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sur 875 notes
Un jour , Paul Sneijder prend l'ascenseur avec sa fille. Acte banal de la vie de tous les jours, me direz vous ? Normalement oui mais là l'ascenseur décroche, toutes les personnes présentes trouvent la mort sauf Paul Sjneider .

Un Paul Sjneider qui se retrouve seul avec une femme tyrannique qui le trompe, des fils jumeaux qui n'ont que mépris pour lui et les cendres de sa fille.



Le moins que l'on puisse de Jean-Paul Dubois c'est que ses livres manquent rarement d'imagination. Celui ci n'échappe pas a la règle car a partir d'un accident d'ascenseur l'auteur nous trace le portrait d'une famille décomposée où s'affronte deux visions du monde antagonistes , une vision plus altruiste représentée par les Sjneider père et fille et une vision libérale, moderne, froide et implacable représentée par Anna et ses jumeaux . Et on sait qu'en général c'est la vision libérale qui l'emporte. C'est avec un intérêt croissant , malgré quelques digressions qui parsèment le récit, que nous suivons le déroulement de l'existence de Paul Sjneider, une existence qui peu a peu ressemble a un chemin de croix. Une existence désespérée mais un récit où la drôlerie et le tragique se côtoient parfaitement et dans lequel nous faisons la connaissance de personnages haut en couleur.

Un roman écrit dans un style simple et direct (malgré quelques mots recherché : univitellin entre autres) qui nous plonge dans un univers sombre mais avec une poésie et un humour qui nous empêche de sombrer comme le héros.

Ma note 8/10.
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Paul Sneijder est l'unique rescapé d'un accident d'ascenseur. Voilà le point de départ de ce livre unique !

J'ai retrouvé l'auteur d'Une vie française, avec son ironie, son humour grinçant, sa vision décalée du monde. J'ai énormément aimé ce roman. C'est une descente aux abîmes incroyable, et c'est écrit d'une façon magistrale.

La description de sa femme et des ses enfants est succulente, mordante, terrible.

J'ai souvent ri, souri, acquiescé, apprécié les traits d'humour. Quel moment de lecture ! Je n'avais pas ressenti pareille jubilation depuis bien longtemps. Oui, c'est ça, c'était jubilatoire.

Le narrateur nous invite dans son quotidien et en démonte tous les rouages. Il est lâche, supporte sans broncher les humiliations de sa femme. On souffre avec lui, on aurait envie de lui dire de se bouger un peu, de virer cette famille qui ne lui ressemble pas, parfois je disais au personnage : « mais pourquoi lui parles-tu à ta femme ? Pourquoi lui racontes-tu ça ? Ca va se retourner contre toi ! », et oui ce livre nous atteint, on est en parfaite symbiose avec le narrateur, car, en même temps, sa lucidité nous le rend fort sympathique. Et on aurait envie de sombrer dans la folie, à ses côtés avec une urne entre les mains. Dehors les bien-pensants, ceux qui se prennent au sérieux et qui pensent avoir toujours raison, ceux pour qui l'opinion des autres a tant d'importance, ceux qui veulent briller (mais qui sont éteints à l'intérieur) !

Et cerise sur le gâteau : Jean-Paul Dubois nous livre avec prouesse une analyse de notre société à travers le prisme de l'ascenseur, formidable !

Les pages 110, 111 et 112 sont des petites merveilles. Je ne vais évidemment pas tout recopier. Jean-Paul Dubois rend les ascenseurs responsables de l'organisation de notre société et donc de ses maux. du grand art !
Lien : http://krol-franca.over-blog..
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Un funeste 13 janvier à 13h12, un ascenseur s'écrasait dans une tour de Montréal, emportant 5 personnes dans sa chute. Bilan de cet improbable accident : quatre morts et un survivant plongé dans un coma de trois semaines, Paul Sneijder, 60 ans.

S'il a survécu, Paul a perdu dans l'accident Marie, sa fille chérie, mais aussi toute appétence pour ce qui faisait sa vie avant le drame , vie familiale, professionnelle, sociale.... Il tente de comprendre et d'accepter l'inacceptable en se plongeant dans une étude exhaustive des ascenseurs ( « le miracle mécanique qui a un jour permis aux villes de se redresser sur leurs pattes arrières et de se tenir debout ») avec pour seule compagnie l'urne des cendres de Marie.

Ainsi résumé, le livre semble bien glauque ! Ce serait mal connaître Jean-Paul Dubois , son humanité, son humour caustique , son écriture fluide et travaillée en même temps, son sens de la formule qui fait mouche à chaque fois !

