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U.S.A. tome 3 sur 3
EAN : 9782070376933
704 pages
Gallimard (18/02/1986)
4.13/5   90 notes
Résumé :
L'orgie de spéculations boursières, la chasse aux dollars qui se termine par la crise des années 30, tel est le sujet de La Grosse Galette. Ainsi s'achève dans un climat de tragédie la grande trilogie de Dos Passos, U.S.A., un des romans les plus importants du XXe siècle.
Les personnages principaux en sont Charley Anderson, héros de la guerre qui veut s'enrichir vite, Margo bowling, vedette de Hollywood, Mary French l'idéaliste, et aussi Sacco et Vanzetti do... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
La grosse galette USA 3 de John Dos Passos
Charley Anderson revient de la guerre, il débarque à New York avec les quelques dollars de sa solde de lieutenant. Il rejoint St Paul où vit sa famille, sa mère décède rapidement et l'héritage le divise avec son frère Jim qui veut mettre l'argent dans sa concession Ford alors qu'il veut investir dans un projet aéronautique. Il repart à New York sans argent attendant son futur associé, Joe Askew.
Mary French de son côté achève ses études en rêvant d'aider les plus démunis et d'améliorer les conditions de logements des pauvres tout en s'occupant de son père médecin, divorcé de son épouvantable mère et épuisé par la gestion de la grippe espagnole qui touchait nombre de ses patients.
Margo Dowling de son côté, marquée par l'alcoolisme de son père et leur pauvreté est bien décidée à profiter de la vie et des hommes dans sa carrière artistique. Sa première expérience ne fut pas un succès à Cuba mais elle progressa rapidement.
A travers le destin de quelques personnages de différentes classes sociales, Dos Passos nous fait vivre cette période frénétique, la naissance d'une nation avide de réussite.
C'est l'époque de Rudolph Valentino et Isadora Duncan, de la course à l'argent rapide et facile, tout le monde veut sa part de bonheur après les tristes années de guerre. C'est l'explosion de la voiture Ford, les débuts de la construction aéronautique, les exploits de Lindberg, le verre et le béton armé dans la construction, l'acier étiré, changements de méthodes publicitaires, la bourse s'envole…

Dos Passos reprend le même système d'écriture avec le récit des aventures des principaux héros. entrecoupé des Actualités et de l'Oeil Caméra qui donnent un éclairage sur l'environnement de l'époque. Magistral, peut se lire indépendamment des deux premiers tomes de la trilogie bien qu'il soit plus plaisant de pouvoir suivre l'évolution des principaux protagonistes.
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le roman de tous les dangers, de la migraine par intraveineuse, de la spirale infernale, de la démesure érigée en sacerdoce, en profession de foi (mais sans Dieu car c'est DOS PASSOS, et DOS PASSOS ne parle jamais de Dieu). Dernier volet d'une trilogie très ambitieuse, peut-être l'une des plus ambitieuses de toute la littérature : « U.S.A. », où l'auteur va faire revivre l'Histoire et le destin des États-Unis de 1900 à 1930. Une telle fresque – chaque volume mis bout à bout réunit quelque 1700 pages d'écriture minuscule et tassée - n'est bien sûr pas résumable en quelques lignes, aussi me contenterai-je de dresser un plan assez succinct du volume final devant l'ampleur d'une telle lecture.

L'originalité, le talent et le génie de cette oeuvre résident dans son plan : l'histoire fictive et romancée de personnages inventés par DOS PASSOS qui évoluent tour à tour (avant de se croiser) dans des États-Unis où après une révolution industrielle très remarquée perce le capitalisme triomphant mais où résistent des groupuscules d'extrême gauche, notamment anarcho-syndicalistes. C'est à la fois le triomphe et le cercueil du libéralisme, l'Eden du confort, du matérialisme et l'enfer de la pauvreté, le règne de la spéculation et celui de la faillite. L'esclavage s'est démocratisé, banalisé, il est devenu salariat.

Nous pouvons « souffler » grâce à des intermèdes sous forme d'actualités d'époque où l'auteur reprend des manchettes et des extraits de journaux et de livres sortis pendant la période où se situe l'action. Il y a aussi ces biographies expresses d'américains, souvent immigrés, qui ont marqué le pays pour diverses raisons. Enfin, il y a ces interventions de « l'oeil de la caméra » dans lesquelles DOS PASSOS poétise presque sans ponctuation, le rendu ressemblant à des anecdotes brumeuses ou des cadavres exquis où l'auteur se plait à emmêler le récit à loisir.

