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sur 875 notes
Fort d'avoir lu l'intégralité de ses romans, je puis annoncer sans risque que « Le cas Sneijder » est le plus « français » des Jean-Paul Dubois.

Jusqu'à ses ouvrages les plus récent, l'auteur écrivait (magnifiquement) à « l'américaine », et mis de coté les quelques références géographiques, les narrations auraient pu se situer sur le continent nord américain.

Dans « Le cas Sneijder », Jean-Paul Dubois s'approprie magnifiquement la langue Française ( et il n'y a point de honte à révéler avoir ouvert le dictionnaire sur quelques mots ).

« Le cas Sneijder » pourrait se résumer à ces quelques mots : un Homme a qui l'on empêche de recouvrer sa liberté.

Des romans de J.P. Dubois, Paul – le personnage – est celui qui tend le plus vers l'émancipation, et alors qu'il espère en atteindre le sommet ( 828 m ), la camisole le contraint de renoncer ( provisoirement ? ) à son échappé familiale.
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C'est le premier Jean-Paul Dubois qui me tombe sous la main et je n'ai pas été déçu. La profondeur du personnage principal, des émotions subtiles mais fortes à la fois, j'ai eu la gorge nouée à quelques reprises soyons franc. C'est avant tout l'histoire d'un deuil impossible. J'avoue qu'en refermant le livre j'ai été déçu qu'il ne règle pas ses comptes jusqu'au bout avec Anna et ses siamois mais bon on comprend bien que tout ça le dépasse. Quoi qu'il en soit j'ai apprécié cette lecture et j'en ai appris pas mal sur les ascenseurs, ayant moi même, croyez le ou non, une belle phobie de ces engins... Quelques traits d'humour dans le roman mais qui ne parviennent pas à dominer sur le tragique, selon moi, ce livre est beau et triste. Je suis vite passé à autre chose, plus léger, car je dois dire que l'auteur m'a touché.
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En trois mots : Rescapé d'un ascenseur, sauvé par les chiens, bouffé par sa famille.
J'ai beaucoup aimé ce livre.
Comme j'ai apprécié cette histoire de Paul Sneijder !!...
Un homme simple, humain, Français déplacé à Montréal, sur qui le ciel (la cabine d'ascenseur en chute libre) tombe sur la tête (et tue aussi sa fille bien-aimée), et qui se réveille du coma pour réaliser la médiocrité de son épouse, executive woman en réalité harpie détestable... et de ses deux rejetons tout aussi arrivistes, bornés, déshumanisés. Quel réveil.

Ce quidam Paul Sneijder, qui contrairement à sa femme n'a jamais évolué, n'a jamais "eu d'ambitions", il m'a scotchée.
Il puise une force incroyable dans la compulsion de dossiers techniques sur les ascenseurs, et j'ai trouvé cela puissant et passionnant, absolument pas déroutant.
Cet homme, il va aussi se "réaliser" ou se retrouver dans l'accomplissement d'un "petit job d'étudiant" de promeneur de chiens, qu'il prend vraiment au sérieux : c'est un professionnel qui consacre toute son énergie et son âme à sortir ses toutous (dont un akita hargneux) par tous les temps, et veillant à leur procurer le petit instant de bonheur qu'il estime leur devoir ou plutôt que ces animaux méritent (ils n'ont pas choisi leur propriétaire).
Après l'accident d'ascenseur, Paul ira seul récupérer l'urne des cendres de sa fille au funérarium. Et il rentre chez lui avec sa "fille sous le bras".
Il se souvient de leur dernière conversation sur l'implantologie (Marie était dentiste), quand elle lui expliqua la "mise en nourrice" c-à-d l'attente de cicatrisation après la première greffe. Un curieux sujet de conversation quand il y songe... Pourquoi n'a-t-il pas pensé à parler à sa fille d'autre chose à ce moment-là, des mots plus personnels ?...

