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Citations sur Manhattan transfer (89)

« George, tu m’as demandé si j’avais concocté quelque chose quand j’étais à l’hôpital…Tu te rappelles, il y a des années de cela, que le vieux Specker parlait de brique en émail vitrifié ? Eh bien, vois-tu, à Hollis, j’ai travaillé sur sa formule… Un de mes amis possède un four à deux mille degrés dans lequel il cuit sa poterie. Je crois qu’on pourrait passer à un stade commercial… Mon vieux, ça révolutionnerait toute l’industrie. Combiné avec le béton, ça augmenterait considérablement la souplesse des matériaux à la disposition de l’architecte. On pourrait faire de la brique de toutes les couleurs, de toutes les tailles, de toutes les qualités… Imagine cette ville, si tous les bâtiments étaient ornés de couleurs vives au lieu de ce gris sale. Imagine des bandes écarlates sur les entablements des gratte-ciel.
La brique de couleur révolutionnerait toute la vie de la ville… Au lieu de retomber dans les ordres, dans les décorations gothiques ou romanes, on pourrait inventer de nouveaux styles, de nouvelles couleurs, de nouvelles formes. S’il y avait un peu de couleur, toute cette vie si rigide et contrariée s’effondrerait… On s’aimerait plus et on divorcerait moins… »
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Devant le Cosmopolitan Café, au coin de la 2e Avenue et de Houston Street, un homme vocifère perché sur une caisse à savons. " ... Ces individus, camarades... esclaves du salaire comme je l'étais moi-même... vous empêchent de respirer... vous retirent le pain de la bouche. Où sont toutes les jolies filles que je voyais autrefois arpenter les boulevards ? Allez les chercher dans les cabarets des bourgeois... Ils nous pressurent, amis, camarades, esclaves devrais-je dire... Ils nous volent notre travail, nos idéals, nos femmes... Ils construisent leurs hôtels Plaza, leurs clubs pour millionnaires et leurs théâtres qui coûtent des millions de dollars, et leurs bateaux de guerre, qu'est-ce qu'ils nous laissent ? ... Ils nous laissent la tuberculose, le rachitisme et un tas de rues sales, pleines de seaux à ordures... Vous êtes pales, camarades... Vous avez besoin de sang... Pourquoi ne vous mettez-vous pas un peu de sang dans les veines ? ... Là-bas, en Russie, les pauvres gens... pas beaucoup plus pauvres que nous... croient aux vampires, des choses qui viennent vous sucer le sang la nuit... Voilà c que c'est que le capitalisme... vampire qui vous suce le sang... jour... et... nuit."
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Le matin vibre au passage du premier tram aérien, dans Allen Street. La lumière pénètre à travers les fenêtres, secoue les vieilles maisons de brique, éclabousse de confetti l'armature du tramway aérien.
Les chats délaissent les boites à ordures. Les punaises délaissent les membres en sueur, le cou crasseux et tendre des petits enfants endormis, et rentrent dans les murs. Hommes et femmes s'étirent sous les couvertures et les couvre-pieds, sur les matelas dans le coin des chambres. Des caillots d'enfants se désenchevêtrent pour crier et gigoter.
Au coin de Riverton, le vieillard à barbe de chanvre qui couche on ne sait où installe son étalage de condiments. Cornichons, piments, écorces de melon, pickles répandent en vrilles tordues et froides un parfum humide et poivré qui s'élève comme un jardin de primeurs, parmi les odeurs musquées de lits, et le vacarme rance de la rue pavée qui s'éveille.
Le vieillard à barbe de chanvre qui couche on ne sait où est assis au milieu, comme Jonas sous son calebassier;
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Il a dit qu'il n'y aurait plus d'autorité quand, après la Révolution, il n'y aurait plus personne pour exploiter le travail des autres... La police, les gouvernements, les armées, les présidents, les rois... tout ça c'est l'autorité. L'autorité, c'est pas réel ; c'est de l'illusion. C'est le travailleur qui invente tout ça parce qu'il y croit. Le jour que nous cesserons de croire à l'argent et à la propriété, ce sera comme un rêve, quand on se réveillera. On n'aura pas besoin de bombes ni de barricades... La religion, la politique, la démocratie, tout ça, c'est pour nous tenir endormis... Chacun doit aller dire aux autres : "Réveillez-vous."
