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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
„Sper ca romanul meu, Eugenia, să-l facă cunoscut pe Mihail Sebastian publicului francez“ (« J'espère que mon roman fera connaître au public français Mihail Sebastian », traduit du roumain et extrait d'une interview accordée à « Observator Cultural » [https://www.observatorcultural.ro/articol/sper-ca-romanul-meu-eugenia-sa-l-faca-cunoscut-pe-mihail-sebastian-publicului-francez/] )

C'est ce que le romancier appelle de ses voeux, les plus chers je dirais. En ce qui me concerne, je vais me montrer un peu rabat-joie et constater que l'oeuvre de Mihail Sebastian n'est pas plus accessible, au sens premier du terme, qu'avant cette « opération » de vulgarisation. En effet, on aurait pu espérer une concertation éditoriale pour une meilleure distribution du « Journal » en question, mais eu lieu de cela on a une version scandaleusement illisible (à cause des diacritiques « ratées ») en e-book par un grand éditeur français (cela a déjà été relevé ici comme ailleurs).

Que dire d'autre qui n'a pas déjà été abordé ? L'histoire sentimentale est un simple prétexte à mon sens et n'est pas des plus réussies, mais vous savez qu'en général j'applaudis facilement, quand on parle de la Roumanie. Je suis même sincèrement contente qu'il ait autant plu (plus de 50 critiques s'est appréciable, s'agissant d'une livre sur la Roumanie et son antisémitisme). Se pose subsidiairement la question de la fiction et du traitement de l'Histoire. Des ambiguïtés politiques sont mises en avant dans un travail qui n'est pas un essai et donc un risque de confusion peut subsister chez le lecteur.
Bref, si la bibliographie utilisée et citée était plus facile à se procurer, je dirais lisez-la directement plutôt que ce roman. Mais tel ne semble pas être le cas, alors…
On peut tout de même y glaner d'autres noms d'auteurs roumains à découvrir (cf. mes citations) : Emil Gulian ou Max Blecher .
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Roumanie dans les années 30.
Le roi Carol II règne pendant que les légionnaires de la Garde de fer, en chemise verte et matraque à la main, persécutent les « youpins ».
C'est le début de la montée du fascisme en Roumanie, parallèlement à l'Allemagne, un modèle à suivre.
Eugenia a été élevée dans l'idée qu'un juif est un être à part. Il a fallu un évènement dramatique pour qu'elle comprenne qu'un juif est avant tout un homme et qu'elle combatte de toutes ses forces ce qui s'abat sur les juifs roumains. Cette découverte l'éloigne définitivement de sa famille ouvertement antisémite.
La lecture n'a pas été facile. Les atrocités infligées aux pauvres juifs, qui étaient avant tout des roumains, il faut le rappeler, sont multiples et épouvantables. Ce que l'homme peut infliger à l'homme m'a toujours vivement interpelée. Car ce sont des maris attentionnés, des pères de famille dévoués, des être humains normaux avant de devenir des bourreaux. C'est d'ailleurs ce qui interpelle aussi Eugenia, journaliste.
Lionel Duroy, auteur que je n'avais jamais lu, a fait un excellent travail de recherches. Je ne connaissais pas du tout cet épisode de l'histoire roumaine. Grâce à la lecture, je suis un peu moins ignare qu'avant.
Merci Monsieur Duroy.
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Mai 1945. Un coup de téléphone apprend à Eugénia que son grand amour, l'écrivain Mihail Sebastian vient de trouver la mort. Lui qui durant les années de guerre a déjoué le destin et les atrocités faites aux juifs, a succombé sous les roues d'un camion.
À cette mort cruelle, Eugénia décide de répondre par le souvenir et la narration de ces quelques années de conflit : Budapest et Jassy, les coups d'État et les phalanges roumaines, les rapprochements du pays avec l'Allemagne nazie et l'URSS, et tente de répondre à cette question universelle : pourquoi tant de haine ?
Lionel Duroy mêle les fils de plusieurs trames. Historique d'abord avec en toile de fond cette Roumanie prise en étau entre deux puissances belliqueuses. Littéraire ensuite, en convoquant des noms illustres de la culture roumaine, et la petite histoire enfin, celle romancée de cette Eugénia du titre, symbole de pureté, d'amour et de droiture dans un monde mis à sac.
Jeune femme amoureuse, de Mihail en premier lieu, mais aussi de son pays et de la vérité, Eugénia est le témoin des pires bassesses de ces concitoyens et de sa famille. Durant ces années, elle se fait l'écho des petites haines quotidiennes qui conduiront aux pogroms, à l'arrestation, aux tortures et aux exécutions des juifs roumains.
Portée par son idéal et sa jeunesse, elle veut comprendre comment la haine est venu dans le coeur de ses compatriotes.
Parsemé d'extraits des ouvrages de Sebastian, le roman de Lionel Ducroy se veut une réflexion quasi philosophique sur la haine ordinaire.
Un roman fort, malgré cette histoire d'amour à sens unique auquel le je n'ai pas adhéré et qui tranche dans la gravité du récit.