Que lui reste-t-il à présent ?
Ses centres d'intérêt rendent sa femme folle - Paul s'intéresse aux "carouges à épaulettes, aux tambours ocellés, à la course folle des ascenseurs, au dard des immeubles de 1609 m (la fameuse tour Mile High Illinois que Frank Lloyd Wright n'a pu concrétiser en 1956), et aux chiens, bien sûr", ainsi qu'au jardin botanique de Montréal, à l'espace zen du jardin japonais... (p.98).
Or voilà, Paul a trouvé ce qu'il se doit d'accomplir à présent : monter dans l'ascenseur de la Tour Burj Khalifa de Dubai, la plus haute depuis 2010, 828 m, 160 étages... Ensuite, ça ira mieux...
Malheureusement, la famille détestable veille au grain. Paul sera vite pris au piège de la mise sous tutelle. Mais il reste serein, enfermé dans cet hôpital psychiatrique, il sait qu'il aura le dernier mot, et ces abominables créatures (épouse, jumeaux) ne pourront que crever de la pire manière par le jeu du hasard. Ce sera le juste retour de manivelle de la mort de Marie après tout. "Famille, je vous hais."
Lien : http://coquelicoquillages.bl..
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double chute

Un bijou que ce récit de la double, voire triple chute de Paul Sneijder, celle qu'il a vécu dans un ascenseur, celle de sa vie sociale et celle qui l'amèneront de petites lâchetés en accommodements petit à petit vers sa perte.

Ce ne sont pas que les renoncements de Sneijder que Dubois démonte en même temps que les ascenseurs, dans ce livre à la fois drôle, grave et féroce, ce sont les nôtres aussi bien sûr, ceux de la vie urbaine, où toute honte bue nous nous entassons dans une verticalité qui nous fait perdre notre humanité.
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La chute est un phénomène curieux.
La chute d'oiseaux est parfois mystérieuse,
Se rappeler Beebe, ville américaine de l'état de l'Arkansas (1),
Se rappeler Falköping, petite ville du sud-ouest de la Suède (2).
La chute d'ascenseur est aussi plausible,
Se rappeler Nancy, et Abderrahim (3),
Se rappeler Levallois Perret et ses onze blessés (4).
Alors tout est possible, imaginable car cela a déjà existé et peut donc se renouveler !

Quelle place occupe t on réellement que notre terre ?
Quel espace peut on nous réserver ?
Jamais je ne me suis posée la question avant la page 87 de ce drôle de livre (5).

Il apparaît donc, que l'on peut se voir réduit à peu de chose, qu'il peut être difficile de faire ce que l'on souhaite, que nous devons être vigilant pour rester maître de son destin.
Pour ma part, je vais de ce pas renouveler mon abonnement à Elevator World, et prendre mon billet pour aller découvrir l'ascenseur de la Burj Khalifa à Dubaī.
Bien que ma simple condition de femme Blanche me fasse vraiment hésiter à me rendre dans la capitale des Émirats arabes unis.

(1)
Le 31 décembre 2010, une nuée d'oiseaux s'est abattue sur la ville vers 23 h/23 h 30. Environ 5 000 carouges à épaulettes ont été dénombrés, tombés morts dans une zone de moins d'un mile de circonférence. Aucune autre espèce d'oiseaux, hormis quelques étourneaux, n'a été recensée. Les ornithologues ont constaté des traumatismes corporels sur certains Carouges sans en connaître la cause exacte, invoquant la possibilité d'un foudroiement en altitude ou les feux d'artifice du nouvel an qui auraient pu créer une panique mortelle chez les oiseaux.
Le calendrier des manifestations de la commune n'indique pas qu'un feu d'artifice ait été prévu cette nuit-là.

(2)
Entre 50 et 100 oiseaux ont été retrouvés mystérieusement morts dans la nuit de mardi à mercredi éparpillés sur une route à l'entrée d'une petite ville du sud-ouest de la Suède, Falköping.
Les photos de témoins publiées par les médias suédois montrent les oiseaux éparpillés au milieu de la route sur plusieurs dizaines de mètres, apparemment après être tombés du ciel.
Certains oiseaux -des Choucas des Tours, une variété de corbeaux- étaient encore en vie, mais "la plupart étaient morts".
Il est admis comme les premiers prélèvements n'indiquent aucun signe de maladie que les volatiles soient certainement morts de peur.
La peur de feux d'artifice dans la nuit du 31 décembre ou de coups de canons utilisés pour se débarrasser d'oiseaux nuisibles pourrait avoir provoqué l'envol massif de ces oiseaux à mauvaise vision nocturne, qui se seraient ensuite tués en heurtant des maisons et des arbres.


