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EAN : 9782746754409
288 pages
Autrement (16/10/2019)
4/5   34 notes
Résumé :
300 mètres carrés, 111 hommes, 70 jours sous la mer : bienvenue à bord d'un SNLE, c'est-à-dire d'un sous-marin nucléaire lanceur d'engins, seigneur des océans. Monstres d'acier, cathédrales de silence, les sous-marins rôdent sous les flots, veillant sur nous et notre sécurité, et nous n'en savons rien. Pourtant bien des choses se passent au fond des eaux, et la vie à bord est tout sauf ennuyeuse. Elle obéit à des règles, une discipline stricte et sereine, des rituel... >Voir plus
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Superbe.

Dernière mission pour le commandant du SNLE (Sous-marin Nucléaire Lanceur d'Engins), fer de lance de notre force de dissuasion nucléaire. 70 jours en immersion.

L'auteur le dit lui-même en préface. Nul fait d'armes, nul corps-à-corps à raconter, nulle tempête, nulle escale fabuleuse à évoquer. Sous la mer, il n'y a pas de « soudain », de « et puis » de « et c'est alors que... ».
Mais justement. c'est ce qui fait toute la force de cet ouvrage. Une immersion totale, une plongée dans l'univers d'un homme, solitaire mais pas seul, une histoire d'hommes (et pas de femmes, elle n'arriveront que très tard dans les sous-marins français). En plus de son fil rouge (dernière sortie), où rien ne se passe, mais où le moindre incident prend alors l'importance de la plus grande des aventures (et cela fonctionne très bien), plusieurs encarts sur les sous-marins français et leur histoire.
Une lecture sereine, vous sortez réellement apaisé de cet atmosphère sans gestes brusques, sans cavalcades, sans agressivité. Pas de grands frissons non, mais tout n'est que calme et volupté (pour le luxe on repassera, quand même).
Même si l'auteur aborde le concept : « Au service ultime de la France », peu importe (pour moi en tout cas). le voyage me suffit et m'a comblé.

Et pour faire un petit clin d'oeil à ma passion pour le space opera sous section SF militaire, qu'est-ce qui ressemble le plus à un vaisseau spatial militaire ?
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- Quartier-Maître Jabert, que voyez-vous par le périscope ?
- Eh Bien commandant… C'est quelque chose de noir, long, très dur et plein de sperme…
- Soyez-plus précis Jabert !
- Eh bien je pense que l'engin est plus grand que le notre..
- Jabert, arrêtez avec vos blagues racistes, nous avons manifestement à faire à un sous-marin nucléaire. Tous à vos postes.
- Attendez ! Commandant ! Savez-vous comment ils font pour en avoir une de 4O ?
- Jabert, je…
- Ils la plient en deux !
- Jabert, un mot de plus et je vous fous dans un tube à torpille et je vous envoie à vitesse Mach 12 dans le fion de Flipper le dauphin, reçu ?!!


Autant vous le dire tout de suite, c'est pas vraiment le ton utilisé dans le bouquin par l'amiral François Dupont, expérience militaire, maturité et retenue étant au programme.

Il me fallait tout de même une petite intro teintée d'humour de marin pour attaquer cette critique.

Revenons donc à nos choux marins non pas ruches car les abeilles ne volent sous l'eau mais Français, cocorico !

Fleurons de la flotte française, ces petits bijoux de technologies et de furtivité m'ont toujours autant attirés qu'effrayés depuis ma visite de celui exposé à la Villette à Paris.

Véritables usines à gaz pleines de tuyaux, de boutons, de robinets, de manivelles, manettes et autres trucs cool qu'on aimerait trop actionner pour voir ce que ça fait.

