AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,72

sur 25 notes
5
3 avis
4
9 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Blanc. L'immensité, le ciel.
Johnny et son petit frère Tom voyaient le paysage défiler à une extrême allure.
Le voyage en traîneau était grisant. Leur mère semblait aussi apprécier le dépaysement au delà de la Finlande, très loin de la maison,
un bon bol d'air vite organisé avec le retour imminent de la première femme de son époux.
Johnny et Tom avaient les yeux plongés dans le bleu d'un husky.
Ces chiens sont impressionnants. Un regard presque humain selon eux. 
A la maison, en Irlande, Erin se passait ses musiques rock, le voyage en traîneau lui aurait plu assurément. Au lieu de ça, il y a cette mère qui revient la voir après toutes ces années. Elle ne sait si elle doit rire, pleurer, l'insulter, la mitrailler de questions pour la connaître ou tout ça à la fois.
Elle n'a pas besoin d'être dans le grand nord pour sentir la chaleur la quitter. Elle se passe un autre titre de rock pour garder l'étincelle. Johnny et Tom ont apprécié cette journée.
Leurs compagnons de route belge également. Mais le bon chocolat chaud ne saurait faire oublier le principal. le traîneau de leur maman n'est pas revenu. Nombreux sont déja tombé dans la neige et en riaient. Les guides restaient imperturbables, c'était courant. Mais Johnny et Tom, malgré le chocolat, sentait le froid du dehors s'immiscer.
 
 : "Plus froid que le Pôle Nord" est avant tout une (ou des) histoire(s) de familles.
L'expérience de Erin l'aînée, celle de Johnny et Tom, le cadet et benjamin, portées en alternance. Il y a de la surprise, de l'excitation, de la tension exprimées aux deux âges ( ado et pré-ado) en fonction de l'aventure qui les attendent.
Johnny et Tom vont affronter le froid, la beauté touristique d'une part puis le danger des forêts enneigées.
Commencer par le regard du Husky, marquant leur caractère, prend tout son sens après. L'un des enfants sera heureux de se blottir dans les bras de sa maman, l'autre aura le sentiment d'avoir grandit un peu. Erin se logera probablement dans les deux ressentis, plusieurs années d'absence maternelle la submerge et elle passe par plusieurs caps avant d'accepter la présence de sa mère, à quelques cm d'elle.
Ce n'est pas une histoire d'adultes qui se règle mais l'aventure des enfants. L'auteur raconte avec une forme de justesse pour chacun des trois un récit initiatique, en somme, un ton sobre et délicat est adopté et uniformise les deux aventures. Les remarques de Johnny et Tom sont fraîches, naïves, des enfants enthousiastes en vacances. Ils vont faire preuve de flair et courage quand ils se trouveront les seuls à trouver leur dernière situation inhabituelle.
La posture professionnelle et impassible de Aki et Kalle n'est là que pour nous tromper car intrigue il y a. Ces petits gosses retrouveront leur maman perdue dans la neige et immobilisée pour des raisons que les lecteurs découvriront.
Le personnage de Rosemary, la mère de Erin, ne se montre pas caricaturale. C'est bien elle, la maman, qui a abandonné le foyer pour des raisons qui lui sont propres dans la fiction, c'est un fait. Ceci n'est pas l'intérêt des retrouvailles, Roddy Doyle nous raconte la difficulté à rattraper le temps si il est permis de le faire, la difficulté à renouer.
 Un pont de l'enfance à l'adolescence bâti au dessus d'une rivière de situations plus sérieuses et adultes. Il y en aura des choses à raconter au trait d'union de ses histoires, le papa d'Erin, Johnny et Tom.
Roddy Doyle ne force jamais le trait du drame ni ne joue exagérément de la corde sensible. Ce sont des passages racontées avec pudeur, de sacrés anecdotes au final pour les jours futures des jeunes héros que l'on imagine fortes sur l'instant à hauteur de leur jeune âge néanmoins.
Ce ton rend ce roman de la collection Tribal très accessible pour tous les publics de grands ados.
Commenter  J’apprécie          80
Une famille recomposée mise à mal par la crise d'adolescence de l'aînée du père. le paroxysme est atteint lorsque on lui annonce le retour de sa mère qui l'a abandonnée peu après sa naissance.

Afin de rendre possible la rencontre et d'apaiser le climat, Sandra et ses deux jeunes fils iront en vacances vivre l'aventure au pôle Nord. Après l'émerveillement devant les chiens de traîneau, c'est le départ pour un périple de plusieurs jours.

C'est alors que leur mère disparaît…

Un très beau roman, bien rythmé avec un suspense qui va crescendo au rythme du formidable et terrible course des deux garçons mais aussi de la déception annoncée d'Erin.

Le récit parle de famille, de rencontre et de liens mais aussi de deuil et de reconstruction. L'auteur arrive à nous faire vivre en alternance l'odyssée au Pôle Nord et l'affrontement entre la mère démissionnaire et sa fille.

L'amour est partout entre les lignes. Celui pour les chiens de traîneaux, véritables personnages de l'histoire mais aussi celui des liens familiaux, même imparfaits et fragiles.

