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EAN : 9782213631707
559 pages
Fayard (12/03/2008)
4.26/5   19 notes
Résumé :
Au printemps 581, deux armées se préparent à s'affronter dans la plaine de Champagne. L'enjeu de la bataille est le contrôle de l'Austrasie, le plus grand des royaumes mérovingiens. Soudain, une femme en armes apparaît entre les lignes ennemies et exige des guerriers qu'ils mettent fin à leur querelle. Par ce fort belliqueux geste de paix, Brunehaut vient de faire son entrée dans l'Histoire. Cette grande dame du VIe siècle souffre pourtant de la légende noire attach... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Bien qu'il ne se contente pas de raconter que la vie de Brunehaut, il commence avec la chute de l'empire romain et finit avec la chute des Mérovingiens et l’avènement des Carolingiens, ce livre est excellent à lire. Très facile d'accès, il se lit comme un roman. Clair, bien travaillé, simple à suivre, et accompagné de carte sur le royaume franc de l'époque (ce qui peut se révéler très utile pour suivre et comprendre, surtout au début), j’ai adoré lire ce livre, et en découvrir un peu plus sur la chute de l’empire romain ou sur les mérovingiens. Et même s’il n’existe plus beaucoup de source sur cette époque, et les sources ne sont pas toujours fiables en plus, je l’ai trouvé plutôt bien exhaustif, car l’auteur a su prendre de la distance par rapport aux documents en replaçant dans le contexte certains écrits. Certes, certaines choses restent de la supposition et je ne suis pas experte sur les mérovingiens, mais comme il faut accepter l’idée qu’on ne connaîtra pas tout sur cette époque, pour le moment et en attendant d’en apprendre plus, ça me va.

A côté de cela, l’autre atout de ce livre, c’est qu’il nous fait découvrir en plus de la politique mérovingienne, les personnages de cette époque, qui faut le dire ne manquait pas de grands esprits (personnellement j’ai adoré découvrir Venance Fortuna), et surtout de grands stratèges ; et ça c’est quelque chose qui saute aux yeux quand on lit ces pages. Bien sûr beaucoup ont été des girouettes, mais comme à l’époque il fallait savoir, pour survivre et aussi maintenir l’équilibre, jouer avec ses amis comme avec ses ennemis, ce comportement reste compréhensible. D’ailleurs, à un moment dans le livre, l’auteur fait un parallèle entre les jeux et la politique, et je pense vraiment que cette comparaison n’est pas de trop, puisque c’était un peu comme une partie d’échec ou de go la politique à l’époque, et chose étrange ça marchait plutôt bien.

Pour parler un peu plus de Brunehaut maintenant, j’ai trouvé cette femme IN-CROY-ABLE ! Certes elle a souffert d’une légende noire, les récits qui ont réécrit l’histoire comme le Liber Historiae Francorum et les écrits de Frédégaire (et il y a d’autres sources), n’ont pas été toujours sympas avec. Mais mine de rien, malgré la légende noire qui n’a pas toujours lieu d’être, cette femme de pouvoir était un génie de la politique. Rusée, habile, elle savait manier la justice (se montrer ferme et magnanime à des fins politiques), et faire jouer les alliances mieux que personne. Elle était d’ailleurs tellement douée comme reine ou plutôt comme régente, que beaucoup de grands de l’époque, comme le pape ou l’empereur de l’Empire Romain d’Orient, s’adressaient à elle avant de s’adresser aux rois des royaumes francs, enfin là je parle surtout des rois de la Burgondie et de l’Austrasie. Mais c’est tellement complexe à suivre que je ne rentrerai pas dans les détails, même si c’est pourtant très simple à comprendre. Sachez seulement que c’est une histoire de mort, d’alliance et d’âge.
Cela dit, on peut noter en passant que malgré ces aléas Brunehaut a toujours su retomber sur ses pattes. Toujours ? presque. La chute de cette branche mérovingienne arrivera par Clotaire II, et la mort de Brunehaut sera à la hauteur du personnage, à côté Marie-Antoinette a eu une mort plus douce…

Enfin bon, ce livre reste une excellente base, et si la vie de Brunehaut et même plus comme le côté politique, religieux des mérovingiens vous intéresse, lisez-le vous ne serez pas déçus.
Lien : http://voyagelivresque.canal..
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La reine Brunehaut est une biographie qui a l'excellente idée de se dévorer comme un roman historique, grâce à une écriture très fluide et plaisante.
Autant avouer tout de suite que mes connaissances sur les Mérovingiens étaient plus que réduites, au point d'être un peu inquiète de me trouver totalement perdue dans le livre... L'auteur cependant sait replacer les choses dans leur contexte, commence par plusieurs paragraphes qui retracent la chute de Rome, les différentes étapes des migrations de ces peuples nommées barbares, l'histoire enfin du peuple où Brunehaut, princesse Wisigoth originaire d'Espagne, va se retrouver par son mariage...Plusieurs paragraphes qui ont fait, j'avoue, que j'ai fini par me demander quand donc on allait la croiser et trouver le début, certes instructif, mais plutôt longuet.
Comme toujours sur les périodes anciennes, c'est parfois frustrant: le lecteur voudrait en savoir plus sur tel événement, mais non, il n'y a que deux lignes dans une source sur le sujet, et l'auteur nous l'avoue clairement. Ceci surtout après la mort de Grégoire de Tours, apparemment la plus terrible pipelette de l'histoire!

