Moui.
ça commence par un prologue que j'ai dû relire trois fois pour bien comprendre (qu'il n'y avait rien à comprendre) tant l'auteur se noie dans un style alambiqué qui n'apporte rien d'autre que d'afficher une intention de se démarquer.
ça continue avec une première partie sur l'enfance du héros. Là, ça devient sympa. C'est drôle, avec un peu de profondeur, ça permet de cerner le personnage atypique, et ça donne envie de poursuivre.
Et puis toute la deuxième moitié... Pfiou... Que c'est lourd ! Bourré d'argot incompréhensible ou mal traduit : les "citrons" pour désigner les mexicains, ou alors les trolls, les rats de rivière, les rats d'usine pour désigner d'autres citadins sans jamais rien préciser d'autre à leur sujet. Quand ça apporte quelque chose à l'histoire ou que c'est expliqué, pourquoi pas. Mais là, non. Il y a dix répétitions de ces termes à chaque page, sans réelle justification. Et l'histoire prend le même tournant. Elle n'est plus réellement centrée sur le personnage découvert au départ. Et l'auteur se noie dans des répétitions (300 pages auraient pu tenir en 50 en gardant le même sens et en racontant les mêmes scènes avec le même niveau de détail...), se perd dans la narration ("alors là il va se passer ça mais d'abord laissez-moi faire une parenthèse inutile qui explique ce que je répèterai à nouveau un peu plus tard parce que ça aura lieu après"), dans des exagérations sur les actions (ça aura pourtant pu sonner vachement réaliste, tout ça, mais pour des effets de style, ça perd toute sa profondeur). Bref, toute cette deuxième moitié a douché l'enthousiasme qu'avait fait naître la première partie. Est-ce que c'est le traducteur qui a raté son coup ? L'éditeur qui a imposé de rajouter des pages ? Ou qui a fait rajouter la première partie (celle que j'ai aimée), tant elle diffère du reste ? En tous cas, pour moi, l'effet est raté.
N'est pas Steinbeck qui veut. Il ne suffit pas de répéter trois mots d'argot dans une histoire de l'Amérique profonde pour être qualifié d'un génie qui a du style. Là, c'est tout juste moyen.
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Tout ça a pourtant mal commencé.
Le bouquin m'attendait sur une étagère depuis quelques mois lorsque je me suis décidé à m'y plonger. La baignade fut très courte, du genre de ces bains de mer hivernaux plus ou moins forcés par l'orgueil ou le folklore local. A peine mouillé on ressort prestement en promettant n'y point revenir.
C'est ce que j'ai ressenti en lisant le chapitre d'introduction du "Seigneur des porcheries". Agacé par une langue fatigante, tortueuse et hachée je l'ai abandonné, chose extrêmement rare de ma part.
Confiné, je l'ai repris. Passé le cap de ce premier chapitre, j'ai immédiatement été conquis par l'existence cruelle et dramatique du jeune John.
La farce plus que caricaturale de la société qui croupit dans cette région des Appalaches et la verve avec laquelle elle nous est contée font de ce roman un bon moment de lecture.
De là a crier au génie, il y a un pas que je ne ferai pas.
Pour moi rien de vraiment novateur chez Elgof, cette faconde, cet humour, ce sens de l'autodérision sont des éléments caractéristiques des auteurs américains, de Caldwell à Steinbeck, de Toole à Irving et Harisson.
Un très bon livre un rien trop délayé vers la fin.
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en ces temps de révolte populaire, ou populiste, dirigée de main de maitre par les politiques, Tristan Elgoff nous propose une révolte d'éboueurs, emmenée par un anti héros exécrant les religieuses.
Quel régal, de la bagarre, de l'alcool, des déchets, une vengeance sourde avec une belle bande de bras cassés.
Le rythme peut sembler parfois lent, mais pour être un beau salopard il faut savoir prendre le temps.
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John Kaltenbrunner et la haine. Comment un enfant innocent, travailleur, imaginatif devient fou. Et bien, je suis arrivée au bout non sans peine, il faut faire des efforts pour lire les 600pages, mais je voulais savoir la fin. Mais quelle ville !!!! « Baker » Une ville remplit de débiles, de racistes, d'arriérés, de pas finis, d' harpies méthodistes au chevet des mourants pour les spolier, une horreur !!! Et au milieu de ces détraqués un pauvre gosse qui aurait pu s'en sortir ailleurs et qui devient aussi dingue sinon plus que les autres. Ouf, terminé mais que cela ne vous rebute pas à la fin on se dit mais quel bonheur de vivre ici. Il n'y a que les Américains pour écrire de tels livres, il faut reconnaître un grand talent d'écriture, beaucoup d'imagination ou alors un cerveau très perturbé… Nena
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Ohlala, ce que j'ai râlé à cause de ce livre ! D'abord j'ai lu le 4e de couverture, et j'ai dit : Quoi ? mais jamais je ne lirai ça !
Sauf que... je l'ai reçu à Noël de la part de mon frère qui l'a adoré (carrément adoré, il l'offre à tout le monde).
J'ai fait des sondages sur instagram, j'ai demandé autour de moi des avis, et s'il fallait VRAIMENT que je le lise, j'ai râlé encore, j'ai mis PLUS D'UN MOIS à le lire, j'avais carrément arrêté de lire, je n'osais plus prendre d'autre lecture et j'avançais péniblement page après page, à la pioche.
A un moment j'ai compris, parce que le héros est génial, pourquoi mon frère aimait. Mais ! c'est trop tourbilllonnant et fou et le vocabulaire est si étrange parfois que non, il n'entrera pas dans ma bibliothèque idéale.
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