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201 pages
Barzakh, Alger (04/02/2019)
4.5/5   3 notes
Résumé :
C'est l'histoire d'une "femme puissante", celle de Daouya, qui, initiée par sa grand-mère Hanna Nouha, a pour mission de sauver le monde.

Voyageant entre Oran, Damas et Paris, témoin privilégié de la folie des Hommes, Daouya, toujours enveloppée dans son mystérieux manteau marron (mais que disimule-t-elle ainsi ?), rencontre, au gré de ses pérégrinations, des femmes de différents profils, au parcours chaotique, toutes libres et combatives : d'Oum El K... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
(roman traduit de l'arabe par Mohamed Sehaba),
Elle est jeune, elle est belle, elle est riche, elle est généreuse... si jeune, si belle, si riche (très à l'aise matériellement), si généreuse... qu'il se met à lui pousser des ailes. Et pourtant, sa grand-mère Hanna Nouha, l'avait moult fois mise en garde : «La beauté est à la fois, une bénédiction et un châtiment»... «La beauté fatigue, même si elle possède des ailes»... «Quand Dieu veut châtier une fourmi, IL lui fait pousser des ailes»...

Paroles prémonitoires que celle-ci, car Daouya, la bien nommée avait bel et bien des ailes qui lui poussaient. Sans savoir, au départ, le pourquoi du phénomène physique qui lui paraissait assez handicapant au départ. D'où sa manie de toujours s'envelopper d'un manteau marron.

Elle voyage beaucoup à partir de sa ville natale, Oran. Alger... Damas surtout, là où elle a pris, aussi, des cours, parallèlement à ses études à l'université, la danse, le ballet et la valse... «pour apprendre à maîtriser le moindre muscle du corps, pour ne plus être soumise à ses injonctions» ; Damas, ville d'entre-toutes bénie des arts, des lettres et de la culture arabe... et, bien sûr, Paris, autre rendez-vous mondial...

Les voyages forment certes mais ils permettent surtout des rencontres de toutes sortes. Entre autres des femmes, presque toutes non accompagnées et combatives : Oum El Kheir, connue et appréciée de tous les douaniers et les personnels des compagnies aériennes, qui «fait des affaires» (trabendiste ?) en s'approvisionnant d'abord en Syrie, puis à Paris. Ibtissem, la jeune et belle syrienne réfugiée à Paris et qui ne fait que penser à sa famille... Nezha, l'intellectuelle au grand coeur, ayant fui, pour Paris, les menaces terroristes à Alger... Sapho, l'Iranienne, qui pratique le «plus vieux métier du monde» et qui peste (son fiancé avait été pendu... parce qu'il croyait seulement profondément en la démocratie) contre les «barbus» qui prolifèrent... à Paris.

Heureusement, il y a Ibrahim... rencontré par «hasard» lors d'un voyage, dont elle tombe assez vite amoureuse. Enfin !

Mais hasard, dites-vous ?

En fait, Daouya fait partie des «Ailés». Au départ, inquiète... pour son dos et ses épaules où poussent des ailes... elle découvre que les «Ailés» sont une communauté secrète formée de tous les génies produits depuis des siècles par l'humanité et vivant, pour ceux et celles «qui ne sont plus» dans un sixième continent en dehors de la planète Terre... Réunis en Ag extraordinaire (celle ordinaire se tient tous les cinq siècles) à laquelle Daouya y est conviée comme nouveau membre de plein droit, ils doivent décider de la «mise à mort» (un grand déluge) de la planète, trop longtemps maltraitée et lourdement meurtrie par le conflits et les guerres... La faire disparaître du système solaire définitivement... et ne rétablir l'équilibre que bien plus tard. Quelques milliards d'années. Crimes (trop nombreux) et châtiment... mérité !
Roman du réel, roman d'anticipation, un savant mélange que l'écriture que l'on ressent délicate, musicale même - surtout si on se met à la penser, parallèlement, en arabe- ( l'âme est profondément poétique) rend aisé à lire. Prenant jusqu'à la dernière ligne.
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Daouya ! Une beauté élevée par sa grand-mère Hanna Nouha, une beauté généreuse, douce, qui a réussi sa vie, elle voyage beaucoup, vole entre Damas, Paris, Bretagne...
Daouya ''lumineuse'' porte en elle un secret... Des ailes lui poussent sur les épaules... elle est libre! Libre d'esprit, libre de corps!
Un récit nostalgique émouvant, portant les voix plurielles de femmes, femmes fortes, intelligentes, généreuses, des voix opprimées dans des sociétés régressives .
Hanna nouha la mami protectrice, Oum el khir la trabendiste généreuse, Istissem la belle syrienne qui a fui la guerre, Souha l'afghane, nezha, journaliste algérienne menacée par les intégristes durant la décennie noire.
Un récit qui au fil des pages revêt un caractère fantastique, daouya n'est pas la seule à avoir des ailes, elle appartient à tout un peuple, celui des ailés... un monde de savants, poètes, mathématiciens, philosophes... un monde libre de réflexion, de pensées, un monde de paix.
J'ai adoré cette analyse critique de la société arabe et africaine qu'elle qualifie de continent feu. C'est très réaliste, un continent tiraillé par les guerres, les conflits, la barbarie des intégristes, la corruption....
Une belle découverte! la plume de l'auteure Rabia Djelti est musicale, douce. Ça me donne envie de lire la version originale en arabe '' hanine bi naanaa''
Cad ''nostalgie à la menthe'' si j'en fais une traduction mot à mot.
N'hésitez pas... lisez ce roman, il en vaut la peine.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Il n'y a de richesse que celle de la beauté, sous toutes ses formes. Elle seule sort indemne des ravages causés par les guerres, elle brille toujours sous les décombres et nous rapelle que la vie l'emporte sur la mort.
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«Le temps chez les Arabes est comme un vieux gardien d'immeuble à la vue basse. Sa présence est de pure forme. Il dort la bouche ouverte...» (p 170)
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Le laurier-rose est connu pour ses fleurs amères et sans fruits. Sois alors comme la menthe, ma fille! La menthe, c'est son odeur qui l'annonce.
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La langue est pour les lèvres ce que la dance est pour le corps.
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«La beauté est à la fois une bénédiction et un châtiment. Elle est souffrance et jouissance. Toute femme, aussi belle fut-elle, verra, avec le temps, la vérité dans son miroir. Elle se verra, nue. Tel sera alors le lot de son apparence» (p 13),
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