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sur 4230 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Jean Paul Dubois, je confesse que je l'aime d'amour, ce gars-là. 

J'aime sa mélancolie, aussi douce que profonde, j'aime les "Paul " de ses romans, des anti heros de toutes origines qui détestent les ascenseurs, l'argent, le management, les plannings, qui aiment les chiens et les gens-  les humbles, les vieux, les débiles, les paumés,  les taulards-  et sont des losers magnifiques et des amis sans faille.

 J'aime sa petite musique , ironique et déchirante qui me fait pleurer de rire et pleurer tout court... aucun de ses livres ne m'a jamais ennuyée,  ils m'ont tous apporté un petit supplément d'âme, une petite parcelle d'humanité,  et par les temps qui courent ce n'est pas un apport négligeable.

J'ai bien retrouvé tout ça dans son dernier livre mais sans éprouver l'enthousiasme inconditionnel de mes précédentes lectures...

Alors avant que tous les aficionados de Jean-Paul Dubois ne m'étrillent le cuir,  façon Davy Crockett avec un vison tout frais, et  ne crient à la trahison, je vais essayer de m'expliquer...

L'histoire de Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon se passe au Québec:  je vais donc m'inspirer d'un film que j'avais vu,  en joual non sous-titré, à  Montréal,  et qui s'appelait L'eau chaude, l'eau frette...

Côté eau chaude:
- l'humour tenace, le désespoir discret-  le style Dubois, parfait, léger sans être superficiel, profond sans être lourd.
-  l'amour des vraies gens et l'amour des chiens -pas besoin d'ajouter "vrais", c'est toute sincérité et toute franchise, un chien, ça ne feinte jamais!
- l'anti héros loser, un Paul, encore,  taulard gentil, ex-homme à tout faire d'un condominium, une résidence de luxe avec jardin et piscine,  un rincé par la vie qui garderait intactes ses facultés d'amour, de naïveté , de générosité.
- une chienne trop gnon, trop douce, trop mimi, qui confie ses impressions du jour  en fourrant son nez sous le coude de son maitre. 
-un codétenu, Horton,  sorte de Samson sans trône -quoique...le trône soit l'endroit où  il se montre le plus inspiré ! - absolument irrésistible,  dont les interventions, le naturel confondant, et la présence ont rendu encore plus exaspérantes ses éclipses dues au découpage "scénaristique" dont je me dispose à parler
-
Côté eau frette:
- un putain de découpage, en effet, un kriss de découpage scénaristique tout droit sorti d'un stage de novel writing à  l'américaine - un coup je te balance mes souvenirs d'enfance, un coup je reviens dans ma chtite zonzon avec mon hell's angel de coloc' !-
( On a vu ça dix fois, Jean-Paul, à quoi tu pensais?)  Bref, ça m'a gonflée qu'un chum comme Jean-Paul fasse le niaiseux avec ce truc pitoyable...
- un roman du père qui n'en finit plus,  et fait attendre le roman du fils,  autrement mieux torché,  mais si lent à venir qu'on est presque déçu,  kâliss, en le découvrant - genre tout ça pour ça? Tu comprends-tu?
- des personnages auxquels on ne croit pas- l'aviatrice -algonquine- as- du -manche- à- balai qui vous pose un hydravion sans casse sur le lac le plus gelé , le pasteur sans foi devenu  gambler frénétique, qui perd à la roulette tous les deniers du culte, kâliss d'hostie!

Et vous savez quoi? L'eau chaude pis l'eau frette, ça fait de l'eau tiède...

 J'ai même pas pu me laisser prendre par les bons sentiments tant ça me paraissait un robinet d'eau tiède , justement,  je ne suis pas arrivée à  me laisser  attendrir par mon Dubois que j'aime, par mon Paul et sa chienne, par mon motard hilarant...

Je me suis ENNUYÉE , là,  je l'ai dit, je me suis ENNUYÉE sur le dernier bouquin de mon Jean-Paul Dubois à moi que j'aime, c'est une chose pas croyable, tu comprends-tu?

NB : Et pis aussi, Jean-Paul, dans tes dialogues de taule ou de condo', pourquoi pas le moindre mot de joual? Pas la plus petite touche de  couleur locale? C'est ben l'fun, le joual,  pourtant! Ils  parlent tous comme s'ils sortaient des grandes écoles françaises, kriss kâliss d'hostie!! ..



