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Un livre que l'on dévore, sans doute est-il réussi. Un livre que l'on voudrait ne jamais finir est un grand livre. Hiver à Sokcho est de ceux-là. On se confine avec la jeune narratrice dans une chambre aux parois de papier de la pension du vieux Park, à Sokcho. On boit du soju dans la froideur hivernale de cette ville portuaire, frontalière de la Corée du Nord. Car Elisa Shua Dusapin sait à merveille installer le lecteur dans une ambiance dont il ignore tout.
Comme tout ceux qui écrivent dans la brièveté, le style est dense. Poétique. Lapidaire aussi. Elisa vous prend la main avec un mélange de douceur et de fermeté qui vous entraîne dans son univers.
Son univers est un voyage au coeur de questions essentielles. le rapport à la langue, la difficulté communiquer, à nommer, à identifier. La narratrice n' a pas de nom, ni de prénom. Comme Perceval au début du roman de Chrétien de Troyes, car ils ne savent pas encore qui ils sont. Dans les deux cas, l'absence d'un père, une relation complexe avec la mère. Dans les deux cas, un événement leur permet de découvrir que leur identité est floue, et que se révèle en eux un fort besoin de savoir, pour exister.
Pour la jeune femme, narratrice d'Hiver à Sokcho, le déclencheur est l'arrivée d'un dessinateur français, en quête d'inspiration nouvelle. « Il est arrivé perdu dans un manteau de laine. », nous dit l'incipit. Pour le reste, je n'en dirai rien de plus.
L'écriture d'Elisa Shua Dusapin possède quelque chose de magnétique et laisse de l'espace à l'imaginaire du lecteur. Elle suscite les émotions, mais surtout, elle les permet.
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Partez en voyage avec ce roman dans la petite ville de Sokcho, en Corée du Sud. On en prend plein les yeux et on a qu'une envie : prendre l'avion et voir de nos propres yeux cette petite ville proche de la Corée du Nord. Hiver à Sokcho est un roman immersif. Elisa Shua Dusapin arrive, avec une plume poétique, à nous faire voyager et on s'y croit ! On est en plein hiver, les touristes ne sont plus là, la découverte est donc totale pour Yan Kerrand, normand, qui arrive dans une pension pour séjourner. Une relation spéciale va rapidement se créer entre ce dessinateur de bandes dessinées en quête d'inspiration et la jeune réceptionniste, franco-coréenne. L'auteure nous offre une atmosphère particulière, comme une brume qui sait cacher ses secrets et qui oblige nos protagonistes à prendre son temps. Brume qui nous empêche également de réellement appréhender les sentiments de nos deux protagonistes et qui donne l'impression d'un roman assez fade. J'avoue qu'il m'a manqué un peu de sentiment et de clarté, dommage.
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Un court roman emprunt de douceur et d'immobilité, qui nous raconte la rencontre entre deux personnes que tout oppose et qui vont cependant se lier d'amitié dans le froid de l'hiver de Sokcho.
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Un court roman tout en finesse. Cet hiver à Sokcho, c'est un jeu de regards entre une jeune coréenne métisse et un français. Entre une jeune femme qui travail dans une pension de famille avec le rêve de partir loin et un dessinateur de bande dessinée qui vient écrire le dernier tome de sa série.
Tout est suggéré, les gestes et les phrases, et le lecteur est embarqué dans cette histoire qui n'en est pas une. Parce qu'il ne se passe rien à Sokcho en hiver, dans cette cité balnéaire. C'est une ambiance qui m'a plu, celle d'un bord de mer froid, sous la neige. Si je ne connais pas la Corée, j'ai trouvé des similitudes avec Granville.
Pour un premier roman, c'est une belle réussite.
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Je ne suis pas parvenue à entrer dans ce roman. Je m'arrête donc en p. 28...
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On suit un hiver au sein d'une station balnéaire coréenne proche de la frontière entre les deux Corée. Tout est ralenti, tout est en hibernation et c'est dans cette ville en pause que la narratrice, une jeune franco-coréenne, rencontre un dessinateur français de bandes dessinées. Leurs instants partagés donnent vie à cette ville immobile. L'écriture est poétique et très épurée. Les descriptions, bien que limitées à quelques petites touches, sont très visuelles. Il n'y a rien de superflu, on n'a l'essentiel et comprends le reste qui n'est que suggéré. L'ambiance est la force de ce roman qui nous emporte dans un paysage et un mode de vie dépaysant.
Une jolie lecture qui permet une pause dépaysante.
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Un livre tout en légèreté et en délicatesse.

Elisa Shua Dusapin nous transporte dans une petite ville portuaire de Corée du Sud à quelques pas de la Corée du Nord. Sokcho, cette ville frontière morne et glacée, où des voyageurs égarés semblent flotter dans une atmosphère enneigée.

