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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai été absorbée dès les premières pages, car j'ai trouvé le sujet très original et superbement traité. L'occupation vécue du côté de l'aristocratie est en effet un thème que je n'avais pas encore rencontré dans la littérature.
A la mort de sa mère, Natalie de Sorrente, maman de deux enfants dont le dernier né est le fruit d'une relation adultère (ce sont des choses qui arrivent… ), doit faire face à une révélation qui va complètement bouleverser sa vie.
L'écriture très précise de Pauline Dreyfus, notamment sur la période trouble du Gouvernement de Vichy est également empreinte de sarcasme, c'est un régal !
C'est un coup de coeur. C'est assurément un livre à lire si le sujet vous interpelle.

Lien : http://uneautrelecture.blogs..
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Beau coup de cœur!!!
Le roman commence par l'enterrement en 1945, de Natalie, emportée officiellement par une embolie pulmonaire.
Natalie, princesse de la Maison de France, de la branche des bourbons, descend du duc de Berry, son mari Jérôme descend de Napoléon.
En juin 40, alors que s'installe le régime de Vichy avec Pétain, Natalie, Jérôme et leur fille partent en villégiature à Cannes, la population française est quant à elle en plein exode.
A Paris ils menaient une vie oisive, voyageant au gré des saisons et des fêtes. Natalie vivait dans un tourbillon mondain, de bals en bals. A Cannes, elle trompe son ennui en jouant au casino.
Natalie a un mépris des conventions et des convenances et un fort esprit de contradictions.
Elle se retrouve enceinte d'un amant de passage, "ce sont des choses qui arrivent" pense-t-elle, "ce sont des choses qui arrivent" lui dit son mari qui sait qu'il n'est pas le père.
A la mort de sa mère elle apprend par sa sœur que son père n'est pas son père, elle se découvre bâtarde et demie juive, "ce sont des choses qui arrivent" lui disent ses sœurs...
Cette jeune femme jusqu'ici frivole et superficielle, commence alors à se torturer, à s'interroger...Comment reconnaître la race juive? Elle en recherche les signes sur son visage, compare ses comportements à ceux considérés comme caractéristiques des juifs (le goût de l'argent, l'avarice...). Elle, jusqu'à présent indifférente à la guerre, se demande ce que deviennent les juifs une fois qu'ils ont été arrêtés. Complètement déstabilisée, elle oscille entre solidarité et rejet et va jusqu'à coudre, un jour, une étoile jaune sur une de ses robes. Peu à peu, elle va devenir dépendante à la morphine.
J'ai été immédiatement happée par cette histoire de secrets de famille où l'on côtoie également Cocteau, Gérard Philipe, Proust, Arletty, Guitry, Chanel, Giraudoux, Karajan...
L'auteure décrit avec beaucoup d'ironie ce monde de l'aristocratie pétri de préjugés, de principes, empreint de snobisme. L'écriture est très belle. Je conseille fortement la lecture de ce très beau roman.
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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Pauline Dreyfus a bien du talent pour m'avoir séduite en choisissant comme sujet ce milieu doré, qui traversa la guerre comme un long exil forcé dans son propre pays, avec comme leitmotiv « ce sont des choses qui arrivent ». Cette formule couvre bien des réalités, de l'adultère à la naissance d'un enfant adultérin, à la nécessité de côtoyer certains invités, ou à la disparition de certains amis. le tout n'est même pas que les apparences soient sauves, comme si certains pouvaient épier un signe, un geste, non, le tout est que rien ne vienne déranger ces existences mondaines si remplies de bals, de réceptions, de représentations. Une vie très lisse, en somme, faite de conversations brillantes et vides, d'unions dans lesquels on égrène la généalogie de chacun, très fier de descendre d'un roi ou d'un prince, gommant toutes les aspérités de son arbre, un peu comme un chirurgien rabotant un nez bossu. Tout pour les apparences, et rien au-delà, puisqu'il n'y a rien.
