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Nils Johnson-Shelton (Collaborateur)Daniel Lemoine (Traducteur)
EAN : 9788493697518
511 pages
13e Note Editions (10/02/2010)
3.92/5   31 notes
Résumé :
Récit autobiographique, co-écrit par Nils Johnson-Shelton, No Angel raconte deux années d’un voyage à hauts risques. Agent fédéral chargé d’infiltrer les Hell’s Angels de l’Arizona, avec pour objectif de prouver qu’ils se livrent au trafic d’armes et de drogue, Jay Dobyns perd peu à peu de vue le but de sa mission. Tel Joe Pistone, alias Donnie Brasco, infiltré dans la Mafia new-yorkaise, Jay devient le violent «Bird» qui lentement se détache de sa famille, s’éloign... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
[Lu en septembre 2011]

No Angel est un récit autobiographique qui revient sur l'infiltration de deux ans de Jay Dobyns (aka Bird), agent fédéral de l'ATF (service chargé de réprimer les infractions sur le contrôle des armes aux Etats-Unis), chez les Hell's Angels d'Arizona. Cette inflitration, qui a pour but de prouver la participation du gang de motards à des trafics de drogues et d'armes, mène, au fil des mois, un agent particulièrement intègre à ses limites : limites physiques et mentales (il faut gérer une équipe et sa couverture vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sa vie "normale", notamment avec sa famille), mais aussi limites morales (à faire partie d'un gang, même sous couverture, on peut malheureusement finir par se sentir comme faisant vraiment partie de la famille). Ce récit raconte justement les errances, les doutes qu'a pu connaître Jay Dobyns pendant ces deux années éprouvantes qui ont failli causer sa perte...

On s'engouffre assez rapidement dans le récit, même s'il faut un petit moment pour comprendre qui est qui, puisqu'on fait connaissance avec de nombreux membres des Hell's Angels dès les premières pages. Après cet instant de confusion et d'adaptation, on en vient vraiment à vivre pleinement cette inflitration périlleuse, au point de ne plus pouvoir lâcher le livre, puisqu'on veut absolument savoir ce qu'il va advenir, et surtout comment va s'y prendre l'équipe pour pouvoir à la fois faire son métier d'agent fédéral et paraître aux yeux du gang comme des membres à part entière. On se rend de ce fait compte que, bien que ce récit raconte un évènement réel, il n'en est pas moins bien tourné au niveau du style pour qu'on ne puisse plus s'arrêter de lire. Un cocktail détonnant donc, entre réalité et adaptation littéraire de cette réalité !

No Angel a vraiment été pour moi une très bonne lecture, bien sûr principalement pour son aspect documentaire; lecture à compléter par Sons Of Anarchy, excellente série TV qui, bien que fictionnelle, nous plonge, avec un certain réalisme, dans le même bain.
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Jay Dobyns a toujours été un sportif challengeur et compétitif. Suite à une mauvaise blessure, il oriente sa carrière vers la police, où il devient un agent du BATF (Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosives). La mission qui va être la sienne durant deux années, et qui est le sujet de ce livre, sera à jamais la plus marquante de sa carrière.

En 2001, il infiltre le plus célèbre des clubs de motards américains, les Hells Angels, dans le but d'amasser assez des preuves pour les inculper sous l'accusation de crime organisé.

Jay Dobyns va ainsi devenir « Bird », membre des Solo Anges, club de motard qu'il anime avec différents agents infiltrés et repris de justice qui sont devenus des « indics » au fil des années. Avec son physique de culturiste, sa harley, ses tatouages, et son franc parler, Bird se fait rapidement remarquer et apprécier. Rapidement et presque trop facilement, note t-il. Un de ses membres les plus solide, Bad Bob, le prend sous sa protection, et lui conseillera de quitter les Solo Angels pour devenir un prospect chez les Hells Angels, c'est à dire un postulant au rang de membre officiel.

Pour Bird la plongée en apnée commence. Il étaye sa nouvelle identité, celle d'huissier mercenaire, il s'invente un passé de drogué qui lui interdit de retoucher à quoi que ce soit (un agent infiltré ne peut même pas consommer de marijuana sous peine de risquer son dossier le jour de l'audience !), il a une petite amie (un agent infiltré également), il aime les armes et est un sacré bagarreur….Bref, il a tout pour plaire. Mais sa témérité n'est pas que feinte. Ambitieux, exigent, impatient, il dépassera toutes les limites de sa hiérarchie pour simuler le meurtre d'un membre d'un gang rival afin de gagner plus rapidement ses gallons.

Dévoré par son ambition, son moral et son intégrité vacillent. Retrouver les limites de son rôle lui paraît de plus en plus déroutant.

Jay prenait les HA de haut. En débutant sa carrière d'agent infiltré, il se voyait côtoyer des bandits en costume trois pièces, fréquenter les plus belles femmes et enquêter sur la drogue la plus pure et les armes les plus dangereuses. Il lui semble ne fréquenter que des délinquants sous meth, des femmes battues, des prostitués à la sauvette et des enfants sans avenirs.