Côté fictif, chaque personnage tient une place à part, entière, est présenté avec son vécu, son enfance, son histoire propre. Il va de soi qu'il représente une partie de la société Etats-unienne de ces trois premières décennies du douloureux XXe siècle. Une galerie impressionnante de ces très nombreux américains qui sont à leur manière le nouveau monde en marche (ah ! le rêve américain !). le génie de DOS PASSOS est de rendre ce véritable labyrinthe littéraire cohérent. Mieux : cette mosaïque est comme imbriquée, ces quatre thèmes qui sont fiction, actualités, souvenirs personnels et biographies, se répondent, se font écho même. C'est tout à fait impressionnant et vertigineux d'imaginer le travail qu'il a fallu abattre pour rédiger puis assembler ces tonnes de notes éparses, de mettre en oeuvre d'un côté le scénario fictionnel, d'un autre chaque biographie, chaque souvenir, chaque salve de coupures de journaux. On ne peut que se sentir minuscule, désorienté. Comme le tout est mêlé, il peut être difficile de s'y retrouver mais la réaction première ne peut être que l'admiration et l'ébahissement devant l'immensité du travail accompli par un DOS PASSOS qui fait preuve d'un exceptionnel talent en peignant cette fresque à couper le souffle. « U.S.A. » est à coup sûr l'un des grands miroirs littéraires du XXe siècle, l'un des plus aboutis, des plus affolants. « La grosse galette » le clôt, comme un désenchantement, un échec, sauf celui de l'égoïsme : « Mais laisse-moi faire ma petite ! Je vais leur montrer de quel bois je me chauffe. Dans cinq ans, ils viendront à moi en rampant sur le ventre. Je ne sais pas comment ça se fait, mais je flaire les grosses affaires, la grosse galette ».

Mais c'est aussi le combatif DOS PASSOS qui trempe sa plume dans le vitriol. Il est encore en partie bercé par l'idéal gauchiste, que l'on pourrait définir comme anarcho-communiste. « le 42ème parallèle » a été écrit en 1930, « L'an premier du siècle » en 1932 et cette « Grosse galette » en 1936, juste avant que l'auteur ne bascule dans l'autre camp. Pour l'heure, il est encore bien encré le poing levé contre les injustices, réclame vengeance : « … dans le bureau de la Loi nous sommes adossés contre le mur, la Loi est un gros homme aux yeux coléreux dans un large visage de citrouille. Il est assis et nous regarde fixement, nous autres les étrangers touche-à-tout, tandis qu'à travers la porte les soldats laissent dépasser leurs fusils ils montent la garde devant les mines, ils établissent le blocus autour des cuisines de secours, ils ont coupé la grand-route dans la vallée, les hommes payés avec leurs fusils sont prêts à tirer (ils ont fait de nous des étrangers dans le pays où nous sommes nés, ils sont l'armée conquérante qui s'est infiltrée dans ce pays sans qu'on s'en aperçoive, ils ont saisi par surprise les sommets des collines, ils lèvent les impôts et se tiennent aux puits des mines ils se tiennent aux élections ils sont là présents quand les huissiers emportent sur le trottoir les meubles de la famille chassée de son taudis de la cité, ils sont là quand les banquiers font vendre une ferme, ils sont en embuscade et prêts à abattre les grévistes qui marchent le long de la route qui monte et descend vers la mine ceux que les fusils ont épargné ils les mettent en prison) ».

Un monde révolu ? L'oeuvre de DOS PASSOS est frappante par sa modernité, l'exigence de son travail, son audace saisissante dans le copieux volume « U.S.A. » qui regroupe l'intégralité de la trilogie. En fin de volume, toutes les citations des trois livres sont répertoriées. DOS PASSOS a même écrit un « dictionnaire U.S.A. » dans lequel il note par ordre alphabétique tous les mots commun méconnus mais aussi tous les personnages historiques présents dans l'oeuvre. « U.S.A. » est en quelque sorte le « Guerre et paix » états-unien, une épopée pharaonique, titanesque, visionnaire même, où rien n'est laissé au hasard. DOS PASSOS a failli tomber dans l'oubli, les raisons sont sans doute nombreuses. Mais il serait très dommage de passer à côté de cette peinture d'envergure même s'il faudra s'accrocher au pinceau.

Détail amusant pour vous aider à décompresser après cette chronique : la traduction à laquelle je me suis frotté date de 1973. À cette époque, les anglicismes et les coutumes outre-Atlantique ne semblent pas avoir encore envahi la France, certaines notes de bas de pages expliquent ce qu'est du pop-corn, un hot-dog ou un barbecue. « La grosse galette » est le point final d'une trilogie gigantesque qui en fait sa rareté.
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La Grosse Galette. le titre qualifie éloquemment la foire d'empoigne qui clôture la trilogie de Dos Passos, U.S.A. A part quelques irréductibles utopistes, condamnés à l'échec, croyant à des valeurs de solidarité et de justice sociale que la Grande Guerre a mis sous le boisseau, la société américaine est devenue le théâtre de l'individualisme le plus forcené, traduction d'une vision matérialiste de la liberté et de la poursuite du bonheur qui sont au coeur même de la Constitution de ce pays. Par les moyens et avec les fortunes les plus diverses, les personnages, à l'exception d'une jeune femme engagée dans la lutte sociale, n'ont qu'une idée en tête, palper gros, toucher le pactole, faire sa place au soleil. Les relations se résument à des relations d'affaires, avouées ou non, ce sont des accointances, on les conserve aussi longtemps qu'elles peuvent servir, ce sont des marche pieds vers la prospérité. Tout ce petit monde affairé représente l'Amérique des roaring twenties, triomphante et prospère, de minuscules engrenages humains en constant surrégime et malgré la prohibition, s'imbibant d'alcool et se gavant de somnifères comme succédanés de lubrifiant, comme pour oublier qu'ils ont tous une obsolescence programmée par leur constitution physique et leur mode de vie.