Dans ce paysage hivernal, enseveli par la neige et le froid, deux êtres que tout semble opposés vont se rencontrer. Une jeune coréenne, travaillant comme cuisinière dans une pension désaffectée, fait la connaissance d'un voyageur français.

Kerrand, normand mystérieux et dessinateur de bandes dessinées, erre dans la ville de Sokcho, morne et glacée, en quête d'une inspiration artistique.

La narratrice pour sa part, évolue dans un quotidien triste, dévouée à sa mère qui souhaite la voir se fiancer au jeune Jun-Oh. Elle semble passer à côté de son existence dans cette routine ronronnante au rythme du passage des résidents de la pension.

Ces deux êtres issus de deux cultures si diamétralement opposées, vont finalement se toiser, se croiser, se frôler et véritablement se rencontrer.

Kerrand va briser la monotonie de son existence et la jeune femme se sentira implacablement troublée et attirée par ce français.

Cette rencontre finira par lui révéler une part cachée d'elle-même qu'elle n'avait eu de cesse d'enfouir.

Issue d'une union entre une coréenne et un français, qu'elle n'a jamais connu et dont sa mère refuse obstinément de parler, elle se sent comme happée par cette rencontre. Finalement, sa relation avec Kerrand semble être un véritable reflet d'une quête identitaire.

Elisa Shua Dusapin signe un premier roman prometteur, couronné du prix Robert Walser et du Prix Révélation de la Société des Gens de Lettres en 2016.

Un roman bref et délicat qui se lit de manière fulgurante mais qui laisse comme un goût d'inachevé. En effet, j'ai eu envie de prolonger ce doux moment avec ces personnages, j'avais envie d'aller plus loin.

Cette brièveté, aussi fugace que cette rencontre, pourra laisser le lecteur sur sa fin même s'il s'agit d'une douce parenthèse…
Lien : https://memoiresdelivres.wor..
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Une rencontre entre une coréenne cuisinière et un Normand dessinateur de BD, dit comme cela, ce roman avait tout pour me plaire.
Malheureusement, la magie n'a pas opéré autant que je l'aurais voulu.
Certes, la plume de l'auteure est douce et délicate. J'y ai retrouvé la retenue et la pudeur de certains romans japonais.
Mais il y a une certaine froideur entre les personnages et je n'ai pas réussi à accrocher avec eux (et pourtant, l'un des personnages vient de Granville !).

Je lirais le nouveau roman de l'auteure, car même si je n'ai pas adhéré à cette histoire, j'ai apprécié sa plaume.
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Très belle découverte. Un univers très singulier. Un auteur, un vrai de vrai est né ... délicate et décapante ....
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Lorsque les Éditions Folio m'ont contactée pour me proposer de découvrir en avant-première un de leurs coups de coeur, c'est avec impatience et une certaine attente que j'ai commencé Hiver à Sokcho, le premier roman d'Élisa Shua Dusapin qui a obtenu le prix Robert Walser 2016 ainsi que le prix Révélation SGDL 2016.

C'est donc à Sokcho, petite ville portuaire coincée entre la Corée du Nord et du Sud que j'ai rencontré cette jeune femme franco-coréenne qui rêvait d'un ailleurs dans une modeste pension. Venue s'abriter des regards le temps que les traces de sa chirurgie esthétique s'estompent, chaque jour, elle cuisinait pour les rares visiteurs désireux de s'isoler du monde. L'arrivée d'un français, auteur de bandes-dessinées, a rompu la monotonie de l'hiver. Ces deux êtres aux cultures si différentes, en quête d'absolu, se sont observés, se sont frôlés à mesure que l'encre coulait. Un lien fragile est né entre eux.

Autant vous prévenir de suite, en hiver à Sokcho il ne se passe pas grand chose. Si l'été cette ville est une station balnéaire, l'hiver on y vient uniquement pour se retirer du monde, pour fuir, s'isoler. A Sokcho, on ne fait qu'attendre et on contemple le temps qui s'écoule lentement, très lentement. Alors lorsqu'un touriste débarque de France, c'est une attraction à lui seul. On l'épie, on cherche sa compagnie. le jour, tantôt les corps se frôlent, tantôt ils s'évitent. La nuit, seuls les grattements de la plume et le froissement des feuilles de papier troublent le silence assourdissant. Dès lors, pour mieux supporter ce froid, combler de vie abyssal, une fragile relation faite de non-dits et de regards furtifs va se nouer entre cette jeune métisse et ce dessinateur.

Hiver à Sokcho est un court roman d'atmosphère qui nous plonge dans un huis clos empli de vide et de mélancolie. L'écriture d'Élisa Shua Dusapin est simple, excessivement dépouillée, pure. Les phrases et les chapitres sont tellement courts, que finalement, c'est entre les lignes que ce livre se lit. Et c'est ce qui fait toute sa force. Tout est suspendu, le temps, les mots. Ce roman n'est que silence et suggestion.
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