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sur 351 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cré moué, cré moué pas, queque part en Ontario, y'a un chum qui est parti chercher sa blonde...
Y prend son char pour la r'trouver mais pas d'chance y tombe sur une tempête de neige qui va le laisser pantois!
Ah j'capote sur ce roman, y'a pas à dire!
Jean-Paul Dubois: c'est une vieille connaissance, un voisin du sud ouest, un journaleux sportif, un amateur du ballon ovale, bref un homme presque parfait...
Depuis" Kennedy et moi" où Bacri m'a ravie, depuis" Une vie française" et "Vous plaisantez Monsieur Tanner", j'étais sous le charme de cette plume tendre teintée d'humour!
Très surprise par cette aventure virile dans le nord canadien: des hommes des vrais avec tout ce qu'il faut!
Et aussi très émue par ces paroles masculines sur la maladie, la mort, l'amour, le sexe...
Tabernacle, Monsieur Dubois je suis zémue encore une fois!
Pour vous mettre dans l'ambiance même si ça ne se passe pas au Québec réécoutez Beau Dommage!
http://youtu.be/AJ6CSOLxbeM
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Sommes-nous des animaux ou des hommes ?

C'est ce à quoi nous confronte Jean-Paul Dubois dans son roman peu commun « Hommes entre eux ».
Peu commun, en effet ! Car je suis habituée à ses histoires pleines d'autodérision, d'ironie mâtinée de tendresse, et ici, je suis tombée des nues !
Ca commence par une maladie grave, aux mâchoires tenaces qui entaillent la chair tendre du ventre d'un homme abandonné par sa femme depuis des mois, Hasselbank.
Ca continue par son arrivée au Canada, à la recherche de cette femme. A North Bay, plus exactement, et en plein hiver. C'est vous dire ! Tempête de neige effroyable, routes-pièges, et autochtones très bizarres, aimant les combats humains les plus violents possibles et le sexe dans toute sa crudité.
Mais où étais-je tombée...

Prête à refermer le roman, dégoûtée de l'animalité des hommes (et des femmes), j'ai quand même suivi à petits pas Hasselbank dans sa quête du repaire de Paterson, « l'homme entier » qui a vécu quelques mois avec sa femme. « Homme entier », car il lui donnait l'impression d'avoir trouvé sa place sur cette terre. Rassurant. Solide. « Sans une once de perversion ni d'obsessions », pas comme ceux rencontrés au début de son séjour.
A nouveau mordu, épuisé par une crise effroyable, où « fragments de désastres intimes, mères aux sentiments cannibales, fratries fratricides, morts qui ne vous lâchaient pas des yeux » hantent son esprit malade, il est obligé de se confier corps et âme à Patterson, dans son chalet perdu au bord du lac gelé, en pleine tempête.

Patterson le réconforte à sa façon, pour éloigner de lui l'animalité qui le guette. Qui les guette. Qui nous guette...
L'animalité ?
« Peu d'êtres vivants nous défient à la manière des animaux sauvages. Ils nous hantent en posant sans cesse pour nous les grandes questions de la détermination, du sens de la responsabilité, de l'importance de notre héritage génétique et du passé en général »

Mais le piège glacé se referme doucement, sur eux, sur nous et nos questions existentielles.
Finalement, « Hommes entre eux » m'a giflée dès l'abord, pour me talonner ensuite et me tourmenter à la fin.
Car qu'est-ce qui est mieux, finalement ? Un homme ou un animal sauvage ?

Merci à Guylaine pour notre lecture commune, peu commune !
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N° 1489- Juillet 2020.

Hommes entre euxJean-Paul Dubois – Éditions de l'Olivier.

Ces hommes sont au nombre de deux. L'un, Paul Hasselbank, 56 ans, gravement malade et presque déjà mort habite à Toulouse et veut, avant de mourir, revoir Anna sa femme qui l'a quitté il y a quelques années pour aller vivre au Canada. Il était attaché à Anna pour ainsi traverser la moitié de la terre pour une hypothétique dernière rencontre. L'autre Floyd Paterson est en pleine santé, farouchement indépendant et infatigable baiseur qui ne demande rien de plus aux femmes qu'un peu de plaisir. Il sillonne les grands espaces glacés du Canada où il vit et où il chasse à l'arc. Il a, il y a quelques années reçu le coeur d'un autre, celui d'un tueur d'enfant grâce à quoi il a échappé à la mort. Ils n'ont aucune chance de se croiser et pourtant vont se rencontrer dans le huis clos d'une maison isolée par la glace et le blizzard parce que quelque chose de fort les unit. Leurs relations a dès lors quelque chose de surréaliste et ce jusqu'à la fin. Mais ce ne sont là que les principaux protagonistes de ce roman. Il y a Thyssen, la naturaliste, vieux monsieur respectable, cultivé mais pervers qui prend du plaisir à voir se détruire violemment ses contemporains et qui a aussi hébergé Anna, il y également Victor Shandraï, le gérant du motel déglingué et glauque qui porte sur les « incivilités » de l'espèce humaine qui l'entoure un regard désespéré, il y a le monde de « l'ultimate fighting » violent et sans pitié qui n'aime pas les perdants et les faibles. Choc de civilisations canadiens-européens ou image de l'espèce humaine ? Ces hommes incarnent un univers de violence virile, un peu comme s'ils répondaient à ce paysage glacé et coupé de tout.
Il y a aussi un autre univers, celui des femmes avec Anna bien sûr qui n'est ici qu'évoquée, mais son absence pèse et l'impossibilité pour Paul de la retrouver est révélatrice. Il y a aussi Susan, l'amie de Paterson pour qui la vie se résume à son métier d'agent immobilier et et des séances de baise effrénées à l'arrière d'une vielle voiture. Hasselbank et Paterson ont aimé Anna à des époques différentes, ce qui en soi n'est pas vraiment extraordinaire s'agissant d'une femme inconstante, mystérieuse et sans doute quelque peu nymphomane qui semble abandonner les hommes quand elle n'en veut plus, sans se soucier de leurs sentiments à son égard, les laissant « entre eux ». La rencontre de Paterson et de Hassebank, leur vie commune pendant une tempête interminable et violente est l'occasion de prendre conscience qu'ils ne savaient rien d'Anna et que face au monde des femmes qui leur échappait, ils étaient seuls. Ainsi il devient évident qu'on ne sait rien de l'autre même si on partage sa vie et c'est pour Anna la fuite en avant vers l'inconnu, de même que pour Hasselbank la vie qui va bientôt le quitter doit se terminer dans le sang parce que l'univers masculin est ainsi fait et qu'il vit une dernière fois la folie de revoir sa femme définitivement disparue. Il y avait entre ces deux hommes une impossibilité de se comprendre à cause de leurs communes pulsions meurtrières.