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En cette année 2008, Paul Christian Frederic Hansen est incarcéré au Pénitencier de Montréal pour 2 ans.

Il partage sa cellule avec Patrick Horton, Hells Angel meurtrier, sensible balaise qui s'est fait tatouer l'histoire de sa vie sur la peau du dos.

Dans l'exiguïté de sa cellule et les incommodités de la promiscuité, il tente de revenir sur sa vie. Alors il convoque les absents, ceux qui sont partis, son père pasteur danois, sa mère féministe et gérante d'une salle de cinéma dans laquelle la diffusion de "Gorge Profonde" finira par achever leur mariage, sa femme pilote et métisse Algonquine, son chien...

...Et sa vie de superintendant à l'Excelsior, cet immeuble dans lequel il vient en aide aux retraités, où il est une sorte de "deus ex machina auquel on avait confié la charge, l'entretien, la surveillance et la bonne marche de ce condo de soixante-huit unités"...

...et dans lequel il commettra son forfait.

A mon avis :
C'est certain, tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon. Certains sont investis d'une mission, d'autres sont libres, d'autres sont convaincus ou d'autres encore sont étroits d'esprit...

Cela vaut-il simplement de l'évoquer, même si c'est autour d'une histoire familiale difficile mais somme toute assez plate ? Sans poésie dans l'écriture, pas sûr...

Heureusement donc que la prose de Jean-Paul Dubois est magistrale. C'est elle qui fait de ce livre ce qu'il est. Elle enrichie le récit et lui fait prendre du relief.

Mais c'est insuffisant à mon avis pour en faire le roman de l'année.

J'ai toujours tendance à juger sans doute plus sévèrement (enfin, "juger" c'est un bien grand mot... "donner un avis" serait plus juste) les lauréats de prix (ce roman a obtenu le prix Goncourt 2019) parce qu'on en attend plus qu'un roman "ordinaire". Et plus on en attend, plus on est déçu lorsque l'extraordinaire n'est pas au rendez-vous.

Dans ce cas précis, j'ai trouvé ce livre peu enthousiasmant. Il m'a manqué ce petit brin de folie et cette profondeur de sentiment que j'avais rencontré dans le livre d'Olivier Bourdeaut, "En attendant Bojangles", même si la douceur et la beauté de l'écriture sont également bien là.
C'est d'ailleurs justement ce qui m'a fait apprécier ce roman et en a accéléré la lecture, même si certains versants de l'histoire m'ont dérouté car je n'en ai pas vu le sens et l'intérêt.

Un avis nuancé donc pour ce roman, sans doute un peu plus sévère qu'à l'accoutumé parce que j'en attendais plus.

D'autres avis sur d'autres lectures, sur mon blog :
https://blogdeslivresalire.blogspot.com/
Lien : https://blogdeslivresalire.b..
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Alors qu'on élisait Barak Obama aux Etats Unis, Paul, fils de Johanes le pasteur, est transféré à la prison de Montréal afin d'y purger sa peine. Il partage sa cellule avec Patrick, un Hell Angel un peu particulier .

Avec son perpétuel aller-retour entre sa vie en prison et le récit de son histoire, le roman laisse parfois perplexe, d'autant que les sauts de l'un à l'autre sont parfois brutaux, mais on finit par s'y habituer. L'histoire de Paul, elle, est au moins chronologique et servira de fil conducteur à la (re)visite divers moments historiques. Il faut admettre que tout n'est pas toujours passionnant et que le roman connait un coup de mou au milieu notamment lors de leur arrivée au Canada et la perdition de père dans le l'engrenage du jeu. Mais Jean-Paul Dubois a une qualité inestimable pour un écrivain, il sait conter, et donner vie à ses personnages.
On se laisse vite embarquer dans cette vie qui n'a pourtant pas grand-chose de trépidante, mais qui permet d'aborder différents sujets de société et de pans de l'histoire, jusqu'à nous mener à un final jubilatoire.

De l'humour, beaucoup d'empathie, de tendresse chez cet homme à qui la vie ne fît pourtant pas de cadeaux.

