Dans un élan démocratique, le roi de la vallée des Aulnes décide de se doter d'un parlement populaire. La première résolution de celui-ci : que le royaume ait un prince surnaturel. le roi, bien que sceptique, se résigne à envoyer son fils unique, Alveric, chercher
la fille du roi des elfes dans le Royaume Enchanté aux confins du monde des hommes. Armé d'une épée magique, Alveric pénètre dans le Royaume Enchanté, vainc les gardes et trouve la princesse. Elle en tombe folle amoureuse et se laisse de bonne grâce emporter dans le monde des hommes. Mais, plusieurs années plus tard, Lirazel, c'est son nom, se lasse de cette vie sans féérie et retourne dans son Pays Enchanté laissant derrière elle mari et enfant.
Lord Dunsany a inspiré plusieurs grands auteurs de fantasy. Et il faut dire que la langue est agréable, un peu désuète. Et pourtant, le roman, écrit au début du XXe siècle m'a profondément énervée…
Déjà, il ne s'y passe pas grand-chose et les scènes d'action sont assez pauvres. L'expédition d'Alveric dans le Pays enchanté : expédiée en quelques pages. La rencontre entre Alveric et Lizarel : bâclée. Petite mise en situation pour se donner une idée : vous êtes
la fille du roi des elfes, un prince humain débarque dans votre royaume enchanté ; à la façon d'un brise-glace, il ouvre la forêt à grands coups d'épée magique, pourfend les gardes de votre père et vous informe qu'il va vous entraîner dans le monde des hommes. Vous y réfléchiriez à deux fois, non ? Et bien Lirazel, peu farouche, se précipite vers Alveric et avant que les gardes ne les rattrape, avant même qu'il ne soit descendu de cheval, en tombe amoureuse – en environ une seconde et demi donc – et s'enfuit avec lui…
De même, le fils d'Alveric et Lirazel, Orion, se passionne pour la chasse en grandissant. Fort bien. Trop occupé par sa chasse, il ne s'intéresse pas aux affaires de son royaume. Soit. Mais en plus, comble du sacrilège, lors d'une de ses sorties, il course une licorne sortie du Royaume Enchanté, et après une course effrénée à travers la forêt, la tue, en découpe la tête, et en fait un trophée. Avec évidemment moult détails sur les longues heures à bouillir la tête pour stabiliser le trophée et éviter la putréfaction. Charmant.
C'est là que je me suis arrêtée. Incapable de lire une page de plus.
Dans toutes les littératures de l'imaginaire, la licorne est le symbole de la pureté, de la rareté et de la noblesse. Pour
Dunsany aussi d'ailleurs puisque son personnage et ses chiens sont attirés par le côté pur et noble de l'animal. Qu'ils continuent après la première victime à chasser pour retrouver le goût du sang pur de l'animal, pour partir à la chasse de sa robe immaculée. Cette chasse, glorifiée dans le roman, serait donc un peu comme un braconnage de panda aujourd'hui. Sans être militante de Greenpeace, ça m'a trop dérangée pour continuer, d'autant que je m'ennuyais déjà depuis quelques chapitres…
Allez, sans rancune my Lord !
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