Cette BD est centrée sur l'activité des pirates somaliens. le sujet a déjà été traité au cinéma avec le film Capitaine Philips, avec
Tom Hanks. L'arraisonnement du navire et l'enlèvement d'otages s'arrêtait alors aux côtes somaliennes. Ici, les touristes présents sur le navire dirigé par Maxime
Stern, un capitaine des plus nonchalants, sont immédiatement amenés à terre pour en obtenir une rançon. A la violence de l'abordage succède la réalité d'un pays désorganisé, où les petits chefs locaux font leur loi. le respect dû au caïd local est imposé à coup de brimades et de kalachnikovs.
Stern, lui, a été jeté par-dessus bord, mais il parvient à atteindre une plage, où une famille le recueille. Il va faire montre d'une grande adaptation aux circonstances, en parvenant à obtenir leur aide, avant de s'avérer manier avec talent couteaux et mitraillettes. Un John McLane en puissance. C'est le début des ennuis…
Les frères
Dorison, co-scénaristes, tentent de faire comprendre comment la Somalie est devenue le refuge des pirates d'aujourd'hui. Lorsque la pêche locale s'effondre du fait des méthodes des chalutiers industriels étrangers, que le quotidien est incertain, que la haine de l'Occident est poussée par l'idéologie religieuse, l'enlèvement contre rançon apparaît comme l'activité la plus rentable pour d'anciens pêcheurs. Pas de scrupules à avoir...
En découle une BD âpre, délibérément réaliste – un phénomène accentué par le choix des dessins de
Jean-Michel Ponzio, sans doute travaillés à partir de photographies. L'histoire ne convainc pas vraiment pour autant. Doit-on compatir au misérabilisme somalien ? Applaudir la furie de
Stern tentant de s'en sortir ? Trouver romantique les démêlés de la fille de la famille avec des un adjoints du boss local – encore un sicaire violent, même s'il fait des études à l'étranger ?