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EAN : 9791032102190
450 pages
Editions de Fallois (05/06/2019)
4.21/5   224 notes
Résumé :
Ruser. Jongler sans cesse entre deux vérités. Contrôler la paranoïa... Peu d'agents doubles, dans l'histoire de la guerre froide, ont été assez malins pour échapper à leurs maîtres. C'est le cas d'Oleg Gordievsky, l'espion préféré de Margaret Thatcher. Biberonné tout jeune à la maison KGB, le printemps de Prague fera basculer son cœur à l'Ouest. Ce passionné d'Histoire et de musique allemande deviendra alors la source la plus haut placée du MI6, le dernier rempart à... >Voir plus
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Si plus ou moins tout le monde connaît le célèbre espion britannique Kim Philby, agent double ayant trahi les services de Sa Majesté en travaillant pour le KGB, l'historien Ben Macintyre retrace ici le parcours incroyable d'Oleg Gordievsky, agent secret du KGB ayant tourné le dos à l'URSS au profit du Royaume-Uni.

Fils d'un officier du KGB, Oleg Gordievsky a grandi au coeur des services secrets soviétiques jusqu'au moment où, de plus en plus séduit par les libertés de l'Ouest, il s'est progressivement mis à douter du système communiste, allant jusqu'à devenir l'une des plus importantes et plus fiables sources d'informations de l'Occident. C'est lui qui a probablement permis d'éviter une guerre nucléaire lorsque la guerre froide battait son plein, c'est lui qui conseillait Margaret Thatcher et Ronald Reagan lorsque ceux-ci cherchaient à se rapprocher de Mikhaïl Gorbatchev, l'homme de la glasnost et perestroïka. Décoré pour services rendus, il ne trahissait pas pour l'argent, comme Rick Ames, l'agent de la CIA qui l'a finalement vendu au KGB, mais par conviction…un héros de l'ombre qui a risqué sa vie et celle de sa famille pendant des dizaines d'années pour nous, pour le bien de notre démocratie !

Finement documenté, Ben Macintyre réussit non seulement l'exploit de narrer une histoire complexe, regorgeant de protagonistes, sans jamais perdre le lecteur, mais surtout de livrer une biographie tout bonnement palpitante, digne des meilleurs thrillers. Proposant une réalité qui dépasse de loin la fiction, il nous plonge en pleine guerre froide, restituant avec brio les tensions historiques de l'époque, tout en narrant l'incroyable parcours de cet homme, ponctué d'une tentative d'exfiltration par le MI6 dans l'antre réputé inviolable de l'ours soviétique.

Passionnant !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Parmi ces gens qui ont erré dans le monde parfois opaque et souvent insondable de l'espionnage, le sieur Oleg Gordievsky a occupé une place de choix : chef du KGB à Londres en pleine guerre froide, et quelques années plus tard invité chez Ronald Reagan pour le thé à la Maison Blanche et anobli par la reine Élisabeth II à Buckingham Palace, en 2007. (Cf. la photo ajoutée, hier).

Je crois que même un John le Carré n'aurait jamais pu imaginer un personnage comme le Colonel Gordievsky, qui aujourd'hui, à 81 ans, jouit d'une retraite pas toujours très paisible en Angleterre. La vie d'un transfuge est presque par définition risquée. Cela m'étonnerait, en tout cas, que Vladimir Poutine lui envoie un carton pour boire tranquillement ensemble une vodka Stolichnaya Grand cru au Kremlin.

Ayant été fada pendant toute une époque des livres sur le noble art de l'espionnage, au fil des années le nom d'Oleg Gordievsky est apparu presque avec la régularité d'un métronome. L'ouvrage de Ben Macintyre constitue cependant le premier conçu essentiellement autour de ce Colonel. Par ailleurs, le livre contient une ribambelle de photos jamais vues de "l'honorable correspondant" pour employer un euphémisme devenu classique.

