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Un joli roman qui s'apparente davantage à un poème. Des personnages esquissés plus que définis, une intrigue qui n'en est pas vraiment une. Un petit ouvrage aussi mystérieux qu'hypnotique. Un petit ovni.
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Hiver à Sokcho nous décrit plus qu'il ne nous raconte, la rencontre de Kerrand dessinateur de BD et d'une jeune fille franco coréenne. Peu de mot entre eux, beaucoup de retenue mais pourtant beaucoup d'attirance, de curiosité que l'on perçoit à travers les regards, les timides approches, une danse de l'un vers l'autre puis de pas en arrière. J'ai parfois pensé à l'univers de Wang Kar Wai notamment le film 2046, par tous ces frôlements, ces "presque" rencontres qui s'évaporent. Cependant je n'y ai pas retrouvé la sensualité, l'érotisme qui émane de ce film.Les nombreuses scènes de cuisine mais surtout de "gavage" pathologique viennent casser la subtilité de ce qui se tisse entre ces deux êtres. Cela fait osciller le récit comme si Elisa Shua Dusapin n'arrivait pas à choisir entre un roman sur une passion naissante et sa sensualité ou un roman sur la difficulté de vivre dans le carcan imposé par une société trop normative.C'est du moins ainsi que j'ai ressenti cette lecture. L'écriture de l'auteure est pourtant très sensible et a le pouvoir de nous transmettre l'ennui de cette ville triste et froide qui semble déteindre sur ses habitants; Elle dépeint également très justement la psychologie de ces deux jeunes gens mais il manque quelque chose pour en faire vraiment un grand roman...
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Un court roman ou le non dit a une place centrale
Une petite question reste en suspens pour moi cependant
ATTENTION SPOILER
A la fin, quand elle retourne à la pension le jour du départ de Kerrand, elle prend avec elle un fugu, poisson très dangereux qui contient du poison mortel, qu'elle prépare (alors qu'elle est décrite comme maladroite par sa mère)
Est-ce dans le but de le manger et d'espérer mourir car mine de rien elle vient de prendre la chose la plus importante qu'il y'ai eu dans sa vie ?
Je ne sais pas..
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Des chapitres courts et une écriture à l'essentiel, presque télégraphique parfois. La difficulté des romans où le personnage s'ennuie, englué de solitude, fantasmant sur un dessinateur lui-même englué dans son face à face froid avec l'encre et le papier, c'est que ça peut atteindre le lecteur... Heureusement, il y avait cette ville en Corée du sud, à la frontière avec le Nord : les aquariums des poissonniers, la nourriture, la pression d'une société sur le corps, la tension d'une frontière non apaisée.
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dans une petite ville coréenne de la côte, une jeune femme accueille les touristes dans une modeste pension. Elle a vingt ans, née d'un père français et d'une mère coréenne. L'arrivée d'un jeune dessinateur de BD normand, Kerrand, brise la monotonie de l'hiver. C'est une histoire d'attirance, de pudeur, d'émotions rarement exprimées ou nommées mais suggérées avec pudeur dans des symboles, des attitudes: les deux jeunes gens vont ensemble dans le no man's land entre les deux Corées, et ce pourrait bien être une image de leur relation. Dans l'hôtel séjourne une jeune femme qui se remet d'une opération de chirurgie esthétique du visage, et elle pourrait bien représenter un des destins de la narratrice, dont le petit ami est prêt à tout pour mener une carrière de mannequin à Séoul. Les relations avec sa mère sont pesantes, pleines de non dit aussi, mais la jeune femme peut-elle pour autant renier sa culture, elle qui parle couramment le français? Un beau roman poétique
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Court roman que celui de « Hiver à Sokcho » signé Elisa Shua Dusapin, qui, comme son héroïne a une double origine, coréenne et française. Mon sentiment est partagé face à cette oeuvre qui m'a fait un peu voyager en Corée, mais auquel je n'ai pas trouvé toujours un grand intérêt. Je suis restée sur ma faim, persuadée que je suis qu'il y avait en germe des possibles avec ces dessins finalement recouverts d'encre, ce monde du poisson, cette rencontre de deux êtres qui se tournent autour. Un souffle certain se trouve dans l'écriture de la dernière page. Ceci dit, il s'agit d'un premier roman, sans doute prometteur pour la suite.
