Voici un livre qui commence par : il était une fois et qui se termine par : ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants.
Un conte policier qui raconte les contes de Perrault, ceux de notre enfance, les qui font peur, le petit Poucet et l'ogre le petit chaperon rouge et le loup qui la mange, bref des trucs à faire des cauchemars.
Seulement voilà que des crimes à répétition sont commis dans une paisible vallée
de la France profonde ou se morfond un jeune et beau procureur, fraichement nommé, craignant de s'ennuyer à mourir dans ce coin perdu, d'autant que l'on n'a pas encore inventé la console de jeux PSP, car nous sommes au début du XVIIIème siècle de notre ère.
Guillaume de Lautaret, c'est son nom, propre sur lui, tout de blanc vêtu, montant un fier cheval, homme habile au maniement de l'épée, moustache lissée et cirée à souhaits, oeil de velours et mains câlines, maniéré et instruit, gueule d'apôtre, bref Superman en chapeau à plumes. On se pâmerait pour moins.
Tout désigne un loup, une bête féroce , surdimensionnée,
imposante, ne laissant aucune chance à ses victimes. Seulement voilà, un loup ne laisse pas d'indices et les victimes, apparemment, n'étant pas choisies au hasard, recèlent ce genre de petit riens qui, en fait, ne sont-là que pour influer sur l'enquête.
Le peuple gronde et les familles des victimes veulent la peau du loup ! Les manants organisent
une battue vite stoppée par les nobliaux qui en ont l'apanage. On découvrira une famille de loups, mâle, femelle et un couple de loupiots qui sera abattue inutilement mais calmera le peuple, du moins jusqu'au prochain crime.
Guillaume, aidé par Delphine, une jeune et belle
fille, hôte de la châtelaine, bien que dessaisi de l'affaire, un loup n'est pas du ressort d'un procureur mais de l'armée, continuera son enquête qui le mènera à Paris où il apprendra des choses et nous, également, par la même occasion.
Des portes s'ouvriront, d'autres se fermeront, mais l'impétueux procureur parviendra, après quelques
aventures où il évitera de peu que le pire n'arrive, grâce à son sens de la déduction, à découvrir qui est, et pourquoi, responsable de ces meurtres prémédités et effroyables.
Ce que je reproche à ce livre :
D'abord il était aisé d'utiliser, tout ou partie, la langue flamboyante de l'époque, quitte à organiser un lexique en fin d'ouvrage. il n'en est rien. L'auteur emploie un style contemporain académique et quelquefois ennuyeux dans son classicisme, on frôle le
Balzac en plus court dans les descriptions (ouf !). Pas d'innovation, on décrit dans un style purement conventionnel qui oblige le lecteur à reconnaitre que c'est bien écrit mais qui ne me convient plus ou alors dans un autre genre.
Il y a trop de scènes de sexe inappropriées et décrites avec moult détails. L'agapé oui, éros non ou si c'est absolument nécessaire, ce qui n'est pas le cas, ici.
La justice du Roi, n'est pas la justice de la
république avec avocat et tout le bataclan, non, désobéir en continuant une enquête c'est bon pour les flics actuels, ceux de l'époque j'en doute !
Le dénouement est prévisible et, ce qui me parait, à chaque fois que je trouve, déplaisant, simple à découvrir. Je n'aime pas cela, je préfère être estomaqué par le génie de l'auteur à nous trouver une fin du tonnerre et totalement imprévisible.
C'est vrai cependant que cela se lit bien, aussi j'userai d'un peu de complaisance pour reconnaitre que j'ai lu pire.
Lien :
https://www.babelio.com/ajou..