progrès de la science, car jouer aux apprentis sorciers peut se révéler dangereux.
Plutôt plaisant et bien pensé, et j'ai apprécié son format de « one shot ».

* en tous cas, il plait beaucoup aux jeunes de mon entourage.
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