L'auteur, un historien de formation, chroniqueur et écrivain, né en 1963, a publié plusieurs livres qui ont trait à ce monde clair-obscur, entre autres une biographie du célèbre Kim Philby (1912-1988). de lui j'ai lu "La fille de l'Anglais" - en Anglais "A Foreign Field" - de 2001 et "Opération Mincemeat" de 2010, qui ne m'ont pas déplu du tout.

Comme le note Ben Macintyre, Oleg Gordievsky était un vrai enfant du KGB. Son père Anton était un haut officier de ce service et quelqu'un pour qui le Parti (communiste) avait toujours raison. Son frère Vasili, de 6 ans son aîné, était aussi un KGbiste. Seule sa chère mère était plus sceptique à l'égard du KGB comme source de bonheur.
Oleg a eu un parcours exemplaire pour devenir un haut gradé des services secrets et il est vrai qu'il n'a jamais envisagé un autre job.
Après le komsomol (jeunesses communistes), il est entré à l'institut d'éducation numéro un de l'URSS, celui des relations internationales à Moscou, l'ENA soviétique en quelque sorte.

Pour son stage, il fut envoyé à Berlin, juste au moment de la construction du fameux Mur en 1961, et comme sa "mamochka" il fut envahi de doutes sur la sagesse du système communiste. Comme agent, son service l'envoya à Copenhague en 1966 et après quelques années à la Première direction générale (espionnage extérieur) à Moscou et à l'âge de 44 ans seulement, en 1982, il devint chef de poste ("Rezident" en Russe) à l'ambassade soviétique de Londres.

Ce que tout le monde ignorait en Union soviétique c'est que leur brillant élément, passait depuis août 1968 des informations ultra-secrètes à l'ennemi, des agents du MI6 ("Military Intelligence", section 6) ou le Service des renseignements extérieurs britannique. C'est de lui que les Anglais ont appris que le légendaire 5e homme de la bande des traîtres de Cambridge, constituée de Kim Philby, Donald Maclean, Guy Burgess et Anthony Blunt, n'était pas Roger Hollis (1905-1973), chef du MI5 (service de sécurité intérieure), longtemps soupçonné après la fuite de Philby, mais John Cairncross (1913-1995) de MI6.

Pendant 17 ans, du Printemps de Prague, en 1968, à son exode du paradis soviétique en juillet 1985, Oleg Gordievsky a été la plus importante source d'informations sur le fonctionnement réel et les intentions de l'URSS pour les services secrets de l'Occident.

L'épisode de l'évacuation par les services britanniques de Gordievsky de l'antre du lion à Moscou et son franchissement de la frontière finlandaise est digne d'une production d'Hollywood.

C'est le double espion, Aldrich Ames, officier de la CIA, mais qui, de 1985 à 1994 pour une poignée de dollars, transmettait des informations hautement confidentielles au KGB, qui a dénoncé Gordievsky, parmi tant d'autres, aux Russes. Moscou a payé en tout 4,6 millions de dollars à Ames, dont le train de vie a fini par le trahir. Il avait une maîtresse colombienne, ultérieurement devenue son épouse, Maria del Rosario Casas Dupuy, qui aimait le luxe. En 1994, il a eu perpète sans libération conditionnelle.

Installé Outre-Manche, avec le professeur d'histoire à l'université de Cambridge, Christopher Andrew, Oleg Gordievsky a publié un remarquable ouvrage "Le KGB dans le monde, 1917-1990". Un excellent livre de références sur cette sinistre organisation, qui a employé à la fête de sa gloire plus d'un million de citoyens (agents actifs et dormants, espions à l'étranger, bureaucrates, sympathisants volontaires et légèrement forcés...).

Il a été le premier à signaler le potentiel et l'importance du futur secrétaire général de l'URSS, Mikhaïl Gorbatchev, né en 1931 à Stavropol, l'homme de la glasnost et perestroïka. C'est lui qui a été le conseiller et préparateur principal de Margaret Thatcher, Premier ministre, à sa rencontre avec Gorbatchev, en décembre 1984, inaugurant de la sorte la fin de la guerre froide.

