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Pas de fausse pudibonderie : Ouvrez ce livre .
Il est écrit "roman "en première de couverture, mais c'est surtout un long témoignage . A travers la vie de plusieurs femmes Chahdortt Djavann nous ouvre les portes de ce pays si fermé : l'Iran . Il y a l'horreur dans ce livre . Celle subit par "ces êtres sans pénis " à qui rien n'est épargné . Si une femme meurt "il n'y a pas mort d'homme " ! On étouffe de colère en lisant ...
Il y a mille sources de réflexion ,sur la politique ,la religion ,l'intégrisme ,le pouvoir des hommes,leur mépris absolu de la femme .Mais aussi sur le peu de cas que les femmes occidentales ,font de leurs soeurs bafouées . le mouvement #me too ne s'intéressent guère aux femmes orientales .
"I have a dream " pourrait être le titre du dernier chapitre .
A lire .
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Chahdortt Djavann a eu le malheur de naitre sans pénis en Iran, comme des millions d'autres femmes, alors que ses parents espéraient ardemment un garçon. 

Toutes ces femmes sont coupables. Coupables d'être nées sans pénis dans un pays où elles ne valent rien, n'ont aucun droit. 

L'auteure tisse ici un texte singulier et n'hésite pas à s'affranchir des codes de la littérature en l'annonçant d'emblée au lecteur. À son histoire personnelle, ses confessions s'entremêlent des portraits de femmes qui témoignent de la dramatique condition féminine en Iran. 

Des femmes bafouées, emprisonnées pendant des années pour une simple mèche de cheveux dépassant de leur voile ou encore attaquées à l'acide en pleine rue. Un mari peut, par exemple, tuer sa femme sans craindre la justice, après tout «il n'y a pas mort d'homme». 

J'ai lu ce livre d'un seul souffle, sous le choc, révoltée. Les mots sont forts et ébranlent le lecteur, dépeignant le pire, l'impensable. Entre colère et tristesse, Chahdortt Djavann fait de sa plume son arme de dénonciation, une arme qui marque efficacement les esprits. 

La romancière évoque avec sincérité ses souvenirs en Iran, son exil et sa relation à la France, son pays d'adoption dans lequel elle ne parvient pas à se sentir à sa place. Oscillant entre amour et haine pour son pays de naissance, elle raconte aussi ce sentiment de culpabilité qui lui pèse au quotidien, son impuissance alors que l'Iran souffre, que les victimes s'amoncèlent. 

Et ce dernier chapitre chimérique qu'on aimerait tellement voir se réaliser. Un rêve qu'elle ose, une nécessité de croire que tout est possible. 

Une lecture indispensable, puissante et percutante, dont les images vous hantent bien après avoir refermé le livre. 
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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Première lecture de cet écrivain* d'origine iranienne, et c'est peu de dire qu'elle m'a marquée.

C'est un livre singulier et puissant qui nous balade entre témoignage et réalité romancée.
L'auteur dénonce, à travers différentes histoires, ce qu'il se passe actuellement dans son beau pays, ce pourquoi elle culpabilise d'être en France. Elle, qui a eu le malheur (comme tant d'autres) de naître sans pénis, dans ce pays, qui donne des droits et des devoirs en fonction de ces quelques grammes, présents ou non à la naissance, mais qui a pu s'en échapper.
Elle interpelle le lecteur, ce qui donne encore plus de force à ce récit. Elle ne suit aucune règle, mélangeant le témoignage et les récits ancrés dans la réalité mais romancés. Et c'est aussi ça qui a contribué à réellement m'embarquer. Jusqu'à la fin, la dernière histoire, que l'on souhaiterait de tout coeur être d'actualité, ou au moins dans un futur proche.

Ce qu'il se passe en Iran est effroyable, et il serait bon que chacun lise ce livre pour l'appréhender réellement.