Pas parfait, ce roman m'aura été quand même un agréable moment de lecture avec ce qu'il faut de découverte, de poésie, d'émotion, de petits messages sur le genre humain et sur le fonctionnement de la société.
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Lu jusqu'au bout parce que.... ma foi je ne sais pas.... J'ai lu tant de critiques élogieuses qui m'ont donné envie.... tant et si bien qu'à la fin je me suis demandée si ce n'était pas moi....
En tout cas c'est sûr c'est un raté. Ce livre et moi. J'en suis déçue. Il me tentait tant.
Mais voilà l'histoire du père pasteur danois, de la mère gérante d'un cinéma porno ne m'a pas intéressée du tout. Vue la place que cette partie prend dans le livre vous comprenez mon ennui !
*
En fait je n'ai été prise par le livre qu'à la fin quand Winona apparaît dans la vie de Paul, quand on voit Paul adulte dans son quotidien. le problème c'est qu'à ce moment là du livre on est dejà (seulement ?) à la page 175, d'un livre qui en compte 240 !
Un raté pour moi avec une pointe de déception car il a plu à bcp d'autres et j'aurais aimé l'apprécier. Pour moi ça a été d'un ennui ! Un ennui bien écrit, joliment écrit même mais un ennui quand même...
*
Deux livres de suite où je m'ennuie.... Au secours !
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C'était mon cinquième Dubois, je savais donc à quel genre m'attendre en le commençant, je savais que les digressions seraient nombreuses, quelquefois oiseuses, quelquefois flamboyantes.

Début flamboyant dès le premier paragraphe, originalité de la construction, puis essoufflement, voire ennui pendant des pages et des pages. Ni la NSU, ni le cinéma de la maman installé dans un quartier de Toulouse que j'aime bien, ni les Harley Davidson, ni les doutes du père pasteur, encore moins ses errements sur les hippodromes ou dans les casinos n'ont pu m'ôter cette impression d'un interminable déroulé d'anecdotes trop détaillées.

Et puis, une fin sur les trente dernières pages qui sauverait presque l'ensemble tant elle est réussie. Tout ceci à mon goût bien sûr.

Ce qui reste indiscutable, c'est la qualité du style et de l'écriture de Dubois, de ses jeux de mots appropriés aux situations, de ses phrases savamment construites, voilà pourquoi je le lirai sans doute encore pour quelques éblouissements qui valent bien quelques heures en sa compagnie.

Désolé Jean-Paul pour cette note moyenne, c'est mon avis sur le livre, pas sur l'auteur que je continue de bien aimer.
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Lire un Goncourt en se demandant si le prix a été accordé à l'oeuvre ou à l'écrivain…

Un roman qui peut séduire par ses multiples environnements. L'histoire est racontée par un homme incarcéré dans une prison de Bordeaux au Québec avec un co-détenu Hell's Angels. En plus de sa vie actuelle, où il est superintendant d'une tour de condos, on a régulièrement des flash-back sur son enfance avec son père qui est un pasteur danois et sa mère propriétaire de cinéma toulousaine. On croisera aussi son amoureuse qui n'est rien de moins qu'une autochtone pilote de brousse. On ira même faire un tour à Thetford Mines, au casino de Montréal et aux courses hippiques. Ce n'est que vers la fin du roman qu'on apprendra son crime (et on pourra se demander comment il se fait qu'il n'ait pas été envoyé à l'institut psychiatrique…)

L'écriture est belle, le voyage intéressant, mais j'ai été déçue par ce roman couronné par le Goncourt et encensé par plusieurs. J'ai trouvé certains personnages caricaturaux, sans épaisseur, ou à la limite du vraisemblable, comme l'amoureuse métisse qui se promène en Beaver ou le méchant président des condos, et même le sympathique motard compagnon de cellule dont le discours semble bien peu québécois.

Ce qui m'a surtout agacée, c'est le nombre de détails inutiles, comme l'histoire du champ de courses de Trois-Rivières. Préciser (p.122) que 174 chevaux sont morts dans un incendie, n'a rien à voir avec le roman, surtout quand c'est le héros qui raconte. Pour moi, ce genre d'info c'est comme une capsule documentaire ou une pub insérée dans un film à la télé, ça me donne envie de zapper…