(...)
Votre Commune en France a été le commencement... Le socialisme a échoué. C'est aux anarchistes de frapper le prochain coup...Si nous échouons... Il en viendra d'autres...
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A la première occasion, je vais gagner un tas de pognon et tous deux on retournera voir Château-Thierry et Paris, tous ces patelins-là. Vrai, ça te plaira, Francie. Bon Dieu, les villes sont vieilles là-bas et rigolotes et tranquilles, on s'y sent comme chez soi, et ils ont les plus chics caboulots où on s'assoit dehors à de petites tables au soleil, pour regarder passer le monde.
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" On a tué Jaurès.
Qui est-ce ?
Un socialiste français.
Ces sacrés Français sont si dégénérés qu'ils ne savent plus faire que deux choses : se battre en duel et coucher avec les femmes des autres. Je vous parie que les Allemands seront à Paris dans quinze jours.
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_ Dis Joe, tu n'aurais pas un dollar sur toi ?
_ Peut-être bien que si.
_ J'ai l'estomac un peu détraqué...J'aimerais bien prendre un petit quelque chose pour le retaper et j' suis fauché jusqu'à la paie, samedi...Donne-moi ton adresse, je te le renverrai dès lundi matin.
_ Bon Dieu, ne vous en faites pas pour ça.
_ Merci Joe. Et pour l'amour de Dieu ne joue plus sur les Blue Peter Mines sans me consulter. Je suis peut-être un dévoyé, mais je peux encore reconnaître une mauvaise valeur les yeux fermés.
_ Bon Dieu ! Ca me fait un drôle d'effet de savoir que je prête un dollar au type qui a possédé la moitié de Wall Street.
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Ce qu'il y a de plus terrible quand on ne peut plus supporter New York, c'est qu'on ne sait pas où aller. C'est le sommet du monde. La seule ressource est de tourner en rond, comme un écureuil dans sa cage.
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Dehors,l'aube, couleur de citron, inondait les rues désertes, s'egouttait des corniches, des rampes, des échelles de secours, des bords des seaux à ordures, émettait les blocs d'ombre entre les édifices. Les réverbères étaient éteints. Arrivés au coin, ils regarderent Broadway qui semblait une rue étroite et roussie, comme si le feu l'avait vidée.
- Je ne vois jamais l'aube, dit Marco d'une voix enrouée, sans me dire en moi-même : Peut-être... peut-être aujourd'hui.
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Quand il apporta la première charge, elle montait la garde dans la cuisine. Il vacillait, la tête vide, car la faim lui creusait l'estomac mais il était heureux de travailler au lieu d'errer sans but, sur le pavé des rues, au milieu des camions, des charrettes et des tramways.
Quand Bud eut apporté la dernière charge, il trouva une assiette de ragoût froid sur la table de la cuisine, avec une demi-livre de pain rassis et un verre de lait un peu aigre. Il mangea vite, mâchant à peine et mit le reste du pain rassis dans sa poche.
_ Eh bien, il vous a plu ce petit-déjeuner ?
_ Merci madame.
Il acquiesça, la bouche pleine.
_ Alors, vous pouvez partir, maintenant, et merci beaucoup.
Elle lui mit dans la main un quarter. Bud loucha vers la pièce dans la paume de sa main.
_ Mais, madame, vous aviez dit que vous me donneriez un dollar.
_ Je n'ai jamais dit ça. Quelle idée...Je vais appeler mon mari si vous ne partez pas tout de suite. Du reste j'ai bonne envie de téléphoner à la police étant donné que...
Sans un mot, Bud empocha l'argent et sortit.
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