Il ne s'agit pas non plus, dans ce roman, de ressentir de la sympathique pour ces personnages : ils n'en ont pas besoin. Je sais pertinemment que les familles aisées cachent autant de drames que les autres mais là… Non, aucun drame véritable ne touche Nathalie, et même si elle découvre le secret de familles que tous lui avaient caché, elle n'en a jamais subi les conséquences, elle n'en a jamais souffert, allant même jusqu'à reproduire (force de l'inconscient ?) ce que sa mère avait fait. En analysant, il est évident que Nathalie découvre ce secret au pire moment. Elle a été fragilisée par la naissance de son fils, dont elle se remet mal – et à la complaisance d'un médecin qui a met sous morphine pour supporter les douleurs post-césarienne. Elle vient de perdre sa mère, dont elle n'était pas proche, mais qui lui assurait une filiation certaine. Elle dont la seule identité était constituée par la généalogique qu'elle transmettait fièrement à sa fille n'en a plus, et il lui est difficile de reconstruire quelque chose qu'elle ne s'est jamais donnée la peine de construire.
Il lui est dur, aussi, pour la première fois de sa vie, de se questionner sur ce qui se passe autour d'elle. Oh, il ne faut pas s'attendre à une révolution, il ne s'agit pas même de le pousser très loin, mais de se demander ce que l'on reproche aux juifs, et ce qu'on leur fait, une fois arrêté. Personne ne se pose ses questions, autour d'elle, surtout pas son mari, même s'il connaît les ascendances véritables de sa femme (que personne ne peut prouver). Tous acceptent les lois sans y s'interroger dessus, croyant, et répétant ce que le gouvernement, avec Pétain à leur tête, leur dit, non parce qu'il est bien plus facile de ne surtout pas réfléchir mais parce qu'ils n'ont pas l'habitude de le faire. Pour eux, la menace n'est pas chez eux – certains gradés sont même des camarades de mondanités – elle vient de l'extérieur, elle est communiste, et les allemands sont parfaits pour la repousser.
Ce sont des choses qui arrivent … Oui. Il faut tout faire pour qu'elles ne recommencent plus.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Nathalie, duchesse de Sorrente, pendant la seconde guerre mondiale, apprend, lors des funérailles de sa mère, madame de Lusignan, qu'elle est issue d'une relation adultère. Celui qu'elle a considéré toute sa vie comme son père ne l'était que de ses deux soeurs. Son père biologique n'est autre qu'André Malh, le juif. Cette nouvelle va bouleverser sa vie et son regard sur ce peuple d'opprimés. Des juifs disparaissent et personne ne sait ce qu'ils deviennent. Alors que la bourgeoisie continue de vivre une vie frivole, Nathalie se reconnaît de moins en moins dans ceux qu'elle considérait comme ses pairs. Comment va-t-elle réagir? Que va-t-elle pouvoir faire? J'ai adoré ce livre.
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J'ai littéralement dévoré ce court roman à l'écriture vive et à l'histoire fascinante. Tout débute par les funérailles d'une jeune femme et puis tout s'enchaine et va très vite .On découvre ainsi une femme futile , frivole et oisive à la fin des années trente. Laquelle femme fera une découverte sur ses origines au décès de sa mère qui va bouleverser sa vie . On découvre également et je dirais surtout la vie sous l'occupation de cette haute bourgeoisie qui continue tant bien que mal à vivre et maintenir les « convenances » de sa classe et que les lois anti juives promulguées par Vichy ne touchent guère . les petites et grandes compromissions sont ici livrées au lecteur sans jugement aucun de la part de l'auteur . J'ai éprouvé beaucoup de plaisir à lire ce roman où les noms et les lieux célèbres se succèdent au fil des pages et l'héroïne de cette histoire qui fini mal pour elle m'est apparue si humaine dans ses questionnements qu'on oublie très vite le vide de sa vie avant la révélation sur ses origines. Un beau et grand moment de lecture que ce roman .
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J'ai beaucoup aimé ce roman pour toutes les raisons que je ne vais pas reprendre, tout a été dit dans les nombreuses critiques de lecteurs. Il suffit de jeter un coup d'oeil pour en avoir une bonne idée et je le conseille vivement : un excellent moment de lecture.
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C'est le récit d'un naufrage, celui d'une femme, d'une époque, d'un pays. Si l'on est sensible à l'écriture de Paul Morand ou de Jacques Chardonne, ce livre est un vrai bijou. Ecriture ciselée, portrait de femme bouleversant, personnages troubles, ambiance modianesque...une réussite littéraire qui m'a transportée dans cette France décadente des années 1930/1940.
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Un regard différent sur les splendeurs et surtout misères de l'occupation. Dans un milieu rarement évoqué, l'antisemitisme y est abordé avec beaucoup de subtilité et de nuances, je me garderai bien de vous en dévoiler les dessous et rebondissements ; à lire absolument !
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