Au final, une lecture pas désagréable, mais un roman qui n'a pas suscité mon enthousiasme.
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L'univers de Paul se limite désormais aux quelques mètres carrés de sa cellule du pénitencier de Montréal. Une fenêtre y livre une lumière crue sur des murs piqués de salpêtre, des lits superposés, deux tabourets scellés au sol et un lavabo. Au fond de la pièce, confortablement installé sur le trône, un colosse tatoué se livre avec application à une activité que la pudeur m'empêchera de nommer. C'est un spectacle qui peut ébranler les âmes les plus aguerries. Paul profite de la vacuité de ses journées de captivité pour passer en revue le cours de son existence. Il revient par une succession de flashbacks sur son enfance à Toulouse, tiraillé entre un père pasteur et une mère libertaire, sur les raisons de son départ pour le Québec et sur celles de son passage par la case prison. Son récit est léger et fluide au risque de paraitre transparent. J'ai parfois eu l'impression de lire un auteur américain formaté par des cours de « creative writing ». Paul est un gentil garçon dépassé par une époque où tout se calcule et se marchande, où l'avidité étouffe la bienveillance. Mais que retenir de ces existences alternant entre bonheurs fugaces et épisodes tragiques ? Que chacun bricole le fragile équilibre de son existence à sa façon ? Heureusement, Horton, le Hells Angels, traverse les chapitres tel un éléphant dans un magasin de poncifs et réveille le lecteur par ses perles. Je ne retiendrai du roman que ces passages comiques.
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Beaucoup de critiques lues sur babelio en septembre, sur ce livre ou d'autres du même auteur. Puis on m'a offert ce livre à mon anniversaire. Puis il a obtenu le Goncourt. Je n'ai aucun à priori négatif sur les Goncourt, il y en a que j'ai vraiment adoré. Mais là, sans plus.

Certes, il est d'une construction qui change ; originale, elle interpelle et sert le propos. Mais l'histoire m'a un peu ennuyée et c'est finalement peut-être davantage les réflexions du co-détenu du héros qui m'ont amusées. Je reconnais cependant avoir l'humour facile.

En un sens, on voit assez bien où l'auteur veut en venir avec son personnage principal, mais le problème n'est pas vraiment là. C'est un livre qui se veut intimiste, je crois, et pour l'apprécier, il faut sûrement adhérer davantage aux personnages proposés.

Voilà, c'est ça mon problème, je n'ai ni adhéré entièrement, ni pas du tout, me retrouvant là dans la position inconfortable où je ne sais pas bien justifier mon avis tiédasse.

Il paraît que d'autres livres de Jean-Paul Dubois sont bien mieux que celui-là, alors je garde l'auteur dans un coin de ma tête pour retenter.

Au suivant (et plutôt en l'occurrence aux précédents) !
Lien : https://chargedame.wordpress..
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Bonjour mes poussins Phoenix \o/...
« Tous les hommes n'habitent pas le monde da la même façon » (Un Livre de )Jean-Paul Dubois. (Français, né en 1950) 256 pages. Editions de l'Olivier. 14 Août 2019. Merci Carolina (bab).

On nous parle d'un prisonnier aguerri jusqu'aux bruits de respiration de ses voisins.
Et bien sûr la nuit est infestés de saloperies comme les rats, pourquoi ce serait facile ?! …

Le personnage partage cet enclos avec un certain « Patrick Horton », un criminel.
« (…) Qui s'est fait tatouer l'histoire de sa vie sur la peau du dos – La vie est une salope et puis tu meurs - »

« Ferme ta gueule, ici tu fermes ta gueule »
(La beauté du langage (fleuri) carcéral)…

En gros c'est l'histoire de la vie en prison.

« Puisses-tu vivre ne serait-ce que quelques heures dans la perfection de la foi. »
Lui disait son père.

Pas de dialogues… J'aime pas le style …

Bonne Semaine
Phoenix
++
Lien : https://linktr.ee/phoenixtcg
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Quel curieux roman ! Comment arriver à faire tenir en moins de 300 pages : le Danemark, Toulouse et le Canada, la prison, les Harley, un immeuble de six étages avec piscine, un avion, des forêts, un veuvage, un chien, une tentative de meurtre, la passion funeste du jeu, un cinéma art et essai, un codétenu au transit compliqué...? Voici le talent de Jean-Paul Dubois, un vrai raconteur d'histoire, avec lequel on passe un bon moment. Mais de là à remporter le Goncourt... Bon...
Agréable lecture, pas décevante quand on aime l'auteur, mais sans doute vite oubliée...
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