La systémique

Quand on range tout le temps sa bibliothèque, on exhume des vieilleries. Ce Que sais-je ? date de 1987 ! J'ai décidé sans raison particulière de me replonger dans la théorie des systèmes, avec Daniel Durand ; ça a été une bonne révision et je m'autorise à ne pas être d'accord avec Courgette dont la critique date déjà de 2012. Car, durant mes années de recherche, j'ai lu von Bertalanfy et Le Moigne et j'étais plutôt fan de la systémique. Je le demeure encore, car je dis souvent que pour un paresseux mental comme moi, penser "système" me permet d'aller plus vite dans la compréhension des choses.

Ce petit fascicule est un très bon résumé de ce qu'est la méthode systémique et de ses implications dans, précisément, tous les domaines, qu'ils soient techniques, institutionnels, économiques, sociaux, biologiques, environnementaux, etc.

J'ai apprécié de constater, avec le recul de plus de 30 ans, combien prémonitoires ont été les idées qu'on y trouve. J'ai une petite interrogation, cependant. L'auteur a cité à deux reprises Paul Valéry : " le temps du monde fini, commence". Paroles prononcées dans les années 30 !!

Ayant rencontré cette phrase dans "Regard sur le monde actuel", je ne sais trop quel sens lui donner. L'auteur, croyait-il que la science apporterait toutes les réponses et que notre monde n'aurait plus de mystère pour nos grands cerveaux ? Ou alors considérait-il qu'on entrait dans l'ère d'un monde allant se rétrécissant jusqu'à devenir ce village-monde que nous connaissons aujourd'hui ? Un village-monde dont la systémique permet de saisir à la fois la complexité, les dangers et les incertitudes qu'il recèle ainsi que les multiples interactions qu'il génère.

Du reste, l'une des leçons de la théorie des systèmes, c'est précisément l'impossibilité de parvenir à une rationalité absolue et à une exhaustivité dans la compréhension des phénomènes complexes.

Cependant, je conserve une certaine affection pour Descartes et pour sa façon de conduire son entendement. Après tout, avec son "Discours..." , il a montré la voie. Descartes, ce cavalier français qui partit d'un si bon pas ! selon Péguy.

Pat