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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Comme Patrick Modiano, Philippe Djian fait partie de ces auteurs qui écrivent toujours le même bouquin en changeant un peu l'histoire, le nom des personnages mais en gardant le fond et la forme. Et ce n'est pas un reproche, ce sont deux auteurs que j'adore et ce n'est pas parce que j'ai apprécié un repas avec des amis que je ne veux pas revoir ces amis.

Donc, la dernière livraison de Djian s'intitule "dispersez-vous, ralliez-vous!", extrait d'un poème de Rimbaud que, seul petit défaut du roman, l'auteur place pompeusement tout à la fin comme cela se fait souvent quand on veut placer le titre dans un récit.

Le narrateur est une femme et c'est peut-être la particularité de ce roman. Elle s'appelle Myriam et vit quelque part dans une ville américaine imaginaire. Elle a un frère qui s'appelle Nathan avec qui elle entretient des relations tendues. de toute façon, toute son adolescence est un immense bordel, la mère part sans crier gare, Nathan fait n'importe quoi et le père périclite. Ensuite, elle rencontre Yann, un type bien plus âgé qu'elle avec qui elle va vivre moult péripéties. Myriam est le type même des personnages de Djian. Indifférente à tout, en même temps que lucide, on pourrait la qualifier d'existentialiste des temps modernes. Elle s'entoure de gens qui bossent plus ou moins dans le show-biz et qui finissent tous par péter un câble, elle a un enfant avec Yann mais ne ressent pas d'amour maternel. Sa vie sexuelle est débridée ainsi que celle des gens qui l'entourent, la drogue est la nourriture quotidienne et l'alcool coule à flots. Tous ces gens ne foutent pas grand chose mais mènent grand train. A l'image du titre, on ne s'étonne pas des retournements de veste et des décisions prises à l'emporte-pièce. Avec Djian, tout est toujours excessif jusque la météo qui est complètement détraquée.

C'est toujours plaisant à lire et on devine le plaisir que prend l'auteur à inventer des histoires aussi abracadabrantesques. Et comme d'habitude, l'auteur ne se soucie pas trop de la forme, même s'il a son propre style qu'on reconnaîtrait les yeux fermés (ça veut rien dire mais je suis fatigué). Lire Djian, c'est s'octroyer une folle parenthèse, c'est comme regarder un dessin animé ou un film érotique avec de grands acteurs. Une fois de plus, l'auteur remplit son contrat. Et c'est tout ce qu'on lui demande.
Lien : http://doelan.blogspirit.com..
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c'est un bon cru ! du très bon Djian... ce type est au-dessus de la mêlée, émotion, narration, rythme... je n'ai pas pu quitter le livre avant de le terminer.
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J'ai bien aimé ce roman tout en non-dits et ellipses, saupoudrée d'un humour subtil. On suit, sur une quinzaine d'années, le parcours d'une étrange jeune paumée qui devient peu à peu maître de sa vie. Comme toujours chez Djian, cette histoire est traversée de personnages incongrus qui donnent du relief à l'inertie de la narratrice. Et les descriptions fantastiques des phénomènes climatiques qui ponctuent ce livre sont particulièrement réussies. (Je tiens Djian pour l'un des très rares auteurs à savoir transcrire avec autant d'exactitude un effet météorologique). Enfin, j'apprécie hautement la justesse avec laquelle il s'est mis dans la peau et la tête d'une femme. Je suis épatée par son travail, et éblouie par cette lecture.
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Cette année, «Dispersez-vous, ralliez-vous» de Philippe Djian aura été mon livre de transition entre ne te découvre pas d'un fil et fait ce qu'il te plait. Je dis à chaque fois que Djian est une sorte d'amant littéraire, il me donne envie de le lire, m'énerve, me lasse en pleine lecture, m'éblouit. Il faut quand même avouer qu'il a de jolis titres (Bleu comme l'enfer, Maudit manège, Zone Erogène, Lent dehors, Oh…) et celui-ci, un vers de Rimbaud, rien que ça, ne se refuse rien. Comme dans « Oh… » le personnage est féminin. Il souffre ici d'une langueur monotone très Verlaine. En lisant, j'ai pensé aux films de Sophia Coppola qui sait capter la douleur étrange et fugace de ses personnages de jeunes filles, privées de repères, border line. D‘ailleurs je trouve l'écriture de Philippe Djian toujours très cinématographique, avec un grand sens du décor et les deux sont des auteurs populaires, exigeants et un peu underground. En général je dévore les premiers chapitres puis j'abandonne un moment, avant de terminer. Ici c'est le contraire. Je me suis attachée à l'héroïne, parce qu'elle grandit, s'affirme, devient de plus en plus forte au fil des pages. L'écriture est épurée, les dialogues sans guillemets. L'intrigue, quant à elle, semblera du mauvais soap opéra à de nombreux lecteurs et les personnages insipides. Moi je trouve que cet auteur se bonifie avec le temps, que la peau des femmes lui va bien, et qu'on m'embarque avec une intrigue sans guillemets, dans laquelle il ne se passe rien, je trouve ça plutôt formidable.
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