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A la fin des années 1930 Eugenia Rădulescu, la narratrice, est une jeune étudiante roumaine de Jassy (Iaşy). Ses parents sont commerçants et la famille ressasse sans les questionner les thèmes antisémites de l'époque. Au moment où son frère Stefan se radicalise en adhérant à la Garde de fer -légion fasciste roumaine- Eugenia prend conscience, grâce à sa professeure de littérature, que les Juifs sont des êtres humains comme les autres. Elle prend alors ses distances avec sa famille et monte à Bucarest où elle devient journaliste pour une agence de presse. Elle fait la connaissance de l'écrivain juif Mihail Sebastian (1907-1945) dont elle tombe amoureuse.


Le roman présente à la fois l'histoire de la Roumanie avant et pendant la Seconde Guerre Mondiale et la façon dont Mihail Sebastian a vécu l'antisémitisme forcené qui gangrenait son pays à cette époque. Officiellement neutre, la Roumanie était en fait alliée avec l'Allemagne nazie. La Garde de fer et une partie de la population civile se sont livrées sur les Juifs à des violences inouïes. Une place importante est accordée au pogrome de Jassy que j'avais découvert en lisant Les Oxenberg et les Bernstein. J'ai été particulièrement intéressée par tous les aspects historiques. La Garde de fer est un coup au pouvoir, un coup pourchassée mais ses idées nauséabondes sont toujours populaires. Des intellectuels qui se prétendent les amis de Mihail Sebastian n'hésitent pas à tenir devant lui des propos antisémites délirants. Mircea Eliade et Emil Cioran en prennent pour leur grade. Il me semble que Lionel Duroy s'est bien documenté. A propos du pogrome de Jassy il écrit cependant que Ion Antonescu a laissé faire tandis que Cátálin Mihuleac dit qu'il en a donné l'ordre (Wikipédia aussi).


Comment réagir face au crime de génocide qui se déroule sous vos yeux ? Cette question agite Eugenia après sa rencontre avec l'écrivain italien Curzio Malaparte. Celui-ci pense qu'il faut donner la parole aux bourreaux pour comprendre ce qui les motive, les écouter et au besoin aller dans leur sens pour obtenir qu'ils se confient. Cette position me met d'abord mal à l'aise car il me semble qu'elle fait de l'auditeur un complice. Dans le Corriere della Serra Malaparte rapporte même les mensonges antisémites utilisés alors pour justifier les massacres de Jassy. Dès 1944 cependant il publie Kaputt dans lequel il rapporte ses rencontres avec quelques uns des grands criminels de l'époque et rétablit la vérité sur le pogrome de Jassy qu'il est un des premiers à faire connaître au monde. Disons qu'ici la fin a justifié les moyens.


Ce qui m'a le plus intéressée dans cette lecture ce sont donc les apports historiques. Mis à part le pogrome de Jassy je ne connaissais rien de l'histoire de la Roumanie pendant la Seconde Guerre Mondiale. J'ai trouvé cependant que le début du roman était un peu poussif. Il m'a fallu attendre la moitié de l'histoire pour être prise. La fin, de nouveau, se traine.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Comme le titre l'indique le personnage central de ce roman est Eugenia, une jeune Roumaine que l'on va suivre pendant la seconde guerre mondiale.
Lors d'un de ses cours de français, son enseignante convie, Mihai Sebastien, un auteur juif, à présenter son dernier roman.
Il n'est pas bon d'être juif en cette période. La conférence dégénère et Mihai est violemment agressé par des étudiants antisémites.
Choquée par la violence des actes auxquels elle assiste, Eugenia prend sa défense et souhaite combattre cette haine. Un combat qu'elle aura bien du mal à mener y compris au sein de sa propre famille.
Les années passent, Eugenia devient journaliste à Bucarest où elle retrouve Mihai. La guerre est sur le point d'éclater et Eugenia ne compte pas rester simple spectatrice.

Je dois avouer que j'ai davantage eu l'impression d'avoir un récit historique entre les mains qu'un roman.

Ce livre est très factuel et détaille une période bien sombre de l'histoire roumaine que je ne connaissais pas. J'ai dû me faire violence pour aller jusqu'au bout de ma lecture. A la fois parce que les horreurs abordées sont insoutenables et qu'elles n'ont pas été compensées par une histoire d'amour prenante. Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages, notamment à celui de Mihai.

En résumé une lecture qui fait du bien pour ne pas oublier les horreurs que le monde a vécu mais qui n'est pas suffisamment romancée à mon goût.
Lien : https://orlaneandbooks.wordp..
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Nous suivons tout au long de ce livre Eugenia, roumaine, journaliste engagée, amoureuse d'un juif pendant la guerre 39-45 en Roumanie. J'ai énormément appris tout au long de ce roman sur le pogrom de Jassy, le rôle de la Roumanie dans la guerre et l'organisation d'actes de résistance mais j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire de Lionel Duroy. le style, entre récit historique et roman, comme si l'auteur n'avait pu se décider, m'a dérangée. Il faut patienter quelque 200 pages avant que L Histoire ne s'emballe et happe le lecteur avant de retomber dans les quelque 50 dernières pages. Je le recommande néanmoins aux passionnés de la deuxième guerre mondiale pour son côté historique.
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Une belle fresque historique solide par sa documentation, qui tarde un peu à se mettre en place à mon sens, mais qui heureusement trouve son rythme en deuxième partie.
Je regrette que les personnages ne soient pas aussi attachants que je l'aurais souhaité, point compensé par le fort intérêt historique de l'ouvrage.
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Fascinant Lionel Duroy, il sait nous faire vivre l'histoire, même la plus horrible. Pour ne pas oublier....
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