Cette remise en question radicale nous vaut des pages d'une méchanceté jouissive sur sa femme , carriériste «  à haut potentiel » et experte en « décisions stratégiques » dont l'unique mantra est « il faut que tu vois quelqu'un » et sur ses jumeaux, avocats fiscalistes et clones de leur mère.
Il y a aussi toute une galerie de portraits, tous plus pittoresques les uns que les autres : le patron de DogDogWalk, chypriote accroc aux nombres premiers et aux palindromes mathématiques ; l'avocat des compagnies d'assurance, fin connaisseur des jardins japonais et amateur de citations latines; l'ancien concessionnaire automobile devenu psychanalyste qui rêve de gagner un concours canin. Enfin il y a Charlie, Watson, Julius, auprès desquels Paul semble retrouver un peu de paix intérieure en parcourant les rues enneigées de Montréal.

C'est à la fois pathétique et drôle, touchant et cynique, c'est un très bon Jean-Paul Dubois.
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Drôle d'histoire que celle de ce type qui échappe à la mort dans un accident...d'ascenseur! Curieux personnage, ce Sneijder, entre le brave homme que sa femme martyrise, le père blessé par la mort de sa fille, le père dénaturé de deux infâmes jumeaux. En fait, j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire, je me suis ennuyée un peu à la lecture des lectures du héros et à la description des chiens qu'il promène, mais je l'ai trouvé bien attachant tout de même, ce Paul: un "cas", en effet!
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Une fois de plus j'ai cédé à l'appel d'un Dubois alors que la pile de livres à la tête de mon lit ne cesse de s'éclectiser ... Une fois de plus je suis admirative, je sais que bientôt je vais recéder à un de ses romans et j'en suis fort-aise , juste retour d'ascenseur , si j'peux m'permettre !

Sneijder, le héros, a le cynisme juste, nécessaire. Il a été lâche à plusieurs périodes de sa vie,et de surcroît il s'est un peu planté quand il a choisi la femme qu'il a épousé.Il s'en rend compte, trop tard.

Il est seul, sa fille n'est plus,il était lui aussi dans cet ascenseur,il a vu , il a survécu . Il se souvient de chaque détail comme toujours. Il a une mémoire infaillible, alors il cherche ce qu'il ne sait pas , il sait qu'il le doit.Quelle justesse!
Dubois sait le faire parler, j'y repense et je ne cesse de sourire, il est fort !

P.S : Je suis ravie d'habiter un immeuble ancien sans ascenseur , je n'aime pas les endroits confinés çà tombe bien !

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La mélancolie, Jean-Paul Dubois la mêle à la douceur de vivre, malgré l'amertume du poids des reproches. L'entame est dramatique, sa fille meurt dans un ascenseur qui s'écroule. le style, lui reste très très haut. Décalage entre le ton et le fond, de culpabilité, de ressentiment. Drôlerie des moments de folie volés à ceux qui en manquent.


Devenu promeneur de chiens, Paul (évidemment) participe même à une compétition.
« Pour moi, le spectacle de toutes ces disciplines est en soi une souffrance, un châtiment que l'on ne devrait infliger qu'à des délinquants multirécidivistes ».

« Je vous préparerai quelque chose, une solution buvable que vous prendrez une heure avant le début de la compétition. Et je peux vous garantir qu'ensuite vous serez aussi détendu et relaxe qu'une olive dans un verre de Martini ».


Il s'éloigne d'Anna, sa femme et de leurs deux fils.

« Je n'éprouvais aucun sentiment majeur. Tout se valait ou ne valait rien. Ma mémoire était un vieil accessoire dont j'avais oublié jusqu'à la raison d'être ».

« La vie, ce sport individuel qui mériterait, pour peu que l'on considère l'absurdité de ses règles, d'avoir été inventé par un Anglais bipolaire, avait assez d'humour pour laisser à des chiens, dont je ramassais ce que l'on sait, le soin de me redonner une petite part de la confiance et de la douceur dont la plupart des miens m'avaient depuis longtemps privé ».

« C'est ainsi que vécûmes, famille désarticulée, petits Français de l'intérieur, coincés entre le leasing de nos voitures et les escalators du progrès, gravissant quelques marches sociales pour les redescendre aussitôt, enterrant nos parents avant de dépenser leurs assurances-vie, voyant grandir nos enfants et défiler les années, comme les bovins regardent passer les trains, jusqu'à la fin».

« Quelle que soit l'ampleur de nos coupes, année après année, tel un lierre têtu et dévorant, lentement, notre mémoire nous tue ».

« Vivre ensemble. C'était déjà impossible de coexister avec sa propre famille. La vie était un sport individuel. On pouvait mourir ensemble dans un ascenseur. Pas y vivre. Supporter l'autre était toujours un supplice intime. Surveiller son territoire. Recalculer sans cesse. Pour le reste, les chiens chiaient. Et voilà tout ».

« Je suis fatigué, Anna. Fatigué de voir que tu ne comprends rien à rien, que tu ne vois rien. Tu m'emmerdes avec tes alarmes et tes univers à haut potentiel. Je ne comprends plus rien à ce que tu dis ni à ce que tu vis. La seule chose qui me paraisse encore vivante dans cette maison, ce sont les cendres de ma fille».