Je n'ai pas pu résister à l'appel du large pour m'immerger totalement dans la vie de ces machines diaboliques de furtivité armées avec de terrifiants missiles pouvant être tirées depuis les profondeurs pour atteindre la distance hallucinantes de 9 000 km et on parle pas de petits pétards tigre à foutre dans la boite aux lettres du voisin on parle de têtes nucléaires dont la puissance dévastatrice est bien supérieure à celle qu'Hiroshima s'est prise sur le coin de la truffe il y a quelques années. Ca fout les miquettes n'est ce pas ?

Ayant souhaité savoir qui sont les cinglés assez frits-confits du ciboulot pour aller partager des bannettes de la taille d'un timbre poste ou l'air ambiant est parfumé par les chaussettes de ton voisin tout en étant assis sur des missiles hyper puissants, en étant propulsés par un moteur nucléaire qui s'il pète, te fera au mieux rentrer chez toi avec une troisième jambe, et brillant dans le noir.. Tout ca dans une grosse boite d'acier qui si elle a une fuite risque de t'exposer à la pire mort qui soit : la noyade.

Et bien je n'ai pas été pas été déçu de l'immersion totale dans laquelle m'a mis l'ouvrage me permettant d'effleurer ce que peut être la vie militaire à bord de ces drôles de bateaux, grâce à un auteur qui raconte son amour pour son métier avec simplicité et didactisme.

L'ouvrage est clair et précis, agrémenté d'encarts très instructifs qui complètent un récit passionnant qui retrace la dernière mission et plongée d'un homme qui a fait toute sa carrière sur ces fabuleux engins qui garantissent la paix via la dissuasion.

Même si comme moi vous n'êtes pas fan de machinerie militaire, c'est pourtant un livre très intéressant, qui pourrait faire un cadeau solide, tant la synthèse claire fourmille d'anecdotes choisies et de pensées éclairées.

Il est l'heure pour moi d'arrêter de me tripoter le périscope et de repartir plongée dans les profondeurs abyssales de ma PAL qui n'a rien à envier à la Fosse des Mariannes.
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Bienvenue à bord de cette cathédrale de silence ! Après 20 ans de carrière en tant que sous-marinier, l'amiral François Dupont prend sa retraite et nous fait le récit de sa dernière mission à bord du SNLE (sous-marin nucléaire lanceur d'engins) le Triomphant. Un monstre d'acier de 138 m de long, 300 m2, possédant seize missiles nucléaires.
« Il y a trois sortes d'hommes : les vivants, les morts et ceux qui vont sous la mer » (p.11)
Son équipage : 111 hommes (âge moyen 27 ans) qui ne verront plus « Tout le bleu du ciel », et resteront 70 jours dans l'obscurité des fonds marins durant lesquels nul ne saura où il sont, puisque invisible il faut-être.
Chacun par son activité est un rouage essentiel. le dicton dit : une place pour chaque chose et chaque chose à sa place, c'est la répétition qui garantit la sécurité de tous. Il nous parle beaucoup de la cohésion de ces marins, des rituels et traditions qui ponctuent leur mission et rendent plus supportable ce cloisonnement et l'absence de leur famille.
L'unique but : la dissuasion nucléaire, cette doctrine défensive qui se fonde sur une crainte réciproque des conséquences liées à l'emploi en premier de l'arme nucléaire. « Tirez, nous ripostons »
Un récit ponctué d'encarts qui nous informent sur des aspects plus techniques : les différentes catégories de sous-marins : SNA et SNLE, le langage et les grades des sous-mariniers, les incidents possibles, et les événements passés
La plume de l'auteur est celle d'un homme serein, parfaitement conscient de son métier et des responsabilités qui sont les siennes. Ce fut un très agréable moment de lecture.
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Me voici entrain de lire un troisième “journal” d'affilé. Des journaux très différents.
J'ai lu le journal de vie d'“Une paysanne russe”, puis le journal de bord d'un astronaute “Sur Mars”.
Et maintenant le journal de bord d'un sous-marin nucléaire lanceur d'engins par son Commandant.
Son commandant qui raconte sa dernière mission.