*écrivain ou écrivaine.
Dans la langue persane, il n'y a aucune distinction de genre pour les noms, les pronoms et les adjectifs... (je l'ai appris dans ce livre) ce qui est fou quand on sait la différence faite entre les hommes et les femmes, dans les pays où elle est parlée. Mais ils se débrouillent quand même, vous pouvez bien l'imaginer, pour indiquer le sexe (ou le genre) de la personne dont il est question.
Mais pourquoi même vouloir faire une distinction ? C'est le même métier, que l'on fait, qu'on ait un pénis ou non. Mentionner son sexe (ou son genre) à travers le nom de son métier est-il pertinent et bénéfique, ou devrions-nous faire abstraction de cette distinction, qui pourrait même nous desservir ?
Je sais bien que c'est pour donner plus de visibilité aux femmes, mais est-ce là l'important ?
A ce sujet, la réflexion de l'auteur m'a intéressée. Et si certains féministes se trompaient de combat ? Je n'ai pas la réponse, mais c'est intéressant de voir les choses sous un autre angle. Y'a de quoi mouliner dans la caboche !

"Certains féministes ajoutent un e au mot écrivain et aux autres métiers pour compenser ou pour souligner leur manque du pénis. Moi, je m'en fous éperdument d'un e de plus. Un e ne change rien à l'affaire. Un e ne remplace pas un pénis."
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Une mention « roman » figure sur la couverture. L'autrice le confirme dans ses propos liminaires. Et pourtant la suite tient surtout témoignage, du documentaire sur le vif qui par sa violence et son absurdité rejoint, il est vrai ,la fiction.
Née en Iran, exilée en France au début des années 1990, l'autrice hurle les tourments d'être femme dans son pays natal. Ce qui est censé être un roman est composé à la fois des tribunes de l'autrice, d'itinéraires individuels de plusieurs femmes pour s'achever sur un retour au pays qui tient autant du cauchemar que du rêve.
Unique dans sa forme, bouleversant par son contenu, lyrique et puissant par son souffle, ce docu-fiction chamboule son lecteur et nous à voir, si cela était encore nécessaire, la violence faite aux femmes en Iran.
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Bam, crochet du gauche, je découvre Chahdortt Djavann avec son dernier roman. Coup au foie et coup de coeur. Excellente clef d'entrée car l'auteur s'y livre pleinement, interpelle son lecteur, et ça tape très fort. L'écriture est directe, crue, vraie. Journal auto-biographique, essai, fiction, faits réels (parfois un peu détournés comme la conclusion du chapitre inspiré de l'affaire Mohammad Ali Najafi, mais qu'importe), c'est tout cela à la fois. Et plus encore. Un témoignage romancé où l'auteur arrive brillamment à nous faire entendre les cris, les larmes, la colère, la résignation ou la révolte des femmes d'Iran.
J'enchaîne avec Les putes voilées, et cette fois, direct du droit, je suis sonnée. Beaucoup plus cru (voire trop), mais tout aussi fort. Révoltant sur le fond et efficace sur la forme, le style, non dénué d'humour noir, est encore une fois incisif et percutant. Mais il faut tenir: la condition des prostituées en Iran, la répétition des viols, la violence et la drogue omniprésente, la corruption, l'hypocrisie et surtout l'absence d'espoir, le sous via un traitement quasi-manichéen de l'auteur guidé par une haine légitime m'a laissé un sentiment de malaise, probablement recherché. Devenue un voyeur, demeurée impuissante, j'étais soulagée de terminer cette lecture. « Personne ne peut sauver personne ». Mais j'aime à croire que c'est le genre de livre qui peut changer les choses.
A choisir et à chaud, j'ai préféré « Et ces êtres sans pénis! », peut-être pour la fin, pour la tendresse diffuse de l'auteur envers son pays. Ce qui est sûr c'est que je lirai ses autres livres. Mais pas tout de suite, le temps de prendre une douche du cerveau.
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Roman patchwork.... je voulais écrire kaléidoscope mais cela renvoit à des couleurs et la lumière. Or dans ce roman/récit/témoignage, nous sommes plongés dans l'obscurantisme Irannais.
L'auteure nous confie la condition des femmes en Iran - ces êtres sans pénis - au travers de plusieurs portraits. La violence envers ces femmes, le pouvoir tout puissant du régime islamique et donc des hommes.
Elle nous confie également son mal-être de vivre en France alors que son coeur est avec ses femmes violentées chaque jour. Et finit par une fin libératrice.
Le 1er chapitre m'a un peu désarçonnée... mais finalement, c'était peut-être pour nous préparer à ce qui allait suivre...
La lecture de ce roman est fluide et je suis ravie d'avoir découvert cette auteure.

