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EAN : 9782756018652
66 pages
Delcourt (20/01/2010)
4.06/5   35 notes
Résumé :
Entre 1960 et 1996, la France a fait exploser, en Algérie et en Polynésie, 210 bombes atomiques. Des essais nucléaires auxquels ont participé, de près ou de loin, environ 150 000 hommes. Beaucoup étaient fiers de contribuer à la «grandeur de la France». Jusqu'à ce que les premières maladies apparaissent. Et surtout les premiers mensonges d'État... À l'aide de récits d'appelés, d'engagés, de personnels civils, d'habitants de Polynésie mais aussi de documents estampil... >Voir plus
Que lire après Au nom de la bombe : Histoires secrètes des essais atomiques françaisVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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du 13 février 1960 au 7 janvier 1996, pas moins de 210 essais nucléaires français recensés.

L'album se focalise sur les tous premiers à savoir ceux entrepris en Afrique du Nord et en Polynésie Française.

S'appuyant sur de courtes histoires pour tenter d'en appréhender la grande, cet album certifié 100 % fission nucléaire fait juste froid dans le dos. Ou chaud, selon la proximité du point zéro...

Des soldats mal protégés aux autochtones sciemment laissés dans l'ignorance, autant de victimes collatérales vouées à porter les stigmates d'une folie expérimentale hors norme.

Aux valeureux soldats, une cure d'amaigrissement offerte à laquelle venait bien souvent se greffer qui un teint jaunâtre, qui un vieillissement prématuré, qui les dents qui se déchaussent. Pour les plus chanceux, ce sera cancer, leucémie...poussez pas, y en aura pour tout le monde.
Ajouter à cela une clause de confidentialité obligatoire histoire de ne pas effrayer le pékin moyen, la grande muette dans toute sa splendeur.

Aux indigènes, les joies ineffables de la naissance, version freaks. Il n'était plus rare d'attendre un enfant mort-né, voire handicapé, lorsque les innombrables fausses couches leur en laissait le temps.

Politique du mensonge éhonté, tout n'était alors que communication fallacieuse dans le but de légitimer un fiasco largement avéré. Ainsi, il était de mise de sous-estimer un taux d'irradiation mortel qui aurait pu remettre en question l'ensemble de ce programme aux retombées bien plus souvent mortelles que bénéfiques.

Trait hachuré, couleurs chaudes, le dessin se prête parfaitement à ce type de récit . Cerise sur le gâteux, cette multitude de documents d'époque venant corroborer l'ampleur des dégâts...

Au Nom de la Bombe, belle découverte explosive !
https://www.youtube.com/watch?v=N_qpTA9dADY


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Le nucléaire ! L'un des deux sujets explosifs (pardonnez le jeu de mot), avec la consommation de produit animaux, lorsqu'on navigue dans les eaux hétérogènes de l'Écologie Politique. La thématique de l'énergie de l'atome est éminemment complexe, car éminemment technique et politique. Il est ici question de « la bombe », celle qui non seulement brûle et vitrifie, mais irradie et (conta)mine à long terme les lieux exp(l)osés. Si l'aspect technique est survolé : c'est plutôt le politique et ses secrets d'Histoire qui nous intéressent ; et pour suivre l'épopée radieuse des essais nucléaires à la gloire de la France, de nombreux civiles et militaires impliqués (de gré ou contraints par la nécessité) témoigneront des impacts qu'ont eu ces campagnes sur eux-mêmes et leurs proches.

Début 1962, l'Algérie n'a pas encore officiellement conquis par le sang son indépendance. La France y est toujours présente et procède, notamment, à des essais nucléaires dans le désert au sud de l'immense pays. le 1er Mai de cette année a 11 heure du matin, on en a prévu un en la présence de deux ministres. Tir sous-terrain, au creux d'une montagne près d'In Ecker. « La radioactivité sera confinée dans la roche. Il n'y a aucun risque. » lance témérairement le militaire en charge.
La montagne tremble et un gigantesque nuage de fumée trouve son chemin à travers la masse rocheuse. le panache radioactif se libère et c'est la panique dans la salle de contrôle. On démarre les véhicules et tout le monde se barre au pas de course le plus loin possible… Sauf pour la petite centaine de travailleurs locaux oubliés derrière la montagne, qu'il faudra bien aller rechercher, malgré les risques d'exposition.
Au camp : tout le monde à poil, ministre ou pas, pour la douche de décontamination. « Plus de peur que de mal » finira par glisser un militaire raccompagnant les ministres à leur avion…