Avis

C'est un récit détaillé de la vie à bord vu par l'officier le plus haut gradé du bord.
Il profite de son journal pour nous exposer la plupart des rôles et membres les plus importants de l'équipage.
Importants ? Il dirait que tous sont importants.
Chaque homme a sa place. Chaque compétence pourrait faire la différence entre la vie et la mort de tout l'équipage en cas de crise.

C'est une plongée (elle est facile) dans un monde inconnu, complexe, fait de rituels, d'entrainements, de relations humaines si particulières.
Il y a manque cependant le point de vue des hommes du rang.

Je fus étonné par la découverte d'un monde complètement différent de ce que l'on peut connaitre.
Différent même militairement.
J'ai fait mon service militaire dans un régiment nucléaire (mais pas dans la marine).
Je n'y ai pas trouvé l'excellence, le respect mutuel, la vision qui porte plus loin que le quotidien (sauf le chef de corps, mes respects Mon Colonel).
Certes je n'occupais ni la même place ni la même perspective (appelé du contingent), mais mon expérience personnelle est en contradiction avec ce récit posé, un peu trop policé.

Évidemment (mais il est de certaines évidences), le poids du devoir ultime, même s'il ne prend pas assez de place dans le livre, le traverse tout entier.
Vivre avec la dissuasion nucléaire, cela peut se raconter… mais de là à le comprendre…

D'intéressants encarts présentent des aspects plus techniques sur le monde des sous-marins actuel (flottes, missiles, évènements marquants, capacités, sauvetages ..)
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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Une belle tranche de vie que nous propose l'amiral François Dupont, avec lui on embarque à bord du Triomphant, SNLE (sous-marin nucléaire lanceur d'engins) français pour une mission de 70 jours sous la mer. On y découvre au jour le jour la vie à bord, les exercices, le but de cette mission de dissuasion qui n'a de sens que si le sous-marin reste « caché » de longues semaines… Des chapitres courts sur la vie à bord avec quelques anecdotes, entrecoupés « d'encadrés » qui amènent des réflexions plus approfondies sur les sous marins: brève histoire, missiles, propulsion, communication, etc... mais aussi le drame du Kursk ainsi que la place des femmes dans cet univers fermé. Un livre prenant et très intéressant qui se lit comme un roman…
Au final, un seul regret, que cet opus soit si vite lu, je serai bien resté encore quelques soirées en compagnie de l'équipage du Triomphant et de son commandant !
J'aurai apprécie une section au milieu avec quelques photos couleurs et plans comme on en voit parfois, mais je pense que le « secret défense » à quelques obligations qui empêchent un tel rajout… Dommage… Mais c'est déjà passionnant de pourvoir lire un tel témoignage !

Merci à J'ai Lu et à Babelio pour cette très belle masse critique…
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Tous les bateaux du monde savent que la mer et le vent peuvent les écraser et qu’il appartient à l’homme de les guider là où le vent et la mer les toléreront.
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Tous ceux qui ont navigué savent qu’un bateau ne s’arrête jamais, que la nuit ne sonne pas l’arrêt des activités, qu’elle n’est pas un temps mort. Même la nuit, le bateau continue de filer vers son cap, d’escalader les vagues d’une mer qui, comme lui, ne connaît jamais de repos. En mer, un bateau ne dort jamais ; c’est à l’homme de s’adapter s’il veut survivre
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Il y a trois sortes d’hommes : les vivants, les morts, et ceux qui vont sur la mer.
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Et des pépins, Dieu sait qu’il peut y en avoir, dans ce concentré de haute technologie où des millions de tuyaux voisinent avec des millions de câbles électriques, l’eau douce avec l’eau salée, l’hydrogène avec l’oxygène, l’huile avec le courant, le bouillant avec le glacé, l’inerte avec le vivant – savant entremêlement de matières incompatibles dans un espace confiné soumis par l’océan à une pression formidable.
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Écouter, savoir écouter : peut être la plus grande vertu de sous-marinier. Et accepter l’incertitude, une philosophie.
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