C'est au tour de
Béatrice Tillier d'imprimer sa marque à la série de la complainte, pour cette suite qui nous était annoncée depuis fort, fort longtemps, dix ans au bas mot à mon avis : la troisième et dernière quadrilogie, celle des sorcières, qui, dans l'ordre chronologique, s'est produite en fait avant les deux autres.
Je ne connaissais pas
Béatrice Tillier, et pour moi l'examen d'entrée a été réussi avec brio. Je lui trouve une parenté de style avec
David Wenzel (et c'est un sacré compliment en ce qui me concerne) pour son trait fin et ses personnages colorés aux tons pastel un peu féériques... Ne pas s'y tromper cependant, sous ces dehors lumineux, c'est un retour au côté "dark" que j'avais apprécié dans la tétralogie des chevaliers du pardon et que je n'avais pas retrouvé dans celle de Sioban.
Dufaux, de son côté, brouille à nouveau les cartes entre le bien et le mal, et on ne va pas s'en plaindre.
On retrouve avec curiosité, donc, ces fameuses sorcières dans leur jeunesse, avant qu'elles ne deviennent les futures et monstrueuses moriganes de la tétralogie des chevaliers du pardon. Elles constituent alors une force politique notable et un cercle d'influence qui s'étend jusqu'à la royauté, même si leur groupe est extrêmement secret.