(3)
En sortant de son rendez-vous au 22e étage de la tour Thiers à Nancy, un père de famille âgé de 38 ans entre dans la cabine, appuie sur la touche "rez-de-chaussée"... et là tout s'emballe, brusquement.
Il décrit "l'impression d'être dans un manège à sensations, une descente vertigineuse qui s'accélère de façon anormale, incontrôlée". 
L'ascenseur descend habituellement à 3,5 mètres par seconde - 12 km/h environ. Là... non: Abderrahim se souvient avoir hurlé "au secours", pensant s'écraser 70 mètres plus bas... "Je pense alors que c'est terminé, que je vais mourir", assure le Nancéien, encore choqué.
Parvenu au 10e étage, la cabine de l'ascenseur s'arrête brutalement. Si violemment, que sa tête heurte le plafond...  après plus de 30 mètres de chute libre.
Mais les freins du système de sécurité fonctionnent finalement, et la cabine ne descend plus. 
La société Otis, qui assure la maintenance des appareils de cette tour de Nancy, indique avoir procédé "à un contrôle approfondi" après l'incident. Sans pouvoir "identifier la cause précise du dysfonctionnement". L'appareil "fonctionne normalement" depuis.

(4)
LA POLEMIQUE
La polémique grandit au lendemain de la chute d'un ascenseur dans une tour de dix-huit étages à Levallois-Perret, (Hauts-de-Seine), qui a fait huit blessés légers et trois plus graves. L'enquête, confiée à la direction départementale de la sûreté publique, n'a pas encore permis de déterminer l'origine de l'accident. Un expert devrait être nommé par le parquet du tribunal de Nanterre. « On est montés dans l'ascenseur au quinzième étage. Au treizième, j'ai entendu un frottement puis un choc. J'ai alors ressenti une vive douleur aux jambes », explique Pierre Hubert. Cet intermittent du spectacle de 54 ans souffre d'une fracture à un genou qui va l'immobiliser au moins six semaines.
« Je me suis écroulé sur le sol. J'ai rampé en traînant ma femme pour sortir de la cabine. Je n'ai pas compris ce qui s'était passé », ajoute-t-il.
France Habitation, société HLM privée qui gère près de 900 logements à Levallois, privilégie l'hypothèse de la surcharge. «La charge de l'ascenseur est limitée à 600 kg. Or onze personnes sont montées dans la cabine.
Le poids était tel que la descente a été plus rapide que prévue. le système de parachute, qui bloque l'ascenseur, n'a pas été suffisant pour amortir complètement la chute », explique François Leverve, directeur de la communication chez France Habitation.

(5)
La surface minimale pour un passager dans le métro est de 0,27 m2, 0,18 m2 dans un ascenseur.
La zone d'intimité minimale acceptable pour un être humain est de 0,9 m2 à condition que les corps soient séparés au moins de quarante centimètres.
Des femmes enfermées dans un ascenseur bondé accepteraient de se contenter de 0,13 m2 en surface au sol minimale mais si des hommes étaient introduits dans l'ascenseur, elles réclameraient alors un minimum de 0,18 m2.
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Encore une fois, je suis "tenu" par l'auteur qui nous présente pourtant des récits simples et presque ordinaires au fil des ans (tragique néanmoins pour celui ci). C'est un grand plaisir de retrouver régulièrement Jean Paul Dubois, qui est aussi, il faut le dire, plein d'humour et de tendresse au fil des pages.
Je recommande également vivement "La succession", très beau moment.
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Comme à son habitude, Jean-Paul Dubois nous fait don d'un livre à l'histoire originale mais pas seulement !
A partir cette histoire particulière, il profite pour nous amener à réfléchir sur notre condition d'homme ou de femme moderne dont nos nombreuses activités, si nous prenions le temps de les mettre à distance, nous paraitraient vaines voire carrément vides de sens.
Le tout est porté par une écriture de grande qualité dont la langue, tout en étant relativement simple, reste d'une précision quasi chirurgicale.
Je ne dirai pas que c'est le livre que je préfère de lui mais quand même et j'ai très envie de le classer - si je puis me permettre - en troisième position dans mon top ten, pour cet auteur, juste derrière "Une année sous silence" et "Tous les matins je me lève", romans dans lesquels il traite également du dérisoire et du désespoir dans lequel s'englue trop souvent l'être humain.
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Paul SNEIJDER marié en secondes noces à une femme de tête qui le dénigre et surtout ne veut rien savoir de sa fille issue d'un premier mariage, est victime d'un accident d'ascenseur où sa fille meurt. Il est le seul survivant. Comment vivre avec cette réalité au côté d'une femme qui l'ignore, de fils jumeaux entièrement acquis à la cause de leur mère ?

Son bureau devient son refuge autour de l'urne funéraire de sa fille et de sa documentation sur les ascenseurs. Il va pourtant reprendre une activité qui suscitera l'espoir sauf pour sa femme. Une longue descente aux enfers jusqu'à ce que les siens le mettent sur la touche.