Les appelés servant sous le drapeau français sont « des braves gars qui ne posent pas de questions » avec « une belle portion d'illettrés ». Lors des premiers essais, à peine recouvert de leur pauvre combinaison antiradiation, on les a envoyé au « point zéro » pour effectuer des relevés, ramasser divers échantillons, de diverses expériences. « [Chef] le compteur Geiger s'affole vraiment, là… » mais c'est pas grave, on continue. Il y'a toujours la douche de décontamination… Les types n'ont absolument pas conscience de la radiation qu'ils viennent de prendre, tandis que dans les bureaux du commandement, on « conclu[e] qu'il faut maintenir la troupe dans l'ignorance des doses de radioactivité reçues ». Pire encore – plus invisibles – sont les travailleurs locaux qui triment pour un salaire de misère, dans des conditions de misère, sans rien savoir des dangers des activités auxquelles ils participent indirectement.

Pour les quelques civiles ou militaire ayant eu un cas de conscience, ça a été le débarquement du projet, retour au bercail. Il ne faut pas « chercher des poux à l'armée ». C'est d'ailleurs pour ça que la plupart des engagés sont légalement contraints au silence. C'est le cas de Bernard LÉCULÉE, sergent-chef du 34ème régiment du Génie, qui malgré l'accumulation des soucis de santé liés à son exposition aux radiations, refusera de dire quoique ce soit à sa propre femme, contrainte à le regarder dépérir, impuissante. Quelques autres histoires comme celle-ci, au fil des pages, illustrent le culte du secret qui entoure une filière nucléaire déjà très opaque par ses simples aspects techniques.

Avec la fin de l'ingérence française officielle en Algérie, la France a dû se trouver un autre territoire où faire exploser ses bombes soi-disant « propres ». Heureusement, elle dispose encore de nombreux domaines colonisés en outre-mer et c'est en Polynésie, au milieu de l'Océan Pacifique sud, qu'elle installe ses nouveaux quartiers pour le CEP : Centre d'Expérimentations du Pacifique.
En 1968, sur l'atoll d'Hao, deux pilotes, fort chrétiens dans l'âme, se mettent en grève. Ils ont compris que les populations locales n'avaient ni été informées ni n'étaient conscientes des risques d'essais nucléaires près de chez eux.
« Chercher à comprendre, c'est commencer à désobéir ».
On les conduira momentanément dans une prison militaire dès leur débarquement à Paris, avant d'amoindrir les accusations portées contre eux et de les limoger dans un souci de discrétion.
De son côté, « Coquille », le bateau de contrôle biologique fait escale dans les Gambiers à Rikitea. Ils prélèvent des échantillons de fruits, de poissons, d'eaux... – il a beaucoup plu récemment – et tous ces produits analysés témoignent d'importantes traces de radiations. Pour n'affoler personne, aucune mesure n'est prise : la population sera maintenue dans l'insouciance par l'ignorance. Ca n'en fera des cobayes que plus dociles, qui pour beaucoup ne recevront jamais d'indemnisation d'aucune sorte. « La grandeur de la France ». Quelle honte !

En Polynésie comme en Algérie, la France expose non seulement ses militaires mais aussi et surtout les populations locales, que les pots-de-vin aux dirigeants et la propagande de désinformation maintiennent – et continuent de maintenir – à l'écart de ces thématiques.
Fort heureusement, il existe ça-et-là des politiciens pas totalement corrompus. le 7 Septembre 1966, De Gaulle est en visite dans les îles et le député John TEARIKI l'interpelle avec un discours plus qu'incisif ; que je vous recommande de lire (d'autant plus que je vous l'ai mis en appendice).

Le dernier témoignage qui vient se joindre à bien d'autres que j'ai passé sous silence – un peu comme « la France » et ses petits secrets – clos la BD d'environ 80 pages en racontant la collaboration à partir de 2006 entre le Dr. Christian SUEUR et Bruno BARILLOT dans l'objectif de faire la lumière sur « les petits enfants de la bombe », constatant de nombreux cas de maladies chez les jeunes enfants polynésiens issus de familles exposées. En cinq ans, de 2012 à 2017, ils ont ainsi pu édifier avec de nombreux acteurs locaux 27 antennes de recensement et ont pu examiné 2000 patients. Tout s'est rapidement arrêté lorsque Bruno, plus tout jeune, est décédé et que sa remplaçante n'a pas témoigné la même ferveur à la tâche.

