Tard dans la nuit, tome 1 : La révolte

♫C'est la prison des orphelins
Et moi son fils, moi qui n'avais rien
Que cette terre qui était à moi
J'ai grandi là dans l'orphelinat
Ma pauvre terre, le temps passé
N'a pu me faire tout oublier
J'ai dans la bouche un goût amer
Dès que je touche un peu de terre♫
- Johnny Hallyday en duo avec Michel Mallory - 1973 -

1945-Quebec- Contexte historique
les orphelins de Duplessis, série dramatique
transformer orphelinats en instituts psychiatriques
obtenir plus de subventions des politiques
sexualité ne doit avoir qu'un seul but : maternité
gouvernement même longueur d'onde que le clergé
Trois meurtres, un étranger,
le fond d'une vallée enclavée
le Prédicateur
Retomber en amour,
la rancoeur honnête
Retrouver ce Sauveur
en avoir le coeur net...
Turbulences, intrigues qui nous mènent
Tard dans la nuit
pourquoi tant de haine!?
ce goût amer
nouveau JOKER !?
je vais rechercher le volume qui suit ...🤡

Le Canada dans les années 40... Mais cela pourrait tout aussi bien se situer en Irlande, dans le Midwest, dans les montagnes françaises ou loin en Bavière...

Un village reculé, perdu, enfoncé dans la neige. Des orphelins recueillis par la maire. Un shérif qui n'est pas du coin. Un étranger qui arrive. Des orphelins qui se regroupent. L'épouse du maire qui est partie cinq ans puis est revenue au foyer. le shérif qui a (eu) le béguin pour l'épouse du maire. Et aussi un certain penchant pour la bibine. Certains orphelins qui ne "sont pas tout seuls dans leur tête". L'étranger a eu une aventure avec l'épouse du maire...

Et c'est le drame. Une prostituée est assassinée. Un enfant également. Et le maire se suicide. Sauf que c'est un suicide assisté...

Les alliances se nouent, se dénouent. Les langues se lient et se délient. Les vieilles amours et les rancoeurs de la même eau refont surface... Bien malin qui pourra y retrouver ses petits, même si tout cela est assez connu ou prévisible. La question des orphelinats, des mensonges, de ce que la bourgeoisie se permettait grâce à l'argent, au pouvoir... ce genre de choses est assez bien traité (y compris dans les médias).

Ici, on a un drame psychologique bien poussif, mené sous tranxène. Il est parfois difficile de suivre les rouages psychologiques de certains, les motivations, cela tient la route mais tout juste, si on ne fait pas trop attention. Le dessin est assez sombre, bien adapté à l'atmosphère, mais il manque de détails, de richesse, de dynamique. Il m'a aussi manqué de l'imprévu, de vrais rebondissements. Cela dit, on a quand même envie de connaître la suite. Suite au tome 2...

"Tard dans la nuit" fait partie de cette excellente collection Turbulences de Vents d'Ouest ("Spaghetti Brothers", "Enchaînés", "La cuisine du diable"), et tout comme dans "La cuisine du diable" des orphelins vont se retrouver au centre de ce récit.

Cette histoire se situe vers 1945 dans un petit village minier canadien isolé, dans un décor qui fait ‘western', une ambiance qui se situe entre le ‘drame psychologique' et la ‘chronique sociale' et au milieu d'une intrigue ‘policière'.

Ce tome d'introduction place donc le décor et les personnages, mais n'est pas encore très clair concernant la direction que prendra l'histoire. Espérons que les deux tomes suivants de ce triptyque apporteront plus de clarté.

Côté graphisme, de la couverture jusqu'à la dernière planche, c'est vraiment très réussi avec des ambiances enneigées froides et assez sombres et une colorisation sépia qui aide à nous plonger dans ce milieu rural du milieu du XXème siècle.

A suivre !

Dans les années 40 le Québec comptait de nombreux orphelins, en raison de la politique sociale et de l'influence du clergé.
Cette histoire s'inspire de ces faits réels.
Un premier tome en demi-teinte, un peu maladroit. Les éléments sont en place, que va-t-on découvrir dans les deux autres tomes ?
Il y a de la place pour les rebondissements ...