Lu avec nettement plus d'entrain que le second volet, la Grosse Galette est le parachèvement du grand oeuvre de Dos Passos, c'est aussi "le plat de résistance" par ses dimensions nettement supérieures aux deux premiers opus. La technique narrative dont il a été précédemment question et qu'on peut diviser en quatre registres bien distincts maintient l'intérêt du lecteur du lecteur par sa diversité même. Au final U.S.A. est une fresque foisonnante, ébouriffante, qui nécessite une lecture de longue haleine pour pouvoir être appréciée à sa juste mesure, pour ne pas perdre le fil des destinés des personnages, les trois volets ne constituant pas des romans véritablement autonomes en raison de la réapparition de personnages impliqués dans les différents volumes. Ce qui fait son attrait peut aussi constituer un obstacle, ses dimensions titanesques se prêtent peu aux disponibilités du lecteur moderne.
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On retrouve la même structure que dans le 42e parallèle et 1919. La vie de quelques-uns nous permet de suivre l'évolution des États-Unis après la Première Guerre mondiale. L'Amérique s'enrichit, les Américains boursicotent, Hollywood se développe mais surtout, les inégalités sociales explosent. Bref ! le pays de l'oncle Sam devient la grande puissance du XXe siècle tel que nous la connaissons. Encore une fois, Dos Passos intègre dans son roman des bribes d'actualités, des portraits de célébrités de l'époque et son oeil caméra - toujours aussi indigeste pour moi – mais ce qui fait avant tout la force de ce roman, c'est bien sûr sa galerie de personnages. Des nouveaux visages mais aussi quelques vieilles connaissances qui se débattent dans une société où il est bien difficile de se faire une place au soleil. Des héros malmenés, malheureux pour la plupart qui m'ont semblé subir leurs destins. L'ensemble est assez pessimiste mais très réaliste et on n'a aucun mal à s'identifier à ces jeunes gens.
Alors que dans les romans précédents l'espoir était encore possible, cette fois c'est l'heure du bilan. Les illusions de jeunesse sont bien loin et le constat est amer. J'ai quand même ressenti une certaine lassitude avec ce troisième volet de la trilogie U.S.A. l'impression de revivre toujours un peu les mêmes histoires, les mêmes désillusions mais heureux d'être arrivé au bout avec le sentiment d'avoir vécu au coeur des années folles.
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Je me suis vu un temps plonger dans l'univers Millerien ou Steinbeckien.. L'Amérique du début du siècle où tout est possible... Il y a 3 personnages principaux, 2 auxquels je me suis attachés, d'autres petites histoires de l'Amérique viennent s'intercaler, ainsi que d'inutiles paragraphes 'actualités' que je ne lisais plus... C'est terriblement imbibé d'alcool et de dollars, mais il a manqué quelque chose pour que je sois vraiment séduit...
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
— Que voulez-vous faire si la classe ouvrière oublie la solidarité. Chacun de ces saligauds d'étrangers s'imagine qu'il est le seul à valoir quelque chose, les Américains nous prennent tous pour des propres à rien, sauf, eux, bien entendu. Il n'y a tout de même pas si longtemps qu'on était tous étrangers dans ce satané pays. Bon Dieu, je me demande pourquoi je marche avec eux !
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Elle songea au travail qui restait à accomplir pour faire de ce pays ce qu'il devait être, pour améliorer les conditions sociales, les taudis et les maisons ouvrières tombant en ruines; pour aider les enfants de mineurs aux vêtements trop grands, les femmes penchées sur leurs fourneaux et succombant à la tâche; toute cette jeunesse qui aspirait à l'éducation dans les écoles du soir. Partout, elle apercevait la faim, le chômage, l'alcool, et la police et les juges toujours prêts à taper sur les plus faibles
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Vidéo de John Dos Passos
Paru en 1929, grand succès de librairie, aussitôt traduit en plusieurs langues et adapté à la radio et au cinéma, Berlin Alexanderplatz d'Alfred Döblin est un monument de la littérature allemande au temps de la République de Weimar. Visiblement inscrit dans le sillage d'Ulysse de Joyce (1922) ou de Manhattan Transfer de Dos Passos (1925), même si l'auteur a contesté s' être inspiré d'eux, il participe du renouvellement moderniste du genre romanesque et le procédé du « montage », à l'époque tour à tour exalté et décrié, semble y servir une exploration nouvelle du monde urbain. Pourtant, écrivain prolixe et passionné de questions philosophiques, Döblin n'en était pas en 1929 à son coup d'essai et l'intérêt de Berlin Alexanderplatz dépasse peut-être aujourd'hui celui d'un grand « roman de la ville ».
Retrouvez sur notre webmagazine Balises, le dossier "Berlin Alexanderplatz, portraits d'une ville" en lien avec la rencontre : https://balises.bpi.fr/dossier/berlin-alexanderplatz/
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