Je redécouvre Philippe Dijan que j'avais délaissé depuis 37,2 le matin et Oh. Après cette lecture je me demande bien pourquoi. Je retrouve une plume décomplexée qui a su me désarçonner.
Ici, dans
Impardonnables, on se demande si la disparition de l'actrice n'est pas prétexte à nous raconter le père, écrivain renommé, veuf, remarié, chiant, prétentieux et pédant égoïste. Et c'est avec un sérieux parfois rigolo qu'on nous présente les réflexions menant aux gestes et décisions de Francis le détestable!
Donc reprenons. Francis, auteur reconnu, a perdu son épouse et une de ses filles dans un terrible accident. Il ne
lui reste plus qu'Alice, son autre fille devenue actrice et en pleine ascension. Francis s'est remarié avec Judith, agent immobilier qui connait énormément de succès et s'est installé au pays basque, pays de son enfance. Puis, Alice, sa fille, disparait , laissant désemparés ses jumelles et son mari. C'est le drame! Il faut donc s'occuper des ces petites filles, de ce mari au désespoir, des journalistes, de retrouver sa fille...et Francis, l'écrivain dérangé par tout ce brouhaha autour de
lui ne se gênera pas pour nous dire ce qu'il en pense.
C'est le soir d'une vie, on se questionne, on se révise et c'est ce que nous livre le personnage de Dijan en nous présentant ce qui peut être pardonner et ce qui ne l'est pas .
Et malgré la tristesse du propos, voilà qu'on a l'impression que Dijan s'amuse tout en étant sérieux avec ce Francis, et ce, pour notre plus grand plaisir. J'adore cette façon de raconter. le style abrupt qui m'a semblé désordonné mais qui au contraire est efficace, cohérent et toujours implacable.
Il y a de ces questionnements existentiels et de ces réflexions sur la capacité de pardonner, tant pour l'auteur et son personnage que pour nous qui resteront sans réponse, comme en suspension...