Un roman mélancolique sur le dégoût et ce qui est perdu à jamais.
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Paul Sneijder, 60 ans, français d'origine, vit à Montréal avec son épouse.
Le 4 janvier 2011, il est victime d'un terrible accident d'ascenseur, dont il est le seul à ressortir vivant.
Parmi les personnes décédées... sa fille de 36 ans, chérie et adorée, née d'un premier mariage...


Comment survivre après cela ? Comment trouver un sens à sa vie auprès d'une femme carriériste, "à haut potentiel", détestable, odieuse, égoïste, tyrannique au possible quand on a perdu l'unique être qui mettait du bonheur dans votre vie ?
Tout reprendre à zéro... Respirer le grand air en acceptant un travail de dogwalker.
Promeneur de chiens.
Mais aussi s'enfermer dans sa bulle, dans son bureau auprès des cendres de sa fille, en se documentant désormais sur tout ce qui touche de loin et de très près aux ascenseurs, des accidents recensés aux détails techniques les plus pointus.
Une manière comme une autre d'essayer de comprendre ce qui a pu se passer ce 4 janvier 2011... et qui donne à lire au lecteur des pages que j'ai trouvées personnellement extrêmement instructives sur le rôle et l'importance primordiale des ascenseurs dans la civilisation.

L'écriture de Jean-Paul Dubois est d'une grande qualité, simple mais délicieuse et contribue fortement au plaisir de la lecture.
On suit avec bonheur les errements de Paul dans sa "vie d'après", les petits moments de plaisir quotidien qu'il arrive à retrouver auprès des chiens...

On déteste avec Paul cette épouse monstrueuse qui ne pense qu'à elle, qu'à sa réputation, qui traite son mari comme de la merde, n'ayons pas peur des mots et dont les deux jumeaux, avocats en France, nés de son mariage avec Paul sont les dignes héritiers de leur mère et ne présentent aucune once d'humanité envers leur géniteur. La détestation semble réciproque...

Il essaie de se reconstruire, à sa manière, mais les trois autres le prennent pour un fou, avec sa nouvelle lubie des ascenseurs, son nouvel emploi on ne peut plus dévalorisant à leurs yeux et sa volonté de ne pas porter plainte contre le fabricant de l'ascenseur afin de récupérer des millions de dommages et intérêts.

Le ton fait beaucoup sourire (rire, pour ma part, non), est souvent sarcastique et finalement léger malgré cette vie horrible à laquelle Paul est désormais voué.
Sourire... jusqu'aux dernières pages... désespérément tristes... où le titre prend tout son sens...

Le bémol ? Car il y en a souvent dans tous les romans... Comment croire possible que cet homme, Paul Sneijder, a accepté sans broncher pendant tant d'années cette vie insipide auprès de cette épouse réellement immonde qui porte en elle tous les défauts de la Terre ???
Bordel, le divorce, ça existe !!! :-)

L'auteur, Jean-Paul Dubois, n'en est pas à son premier roman. On lui doit entre autres Kennedy et moi, adapté au cinéma par Sam Karmann. On le dit discret.
Lien : http://linecesurinternet.blo..
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Embarquez-vous dans cet ascenseur littéraire. Car l'élévation est au rendez-vous. Mais a contrario des ascenseurs, ce roman fait de mutliples boucles et méandres. Rien n'est rectiligne. Ni vertical ni horizontal. Même pas la mort.

Petit bijou de cynisme et de second degré, traitant de sujets graves avec une fausse désinvolture, une impertinence feinte, ce roman, finement érudit et politiquement incorrect, est une farce, à prendre comme telle. On sourit, on rit, mais toujours jaune. Car nous sommes confrontés à maintes reprises à nous-mêmes. A notre image, de citoyen confortablement installé dans l'ascenseur de la société. L'ascenseur, c'est confortable, finalement.

Mais les remises en question sont multiples. Ce Paul Sneijder nous apparaît comme l'homme le plus sain du livre. Mais nous voyons l'histoire par le prisme de sa perception. Qu'en est-il réellement? Au final, on s'en moque. le lecteur termine avec un goût amer en bouche, celui de la désillusion, mais teintée d'espoir. Celui que tous les Sneijder finiront un jour par triompher. Ich bin een Paul Sneijder... pour paraphraser JFK... A l'instar de Paul Sneijder, nous aimerions bousculer, avec impertinence, les codes moraux et sociétaux. Il ne tient qu'à nous. Ce livre nous en montre le chemin.

Ah oui, lire et relire la page 214 (format poche). Un bijou de franchise et de haine quotidienne, que notre "ça" nous empêche (le plus souvent) de lâcher...
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