Annie O'Neill n'est pas parente avec Jack O'Neill, fondateur de la marque de vêtements pour surfeurs du même nom…
Pourtant, on peut dire que cette libraire effacée va se prendre une sacrée vague dans sa vie qui était aussi calme et paisible qu'un lac et que ce ne sera pas toujours facile pour elle de garder l'équilibre afin de ne pas boire la tasse.
Étrange… C'est le premier mot qui est venu à mon esprit en commençant la lecture du dernier
Ellory car je ne savais absolument pas où il allait m'emmener, vu que je n'avais pas relu le résumé et que les chroniques des copinautes avaient été consultées en diagonale.
De plus, le récit commençait doucement et j'ai eu un peu de mal à m'installer dans le roman de cet auteur que j'apprécie pourtant grandement. Ce n'est qu'au moment où l'histoire dans l'histoire a commencé que ma lecture est devenue addictive, intéressante et captivante.
Moi qui pensait que
Ellory aurait pu nous raconter l'annuaire téléphonique et nous passionner tout de même, et bien, je révise en partie mon jugement suite à ce livre. Sans rancune parce que ce début soporifique était nécessaire pour lancer l'intrigue avant de nous hameçonner et puis nous harponner.
À la décharge de l'auteur, je viens d'apprendre que c'était en fait son deuxième roman et qu'on venait seulement de l'éditer dans la langue de
Molière, 14 ans plus tard…
Ceci explique sans doute cela dans le fait que j'ai ressenti moins d'émotions dans cette histoire que dans certains autres romans de l'auteur (
Papillon de Nuit, Les Neufs Cercles, Mauvaises Étoile), sauf lors du récit que le vieux
Forrester apporte, chapitre par chapitre, à Annie, pour qu'elle le lise. Là, émotions fortes. Violentes.
Personnage intéressant que cette Annie qui vivait une vie pépère, qui ne sait plus quoi penser de ce récit qu'on lui donne à lire, sans compter tout ce qui va lui arriver et chambouler sa vie en profondeur, la faisant passer de femme effacée en dragon prêt à tout, limite Agatha Raisin en colère (ou en chaleur), même si elle geint un peu trop à certains moments et qu'on aurait bien envie de la secouer énergiquement.
Il y a une belle évolution dans ce personnage, et dans les autres aussi, notamment le "chat" (vous comprendrez si vous l'avez lu) qui va faire un gros travail sur lui même, ainsi que chez les personnages secondaires qui vont, eux aussi, se révéler au fil des pages, prenant plus de place, évoluant, changeant, nous donnant ensuite une autre donne que celle du départ.
Si je devais résumer ce livre, je dirais que "La connaissance des livres enrichi les gens" ou "Lire est excellent pour votre santé, quelle qu'elle soit (mangez, bougez)" car le salut viendra des livres et ceux qui ne les aiment pas comme Annie les aime ne comprendront jamais quelle richesse culturelle ils ont eu dans leurs
mains.
Un roman en demi-teinte pour certains passages, hautement émotionnel pour d'autres, une histoire dans l'histoire qui mériterait, à elle seule, de faire l'objet d'un roman car elle a un potentiel explosif et nous parle de l'Amérique sombre, des personnages auxquels on s'attache, même si on rêve parfois de les secouer.
Un roman où l'auteur fera preuve de talent de couturier pour rassembler tous les bouts épars de son récit et en faire une belle redingote, un roman qui, après quelques errements dans les premiers chapitres (qui sont longs et soporifiques), va tout doucement s'imposer à nous au point que, une fois passé la moitié du récit, on n'ait plus envie de le lâcher.
Un final extraordinaire, magnifique, génialissime qui m'a fait sourire jusqu'aux oreilles et même si je m'étais douté d'une chose, je n'avais pas vu les autres. Pan dans ma gueule.
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