Le peuple du Brésil a toujours été traité comme un animal de zoo par les propriétaires du Brésil : le peuple du Brésil est le frère des tigres, des lions, des éléphants et le frère des ours emprisonnés dans les jardins zoologiques. Il est le frère des animaux de cirque, parce que le peuple brésilien est emprisonné derrière les barreaux d’une geôle invisible. Le Brésil est un immense Grand Cirque nord-américain. C'est pour ça que je vous dis, Brésiliens : les tigres, les lions, les rhinocéros, les ours sont nos frères, ils souffrent comme nous...
Ça fait presque cinq cents ans que nous attendons que le bonheur frappe à la porte du Brésil. Il est déjà arrivé au bonheur de frapper ou de sonner à notre porte, et nous sommes allés ouvrir en pensant que c’était vraiment lui. Mais non, mes frères, c’était juste un programme de radio, « Le bonheur frappe à votre Porte », offert gentiment par la graisse de coco Carioca, présenté par Heber de Bôscoli et Iara Salles avec Emilinha Barba, la mienne, la tienne, notre préférée qui chante Et comme ça dix années ont passé…
Les Romes viendront me voir en camion, comme si j’étais le nouveau père Cicéro Romao, ils diront des neuvaines au Puissant Médici du Brésil, comme ils le font au Puissant Petit Jésus des Calamités.
Les journaux du Brésil, ces journaux étouffés par ta censure, disent que, d’un simple toucher de ta sainte et miraculeuse main, les aveugles voient, les muets parlent, les paralytiques abandonnent leur fauteuil à roulettes et marchent.
Je vais supprimer le « vous » de la langue brésilienne, ils parleront tous à la deuxième personne du singulier : « tu » à la place de « vous ». Je vais aussi abolir les argots, les barbarismes. J’ai déjà l’appui de l’Académie brésilienne des lettres.
L'heure de vérité est venue, l’heure est venue de dire que le peuple brésilien a un ours emprisonné dans le cœur et qu’il déguise cet ours en agneau, dans un carnaval tragique.