Une bonne biographie, agréable à lire, bien documentée sans être assommante pour un non-spécialiste, et à recommander aux amateurs d'histoire.



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Bruno Dumézil fait revivre avec talent tout le relief d'une époque méconnue du grand public, la fin du VI°s dans la Gaule mérovingienne. Plus tout à fait romains, mais pas encore français, cet espace et cette civilisation mêlés sont restitués avec brio, et les moindres méandres de la politique franque, interne et internationale, sont racontés comme dans un roman policier. On voit finalement en Brunehaut, comme en son contemporain le pape Grégoire, ceux qui firent le choix de la rupture avec l'Empire Romain encore puissant de Constantinople, et de la construction d'une nouvelle entité qui allait être l'Europe.

A travers la vie de cette reine mérovingienne, l'auteur restitue les moeurs et la politique des premières monarchies européennes issues de Rome et des Barbares. Cet éclairage dans les temps obscurs est bienvenu et très intéressant. Adoptant ensuite une perspective plus large, B. Dumézil nous fait comprendre comment se forment, en ce VI°s, en opposition avec l'ancienne idée romaine d'empire qui ne survit de fait qu'en Orient, les premières nations d'où les nôtres naîtront, et l'idée de l'Occident comme d'une entité particulière et distincte.
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Pour comprendre le destin de cette femme, notre première tâche est de lui donner un nom. Les sources contemporaines la désignent en effet selon des formes extrêmement variables : Brunehilda, Brunechilda, Brunichildis, Brunigildis, Brunigilda, voire Bruna... Ces incertitudes orthographiques s'expliquent par une volonté de transcrire en latin, unique langue de l'écrit, un nom issu des dialectes germaniques parlés par les peuples barbares occupant l'Europe occidentale. Et notre propre hésitation à choisir une seule de ces formes révèle les difficultés que nous éprouvons à appréhender le très haut Moyen Age. Car lorsque la reine vit le jour, vers 550, la disparition de l'Empire romain en Occident n'avait encore rien d'une évidence. Et lorsqu'elle mourut, en 613, la chrétienté médiévale n'était qu'à ses balbutiements. Dans cette période hésitant entre chien et loup, c'est nous-même qui risquons de tracer le trait entre Antiquité et Moyen Age en choisissant le nom de la reine.
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J'ai appris sur l'Empire romain, sur les Mérovingiens, sur la terrible fin de cette grande Reine. Autant que l'on peut apprendre en un seul livre sur une époque si lointaine. Moi qui m'intéressait beaucoup à la période allant grosso modo du XVIè au XVIIIè siècle, je me retrouve à m'intéresser de plus en plus à ce qu'il s'est passé avant et surtout bien avant, et notamment de l'Antiquité aux Carolingiens ainsi qu'aux débuts de la dynastie capétienne. Je m'étais déjà beaucoup plongée dans l'Antiquité et l'Empire Romain j'ai été dès lors très contente de m'instruire sur la chute de celui-ci, au moins dans sa partie occidentale.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Grégoire de Tours apprit certainement la mort de Gontran, mais il lui manqua probablement le temps, ou la volonté, de consigner l'épisode dans ses histoires. Le chroniqueur s'éteignit en effet peu après, sans doute le 17 Novembre 594. Vingt ans d'épiscopat occupés à construire des églises, à nourrir les pauvres et à médire sur le compte de ses contemporains avaient eu raison de sa résistance.
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Pendant les siècles de paix et de prospérité, cette "romanité" eut tout le temps de pénétrer en profondeur les provinces d'Occident. Car les élites de Gaule, d'Espagne ou de Grande-Bretagne eurent tôt fait de comprendre qu'il fallait s'intégrer à l'Empire pour sauvegarder leur statut social. Pour accéder aux belles carrières de fonctionnaires, les notables indigènes envoyèrent leurs enfants à l'école du rhéteur romain.
Page 24
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L'Empire romain du IVè siècle connut un bouleversement d'une tout autre nature lorsque le christianisme se trouva admis au rang de culte légal en 313, puis obtint le statut de religion d'État dans les décennies qui suivirent. l'Église devint pour près de deux siècles partie intégrante de l'Empire et elle transmettrait au haut Moyen Âge quelques traits importants de la romanité.
Page 37
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L'Europe où naquit Brunehaut constituait ainsi un espace où les influences romaines et germaniques s'interpénétraient et commençaient à se fondre, mais où les rois "barbares" étaient plus les héritiers de l'Empire que des obscures tribus de Germanie. Il s'agit toutefois de s'accorder sur le contenu de ce legs de Rome à l'Occident.
Page 48
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La rencontre entre la petite princesse wisigothe et le dernier grand général romain n'est probablement qu'un fantasme romanesque, que le lecteur voudra bien nous pardonner. Que Brunehaut ait réellement aperçu Liberius importe peu. Il suffit d'en évoquer la possibilité pour remarquer les curieuses distorsions de la trame temporelle.
Page 73
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Vidéo de Bruno Dumézil
Bruno Dumézil vous présente son ouvrage "Charlemagne" aux éditions PUF. Entretien avec Pierre Coutelle.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2891922/bruno-dumezil-charlemagne
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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