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J'ai eu, plus jeune, des engouements pour certains auteur-e-s ; je ne peux quasiment plus lire aujourd'hui. Marguerite Duras fait partie de ceux-ci. Je ne parle pas de ses meilleurs crûs, comme Barrage contre le Pacifique, Moderato Cantabile, La douleur ou Savannah Bay, mais du « reste », les textes marketés en forme d'auto pastiche.
Une chose que j'ignorais est qu'un journaliste, en 1992, a envoyé un des ouvrages de Guite à ses trois principaux éditeurs ; il n'avait modifié que le titre et le nom des personnages ; toutes ces « grandes maisons », d'une seule voix, ont refusé de publier ladite prose.
Comme le disait fort justement Pierre Desproges, « Marguerite Duras n'a pas écrit que des conneries, elle en a aussi filmées … ».
Pourquoi parler de Duras ? Parce que je viens de finir la lecture ultrarapide d'Hiver à Sokcho, de Élisa Shua Dusapin ; j'ai eu l'impression de replonger dans le même type de littérature. Vide, creuse, descriptive au point que je devienne experte en manière de cuisiner le poisson, les coquillages et autres poulpes…
J'exagère ? Un peu, forcément, comme toujours !
Puissant ? Bof, il faut le dire vite ! Bien sur, tout cela n'est qu'une question d'échelle, chacun la sienne. Un style « clinique » n'est pas pour me déplaire. Par exemple, celui d'Annie Ernaux me paraît prodigieux, tellement, par l'absence de fioritures langagières, il laisse advenir la psychologie des personnages et l'environnement social des situations.
Dans Hiver à Sokcho, l'usage des phrases courtes, l'écriture abondamment descriptive, n'apportent rien, si ce n'est une impression de creux et d'ennui profond. Je peux vous raconter mes réveils et brosser chacun de mes gestes, vous aurez Hiver à Sarzeau 🤣. Bon, la Bretagne peut sembler moins originale que la Corée, mais rien ne ressemble plus à un port qu'un autre port.
C'est un livre sur l'inutilité de la vie, l'impossibilité de parler, le choix inconscient que font nombre de gens de se retrouver liés à des obligations, des devoirs de toutes sortes, la décision qu'ils prennent de se perdre dans un quotidien asservissant et une vacuité mortelle.
Tout plutôt que de remettre en question.
Sauf qu'ici, c'est le lecteur, en l'occurrence la lectrice, qui s'ennuie ferme et bâille à n'en plus finir ! Les dialogues sont d'une platitude consternante ; les chapitres très courts s'enchaînent sans qu'aucun n'apporte quoi que ce soit au récit ; les personnages sont ternes et quelconques : une jeune femme soumise à son environnement, en conflit avec sa mère, on ne saura jamais bien pourquoi ; un touriste introverti et quasiment mutique, qui a apparemment un véritable problème avec les femmes.
OK ! Ce n'est pas facile de se comprendre lorsqu'on vient de pays, de cultures, d'univers différents. Tout le monde en a bien conscience. Rien de nouveau sous le soleil !
Car dans Hiver à Sokcho, il ne se passe rien, et quand je dis rien, c'est RIEN ! Aucune émotion ne transparaît, nul sentiment, pas l'ombre d'une accroche littéraire, c'est d'une platitude atterrante.
Le pire est que ce roman a été encensé par la critique et honoré de plusieurs prix.
D'où ma comparaison avec Annie Ernaux, qui par-delà la froideur ciselée de sa prose, fait passer tellement de chair et d'intelligence narrative dans ses textes.
À moins que l'auteure ait écrit ce livre pour nous dissuader de partir en voyage en Corée, là où le paraître, la chirurgie esthétique et la réussite sociale semblent être les seuls objectifs d'une jeunesse en mal d'idéal et d'ambition. Dans ce cas uniquement, elle a atteint son but… Mais de là à en faire un roman aussi banal et ennuyeux !
Bon, je retourne à mes lectures. Fille de révolutionnaire, de Laurence Debray, qui se présente comme plus conséquent et « charnu » !
Lien : https://agnesboucherdotcom.w..
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C'est amusant comme les auteur.e.s d'origine japonaise, coréenne, gardent cette empreinte si particulière, même en écrivant directement en français. Je m'étais déjà fait cette réflexion à propos d'Aki Shimazaki, elle est aussi valable pour Elisa Shua-Dusapin.