Lu dans le cadre du challenge Plumes Féminines 2021.
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Bouleversant, je crois que c'est ce mot qui me vient naturellement à l'esprit quand je pense à ce bouquin.

On parcours un récit autobiographique mais également agrémenté d'autres, ceux de femmes aux envies/moeurs/destins différents.

À coeur ouvert, on nous livre ces mots, durs, intenses et lourds de sens dans ce pays aux vis serrées, à la vision étriquée de la femme dans leur société.

Je l'ai littéralement dévorée, je me suis plongée avec elle dans son histoire et son passé.
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Chahdortt Djavann "saigne à coeur ouvert" dans ses écrits, dans ce roman, et n'épargne au lecteur aucune horreur, toutes plus insupportable les unes que les autres, pour décrire le régime de son pays natal, l'Iran, la souffrance de ses compatriotes, les injustices faites aux citoyens, et surtout aux citoyennes, qui sont loin du pouvoir.

Elle ressent d'autant plus les injustices faites aux femmes (qui composent donc une grande partie, mais pas la totalité, des traitements décrits dans ce livre) qu'elle-même a été l'objet de la déception de sa mère, qui désirait un garçon. Cette sensibilité ne fait qu'être constamment réveillé par les conditions de vie des femmes en Iran.

Le lecteur plonge donc dans le coeur saignant et tourmenté de l'auteure, et suit ses pensées meurtries, ses pensées de vengeance, ses pensées de compassion aussi, même si la dénonciation reste vraisemblablement l'objet principal du livre.

Une forme d'électrochoc donc pour le lecteur, sur le contenu évidemment, mais surtout du fait que l'auteure, installée désormais en France et donc proche du lectorat de ce pays, nous prend par la main pour nous montrer son pays et ses meurtrissures.

C'est comme rencontrer lors d'un repas une amie d'amis, une connaissance de connaissances, et l'entendre parler de sa vie, de son expérience et de ses tourments. Une expérience de (presque) première main.
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Direction l'Iran pour découvrir le roman de l'autrice Chahdortt Djavann paru en 2021 aux éditions Grasset. Un roman puissant sur le destin de plusieurs femmes.

Le livre s'ouvre sur les confessions de l'autrice concernant son enfance, son état de santé fragile et sa remise en question. Une remise de manuscrit retardée, une envie disparue, une dépression qui consume, des rendez-vous manqués, une culpabilité qui frappe, l'autrice se livre avec sincérité sur ce qui la ronge et sur les raisons qui l'ont poussé à écrire ce roman. Après ce chapitre, débute l'histoire d'autres femmes, celles à quelques milliers de kilomètres de la France, celles dont les destins sont déchirants et bouleversants.

Je referme le livre de Chahdortt Djavann en étant sonnée et en me sentant toute petite. Des mots qui restent en tête, des phrases aiguisées et bien tranchantes et une colère immense qui m'envahit. Condamnées dès la naissance parce qu'elles sont des femmes, les destins de Azita, Négar, Leili, Sara, Mitra, Pourandokht et celui de l'autrice sont racontés avec une plume poétique et authentique.
Dans ce roman décomposé en 6 parties, Chahdortt Djavann raconte l'Iran, la politique, la condition des femmes, le silence et l'inaction de l'occident, les viols, les tortures, la peur et le chaos. Pas de fioritures, pas d'embellissement, l'autrice ne mache pas ses mots. Elle y mélange les genres et j'ai été frappée par cette plume poétique nous racontant des histoires dramatiques. C'est une révolte par les mots ! le final aux allures de contes est celui de l'espoir pour cette autrice prise en étau entre deux pays et qui a trouvé l'écriture comme exutoire.
L'autrice a réussi : ce livre restera à jamais dans ma mémoire.
Lien : https://juliegorsky.wordpres..
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A nouveau dans ce livre, l'auteure nous démontre qu'elle ne se remettra jamais de ce qu'elle a vécu en Iran, de son exil forcé et de la situation inacceptable dans ce pays depuis 40 ans. Toujours, elle est "habitée" par cette révolte contre le régime des mollahs et les violences faites aux femmes, aux opposants et aux minorités. Elle se refuse à l'accepter et ne plus être en colère contre ce régime qui lui a volé sa vie, la sienne et des milliers d'autres.
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