Recueil de nouvelles érotiques du XVe siècle, d'un goût nécessairement bien gaulois, franc, honnête, mais certainement pas enfantin, ni grossier.
C'est d'abord un classique et un monument qui inaugure avant même la Réforme plusieurs siècles de libertinage, c'est-à-dire d'abord de libérations, au-delà de l'emprise de l'église, de la religion, de la foi, de la morale.
Alors on devise, on rit de bon coeur, on se moque de l'autre autant que de soi, et sur tous les tons, et qu'y a-t-il de plus libérateur que de parler de ce qui est à la fois si naturel et si à même de choquer les bonnes gens, que chacun fait, que chacun goûte (sauf en public), mais que l'on voudrait cacher... et au nom de quoi ?
On y trouve aussi bien à l'avance le ton de
Rabelais que des échos de romans de chevalerie, et si l'on veut avant tout divertir l'assistance, cela n'empêche ni la réflexion, ni le sentiment d'y avoir leur place. On veut faire sans considération de ce qui est catholique, mais certainement on veut faire bien et on se retrouve même autour d'une morale nouvelle et rafraîchie, où l'amour, l'amitié et le serment ont plus de poids que les conventions.
Quant à ceux qui lisent pour savourer le style, on y trouve non seulement quelques douceurs, mais encore quelques chefs d'oeuvre, bien que de fait la compilation soit bien inégale.
A picorer franchement, avec l'esprit ouvert, et la seule prétention d'y trouver quelques morceaux de joie nette et sincère.