Un livre beau et émouvant
Commenter  J’apprécie          70
Traduit par Marie Hermet.
Johnny, Tom et Erin vivent avec leur père, Frank, à Dublin et avec Sandra qui est la mère des garçons et la belle-mère d'Erin. Cette dernière, petite fille sage, est devenue une adolescente à fleur de peau, une vraie terroriste qui saccage l'ambiance de toute la maisonnée. Lors d'une ultime scène, Frank suggère à Sandra de partir en vacances avec Tom et Johnny. Erin n'est pas orpheline : sa mère a quitté le foyer quand elle était plus jeune, elle vit à New York mais de prend jamais de nouvelles de sa fille. Si Sandra refuse de partir en vacances avec ses fils, elle change d'avis le jour où elle apprend que l'ex-épouse de Frank va rentrer voir sa fille. Et hop, c'est parti pour un séjour en Laponie, dans le nord de la Finlande, avec neige, huskies, traîneaux et froid au programme. de quoi faire baisser la tension, prendre de la distance pour éviter l'explosion.
A chaque parution d'un nouveau Roddy Doyle, je suis impatiente mais un roman "nordique" écrit par un Irlandais, rien de tel pour susciter encore davantage ma curiosité !
J'ai donc pris l'avion avec Sandra, Tom et Johnny. On a été accueillis par notre guide Aki, emmenés dans la campagne enneigée de Finlande et on a fait du traineau à chiens avec une bande de huskies et leur maître, Kalle ! On avait les doigts gelés, de la neige presque par-dessus la tête, on ne voyait souvent rien, ça "caillait" vraiment. Et ça s'est mis à faire encore plus froid quand on a perdu Sandra : les garçons se sont mis à frissonner, de froid, mais au froid s'est ajouté la peur. Il faut dire que la nature finlandaise est propice à vous débrider l'imagination :
"Ce n'était pas le noir qui lui faisait peur, c'était ce qui pouvait se trouver dans le noir. Ce qui l'attendait, caché. Des trous, des rats, des doigts crochus, des crocs."
C'est alors le début d'un roman d'aventures au suspense intenable. Jusqu'à la dernière page, on se demande si la fin va être heureuse. Ou pas. L'angoisse vous saisi à la gorge...

On est loin de la maison de Dublin, mais pas tout à fait : Roddy Doyle nous y fait revenir régulièrement par le jeu d'un récit parallèle qui raconte les retrouvailles entre Erin et sa mère. Là aussi, tout n'est pas joué d'avance. Il y a de la rage et des larmes. Des explications, des choses pas faciles à avouer ni à pardonner.

Un roman très visuel et "sonore", où Roddy Doyle insiste particulièrement sur ce que les personnages voient : sur les yeux extraordinaires des huskies de Sibérie (les premiers mots que l'on lit c'est d'ailleurs "les yeux"), sur chaque virage de traîneau dans la neige, chaque branche d'arbres... le lecteur est vraiment immergé dans l'ambiance glacée :
"Tom entendait les arbres respirer. Il en était sûr. Il sentait aussi leurs doigts. Les chiens allaient au pas maintenant, et Tom sentait les aiguilles et les branches basses des pins lui griffer les manches et le bonnet, comme si les arbres essayaient de l'attirer (...). Il y avait des serpents en Finlande. Il y avait des loups. Et il y avait des ours."
Et puis il y a un cri de "guerre", dans cette histoire un cri pour vaincre, utilisé par les garçons pour retrouver leur mère :
"- Les grands espaaaaaaces !
Ils criaient dans l'obscurité, mais aucun son ne leur revenait. (...)
- Les grands espaaaaaaces !
Rien.
- Les grands espaaaaaaces !"
(Après le "géniaaal !" des gamins de Dublin dans A la poursuite du Grand Chien Noir, ça m'a fait rire !! :) )
Et il y a les huskies de Sibérie dont Roddy Doyle s'attache à décrire tant la beauté que le comportement de chien de meutes. Des héros à part entière qui occupent autant de place dans l'histoire que les humains.

J'ai découvert ici Roddy Doyle auteur de roman des grands espaces. Un livre d'aventures dans une nature sauvage et glacée, avec en toile de fond le thème de la famille recomposée. Un écho aux sentiments compliqués des personnages d'où chaque protagoniste sortira transformé.
"On se marie, dit sa mère. On a des enfants, un enfant. On était quelqu'un, et on devient quelqu'un d'autre."
Et toujours le style inimitable de Roddy, qui adore faire du ping-pong avec les mots . Et l'humour aussi :
"Il aimait tout de Sandra. Il aimait sa manière de tousser quand elle avait avalé un bonbon de travers au milieu d'une chanson d'amour."
"Leur mère leur avait dit que s'ils trouvaient un chien capable de préparer le dîner, elle les laisserait le garder. "
J'ai A-DO-RE !! Pour le suspense, pour les huskies de Sibérie, pour la nature sauvage, pour la thématique abordée de manière originale. le genre de livre dont on ne veut pas qu'il finisse. Une vraie bouffée d'oxygène, une lecture dépaysante, un sacré voyage en Finlande !
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (45) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1429 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}