La facilité avec laquelle il crée des liens le dépasse lui-même, il est le premier à voir les failles de son plan ; leurs blousons sont de toute évidence neufs et n'ont jamais été portés, il s'invente un passé de camé pour ne toucher à rien et ne prend pas les mêmes risques à moto. Et pourtant….Bird se prend au jeu.

Jay définit au début du livre sa famille comme de sa « carte postale ». Sa femme l'aime, et s'occupe bien des enfants. Son fils fait du sport, sa fille joue de la guitare. Quand il a quelque jours de repos il vient s'occuper du jardin.

Mais petit à petit il n'arrive plus à laisser Bird à la porte. Il rentre sale et habillé en motard, il lui semble perdre son temps lorsqu'il est chez lui, à tel point que sa famille évite de s'y trouver en même temps.

Pour tenir le coup, Jay abuse de toutes sortes de médicaments et commence à se perdre entre ses deux personnages. Lui qui voyait les choses de façon si manichéenne, entre sa carte postale familiale et ses bandits de bas étage commence à ne plus savoir s'il est d'avantage lui-même dans les habits de Bird ou dans ceux de Jay…

Quelque chose le fascine chez les HA. Et pourtant ce n'est même pas la moto, hobby qu'il n'affectionne même pas spécialement. Quelque chose dans leur fraternité, dans la folle extrémité de leurs liens lui donnerait presque envie de confier sa vie à ses « frères ». le genre de camaraderie que l'on crée au front ou dans les situations de rare intensité de l'existence.

Mais l'expérience doit bien prendre fin, et le piège se refermer.

Peut-être est-ce le reste d'une certaine culpabilité si cette partie de l'affaire est la moins détaillée (le livre fait pourtant plus de 500 pages.).

Cette fin un peu rapide gâche quelque peu le style soutenu du récit. S'il ne s'agit en aucun cas de grande littérature, le sujet reste passionnant et bien mené. Dobyns affronte clairement la destruction de son monde manichéen, et de sa morale américaine. le ton simpliste des premières pages laisse la place à une introspection plus profonde, d'un homme plus complexe qu'il n'y paraît sur un système moins opaque et moins simple que l'image d'Epinal que l'on en connaît.

Emma Breton
Lien : http://www.madamedub.com
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Jay «Bird» Dobyns a tout ce que ça prend pour infiltrer les Hells Angels. Il aime les armes, il est costaud et il est aussi tatoué qu'eux (c'est lui sur la couverture). Dans No Angel il raconte comment il est parvenu à duper plusieurs chapitres de Hells de l'Arizona.

Dans ce milieu où tout repose sur la réputation et l'honneur, Bird développe des trésors d'imagination pour arriver à se faire accepter de cette bande de motards criminels. Il roule sur une Harley, il a toujours deux revolvers avec lui et il se fait passer pour un tueur à gages. Cette vie factice alterne avec les moments où il est avec sa famille qu'il néglige de plus en plus, à mesure qu'il s'assume dans son rôle de motard. Ces passages contrastent avec son personnage de dur à cuire et font comprendre le drame que peut vivre un agent infiltré. Un autre conflit l'oppose à son patron qui refuse de risquer la vie de ses agents mais Bird veut se faire accepter coûte que coûte et fera fi de ses directives plus d'une fois. Au fil de ses rencontres avec Smitty, Joby, Bad Bob et autres affreux se développent des amitiés et on sent l'affection que lui vouent ces HA. Même s'il les juge pas très fûtés voire un peu idiots, Bird finit par s'attacher à eux et ira jusqu'à écrire : « … j'ai compris que les Hells Angels n'étaient pas entièrement mauvais… et que je n'étais pas entièrement bon. » [p. 494] Faut dire qu'à la fin, il souffre de troubles de la personnalité et a de la difficulté à se séparer de son personnage de Hells.

No Angel n'est pas un chef-d'oeuvre littéraire et certains passages m'ont paru mal traduits mais son ton sincère et authentique en fait un récit vivant et ressenti. No Angel rassemble une somme considérable de renseignements sur les Hells Angels, leur style de vie, leur façon de penser et leurs rituels. Même s'ils ont l'air brouillon, ils ont beaucoup de règles et ne devient pas Hells Angels qui veut.

note : écrit avec l'aide de Nils Johnson-Shelton.
Lien : https://alaincliche.wordpres..
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Une très belle enquête d infiltration dans le monde des hells Angels
Beaucoup de risques pris et beaucoup de dangers à assumer pour en définitive tres peu de peines de prison pour les inculpés.
Un roman qui nous plonge dans cet univers de motard sans moralité ou les seules règles a suivre sont celles qu eux meme instaurent
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Un bon témoignage sur une infiltration dans le monde des Hell's angels .... j'ai hate d'arriver à la fin
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Je m’aperçus soudain qu’il avait plu pendant la journée et que le désert dégageait la même odeur qu’un jardin bien entretenu ; ce parfum, dans mon imagination, était celui du paradis. J’espérai que je n’étais pas sur le point d’aller vérifier qu’il en était bien ainsi.
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Video de Jay Dobyns (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jay Dobyns
Interview de Jay Dobyns, 2011 (en anglais)
Dans la catégorie : Délits et crimesVoir plus
>Problèmes et services sociaux. Associations>Criminologie>Délits et crimes (264)
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