Tout d'abord, merci à Babelio et sa Masse critique, ainsi qu'aux éditions Lattès, pour m'avoir envoyé ce livre.
J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans ce livre, le premier tiers m'a semblé très laborieux: très axé sur l'explication du contexte medical, rempli de termes spécialisés, malgré la volonté de simplifier, de vulgariser, ça reste ardu pour moi à assimiler. La SVT et moi, passée la seconde, on n'a plus été trop copines... Mais je l'ai quand même terminé.
Le style littéraire de
Nicolas Dupin est assez familier. Pas vulgaire ou truculent (on n'est pas chez
San-Antonio), mais il écrit comme il parlerait: beaucoup de propositions qui se suivent, séparées par des virgules et non articulées par des conjonction de coordination ou des pronoms relatifs... je ne sais pas si je me fais bien comprendre! ^^ c'est compliqué à expliquer.
Je n'ai rien contre un tel style ( bien que ça transforme chaque anecdote en espèce de film d'horreur, en créant l'attente. " un jour machin se réveille, voit un petit bouton rouge sur sa peau., il ne se doute de rien à ce moment là..." même si en fait rien de grave ne se passe! mais cette manière de raconter à un côté anxiogène!) du moment qu'il est utilisé avec parcimonie: sur tout le long d'un bouquin de 400 pages, honnêtement, ça m'a fait trop ( bon je dis ça mais j'arrive à lire Winckler sans gros effort; c'est peut-être parce que chez ce dernier ce sont des romans).
D'autant qu'on s'aperçoit à la fin que
Nicolas Dupin résume tous ses conseils donnés précédemment, sur 5 pages. Alors j'ai eu envie de me dire " C'est bien pratique" eeeeeet en même temps " en fait, pourquoi me farcir plus de 300 pages, juste pour en retirer quelques conseils, que je connais pour la plupart ?" Mais il est vrai que je lis parfois des articles de santé, des blogs de médecin/aide-soignant(e), j'ai eu aussi affaire à des dermatos et des personnes souffrant d'eczema, de psiorarsis, d'acne, de dermite seborrhéïque, de verrues, de cancer de la peau, de grains de beauté etc. j'ai eu ou j'ai toujours aussi certains de ces trucs, donc je suis vaguement au courant aussi un peu. Mettons que pour quelqu'un d'un peu plus jeune (je précise que j'ai 35 ans, pas 70!) ou qui n'a pas le même bagage ça aura bien plus d'intérêt.
Après, n'étant pas dermato, ça reste intéressant, il y a quand même des choses que j'ai apprises (l'existence du kaposi, ce cancer de la peau associé au sida, que je ne connaissais pas du tout) , quelques idées reçues tenaces qu'il démonte ( la gale, pas forcément associée à la saleté mais juste à une bestiole, le sarcopte) ou même des choses auxquelles je n'aurais pas pensé (se demander si les peaux masculine et féminines se distinguent)... Et puis, les bons conseils, c'est toujours bon à rappeler même quand on
les connait!
Il y a des choses au niveau du livre lui-même que je n'ai pas compris: pourquoi certains passages sont en italiques?
et d'autres que je constate à chaque fois que je lis un essai: le manque de visuels. Ici, il y en a (5! wouhou! sur 400pages!), en majorité dans la première partie, celle que j'ai eu le plus de mal à lire. Car eh oui, ce sont des schémas, des dessin de peau en coupe, etc. comme ce que vous deviez recopier, étudier ou commenter en cours de bio; autant dire que c'est un peu aride comme visuel, et qu'on n'en retient pas grand chose (moi en tout cas!). Tout le monde ne peut pas être
Marion Montaigne et avoir son talent pour la vulgarisation en dessin, maiiiiiis quand on essaie d'avoir un peu de liberté dans son style littéraire, pourquoi ne pas essayer un peu de fantaisie visuellement aussi?
Donc voila, une lecture utile, un peu ardue, pas dénuée d'intérêt mais je ne pense pas vraiment garder le livre.