"Waouh" fut le premier mot prononcé après la lecture de ce très court roman.
Ce roman est une pépite qui jongle entre réflexions philosophiques sur la condition humaine, le sens de la vie, le temps qui passe, l'absence de désir, et le tout avec des phrases dignes de poésie en prose.
L'originalité du récit porte sur la narration à la troisième personne et au conditionnel et sur sa forme de huis clos.
Un homme propose à une femme de signer un contrat de nuits payées.
Elle, qui n'est pourtant pas une prostituée, accepte le marché.
C'est ainsi qu'ils vont passer plusieurs nuits ensemble à l'hôtel, durant lesquelles elle va beaucoup dormir, il va beaucoup l'observer, réfléchir, mais aussi la toucher et la pénétrer, et dialoguer.
Il lui met des interdictions qu'elle respecte aussitôt. Il semble hors de sa propre vie, en souffrance. Cette femme mystérieuse va lui dire qu'il souffre d'une maladie :
la maladie de la mort.
J'imagine totalement ce roman sous forme de pièce de théâtre.
Marguerite Duras a d'ailleurs imaginé la mise en scène, le décor, les sons.
Sur le site https://www.marguerite-duras.com/
La-maladie-de-la-mort.php est indiqué que l'homme serait homosexuel, et qu'il achèterait un corps pour tenter d'aimer une femme.
Si c'est le cas, alors je suis complètement passée à côté de ce point durant la lecture. Mais effectivement, en relisant les premières pages dans lesquelles l'homme dit qu'il veut "essayer, tenter la chose", cela devient une évidence.
Marguerite Duras a su m'emporter dans la mélancolie de cet homme, de sa solitude et de ses doutes, dans la poésie qu'elle sait décrire dans cette chambre d'hôtel au bord de la mer Noire.