Doit-on – peut-on même – être surpris des quelques tranches de vies dépeintes dans cet ouvrage ainsi que du cynisme et de l'irresponsabilité de la France dans ces essais nucléaires – qui auront perduré jusqu'en 1995, faut-il le rappeler ?
Comment ne pas être indignés quand au fil des pages on découvre que la règle du silence est poussée dans ses retranchements. On enterre tout : les véhicules contaminés, les rapports et les dossiers médicaux, loin des regards inquisiteurs, notamment ceux des victimes de ce qui s'apparente à un crime fondé sur l'abus de confiance.

Les annexes fournissent quelques informations et détails supplémentaires. Elles sont agrémentées de nombreuses photos et documents, véritables témoignages historiques. Pour parfaire l'ensemble, une liste de sources allant de l'article au documentaire en passant par les livres offre de quoi approfondir.

En 2021, des associations sont toujours nécessaires pour réclamer justice à un pays orgueilleux, c'est bien triste et c'est pour ça que ce genre d'ouvrage est important car son accessibilité facilite une démocratisation du sujet.

John TEARIKI, député
Discours d'accueil au Général de Gaulle
Papeete, 7 septembre 1966

Serait-ce abuser de votre bonté, Monsieur le Président, que de vous demander de bien vouloir faire preuve, envers notre ancien député, de la même compréhension qu'envers Monsieur Mohamed Ahmed Issa? Venons-en, maintenant, à la question qui, avec l'affaire Pouvanaa, nous oppose le plus profondément : l'implantation et les activités du centre d'expérimentations du Pacifique en Polynésie française.
La création de cet organisme et son installation chez nous, sans que, d'aucune façon, les Polynésiens n'aient été consultés préalablement à ce sujet, alors que leur santé et celle de leurs descendants étaient en jeu, constituent de graves violations du contrat qui nous lie à la France et des droits qui nous sont reconnus par la Charte des Nations unies.
Votre propagande s'efforce de nier l'évidence en prétextant que vos explosions nucléaires et thermonucléaires ne comporteront aucun danger pour nous. Je n'ai pas, ici, le temps de réfuter toutes les contre-vérités qu'elle débite. Je vous indiquerai seulement que les rapports du Comité scientifique des Nations unies pour l'étude des effets des radiations ionisantes, de 1958, 1962 et 1964 établissent de façon formelle :

- d'abord, que la plus petite dose de radiations peut être nocive pour l'homme et sa descendance;
- ensuite et par conséquent, que toute augmentation de la radioactivité ambiante est à éviter;
- enfin, qu'il n'existe aucun moyen de protection efficace contre les effets délétères de la contamination radioactive généralisée due aux retombées des bombes nucléaires et thermonucléaires.

Et ces rapports concluent tous à la nécessité de mettre un terme définitif aux essais d'armes nucléaires. En vous rappelant ces simples vérités scientifiques, énoncées par un organisme international aussi qualifié, je ne nourris nullement la naïve illusion de croire que je pourrai vous faire partager mes craintes et vous amener à renoncer à l'explosion de votre plus belle bombe et à celles qui suivront. Aucun gouvernement n'a jamais, jusqu'ici, eu l'humanité de renoncer à ses essais d'armes atomiques avant d'avoir constitué sa panoplie complète d'engins d'extermination.
Aucun gouvernement n'a jamais eu l'honnêteté ou la cynique franchise de reconnaître que ses expériences nucléaires puissent être dangereuses. Aucun gouvernement n'a jamais hésité à faire supporter par d'autres peuples - et, de préférence, par de petits peuples sans défense - les risques de ses essais nucléaires les plus dangereux :

- les Américains réservèrent les retombées lourdes de leurs plus grosses bombes aux habitants des îles Marshall,
- les Anglais, aux Polynésiens habitant les îles équatoriales les plus proches de Christmas,
- les Russes, aux quelques peuplades du Grand Nord,
- les Chinois, aux Tibétains et aux Mongols,
- les Français, aux Africains d'abord et à nous maintenant.

Mais je ne puis, Monsieur le Président, m'empêcher de vous exprimer, au nom des habitants de ce territoire, toute l'amertume, toute la tristesse que nous éprouvons de voir la France, rempart des droits de l'homme et patrie de Pasteur, déshonorée par une telle entreprise, faire ainsi partie de ce que Jean Rostand appelle le « Gang atomique ».
C'est d'autant plus regrettable que vous venez de prononcer à Phnom Penh un très beau discours, digne de la grande époque de Londres et de Brazzaville. Vous avez pris la défense d'un peuple malheureux, victime d'un conflit qui le dépasse, d'un peuple écrasé sous les bombes et les obus de tous ses « libérateurs ». Après avoir condamné vigoureusement l'intervention américaine, vous avez fait appel au gouvernement des Etats-Unis pour qu'il reprenne conscience de sa vocation historique de défenseur de la Liberté afin qu'en renonçant à imposer, par la force, sa politique au Vietnam, il retrouve sa vraie grandeur et son prestige aux yeux du monde entier.
En applaudissant, avec les 250 000 Cambodgiens qui vous écoutaient, d'aussi justes et courageuses paroles, je ne puis m'empêcher de penser à ce que vous venez faire chez nous et à la réponse que pourraient vous faire, à ce sujet, les Américains.
Je ne leur en laisserai pas l'initiative, étant mieux placé qu'eux pour vous le dire. Et je vous adresserai cette humble prière :

