«Pour toi, Manu, la réserve est infinie, je ne veux pas entendre parler de la fin des histoires, personne ne m'empêchera de continuer à raconter, ni les médecins, ni les infirmières, ni ta mère, ni ton père, on ne musèle pas la tante qui raconte, c'est une thérapie simpliste, mais c'est la seule que j'ai trouvée pour te faire revenir et j'y crois, j'ai fini par y croire. J'arrêterai quand tu reviendras. »
Suspendues à l'arbre familial, les histoires que Rose raconte à son neveu Emmanuel. Sous l'arbre, le corps fracassé d'Emmanuel. Est-ce que tous ces fantômes rocambolesques sauront garder le jeune homme en vie? Rose leur invente un destin fabuleux et des personnalités improbables. Dans une mise en abyme délicatement rendue par une écriture à la fois sobre et saisissante, le récit de
Christiane Duchesne oscille entre ces hommes et ces femmes imaginés par le personnage de Rose et la voix comateuse d'Emmanuel. Il ne faut pas se laisser berner par le titre : «
Mourir par curiosité» est un hymne à la vie.