En contrepartie, Lady Thatcher s'est débrouillée pour faire libérer l'épouse d'Oleg, Leila Aliyeva d'origine azérie, de prison, où elle se trouvait depuis 6 ans, et qu'elle et leurs 2 filles, Maria et Anna, puissent venir s'installer au Royaume-Uni. Malheureusement, peu après leur union s'est désintégrée.

Le 2 novembre 2007, Gordievsky a été hospitalisé d'urgence dans le Surrey où il habite et où il est resté 34 heures dans le coma. Il est sûr d'avoir été victime d'une tentative d'empoisonnement au thallium, tout juste un an après l'empoisonnement au polonium d'Alexandre Litvinenko à Londres. L'enquête suit son cours !

Frederick Forsyth a déclaré à des journalistes que si les éléments du parcours de Gordievsky, tels qu'ils ont été relatés par Ben Macintyre, auraient fait l'objet d'un thriller personne n'en aurait cru un mot.
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"Le meilleur récit d'espionnage que j'ai jamais lu" indique l'étiquette de la couverture. Même si je n'ai pas lu beaucoup de récits d'espionnage, je suis quasi certaine qu'il doit être difficile d'en trouver un qui surpasse L'Espion et le Traître de Ben Macintyre.

Ce récit retrace la vie d'un des plus grands espions du 20ème siècle : Oleg Gordievsky. Travailler pour le KGB est pratiquement une affaire familiale, une fierté même pour nombre de russes dévoués à leur patrie (un million de russes en faisait parti). Né en 1938 d'un père portant l'uniforme du KGB, Oleg Gordievsky grandit dans cette communauté d'espions, fermée sur elle-même et bénéficiant des avantages liés à cette appartenance. La voie est tracée pour son frère et lui. Grâce à la facilité d'apprentissage des langues étrangères, Oleg sera destiné à grimper les échelons pour être envoyé dans les ambassades russes à l'étranger, en tant qu'espion pour son pays. Après une formation pointue, entre autres pour sélectionner de nouvelles recrues, déjouer les filatures, il sera envoyé avec sa femme (travaillant pour le KGB) à l'ambassade russe à Copenhaegue, puis plus tard, à celle de Londres, avec sa seconde épouse Leïla avec qui il eut deux filles.

Très vite, il commencera à douter du bien fondé de la politique de son pays. Epouvanté par le mur de Berlin, puis horrifié de la répression russe en Tchécoslovaquie, que l'on appellera Printemps de Prague, il n'aura plus aucun doute sur le camp auquel il voudra appartenir. C'est donc par idéologie qu'il souhaitera, puis acceptera d'être contacté par les services secrets anglais, le MI6.

Pour les anglais, avoir recruté un officier du KGB est une véritable aubaine. Jamais ils n'auraient espéré un espion aussi bien placé. En effet, Gordievsky leur fournira, toute sa vie, une quantité astronomique de documents, d'informations sur les arcanes du KGB, son mode de fonctionnement, la politique du pays, leurs projets, leurs peurs, leur système économique et leurs espions, bien sûr.

La relation d'un service d'espionnage ou contre-espionnage vis-à-vis de ses hommes est basée sur la confiance d'abord, le respect, l'admiration parfois et c'est cette relation-là qui unira Oleg et les membres du MI6. L'argent est en effet, pour la plupart des espions, un des premiers moteurs pour entrer dans le contre-espionnage. Professionnel jusqu'au bout des ongles, mais aussi féru de littérature, de musique, d'opéra, ayant adopté la vie occidentale avec son épouse et ses enfants qu'il aime tendrement, Gordievsky mettra sa vie en danger à de nombreuses reprises.
Sa double vie m'a épuisée. Comment est-ce possible ? Comment a-t-il fait ? Jongler ainsi, tromper tout le monde. Etre espion, c'est avoir deux cerveaux. Croyez-moi, la vie d'un espion n'est pas donnée à tout le monde !