« Puissiez-vous, Monsieur le Président, appliquer, en Polynésie française, les excellents principes que vous recommandiez, de Phnom Penh, à nos amis américains et rembarquer vos troupes, vos bombes et vos avions. Alors, plus tard, nos leucémiques et nos cancéreux ne pourraient pas vous accuser d'être l'auteur de leur mal. Alors, nos futures générations ne pourraient pas vous reprocher la naissance de monstres et d'enfants tarés. Alors, l'amitié des peuples sud-américains pour la France ne serait plus ternie par l'ombre de vos nuages atomiques. Alors, vous donneriez au Monde un exemple digne de la France : pour la première fois, sans peur, sans chantage, sans marchandage, une grande nation, brisant le mur satanique de la méfiance en renonçant, d'elle-même, à l'usage meurtrier de l'atome, proclamerait sa foi en la raison et en l'avenir de l'homme en conviant tous les peuples de la Terre à devenir ses Compagnons de la Libération du Monde. Alors, la Polynésie, unanime, serait fière et heureuse d'être française et, comme aux premiers jours de la France libre, nous redeviendrions tous, ici, vos meilleurs et vos plus fidèles amis. »
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La France a fait exploser 210 bombes atomiques, entre 1960 et 1996, en Algérie et en Polynésie. Les 150 000 personnes qui ont participé à ces essais, appelés et engagés, envoyés manoeuvrer sur les sites des explosions pour « étudier les effets physiologiques et psychologiques produits sur l'homme par l'arme atomique », personnels civils attirés par la double paye et habitants de Polynésie maintenus dans l'ignorance des risques encourus, témoignent des retombées sanitaires scrupuleusement occultées par la « grande muette ».

Ce qui choquera par dessus tout dans ces récits, c'est la condescendance permanente du pouvoir à imposer ses technologies mortifères, sans jamais aucune concertation, bien évidemment, mais surtout dans le plus grand secret, au mépris de tous les droits et de la vie même. John Teariki, député de Polynésie l'exposa fort bien un discours face au Général de Gaulle, le 7 septembre 1966, à l'occasion d'une visite présidentielle à Papetee : « Aucun gouvernement n'a jamais hésité à faire supporter par d'autres peuples – et, de préférence, par de petits peuples sans défense – les risques de ses essais nucléaires les plus dangereux. » Comme l'exprime fort bien un des personnages : « Chercher à comprendre c'est commencer à désobéir. »
Ainsi en Polynésie, « jusqu'en 1985 la direction de la santé publique été sous les entre des médecins militaires », pendant des décennies aucun registre des cancers et des leucémies n'a été tenu, les archives des hôpitaux locaux ont été rapatriées en France. Deux générations après les quarante-six essais atmosphériques, le nombre de troubles chez les jeunes enfants est anormalement élevé, tout comme les cancer les malformations et les leucémies. Pourtant dès 1962, les autorités françaises disposent de la traduction française de la compilation par les Américains de leurs observations à Hiroshima et Nagasaki, et aussi sur leurs propres essais : Effet des armes nucléaires, document de plus de sept cents pages.

Ces récits accablants qui contredisent la version officielle et glorieuse, donnent envie de connaître la véritable histoire du nucléaire français, avec ses mensonges et ses victimes. Avis aux chercheurs et aux éditeurs.

Article à retrouver sur le blog :
Lien : http://bibliothequefahrenhei..
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Voici une BD un peu spéciale, un genre dont je n'ai pas l'habitude de lire.

Nous voici dans les années 1960, en Algérie et en Polynésie Française et notre voyage va durer jusqu'en 1996. Lors de ce voyage, nous allons faire la rencontre de certaines personnes qui ont participé à des essais nucléaires, notamment les bombes atomiques, et d'autres, de simples civils qui n'ont rien demandé à personne.

Pendant plus de quarante ans, la France organisa des essais dans ces régions du Monde afin d'étudier les effets secondaires que la radioactivité pourrait engendrer à la nature et aux êtres-humains y étant exposés. Oui, 150 000 hommes et femmes ont été pris comme cobayes mais sans le savoir.