Nous sommes dans une station balnéaire coréenne, en plein hiver. Un dessinateur de BD français vient trouver refuge dans la pension délabrée où travaille l'héroïne, dont le père qu'elle n'a jamais connu est français.
Elle est très vite intriguée par le jeune homme, qui lui demande de lui servir de guide pour visiter les environs.

Tout le roman restera nimbé d'un voile de mystère. C'est une parenthèse dans la vie de deux personnes, qui sait quelle influence elle aura sur la suite de leur existence ?
Grâce à ce roman, j'ai eu un aperçu de la Corée contemporaine et, notamment, de sa banalisation de la chirurgie esthétique.

Je suis cependant restée un peu sur ma faim. J'avais compris que ce roman serait une histoire d'amour, ce qui n'est en fait pas vraiment le cas ! C'est une rencontre ; le reste est laissé à l'appréciation du lecteur ou de la lectrice... jusqu'à la signification des pages finales.

C'est un roman court et sensible, à la plume juste et imagée. J'ai passé un bon moment de lecture, même si la fin m'a un peu déçue !
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Ce roman est magnifique, épuré, délicat. Personnellement j'ai eu un peu de mal à rentrer dedans au début mais le charme de l'écriture et l'originalité de l'histoire m'a aidé à apprécier ce récit. L'histoire est simple et compliquée à la fois. C'est la rencontre de deux êtres improbables. Elle, Franco-Coréenne, on ne connait pas son prénom, tient une pension dans une ville balnéaire proche de la Corée du Nord mais nous sommes en hiver et le touriste est rare. Les personnes qui y résident n'y sont que pour quelques jours. Lui, Yan Kerrand, un Français de Normandie, de Granville exactement, auteur de bande-dessinée vient chercher l'inspiration dans cette station enneigé où il ne se passe pas grand chose. Un lien fragile se nouent entre ces deux personnages aux cultures si différentes. Une auteure Franco-Coréenne à découvrir. C'est son premier roman. Bonne lecture !
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Charme saisissant d'une rencontre éphémère dans une Corée pittoresque
*
Lu dans le cadre du challenge #varionsleseditions où ce mois-ci, les éditions Zoé sont à l'honneur.
J'ai choisi ce roman pour son ambiance intimiste d'un pays encore mal connu, la Corée du sud. (le Nord, n'en parlons même pas :).
*
Vous me direz, une jeune auteure suisse peut-elle en parler si bien? Oui, puisque cette jeune femme est également de nationalité coréenne.
Focus sur une ville balnéaire proche de la frontière avec la Corée du Nord. Sokcho...Une ville exotique? En tout cas, elle nous paraît si lointaine, presque le bout du monde.
Dans cette saison glaciale qu'est l'hiver, une rencontre fortuite entre deux êtres esseulées qui n'ont rien en commun.
Une jeune autochtone (mais française par son père), travaille dans une pension de famille. Arrive un jeune breton, dessinateur, qui cherche de l'inspiration dans cet endroit inattendu et quelque peu assoupi.
*
Quelques jours feutrés et intimistes dans leur vie. Ils se croisent, se recroisent, se parlent, se jaugent, et se séparent.
Une parenthèse toute mélancolique, tendre et douce-amère se façonne dans ce coin reculé. Cela pourrait être le début d'une histoire d'amour (j'y ai pensé très fort), mais non, pas du tout, je l'ai inventé. Il y a cette retenue des sens, une pudeur où l'apprivoisement ne peut se créer.
Le choc des cultures y est pour beaucoup. Rien que dans la nourriture (un breton n'aimant pas les plats épicés). La jeune coréenne est elle-même engoncée dans le matriarcat austère, peinant à sortir de sa coquille.
*
Se lisant assez vite, on a tout de même le temps de s'imprégner de ce climat entre le sensuel et l'âpreté . Des descriptions si brutes et sensorielles m'ont permis un voyage en 3D.
Un brin poétique avec des phrases d'une rigueur toute ascétique, on se prend à apprécier cette ambiance (qui ressemble beaucoup aux estampes japonaises).
Y-a-t-il une part autobiographique? Qui sait? En tout cas, l'auteure a une plume délicate qui me donne envie d'en lire davantage.
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