Le style de Jean-Paul Dubois, toujours aussi fluide et agréable à lire accueille des descriptions poétiques de ces paysages du Grand Nord. Ici il n'y a pas d'humour comme souvent chez notre auteur mais des silences et du sang, un suspens assez indéfinissable mais qui m'a poussé à poursuivre ma lecture jusqu'au bout, un regard posé sur l'espèce humaine capable de détruire tout autour d'elle, de semer la mort parce qu'elle est avant tout et dans sa globalité, gouvernée par le mal. Cela peut être le sens de l'épilogue, une sorte d'acte gratuit mais inévitable, une pulsion meurtrière portée par un courant inévitable et irrésistible qui fait de chacun d'entre nous la proie de l'autre qui met en évidence la part animale qui vit en nous, un peu comme les images des films qui reviennent à la mémoire de Hasselbank.
Je n'ai peut-être pas compris la démarche de notre auteur mais, le livre refermé, j'en conçois une sorte de malaise, mais aussi la prise de conscience d'une évidence, si dure soit-elle à admettre.
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Paul Hasselbank, gravement malade, décide de revoir Anna, la femme qu'il aime et qui l'a quitté pour aller vivre au Canada avec Floyd Paterson, chasseur à l'arc solitaire. Après avoir découvert qu'Anna assistait à des combats entre hommes d'une grande violence, Hasselbank se rend chez Paterson. Ils parlent d'Anna, Anna qui n'est pas là.
Lors d'une promenade en forêt, pris dans une tempête de blizzard, ils se réfugient dans une maison.
Paterson veille sur Hasselbank, qui, privé de ses analgésiques, souffre le martyr, tremble de fièvre et de froid.
Après la tempête, Hasselbank s'en va.
Le livre se termine de manière inattendue pour ces deux hommes, reliés par l'amour porté à la même femme, avec la sensation que tout peut s'inverser: la compassion et le rejet, le chasseur et la proie dans un paysage de neige et de sang.
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Deux hommes n'ont aucune raison de se rencontrer !
L'un vit à Toulouse, il est gravement malade. L'autre habite dans l'Ontario.
Pourtant à leur insu quelque chose les relie… Ou plutôt quelqu'un ! L'un et l'autre ont aimé la même femme, Anna, qui les a quittés.
Dès lors leur rencontre devient inévitable.
Dans le huis clos d'une maison rouge isolée par un blizzard épouvantable et au bord d'un lac gelé, ils vont connaître, enfin, leur heure de vérité.
Très fort et âpre comme le climat.
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Encore un bon livre de cet excellent auteur qu'est Jean-paul Dubois. Cette fois-çi ça se passe ici, au Canada sur fond de tempête de neige, où 2 hommes dont le seul lien est une femme qu'ils ont aimée , s'affrontent dans le silence ,se respectent , s,aident, se font confiance jusqu'à ..... Je ne dévoilerai pas la fin , une fin à laquelle on ne s,attend pas. Je le répète excellent.
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Une dernière chose à faire avant que la vie ne quitte ce corps fragile. La revoir et peut-être comprendre ce qu'elle est allée chercher en le quittant. Dernier voyage avant l'ultime voyage. Au Canada, dans ce monde blanc, comme les visions fantasmagoriques de celui qui voit la mort. Et une scène magnifique de tempête de neige, qui apaise la maladie et redonne l'envie de vivre.
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Le combat d'un homme contre la maladie et sa résurrection dans la quête de l'amant de son épouse dans la forêt canadienne. Une chute inattendue.
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Découvert cet auteur suite au prix décerné
Très belle écriture . Humour et auto dérision permanents assez jubilatoires.
Un rapport au sexe plutôt obsessionnel non ? Ça se branle bcp il me semble dans ses différents romans !
Peut être l'expression de cette animalité qui transpire dans ce «  hommes entre eux »
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