Murena, tome 6 : Le sang des bêtes

Avec le Sang des bêtes, la série Murena se focalise un peu plus sur son aspect le plus sanglant entre meurtres et combats à mort.

À mon humble avis, et à l'image de ce deuxième cycle sur l'Épouse, ce sixième tome est encore passable. Jean Dufaux fait ce qu'il peut pour s'appuyer sur les sources historiques, sur des anecdotes très concrètes, mais son scénario s'éparpille de trop et gaspille des cartouches qui auraient pu se révéler intéressantes mieux utilisées. Ainsi, le titre est bien choisi au moins, car nous perdons ici (presque inutilement d'ailleurs, en tout cas pour l'instant au vu du scénario) plusieurs personnages de manière très sanglante.
Abordons le meilleur côté ; l'aspect graphique soutient toujours l'ensemble : Philippe Delaby multiple les projections de sang et les contrastes pour varier les angles de vue, ce qui rend toujours cette série très cinématographique. On pourra dire ce qu'on voudra, l'aspect graphique nous immerge encore bien plus que n'importe quelle anecdote historique, et heureusement que c'est là pour tenir la baraque de temps à autre…

En somme, il fallait peut-être atteindre un bas-fond, un seuil minimum, pour espérer repartir de plus belle : après ce tome-ci, Lucius Murena ne sera plus jamais le même et grand bien cela fasse à notre expérience de lecture !

Lorsqu'on fait d'un homme une bête, lui enlevant out ce à quoi il tenait, il ne lui reste que 2 solutions : se soumettre ou se révolter.

C'est ce qui arrive à Lucius Murena à l'issue de son voyage en Gaulle où beaucoup de personnages qu'il croise lui ouvre les yeux, remettant en cause l'autorité de Rome et de la personne de l'empereur...
Les fauves sont lâchés, sans autre sentiment humain que l'envie de vengeance, où cela va-t-il mener ?

Pour ma part, ce scénario est toujours aussi fascinant et intriguant !

Ne supportant pas la relation entre Murena et Acté son ancienne favorite, Néron a éloigné celle-ci en la mariant à un soldat. Murena cherche à retrouver la jeune femme et n'hésite pas à tuer Arsilia qui les a dénoncés. Accompagné de Balba et d'Evix, il part à sa recherche en Gaule.

À Rome, Sénèque pense qu'il est temps pour lui de se retirer. Il voit en Pétrone son successeur. Néron épouse Poppée qui est enceinte. Il sombre peu à peu dans la paranoïa.

J'ai été beaucoup moins convaincue par le scénario de ce sixième tome, sans doute parce qu'il donne une place considérable aux personnages fictifs : Murena, Balba et Evix. Il y a beaucoup d'actions, cela m'a semblé être davantage un récit d'aventures. Au sujet d'Evix, j'ai trouvé que les coïncidences étaient grandes. Je n'ai pas vraiment cru aux scènes se déroulant en Gaule. J'aurais préféré que le récit soit davantage centré sur l'histoire de Néron et de sa cour.

À souligner dans ce tome, un glossaire plus étoffé contenant des notes historiques très instructives. C'est appréciable cela dit, il n'y a aucune mention sur le fait que la véritable Claudia Acte soit morte bien plus tard et non pas en Gaule dans cette situation ... du coup, je reste à nouveau perplexe.

Un tome où l'on voit peu Néron, hormis pour nous démontrer la montée de sa mégalomanie et l'influence grandissante de Poppée sur lui (le fait qu'elle soit enceinte joue beaucoup en sa faveur). le démoniaque et cupide Tigellin se fraye un chemin jusqu'à l'empereur (et on sent que ce ne sera pas le meilleur conseiller que Néron aura).

L'essentiel du tome se centre sur Muréna, Balba et la femme au masque rouge ( qui s'avère être une gauloise). Nous quittons donc Rome pour la Gaule. Basiquement, ce tome montre vraiment le moment où le "gentil" Muréna finit par enterrer son amitié pour Néron en même temps que la pauvre Acté. La fin du tome, assez sombre (entre le destin d'Acté et la mort de la fille de Néron) laisse présager d'un affrontement entre les deux anciens amis dans le prochain tome


Ce que j'aime : l'esthétisme parfait de ce tome (le blanc de la neige !), le fait de quitter un peu Rome, l'évolution des personnages de Muréna et Néron.


Ce que j'aime moins : le destin d'Acté (même s'il est nécessaire à la suite de l'histoire)


En bref : Un tome tragique qui fait évoluer le personnage de Muréna (et pas dans le meilleur des sens)...


Ma note :


7,5/10
Lien : http://jessswann.blogspot.fr..

Je referme ce sixième tome de Murena non sans éprouver une certaine déception. J'espérais une amélioration suite au tome 5 mais ce n'est pas le cas. Les auteurs semblent ici, tenter de rattraper les fils d'une narration qui leur échappe.

Dans ce tome, le pouvoir en place, à savoir Néron et Poppée s'estompe pour laisser la place à Lucius Murena et Balba. La vengeance est toujours le moteur qui les fait avancer et les unit également.
Non seulement nous quittons des yeux l'empereur mais Rome s'éloigne par la même occasion. Murena recherche plus que tout son amour perdue : Actée. Et c'est en Gaule que nous nous retrouvons pour le dernier quart de l'album.
Une Gaule enneigée contrastant avec la chaleur italienne. Une Gaule plus sauvage bien loin des aventures d'Astérix.

J'ai eu l'impression que tout s'emballait ici. le récit avance par le biais d'une énorme ellipse. Beaucoup d'éléments passent un peu à la trappe. Certains personnages sont littéralement exécutés par les auteurs. Certes, l'impact sur l'histoire permettra de ne pas stagner et d'aller directement vers des évènements de plus grande envergure (les indices ne laissent aucun doute là-dessus) mais le caractère expéditif de ce tome est prégnant.

Rappel des faits :
Lucius Murena est bien décidé à remuer ciel et terre pour retrouver la femme qu'il aime, Acté, exilée en Gaule sous les ordres de Néron. Pour cela, l'aide de son fidèle esclave Balba lui sera précieuse, mais celui-ci garde en tête la vengeance de son ancien maître Britannicus. Mais venger Britannicus, c'est se venger de Néron et donc de Rome.
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