J'aurais envie de vous raconter toute sa vie tant elle est passionnante, mais je préfère m'arrêter là pour vous laisser le plaisir de le découvrir vous-même. J'ai vraiment adoré. C'est un récit unique pour une vie qui l'est tout autant.

Simplement encore quelques précisions. Tout le système d'espionnage est décortiqué, la psychologie de l'espion, le pourquoi, le comment. Vous apprendrez un tas de choses passionnantes !
Gordievsky oeuvra principalement lorsque la période des grandes purges staliniennes s'apaise, durant la guerre froide jusqu'à la perestroïka de Gorbatchev.
Gordievsky fut reçu par les grands de l'époque : Reagan, Thatcher et fut décoré pour les services rendus.
Et cerise sur le gâteau : le livre reprend quelques photos... Je suis contente, l'image que je me faisais du personnage lui correspond bien :-)

Allez, une toute dernière chose :
j'ai souvent eu peur pour lui.
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L'espion et le traître est un récit absolument passionnant. J'ai eu l'occasion de vivre au quotidien dans les ex-pays du bloc de l'Est, lors d'expatriations familiales professionnelles dans les années 80. Au cours de cette lecture, je me suis retrouvée plongée dans l'atmosphère particulière de ces pays qui, en effet, se trouvaient enfermés dans leurs frontières. L'herbe étant toujours plus verte ailleurs, une grande majorité de ceux qui nous voyaient partir et revenir au gré de nos congés étaient convaincus que, "de l'autre côté", nous vivions dans un eldorado où tout prospérait. Aussi, malgré, ou plutôt en raison de certaines situations qui peuvent faire penser à un scénario pour un polar d'espionnage, je valide en confiance - sans autre réserve que celle que peut nous réserver l'ouverture des prochaines archives.
J'ai été passionnée de la première à la dernière page, j'ai tout lu, y compris la liste des acronymes, mais j'ai renoncé à la bibliographie sélective.
La lecture m'a pris plus de temps que d'ordinaire. le récit est fouillé et labyrinthique, à l'image de ces espions, contre-espions, agents traitants, de liaisons, diplomates, politiques et autres impliqués dans les rouages de l'histoire, y compris toutes les petites mains si précieuses, secrétaires, standardistes, voire épouses et bébés. Je me demande d'ailleurs comment ils arrivent à s'y retrouver, entre eux. Heureusement qu'il y a des cartes et des photos pour le lecteur.
Ben Macintyre connaît bien son sujet et j'imagine la tonne de notes et de documentation, en plus des interviews d'Oleg Gordievsky, le principal intéressé, et bravo également au traducteur.
Ne me demandez pas de vous faire un résumé, je ne suis pas certaine d'avoir tout retenu, mais tout apprécié, absolument.
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Une lecture tout à fait passionnante !!! Nous suivons l'histoire d'Oleg Gordievsky, espion russe. L'auteur nous parle de son enfance, sa formation, son allégement pour le pays. Mais également ses doutes quant au régime en place… Des questionnements qui l'amèneront tranquillement vers la trahison. C'est au moment de son passage au Danemark qu'il décide de faire filtrer de l'information au MI6. Ce ne sera pas fait sans heurts, bien évidemment. Aucun temps mort dans le récit, chaque chose est à sa place… L'auteur n'a pas ce besoin d'en rajouter, puisque de toute façon l'histoire, cette histoire de trahison, ce suffi a elle-même… Captivant. J'en recommande vivement la lecture. Pour les passionnés du genre, mais aussi, pour tous ceux qui sont un tantinet intéressés par l'Histoire.
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critiques presse (2)
Liberation
20 juin 2019
Une biographie digne des meilleurs thrillers.
Lire la critique sur le site : Liberation
LeMonde
10 juin 2019
Une palpitante chronique de la guerre froide finissante.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
La place Sainte-Anne, bordée d'arbres, se situe au centre de Copenhague, non loin du Palais royal. A l'heure du déjeuner, surtout par beau temps, elle est noire de monde. Un jour du printemps de 1977, un homme solidement bâti pénétra dans la cabinet téléphonique à une extrémité de la place. Alors qu'il composait un numéro, un touriste portant un sac à dos, s'arrêta pour lui demander son chemin puis continua sa route. Il ne fallut pas plus de temps à Gordievsky pour glisser une bobine de microfilms dans la poche de la veste de Guscott. De plus, Jorn Bruun s'tait assuré que les lieux n'étaient pas surveillés par le PET et un officier subalterne du MI6 traînait sur un banc voisin.
Guscott fonça dans une planque du MI6 qui se trouvait à proximité, s'enferma à clé dans une pièce, sorti de son sac une paire de gants de soie et une petite boîte plate de 15 cm de long et de 7 cm de large, de la taille d'un carnet. Il tira les rideaux, éteignit la lumière, déroula la bobine, inséra une extrémité dans la petite boîte et la fit passer de bout en bout.
"J'avais les paumes moites, à tâtonner dans le noir. Je savais que, si je n'étais pas dans les temps, il me faudrait laisser tomber. Si j'abîmais le film, c'était grave".
Trente-cinq minutes après le premier échange furtif, les deux hommes s'adonnèrent au même scénario à l'autre coin du parc. Le film regagna la poche de Gordievsky. Impossible de détecter leur manœuvre à moins d'être un agent de surveillance parfaitement entraîné.