Un récit accablant et bouleversant qui nous montre bien encore une fois que nous ne sommes que des pions face au pouvoir des plus grands. Une bien triste histoire dont peu de personnes connaissent l'existence mais qu'il faudrait partager afin de prendre connaissance de notre passé et honorer la mémoire de ceux qui y ont perdu la vie pour satisfaire la France.

En bref, une BD rapide à lire mais qui donne beaucoup de détails sur ce qu'il s'est réellement passé lors de ces 40 ans d'essais nucléaires en Algérie et en Polynésie. Des détails donnés par ceux qui y ont été, par les cobayes mais aussi par les proches des victimes.

Lien : https://www.instagram.com/fe..
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La France a fait exploser en Algérie et en Polynésie près de 2410 bombes atomiques entre 1960 et 1996. Ces essais nucléaires ont contribué à laisser la France dans le concert des grandes nations et à assurer la sécurité de notre pays. Cependant, près de 150000 hommes ont contribué à la grandeur de la France. Jusqu'à ce que des maladies apparaissent et surtout les premiers mensonges d'état ...

Cette bd clairement militantiste nous apporte un éclairage nouveau sur les histoires secrètes des essais atomiques français. J'ai beaucoup aimé le discours du député polynésien John Teakiri à l'occasion de la venue du Général de Gaulle à Tahiti en Septembre 1966. C'est un discours idéaliste auquel chaque être humain voudrait croire...

Pour le reste, cette bd n'est pas très bien dessinée à mon goût et les récits qui s'enchaînent sont inégaux dans leur traitement et leur intérêt. Pour autant, l'ensemble reste très instructif mais à sens unique. Je sais trop bien à quel point ce sujet est tabou et déclenche des passions et je m'abstiendrais de donner mon avis sur le fond car vous seriez très surpris. le dessin qui s'inspire de la ligne claire n'est pas le gros point fort. C'est presque de l'amateurisme. Mais bon, pour la bonne cause, l'éditeur est parfois prêt à fermer les yeux.
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critiques presse (3)
BoDoi
08 avril 2021
Un document de qualité, à la fois édifiant et accablant pour l’État français.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Sceneario
29 mars 2021
Un livre vraiment intéressant, mais également attristant, sur un sujet qui reste ultrasensible car toujours d’actualité en terme de santé, même si les essais nucléaires sont, eux, terminés depuis 25 ans.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Bedeo
17 mars 2021
"Au nom de la bombe" offre un aperçu toujours intéressant – et quelques fois saisissant – sur une réalité méconnue : les conséquences environnementales et sanitaires de l’obtention par la France de la bombe atomique.
Lire la critique sur le site : Bedeo
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
La femme de l'engagé - Sa femme Christine lui disait souvent qu'il était "d'abord marié avec l'armée". Et c'était vrai que Bernard Lécullée, sergent-chef du 34e Régiment du Génie, était un soldat exemplaire. Droit et fier, obéissant et travailleur, il ne craignait aucune mission. Mais petit à petit, la "Grande muette" s'est immiscée dans la vie du couple. Notamment lorsque Bernard a accumulé les soucis de santé. Au grand désespoir de Christine, il ne voulait rien dire. Ni pourquoi, ni comment, secret militaire oblige. Cela avait-il un lien avec son affectation dans le sud algérien, au 620e GAS ? Et que cachaient ces trois lettres ? Bernard n'en disait rien. Jamais
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"Le champignon s'est élevé aussitôt et, phénomène curieux, son sommet s'est coloré de bleu sous l'effet de la condensation, alors que son coeur était d'un rouge resplendissant du fait des réactions chimiques qui s'y développaient. En somme, un champignon tricolore!"
Jean Sicurani,
gouverneur de la Polynésie, décrivant le tir "Procyon", effectué le 8 septembre 1968.
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Aucun gouvernement n’a jamais hésité à faire supporter par d’autres peuples - et, de préférence, par de petits peuples sans défense - les risques de ses essais nucléaires les plus dangereux :
- les américains réservèrent les retombées lourdes de leurs plus grosses bombes aux habitants des îles Marshall,
- les anglais, aux polynésiens habitant les îles équatoriales les plus proches de Christmas,
- les russes, aux quelques peuplades du Grand Nord,
- les Chinois, aux tibétains et aux mongols,
- les français, aux africains d’abord et à nous maintenant.
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Chercher à comprendre c'est commencer à désobéir.
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Il faut se méfier des ingénieurs, ça commence par la machine à coudre, ça finit par la bombe atomique.
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