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3,36

sur 578 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Comment sortir une rue du XVIe de sa monotonie bourgeoise? Par le fait divers. Un homme banal, qui a eu le tort d'entreprendre un peu trop largement, va ainsi défrayer la chronique malgré lui, coiffant au poteau ses voisins aux destinées tragiques. Par une ironie de l'histoire, il parvient à réussir tragiquement là où l'égérie du parti qui pensait se jouer de lui a échoué. (On peut alors se demander si tout cela était bien involontaire et ne relève pas d'un inconscient refoulé...)

Léger, le roman se lit très vite, bien que les registres de langue s'entrechoquent et que l'auteur abuse un tantinet du genre rocambolesque et du nombre de personnages, qui font régulièrement oublier le personnage principal dont l'ouvrage est censé faire l'objet. L'auteur, comme son héros, était d'humeur à forger. Plutôt qu'une forgerie, il s'agit tout au plus d'un pastiche, mais de quoi? Cela manque quelque peu de substance.
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On peut dire que Gérard Fulmard s'est mis dans un sacré pétrin. Il faut s'attendre à tout, lorsqu'on décide d'ouvrir un cabinet d'assistance en tous genres. le voilà enquêteur inexpérimenté, Marlowe de série Z, incapable de prendre en note ce que lui racontent ses clients, car son unique stylo, un Bic, ne fonctionne pas...

Ironiquement, notre Gérard se retrouve, grâce à son incompétence, chargé d'une mission délicate, au service d'un parti politique fort représentatif des moeurs du milieu. Rassemblement de personnalités aussi baroques qu'ambitieuses, toutes prêtes à tuer le vieux chef et à éliminer ses concurrents pour prendre la place. Toute ressemblance, etc...

C'est un vrai-faux polar sans meurtre ni policier, qui nous plonge dans un monde aussi réaliste que bizarre, et faut-il le dire, plus que décadent? On y croise des gardes du corps qui sont experts du jeu de go, et on y évoquera aussi les mânes de Mike Brant.

Le style détaché d'Echenoz fait merveille pour souligner le dérisoire de toutes ces vies et, en même temps, l'inquiétude qu'éprouve le lecteur à suivre les complots et les péripéties des membres de ce sinistre parti d'opérette, et de ceux qui gravitent autour d'eux. On se dit que la réalité pourrait dépasser cette fiction.
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Gérard Fulmard, ce bon vieux Gérard Fulmard est ce qu'on appelle un looser. Ou plutôt il est socialement inadapté. Il se décrit lui-même comme "physiquement" inadapté aux standards de beauté. Il se fait virer de son job de steward, pour une raison qui ne nous sera pas contée, mais qui lui vaut des séances de psy régulières. Et c'est son psy qui va bouleverser sa vie. Alors qu'il s'apprête à renoncer à sa nouvelle carrière de détective privée, son médecin le charge d'une mission, et voilà comment il se retrouve embrigadé dans cette histoire de pseudo disparition, meurtre et politique. On est dans un polar absurde exquisément bien écrit. Je découvre Echenoz à travers ce roman, qui me donne envie d'en lire plus.
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Voilà un petit livre bien sympathique - très court, qui se lit comme on mange un bonbon. Il est forcément bien écrit avec des personnages rocambolesques, une histoire qui se lit avec plaisir. Un fond de politique et la vie de Gérard - dont le début on sent que ce n'est pas gagné pour lui!

Maintenant, si j'avais un reproche ou plutôt un manque, c'est que les personnages sont tellement attachants que l'on a envie des les suivre tous individuellement, on envie d'en savoir plus sur tout. Ce livre est riche en tangente, mais il reste sur le début de toutes ces tangentes. C'est probablement un de ces atouts, mais aussi ce qui est un peu frustrant. En tout cas bravo, Jean. En écrivant, je me rends compte que le 3.5 que j'avais initialement mis est un peu faible et que ce livre mérite un 4!
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L'anti-héros est de sortie, porteur de poisse, cerné par la scoumoune. Il est philosophe ce garçon, non sujet à la déprime, voit un "conseiller" régulièrement, transparent jusqu'au jour où...Ne pas se fier à la fausse indifférence d'un interlocuteur au pouvoir de nuisance aussi improbable que l'intérêt suscité par sa propre personne. Fulmard est un individu quelconque, inoffensif, qui ne sait globalement pas faire grand chose et ne peut que chercher une occupation accessible à ses faibles capacités, occupation qui devient un atout dans les magouilles d'un parti politique dont le programme se réduit à des luttes intestines pour un pouvoir aussi minable qu'illusoire. Entre médiocres, on se comprend, ce qui ne manque pas de saveur, connaissant la suffisance et la fatuité des politiques en général. Toute ressemblance avec des personnages existants n'est pas une coincidence mais, comment dire, une mise en perspective intéressante. Les péripéties savoureuses qui émaillent ce roman, assez jouissif, permettent à tout un chacun de se sentir au dessus de la mêlée mais attention, ne jamais baisser la garde sous peine de ressembler à nos anti-héros.
Un vrai bonheur de lecture, détente assurée.
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Vie de Gérard Fulmard est un roman drôle et absurde où le style précis et les tournures de phrases géniales de Jean Echenoz font mouche à chaque fois. Intrigues politiques, air b'n'b (air, bassesse, nullité et banalité), mélancolie de l'enquêteur et historique de la rue Erlanger, à Paris - tout y est et plus encore, pour se régaler.
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Ce n'est pas tant l'histoire mais la façon de la raconter. J'ai attendu quelques jours avant d'écrire cette critique et je n'aurais peut-être pas dû. J'ai oublié la moitié de l'intrigue et des événements rocambolesques de ce roman. Je me souviens que j'ai apprécié la prose passionnante et amusante de l'auteur (Gerard Fulmard se décrit comme une personne très ordinaire, un “n'importe qui banal”, mais son vocabulaire montre bien qu'il ne l'est pas). J'ai aimé la description des personnages, et les petits encarts sur ce qu'il se passe rue Erlanger. Mais je n'ai rien retenu de l'histoire.

Un avis mitigé donc, un moment très agréable de lecture, qui s'efface sitôt terminé.
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Une grande plume !
Une histoire plutôt loufoque : Gérard Fulmard a l'art de se mettre dans de mauvaises situations. Dans ce roman, il va croiser la route d'un parti politique dont les membres ne sont pas tous des anges. Mais quel avenir lui destinent-ils ?
L'histoire est assez plaisante sans être très prenante mais la plume de Jean Echenoz rend le récit enlevé et drôle ! Une agréable lecture.
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Bien sûr, on ne gardera pas longtemps en mémoire la trame de ce roman, qui semble n'avoir aucune prétention à marquer les esprits, mais on ne peut que saluer le talent d'écriture et l'humour de Jean Echenoz. Un vrai plaisir de lecture.
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très bon livre et jouissif, des phrases courtes écrites comme un dialogue, une fiction qui nous met dans le réel et ça c'est une réussite et un des buts de la lecture
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