NdL : j'admire!

Le PET service de renseignements de la police danoise
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Profitant d'une absence d'Oleg, des spécialistes s'introduisirent à nouveau dans son appartement et vaporisèrent ses vêtements et ses chaussures d'une poussière radioactive. Invisible à l'oeil nu, elle pourrait être détectée grâce à des lunettes adéquates ou en utilisant un compteur Geiger approprié. Désormais, Gordievsky ne pourrait plus faire un pas sans être suivi à la trace.
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Dans le monde de l'espionnage, que ce soit à l'Est ou à l'Ouest, on boit énormément pour chasser le stress et estomper la réalité. La relation très particulière entre espion et agent traitant nécessite souvent beaucoup d'alcool pour bien fonctionner. A l'inverse d'autres départements gouvernementaux, les agences de renseignement recrutent des gens pleins d'imagination qui possèdent ce que Winston Churchill appelait "des esprits aussi droits que des tire-bouchons". Si être intelligent, excentrique ou soiffard vous avait désigné comme un traître en devenir, alors la moitié des espions anglais ou américains de la Seconde Guerre Mondiale auraient été suspects. Dans ce domaine, le KGB était différent: l'ivresse et l'individualisme étaient mal vus.
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Ce qui venait de se passer dans un coin de ce banal hôtel de Copenhague fut pour Oleg un moment d'intense libération, l'aboutissement d'une rébellion qui couvait depuis longtemps. La fin de tout ce qui le torturait depuis des mois, depuis des années : sa rancœur contre son père qui n'avait jamais admis ses crimes, l'acceptation forcée de la résistance passive de sa mère et des croyances religieuses cachées de sa grand-mère, son horreur du système qui l'avait vu grandir et sa vénération pour les libertés qu'il avait découvertes à l'Ouest ; sa furieuse indignation face aux répressions soviétiques en Hongrie, en Tchécoslovaquie et lors de la construction du mur de Berlin ; le sentiment de son propre destin dramatique et sa foi en une meilleure Russie culturelle et politique.
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Il parlait anglais avec l’accent snob des classes supérieures qu’il émaillait de vieilles tournures. Fasciné par une certaine culture britannique, il appréciait le whisky, les cigares, le cricket, les clubs privés, les costumes en tweed, le billard et les cancans. Ce qui lui avait valu le surnom de « Smiley Mike » de la part des services de renseignement britanniques. Les Anglais étaient ses ennemis mais il les adorait. En 1965, il tenta de recruter un employé du chiffre et échoua. Aussitôt, les services britanniques cherchèrent à l’enrôler. Il refusa. Ce qui lui valut d’être déclaré persona non grata et d’être renvoyé à Moscou, une mesure qui ne diminua en rien son anglophilie effrénée.
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