Les dentistes ne sont pas épargnés (naturellement)

« Il faut dire que j'appartiens à une génération dont les soins bucco-dentaires furent confiés à une congrégation d'arracheurs de dents, au sens premier du terme, un gang de tortionnaires opérant avec des armes mal dégrossies et des produits anesthésiques élaborés par des officines vétérinaires ».
Aujourd'hui, je dois le reconnaître, les choses ont changé et les dentistes sont devenus des êtres humains comme les autres ».


Il se lie d'amitié avec le représentant de l'assurance de l'ascenseur qui n'a plus de secret pour lui.
« Il convient de ne jamais perdre de vue qu'on ne construit pas un ascenseur dans un immeuble, mais un immeuble autour d'un ascenseur. Il est au centre de tout. C'est lui qui simplifiera votre vie ou au contraire la transformera en enfer.


Un livre doux-amer, parfois irrésistiblement drôle, magistralement adapté au cinéma. D'autres livres de Jean-Paul Dubois l'ont été, mais ce film-là est très au dessus, porté par l'ascenseur, peut être.
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Paul est un cas pour les psychiatres mais il est surtout victime du conformisme social à la suite d'un terrible accident d'ascenseur.
Dans "Le cas Sneijder" Jean-Paul Dubois raconte la vie de cet homme de soixante ans, français ayant émigré au Canada pour suivre sa deuxième femme et leurs jumeaux. Ce n'est pas ce qu'il a fait de mieux et il s'en rend compte après l'accident dont il est le seul rescapé. Sa fille chérie, qu'il a eue avec sa première femme, y a laissé la vie.
Lui va se réveiller d'un coma avec un regard nouveau sur la vie dont il a la certitude qu'elle est fragile et précieuse. Il refuse donc de continuer à faire semblant de ne pas voir la vie étriquée et égoïste de sa femme dominatrice et de ses fils, clones de leur mère, qui forment le clan Keller dont Paul est exclu.
Alors quand il choisit de devenir promeneur de chiens parce que cet emploi lui permet de retrouver un peu de sérénité, il y a une incompréhension totale au sein de cette famille qui va voler en éclats.
J'ai beaucoup aimé ce roman où l'ascenseur est utilisé sciemment comme une métaphore, avec beaucoup d'intelligence : symbole de l'espace urbain, il nous élève mais nous dresse aussi les uns contre les autres en raison de la promiscuité, de l'enfermement dans une cabine et de la restriction d'espace mais aussi symbole de l'ascension sociale ou de la chute.
Paul Sneijder se livre aussi à une quête obsessionnelle de tous les documents techniques sur les ascenseurs comme pour trouver des réponses à la mort de sa fille, loi du hasard ou fruit du destin. Il restera incompris.
Malheureusement la fin m'a un peu déçue bien qu'elle corresponde à la vision du monde contemporain de Jean-Paul Dubois souvent mélancolique et désenchantée.


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Les romans de Jean-Paul Dubois (du moins ceux que j'ai lus : Une vie française, la succession et le Cas Sneijder) présentent les mêmes caractéristiques : le style est fluide, les phrases émaillées d'un vocabulaire recherché, précis, le ton ironique, voire désabusé. Le narrateur s'appelle Paul, son épouse, une executive-woman pragmatique et froide lui mène une guerre sans merci en plus de le tromper. Il y est toujours question de chiens compréhensifs, de vieilles voitures aux chromes rutilants, d'une fille prénommée Marie au destin tragique, d'une urne funéraire, d'un saut dans le vide et d'une vie contraignante et sans issue. Le tout saupoudré d'un humour grinçant. Ce pourrait être lassant, irritant même et pourtant c'est attachant. Jean-Paul Dubois use toujours des mêmes ingrédients qu'il dispose de manière différente et avec lesquels il compose une oeuvre singulière, comme un peintre qui aurait décidé de n'utiliser à jamais que quelques couleurs, toujours les mêmes.
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Enfin un très bon roman à se mettre sous la dent. J'ai beaucoup aimé le style et le ton de ce roman, plutôt noir mais pas triste pour autant. Paul Sneijder, le narrateur et personnage principal a été victime d'un grave accident d'ascenseur. Sa fille, qui se trouvait avec lui dans cette cabine ce jour là, est morte. Sorti du coma après quelques semaines, il reprend sa vie mais bien vite les malentendus qui étaient déjà là avec sa femme et ses fils se compliquent encore, alors qu'il ne parvient pas à faire son deuil et remet en question bien des conventions sociales. L'intrigue se passe à Montréal, dans un quartier assez chic . Bref, un petit bonheur de lecture qui m'a permis de passer un agréable dimanche tristounet de janvier.
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J'adhère complètement à l'univers de l'auteur. Ces héros sont toujours des hommes qui en raison d'évènements bouleversants, remettent en question leur vie personnelle, psychologique et professionnelle. Des récurrences qui font de ces livres intelligents, d'humour noir, des sources de réflexions fortes sur la vie.
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