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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est une histoire un peu oubliée que raconte Christophe Donner dans La France Goy : la montée de l'antisémitisme au tournant du XIXe siècle et du XXe siècle. Un livre qui ravira les amateurs d'histoire, avec quelques réserves quand même, en particulier dans l'affaire Dreyfus.
Selon le narrateur de la France Goy, Drumont aurait rétribué Esterhazy pour que « il trouve quelque chose sur les juifs » et Esterhazy aurait alors rédigé le fameux bordereau. Vraiment ?
Je ne suis pas assez experte en histoire pour vérifier les autres faits du roman, mais cette constatation a enlevé beaucoup d'intérêt à ma lecture. Une lecture, avec beaucoup de citations, qui me laissait espérer des faits historiques précis.
La lecture est assez difficile, mais ce livre a le mérite de rappeler qu'à cette époque, on pouvait dire tout et n'importe quoi, avec les conséquences qu'on connaît.
Merci à NetGalley et aux éditions Grasset pour cette lecture.

Lien : https://dequoilire.com/la-fr..
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Ce livre est le résultat d'un projet original : à partir et autour d'archives familiales, l'auteur a voulu établir un tableau historique de la France au tournant des XIX et XX emes siècles. le résultat est déconcertant : on aboutit en effet à une sorte d'autofiction familiale à cadre historique, avec un certain nombre de défauts :
L'autofiction tout d'abord. Ce genre permet une certaine liberté, mais le rôle des aïeux de l'auteur dans le mouvement d'idées, les multiples rencontres de personnages historiques qu'ils font, tout cela semble bien exagéré, ce qui est fâcheux lorsque, au-delà de son histoire familiale, on entend raconter une époque
-la narration historique ensuite. Drummond, la montée de l'antisémitisme, l'affaire Dreyfus, le scandale de Panama, la création de l'action française, l'affaire des fiches, les attentats anarchistes, le socialisme.. cela fait beaucoup. Rien n'est vraiment faux, mais tout est sommaire et approximatif.
Ainsi Drummond n'a certainement pas l'importance que lui accorde l'auteur, il n'est pas le créateur de l'antisémitisme, qui a d'autres sources, et n'est nullement une création française, contrairement à la thèse de Sternhell, reprise ou plutôt plagiee dans"l'idéologie française" de Bernard-Henry Lévynt la fausseté a été démontrée.
de même Drumond n'a jamais été aux portes ddu pouvoir et n'en avait ni l'ambition ni les moyens.
En revanche le rôle de Maurras, présenté comme à moitié sénile et comme un un pantin entre les mains de Daudet, est curieusement sous-estime. Et l'antisémitisme de l'Action Française n'est pas celui de Drumond et n'en procède pas.
Plus grave le récit fantaisiste et totalement original (au mauvais sens du terme) des origines de l'affaire Dreyfus. Esterhazy était un traître véritable, il n'a pas fabriqué le bordereau pour faire accuser Dreyfus et rendre service aux antisémites, c'était un vrai compte rendu à l'attention des Allemands. Dreyfus n'a pas été accusé de manière délibérée mais en raison des préjugés, de la bêtise et de l'incurie d'un certain nombre de personnes. S'il y a eu des manoeuvres inqualifiables de la part du Haut Commandement pour faire condamner Dreyfus, ils n'en croyaient pas moins à sa culpabilité dans les premières années et d'ailleurs tout le monde y croyait. Même Jaurès s'était étonné au départ de la clémence du verdict, qu'il attribuait à ce que Dreyfus était un bourgeois, alors que les conseils de guerre condamnaient à mort des soldats issus des classes populaires pour des peccadilles. Et on pourrait continuer.
Enfin la narration est plate et desservie par un usage systématique du présent ( de plus en plus fréquent hélas dans la littérature actuelle).
A côté de cela, il y a des qualités d'exposition et de synthèse indéniables et on sent un travail de recherche considérable
Par exemple le scandale de Panama est présenté de manière claire et synthétique, d'autant que Donner n'y mêle pas sa famille...
Mais finalement on reste sur sa faim
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Quel sujet "délicat" que cette " France goy" dont Christophe Donner a choisi de nous faire un portrait historique peu flatteur. Fin XIXe, nombreux sont les individus à rallier la cause antisémite ; peu importe les moyens utilisés ( violence, outrages, combats ...) , seule compte la haine du juif. Tout l'argument de l'auteur repose sur une base familiale et socio-intellectuelle sectaire. L'auteur manie avec doigté : horreurs, vindicte et autres mesures à l'encontre d'une catégorie sociale dont le seul tort est d'être juive.
Un ouvrage intéressant sur un sujet qui traite, une fois de plus, s'il en était besoin, de la vilénie du comportement humain.
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